Blog

  • Durant la deuxième partie de ce siècle la population mondiale sera à plus des 2/3 urbanisée

    Durant la deuxième partie de ce siècle la population mondiale sera à plus des 2/3 urbanisée

     En 2010 les populations urbaines et rurales dans le monde sont de tailles sensiblement égales. En 2050 nous dit la Division Population des Nations Unies, plus des deux tiers de la population seront urbanisés et ce phénomène d'urbanisation se poursuivra au-delà (FIG.I)

    Urbanisation-monde-1950-2050
     Toutes les régions du monde sont concernées par ce processus avec des vitesses de transformation différentes entre les régions les plus en avance (Amérique du Nord, Amérique Latine) et les plus en retard (Afrique et Asie) (FIG.II).

    Urbanisation-régions-1950-2050

     En 2050 parmi les grands pays, ce sera la France qui sera la plus urbanisée (94%) avec le Brésil (94%). Cette croissance de grosses ou très grosses agglomérations va entraîner le monde durant tout ce siècle vers la poursuite du développement des modes de transports de masse (train, métro, tram) aux dépens du transport individuel. Le Japon avec la plus grosse agglomération du monde qu'est Tokyo (37 millions d'habitants) devrait servir d'exemple aux futures très grandes agglomérations asiatiques comme Delhi, Mumbai (Bombay), Dhaka, Calcutta ou Shanghai.

     CONSULTER ce travail d'actualisation 2009 des Nations Unies.

    Le 29 Avril 2010

  • Alors que le fret aérien dans le monde a retrouvé son activité d’avant crise, seule l’Europe patine

    Alors que le fret aérien dans le monde a retrouvé son activité d’avant crise, seule l’Europe patine

     Le fret aérien par lequel passe toutes les livraisons urgentes et de fortes valeurs est un indicateur avancé d'activité économique. Son suivi au mois le mois, tel que publié par l'IATA, permet donc de parler de façon pertinente des tendances de l'économie. Au mois de Mars ce trafic, comparé à celui d'il y a un an, a été particulièrement vif en Amérique Latine (+48%), en Afrique (+46%), au Moyen-Orient (+36%), en Asie (+34%) et en Amérique du Nord (+32%). Seule l'Europe avec une timide progression de son fret aérien de 12% seulement, présente une activité dégradée par rapport à celle enregistrée deux ans auparavant, en Mars 2008, avant la crise économique (FIG., courbe violette). Ce résultat permet d'anticiper que l'activité économique de l'Europe durant tout le premier semestre de cette année va afficher une monotone langueur.

    Fret-aerien-asie-2010-03

     L'Eurozone, plombée par un euro trop fort, une facture énergétique fossile ou renouvelable trop salée, un chômage endémique, des déficits publics abyssaux, une population vieillissante, un niveau d'innovation médiocre va avoir de plus en plus de mal à tenir son rang et à maintenir un semblant d'unité.

    LIRE le communiqué de l'IATA

    Le 28 Avril 2010
      

  • Poet : la production d’éthanol des usines pourrait être accrue de 60% d’ici à 2022 par l’utilisation de la part cellulosique du maïs

    Poet : la production d’éthanol des usines pourrait être accrue de 60% d’ici à 2022 par l’utilisation de la part cellulosique du maïs

    Poet[1]  Les nombreuses positions hostiles au bio éthanol de maïs américain qui affamerait le monde privé de tortillas, assècherait les nappes phréatiques et feraient exploser les émissions de CO2 dans le monde illustrent la méconnaissance de l'évolution vertueuse de cette filière du fuel éthanol et le manque d'objectivité de critiques, guidées plus par la passion que par l'analyse objective des faits. Outre les bienfaits de l'utilisation moyenne dans l'essence américaine de 8% en volume d'éthanol qui limitent significativement  la demande en produits pétroliers (0,7 million de barils/jour) il faut imaginer cette industrie agricole, proche des paysans, dans un processus en perpétuelle évolution. Des progrès significatifs ont d'ores et déjà été obtenus dans l'amélioration du bilan énergétique et la moindre utilisation d'eau dans les process de fermentation et de distillation, ou par la livraison de sous-produits humides pour l'alimentation du bétail. Mais la grande transformation, actuellement en cours de test sur pilote industriel, sera d'introduire une boucle de production d'éthanol cellulosique dans le process. L'utilisation des raffles de maïs et autres déchets cellulosiques viendra accroître les productions de chacune des usines sans cultures supplémentaires. C'est le grand projet de Poet, le premier producteur d'éthanol de maïs américain qui annonce qu'il sera capable d'accroître la production, à l'horizon 2022, de ses 26 usines de production d'un milliard de gallons/an (+60%) en utilisant la partie cellulosique du maïs. Cet objectif est bien supérieur aux quelques 20% à 30% supplémentaires d'alcool imaginés jusque là. Pour mesurer l'enjeu, il faut savoir que la production américaine d'éthanol a été de 10,8 milliards de gallons en 2009 et que celle de Poet a été de 1,6 milliard de gallons. Pour Jeff Broin, le très écouté patron de Poet, Société non cotée en bourse, le procédé en cours de validation industrielle sur lequel son Groupe travaille pourrait produire globalement en incluant des licences à ses concurrents et une possible extension vers la valorisation des déchets municipaux dans les 3,5 milliards de gallons par an. Son objectif est d'atteindre au démarrage un prix de revient de 2$/gallon d'alcool.

     Mais pour aller plus loin il faudrait que la réglementation des carburants aux USA autorise une teneur en alcool supérieure aux 10% actuels (E10), sinon il n'existera aucun marché local pour l'éthanol cellulosique ce qui limitera radicalement les velléités d'investissement dans ce business. 

     Il faut donc imaginer le futur avec une essence américaine hautement concentrée en éthanol (E20 et E85) qui proviendrait des usines utilisant à la fois la fermentation des grains de maïs mais aussi de la transformation enzymatique des résidus cellulosiques de cette filière industrielle en sucres puis en alcool.

    LIRE le communiqué de Poet sur le sujet.

    Le 26 Avril 2010

  • L’humanité est-elle condamnée à toujours consommer plus d’énergie? Pour certains cela est une évidence.

    L’humanité est-elle condamnée à toujours consommer plus d’énergie? Pour certains cela est une évidence.

     Dans un papier du blog "European Energy Review", Karel Bekman dans un article intitulé " The ineffectiveness off energy efficiency" ou "De l'inefficacité de l'efficacité énergétique", introduit son papier par une sentence sans appel: "Future energy scenarios from the European Commission and the International Energy Agency are all based on the assumption that improved energy efficiency and other climate policies will lead to lower energy consumption. This is wishful thinking. Human progress has always been accompanied by higher energy use – and that will not change in the future. If the EU were really to achieve lower energy use, it could only mean one thing: that Europe would start to decline economically compared to the rest of the world."

     Le garçon qui écrit ça est vraiment sûr de son affaire. Il ne reste plus qu'à plier les gaules et aller se saouler au bistrot. Une vraie tragédie à l'issue déjà écrite, voulue par les Dieux. Croire à l'arrêt du gaspillage de l'énergie c'est prendre des vessies pour des lanternes. C'est se mettre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Circulez, y-a rien à voir! Alors l'auteur du papier va chercher les antipodistes Huber & Mills qui ont édicté en 1999, la fin du siècle précédent, que quoi que l'on fasse, l'humanité est condamnée à consommer plus d'énergie. La faute aux Play-Stations et maintenant au "cloud computing" qui consomment une énergie de plus en plus sophistiquée: l'électricité. On croit rêver!

     Et pourtant ces dernières années nous ont montré ô combien la consommation d'énergie pouvait être fugace sous l'impact d'une folle montée des prix tout d'abord puis sous les coups d'une crise financière et économique. La première décennie du XXIème siècle a sifflé le signal de la fin proche du gaspillage de l'énergie. Quel industriel aujourd'hui, quelle autorité civile ou militaire ne se pose pas aujourd'hui la question de sa consommation d'énergie? Quel concepteur de produit ou de process ne fait pas figurer l'efficacité énergétique dans la spécification de tout nouveau projet? Quel homme de Marketing va oublier ce paramètre pour essayer de mettre en avant sa nouvelle gamme de produits et la vendre plus cher?

     Pour essayer de vous remonter le moral je ne prendrai qu'un seul exemple: celui de la consommation en énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) du pays jusque là le plus gaspilleur du monde, les Etats-Unis (FIG.)

    Conso-energie-USA-2002-2009

    Alors que la consommation globale d'énergie aux Etats-Unis, a chuté de 6,7% entre la fin 2007 et la fin 2009, celle d'énergies fossiles carbopolluantes a reculé de 9%, revenant ainsi à des valeurs enregistrées en 1996. Ce résultat est la somme de deux effets: la baisse des consommations d'énergie et la montée en puissance des énergies renouvelables.

    La question fondamentale est alors la suivante: sous l'impact de la reprise économique cette courbe va-t-elle remonter en deux à quatre ans au niveau de fin 2007 pour repartir de plus belle vers la croissance ou bien va -telle poursuivre une certaine décroissance ou bien stagner sous l'impact des énergies renouvelables et d'une bonne maîtrise des consommations. Je ne vois aucune raison objective pour que le deuxième scénario ne se réalise pas dans un climat d'énergie chère et de forte motivation des acteurs économiques, même si au XIXème et  XXème siècles c'est la première proposition qui l'aurait emporté.

    Le bilan énergétique de la planète dans le courant du XXIème siècle sera la résultante de multiples facteurs antagonistes conduisant à une équation complexe.

    Il est possible de noter les points clés suivants:

    -l'impact des prix croissants de l'énergie et de la pression sociale vers plus de modération,

    -la croissance des populations dans les pays pauvres jusqu'en 2050 mais aussi la décroissance de celles de nombreux pays riches (Japon, Europe) et leur vieillissement,

    -la progression des technologies relatives à l'utilisation de l'énergie et à la génération d'électricité,

    -la montée en puissance des énergies renouvelables.

     Pour analyser le problème avec plus de précision il est indispensable de dissocier l'équation entre deux grands blocs: le milliard d'habitants des pays OCDE, la plupart riches d'une part et les 6 milliards d'habitants des pays NON OCDE d'autre part. Les consommations en énergies primaires de l'un et l'autre bloc, rapportées par BP par exemple, présentent des évolutions sur dix ans totalement différentes (FIG.II).

    Conso-energie-BP-OCDE-1997-2008

    Alors que les pays OCDE ont vu leur consommation d'énergie stagner avec une croissance de 0,6% par an depuis dix ans (+6,7% entre 1998 et 2008), celle des pays NON OCDE affichent une croissance moyenne de cette consommation de 4,5% par an (+55% entre 1998 et 2008). Plus précisément, sur les quatre dernières années connues la variation OCDE est nulle et celle des pays NON-OCDE est de +5% par an.

    Ce simple découpage montre que les pays de l'OCDE se dirigent vers une diminution de leur consommation d'énergie et plus encore de leur consommation d'énergies fossiles carbopolluantes grâce au développement lent mais continu des énergies renouvelables. Par contre les pays NON-OCDE, tirés par la CHINE dont la situation est illustrée par la comparaison du comportement des jeunes pékinois avec celui des jeunes américains des années 50, ils affichent une croissance de type mi-vingtième siècle américain. La croissance de leurs économies est donc corrélée à la croissance des consommations d'énergie.

    Le message sur la corrélation entre croissance et consommation d'énergie mérite donc d'être un peu plus nuancé que celui élaboré à la hache par Karel Bekman. Pour les pays OCDE nous entrons dans un XXIème siècle où consommation d'énergie et croissance économique seront découplées. Il n'est pas vrai que SEULE une décroissance de l'Europe entraînera une baisse des consommations d'énergies. Bien d'autres paramètres s'en chargeront. Par contre pour les pays NON-OCDE dont le retard de développement avec celui des USA peut être évalué entre 50 et 100 ans selon les régions, ce sont effectivement les bonnes lois du XXème siècle qui seront en vigueur. Le monde est entré depuis 2005 dans une phase de transition énergétique dans laquelle les lois du siècle passé seront de moins en moins adaptées. Durant cette période de plus en plus de pays assisteront à un découplage entre consommation d'énergie et bonne santé économique. Un des premiers sur la liste devrait être le Japon.

    LIRE le papier de Karel Bekman.

    Le 25 Avril 2010

     

  • Le baril de Brent atteint les 65 euros à Londres, le WTI en retard devrait suivre

    Le baril de Brent atteint les 65 euros à Londres, le WTI en retard devrait suivre

     Sur la base d'un sentiment de reprise économique et sur la conviction entretenue de l'existence d'un lien fort entre activité économique et consommation de pétrole, le marché des produits pétroliers a entamé un rallye de printemps depuis le mois de Février de cette année. En moins d'un trimestre, le baril de Brent sur l'ICE à Londres est passé de 50 euros à 65 euros le baril (FIG.).

    Cours-Brent-euro-2010-04 

     65 euros, c'était la valorisation moyenne du Brent en Février 2008 alors qu'il était coté à 95 dollars/baril (INSEE). Cela veut dire que par l'effet ciseau de l'accroissement des cours en dollars et la baisse du taux de change de l'euro, les prix des produits pétroliers, exprimés en euros, rejoignent une zone critique où leur impact sur l'économie en Europe va se faire durement sentir. Le premier poste à téléphoner sera la reprise de l'inflation qui après un timide 1,4% au mois de Mars dans l'Eurozone, devrait rapidement rejoindre la zone critique (pour la BCE) des 2%. Bien sûr nos banquiers centraux vont prendre ce signal pour une reprise économique.

     Et pourtant, en dehors de l'explosion économique chinoise, voulue et entretenue par le Parti local, qui conduit les jeunes Chinois à s'identifier à de nouveaux James Dean de l'Amérique des années 50, combien la reprise mondiale est douce et la consommation de pétrole modérée. Rien dans les données actuelles et les prévisions à 6 mois ne justifie une telle envolée des cours qui permet au pétrole d'atteindre un nouveau plateau compris entre 85 et 90 dollars/baril.

     Mais, c'est une évidence, les cours du pétrole-papier n'ont "rien à cirer" des lois du marché physique des produits pétroliers. Goldman et ses collègues ont décidé de nous rejouer la hausse cavalière de 2008 qui leur avait tant rapporté, alors le rallye va se poursuivre, même si les Américains se déplacent de moins en moins (LIRE) et si les Européens voient peu à peu sombrer leurs économies nationales. Les bonus et les fonds de pensions passent en premier.

     Remarque : les cours du WTI sont en retrait par rapport à ceux du Brent, depuis deux semaines, de 2 dollars/baril environ. Ce genre de conjoncture se répète régulièrement lorsque les stocks à Cushing, Oklahoma sont proches de la saturation. Ils étaient supérieurs à 34 millions de barils il ya une semaine pour une capacité de stockage estimée vers les 35 millions. Ce genre de situation se résout généralement par une remontée du WTI qui rattrape puis dépasse le Brent. Il est évident que certains vont jouer ce rattrapage attendu.

    LIRE un papier passionnant "China embraces freedom of the road" paru dans le FT. (remarque: pour accéder sans vous inscire au FT, passer par Google avec le titre, c'est plus simple)

    Le 24 Avril 2010

  • Stagnation depuis trois ans de la consommation des ménages en France

    Stagnation depuis trois ans de la consommation des ménages en France

     La consommation des ménages en France après deux mois successifs de baisse de 2,5% et 1,4% en Janvier et en Février respectivement, affiche une hausse de 1,2% au mois de Mars. Un examen sur une longue période (FIG., courbe bleue) montre que les dépenses mensuelles de consommation en produits manufacturés, corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables, et exprimées en euros 2000, sont globalement stables depuis trois ans, autour des 22 milliards d'euros. Si à ces valeurs sont soustraites les dépenses pour achats d'automobiles neuves, objets de bien des plans de relance et de mesures de soutien visant à puiser dans l'épargne des Français, il apparaît alors (courbe rouge) une caractéristique encore plus stable depuis trois ans, comprise entre 18,7 et 19,2 milliards d'euros. De même, le commerce de détail (courbe noire) est resté le plus souvent au-dessous des 16 milliards d'euros durant cette période.

    Conso-ménages-France-2002-2010-3 

     Compte tenu des contraintes économiques, de la vivacité du chômage, du climat économique peu propice à un optimisme débridé, bercé par la question des retraites, il est peu probable que subitement cet indicateur reparte franchement à la hausse durant les mois suivants. La mise en veilleuse de certaines subventions comme la prime à la casse, la remontée des prélèvements fiscaux pour tenter de limiter la croissance de la dette de notre pays, risquent même de pousser vers le bas le niveau de dépenses des Français.

     Bien sûr, ce point de vue n'est pas partagé par bon nombre de commentateurs de la vie économique de notre pays pour lesquels la reprise est en marche. 

    LIRE le communiqué de l'INSEE sur le sujet.

    Le 23 Avril 2010

  • Eurozone: la dette publique s’est accrue de 1100 milliards d’euros en deux ans

    Eurozone: la dette publique s’est accrue de 1100 milliards d’euros en deux ans

     La crise économique, les déficits automatiques, les politiques de relance pratiquées de-ci, de-là avec plus ou moins de convictions ont creusé le trou de la dette publique de l'Eurozone affirme Eurostat. Il était inférieur à 6000 milliards d'euros à fin 2007, le voila porté à plus de 7000 milliards deux ans après (FIG.I). Une croissance de 1122 milliards d'euros en deux ans!

    Dette-publique-EU-2006-2009

     Un tel montant fragilise l'Eurozone devant la menace d'une montée des taux qui devra se produire un jour où l'autre. Un point de taux représente 71 milliards d'euros d'impôts ou de dettes en plus.

     Un examen du poids de cette dette à fin 2009 par pays montre que l'Allemagne et l'Italie formaient un ensemble qui représentait près de la moitié du total. La France arrivait en troisième position suivie de l'Espagne et des Pays-Bas (FIG.II).

    Dette-publique-EU-2009  

     La dette de la Grèce dont on parle beaucoup en ce moment, ne représentait que dans les 273 milliards d'euros (à quelques milliards près en attente de correction), soit autour de 4% du total. La défaillance de l'Italie ou de la France ou de l'Espagne à pouvoir emprunter à des taux raisonnables poserait un problème d'une toute autre ampleur à l'Eurozone et à sa pérennité. Le coup de semonce grec aura été finalement utile.

    LIRE le communiqué d'Eurostat sur le sujet.

    Le 22 Avril 2010

  • Sous l’impact du prix des carburants, le trafic routier américain repart à la baisse

    Sous l’impact du prix des carburants, le trafic routier américain repart à la baisse

     Le trafic routier américain dont les données sont publiées tous les mois par la Federal Highway Administration, avait débuté sa décroissance en Décembre 2007, donc bien avant la crise, alors que le prix des carburants à la pompe étaient passés au dessus du seuil psychologique de 3 dollars le gallon (FIG., courbe rouge pour le trafic, courbe noire et violette échelle de droite pour l'essence et le gasoil). Ce mouvement de baisse du trafic, paramètre déterminant dans la baisse des consommations de carburants américains, avait alors connu jusqu'en Mai 2009 une forte décroissance globale de 2,5%. Puis, le gros de la crise étant passé, le trafic routier avait tout naturellement repris en intensité au cours de la deuxième partie de 2009, mais semble-t-il limité par par une reprise molle et un accroissement des prix des carburants à la pompe. Depuis deux mois ce trafic a même affiché un recul avec des -1,6% en Janvier et -1,4% en Février sur les données mensuelles par rapport aux mêmes mois de l'année précédente.

    Trafic-USA-2006-2010-02 

      Il faut voir dans cette décroissance l'effet des prix des carburants à la pompe qui tendaient dangereusement au mois de Février, vers les 3 dollars le gallon. Seuil depuis atteint au mois d'Avril pour les prix du gasoil.

     Compte tenu de ces observations, il faut donc s'attendre à une poursuite de cette décrue du trafic routier américain, tout à fait en concordance avec la baisse des consommations des carburants (LIRE) observée à fin Janvier. Bien sûr, les prix des carburants manipulés par de toujours puissants Groupes financiers vont poursuivre leur ascension, sur la base d'informations orientées de soi-disant spécialistes.

    Ces observations sont très intéressantes pour enrichir et actualiser les théories sur les effets de rebond qui reposent sur des données du 19ème ou du 20ème siècle qui ont vu, malgré les progrès observés dans l'amélioration de l'efficacité énergétique des processus, la consommation globale d'énergie croître pour l'amélioration du bien-être des populations. Le 21ème Siècle, grâce à des coûts de l'énergie beaucoup plus élevés, agrémentés de quelques taxes sur les émissions de GHG, va assister au découplage entre croissance économique et consommation d'énergies fossiles. Cela permettra de mettre au rancard de fumeuses théories "national-écologistes" qui préconisent la contrainte des populations à la décroissance (sufficiency). Il n'est pas dit si les milices en charge de faire appliquer ces nouvelles lois pour "guider le comportement collectif" porteront des chemises vertes ou brunes. Le 20ème Siècle nous a appris que toutes les idéologies, même climatiques, peuvent un jour générer leur propre version perverse.

    CONSULTER les données de la FHA.

    LIRE une approche assez fumeuse des théories de la "suffisance" dans un papier de Steve Sorrel

    Le 21 Avril 2010

     

  • Photovoltaïque: la forte demande dope les productions de wafers dans le monde

    Photovoltaïque: la forte demande dope les productions de wafers dans le monde

    REC-Singapour-2 La demande en modules photovoltaïques s'avère être soutenue en 2010 (LIRE). Ceci profite à la fois aux technologies en couches minces mais aussi aux technologies plus classiques à base de wafers de silicium. C'est ainsi que le norvégien REC vient de faire savoir que sa nouvelle usine de Singapour (FIG.) sera chargée, au quatrième trimestre de cette année, à un niveau proche de sa pleine capacité pour assurer les demandes de la zone Asie-Pacifique (Inde, Corée, Thaïlande, Australie, Nouvelle-Zélande). Cette usine sera, entre autres produits, capable de produire 740 MW de wafers. 

     De son côté le chinois LDK Solar annonce qu'il vient de porter sa capacité de production de wafers à 2GW.

     L'industrie photovoltaïque va entrer en 2010 dans une nouvelle ère où l'unité de mesure industrielle va devenir le gigawatt. Bien entendu cette croissance est à la fois la conséquence et la cause d'une formidable baisse des prix des matières premières et des modules terminés.

    LIRE la dépêche de Bloomberg sur l'annonce de REC

    LIRE le communiqué de LDK Solar.

    LE 21 Avril 2010

  • Un vieux procédé en expansion: du spodumène australien au carbonate de lithium chinois

    Un vieux procédé en expansion: du spodumène australien au carbonate de lithium chinois

     Bien avant que les saumures d'Amérique du Sud ou de Chine permettent d'accéder à moindre coût à l'obtention de carbonate de lithium, les procédés miniers classiques exploitant des gisements de spodumène (silicate d'aluminium lithium) permettaient d'extraire le lithium des profondeurs de la Terre. De tels procédés, devenus non rentables, avaient été mis peu à peu au rancard. Mais la nouvelle demande mondiale en lithium pour batteries va permettre à ces procédés de retrouver une nouvelle jeunesse. C'est ainsi qu'une entreprise minière australienne, Galaxy, vient d'imaginer un projet d'exploitation à ciel ouvert de la mine du Mont Kattlin dans l'ouest de l'Australie qui devrait lui permettre d'extraire 16 millions de tonnes de minerai pendant plus de 16 ans. Après concentration en un minerai enrichi à 6% de Li2O, ce produit serait expédié dans une usine appartenant à Galaxy mais située en Chine, à Jiangsu, au Nord-ouest de Shanghai. Dans cette usine le lithium sera purifié par un procédé classique au sulfate conduisant à un carbonate de lithium de pureté > 99.5% (FIG.).

     Spodumène-Li2CO3-Galaxy
     Dans un tel procédé après grillage, broyage et dissolution à l'acide sulfurique les divers élément indésirables (Ca, Mg, Fe, Al) sont précipités par la soude. Les dernières traces sont éliminées par échange ionique puis le Lithium est précipité sous forme de carbonate avec du Na2CO3.

     Galaxy annonce qu'il vient de signer avec un consortium de 13 producteurs chinois de matériaux pour batteries un accord de fourniture de 17 mille tonnes de carbonate de lithium par an, à partir de 2011.

     Sur la base prudente d'un taux d'utilisation de 80% du Lithium en batterie sous une tension de 3,6V, ce qui conduit à 2,09 kWh par kg de carbonate de lithium, ces 17000 tonnes permettront de produire de la matière électrochimiquement active positive assurant la production de 35 millions de kWh de batteries, soient plus de 2 millions de batteries de 16 kWh pour véhicule électrique ou plus de 6 millions de batteries pour véhicule plug-in hybrides de 5 kWh.

     Bien d'autres projets de ce type doivent être à ce jour en cours d'élaboration, il avait été rapporté ici les projets grandioses de Western Lithium dans le Nord du Nevada (LIRE)

    LIRE le communiqué de GALAXY

    ACCEDER aux détails du projet

    Le 19 Avril 2010