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  • Vingt pays dans le monde assuraient, en 2014, 80% des émissions de CO2

    Selon l’agence de l’environnement néerlandaise (PBL) d’où sont extraites ces données, les émissions industrielles de CO2 dans le monde (y compris la production de chaux et de ciment) atteignaient en 2014 les 35,7 milliards de tonnes. Elles auraient très peu progressé (de 0.5%) par rapport à celles comptabilisées en 2013 qui atteignaient les 35,5 milliards de tonnes. Cette Agence attribue cette faible progression à la modération des émissions chinoises qui n’auraient progressé que de 3% d’une année sur l’autre, alors que la tendance historique des progressions des rejets de ce grand pays, sur les 25 dernières années connues, est de 6,1% (TAB.). Dispersion des données statistiques, sous-déclarations provinciales, tertiarisation de l’économie chinoise, efforts réels dans la réduction des émissions chinoises?

    L’avenir nous dira, peut-être, la contribution de chacun de ces éléments dans un éventuel changement de pente des émissions chinoises de CO2 qui reste à confirmer.

    PBL publie les émissions de CO2 des 20 pays dans le monde qui participent le plus à ces rejets (TAB.)

    TAB. Rejets de CO2 enregistrés en 2014 et 1990 par certaines grandes nations et publiés par le PBL néerlandais, progressions annuelles moyennes durant ces 25 ans, variation des données publiées pour 2014 par rapport à celles de 2013.

    Il ressort de ces données, tout d’abord, qu’elles représentent pour 2014, avec un total de 28,4 milliards de tonnes, près des 80% des émissions mondiales de CO2.

    Classées par progressions moyennes décroissantes, la Chine est toujours leader de la classe mais avec une nette tendance à la modération (à confirmer). Par contre l’Inde, placée en deuxième position, présente une nette progression par rapport à la tendance longue; signe de sa récente émergence économique.(colonne bleue)

    De même les rejets de l’Iran et de l’Afrique du Sud ont été revus en forte hausse par le PBL.

    Enfin, le dernier de la liste, sorte d’idéal écologique, l’Ukraine confirme sa position.

    Il ne vous étonnera pas qu’en tête de classe, figurent les contrées mondiales économiquement en pointe et en queue de peloton les pays européens avec la Russie et l’Ukraine, aux économies moins toniques.

    La progression des émissions de CO2, en moyenne de 2% par an depuis 25 ans, est toujours un marqueur de la santé économique des nations.

    Remarque: si on ajoute à ces émissions industrielles mondiales 4 milliards de tonnes de CO2 rejetés par les déforestations et les changement de cultures dans le monde, il est possible d’estimer la totalité des rejets annuels anthropiques de CO2 dans le monde autour des 40 milliards de tonnes. Chaque année, en moyenne, 19 milliards de tonnes aliment le stock de CO2 atmosphérique (2,4 ppm en volume). Cela veut dire que l’équivalent de  plus de la moitié des émissions anthropiques de ce gaz  est, en moyenne,  toujours absorbée du stock atmosphérique par les terres et les mers, flux qui suivent allègrement la progression moyenne annuelle de 2%  des rejets industriels.

    Une stabilisation des rejets anthropiques, au niveau actuel des 40 milliards de tonnes, devrait faire, peu à peu, démarrer un processus de stabilisation dans le temps, du stock de CO2 atmosphérique. L’enfer climatique serait alors rejeté à plus tard, si les Dieux, toujours maîtres du climat, le veulent-bien.

    ACCEDER aux mêmes données de 2013

    Le 2 Février 2017

  • Leurs convictions climatiques peuvent-elles justifier une brouille entre nos dirigeants et les autorités américaines?

    Leurs convictions climatiques peuvent-elles justifier une brouille entre nos dirigeants et les autorités américaines?

    Monsieur le Président,

    J’ai en consultant les diverses gazettes télévisées, découvert des images sur votre prise de parole à Marrakech, devant vos pairs réunis pour y parler climat et réchauffement de la planète.

    Je ne doute pas un seul instant de la sincérité de vos convictions, mais vous savez, mieux que quiconque,  qu’au poste éminent que vous occupez, l’éthique de responsabilité doit prévaloir lors de vos prises de parole.

    Je voudrais ici, tout simplement, apporter certains arguments qui devraient vous convaincre que ces soi-disant querelles climatiques sont surjouées et ne valent pas la peine d’une brouille, même passagère, avec ce grand pays que sont les États-Unis.

    Soyez, tout d’abord convaincu qu’au sein de l’électorat républicain américain figurent de grands esprits scientifiques, à l’esprit critique élaboré. Cet ensemble d’électeurs n’est pas composé que d’hommes blancs, simples, ignorants et mystiques, sornettes dont tendent à nous persuader les divers commentaires des médias français.

    Essayez également de placer ce débat dans l’histoire des théories du climat. Conflit entre les ANCIENS, paléo-climatologues et géologues persuadés par leurs observations empiriques de terrain du caractère cyclique du climat entre périodes glacières et phases de réchauffement discernables, et les MODERNES qui, en utilisant des simulations informatiques complexes et imprécises, ont persuadé une large part de l’Opinion que le climat n’était déterminé que par les émissions de gaz à effet de serre, gaz carbonique et méthane essentiellement, dont les émissions sont attachées aux activités économiques humaines industrielles et agricoles. Émissions pompeusement qualifiées d’anthropiques.

    Le débat entre ces deux écoles de pensée, dont aucune n’est objectivement réfutable, peut se résumer simplement à la question pertinente suivante:  quelles sont les parts respectives de l’une et de l’autre de ces théories qui peuvent expliquer le réchauffement de la planète mesuré et qui est de l’ordre d’un degré Celsius depuis 1914?

    Un degré Celsius par siècle est une vitesse de réchauffement raisonnable pour les paléo-climatologues qui affirment en avoir identifié de plus rapides. Le gaz carbonique et le méthane mais aussi la vapeur d’eau sont des gaz qui absorbent certains rayons infra-rouges émis par la Terre et expliquent l’effet de serre. Le positionnement de l’axe de rotation de la Terre par rapport au plan de l’écliptique, l’activité solaire, peuvent également participer de façon directe ou indirecte à ces phases de réchauffement ou de refroidissement. Enfin certains évènements aléatoires, comme le volcanisme, peuvent agir radicalement sur le climat.

    Il me semble essentiel, ce que font certains « climato-sceptiques » américains, plutôt républicains, de bien comprendre la nature du débat pour ne pas la déformer ou la schématiser, ce qui est une façon ordinaire et fréquente utilisée dans notre pays, pour disqualifier avec élégance, celui qui ne partage pas vos vues.

    Un autre débat me semble aujourd’hui pollué par certaines approches trop simplistes, telles que l’évocation des quantités cumulées d’émissions anthropiques de CO2 qui détermineraient l’aggravation du réchauffement observé.

    Quelques chiffres simples et scientifiques sont donnés dans la seule table de ce papier. Ce sont les résultats de analyses en CO2 atmosphérique réalisées par les équipes américaines à Mauna Loa et celles réalisées par les équipes japonaises dans l’Antarctique sur la base de Syowa. La moyenne de ces données conduit à une bonne estimation des teneurs atmosphériques en CO2 dans le monde. Entre Janvier 1986 et Janvier 2016, soit sur une période de trente ans de fortes émissions mondiales débridées en gaz carbonique d’origine industrielle et agricole, les teneurs en CO2 atmosphérique ne se sont accrues que de 16% environ, ce qui correspond à une croissance annuelle moyenne de 0,48%.

    La raison essentielle de ces faibles progressions mesurées est a attribuer aux aptitudes d’absorption du CO2 par les terres et les mers. Le verdissement de la planète, plus chaude, globalement plus humide, fertilisée par le CO2, conduit à une absorption naturelle accrue de CO2. En d’autres termes la courbe dans le temps des rejets anthropiques diverge de celles des accroissements annuels de CO2 dans l’atmosphère. Au rythme des rejets et des absorptions observés durant ces trente dernières années, et dans le cadre d’une évolution exponentielle de la courbe moyenne des teneurs en CO2 atmosphérique, il faudrait autour des 147 ans pour observer un doublement de la teneur atmosphérique moyenne en CO2 de notre planète, ce qui nous conduit en 1986+147=2133. Dans la réalité, grâce aux efforts que vous soutenez de limitation des émissions anthropiques de CO2 et grâce à la croissance naturelle des capacités d’absorption en CO2 par les terres et les mers, cette durée de doublement sera beaucoup plus longue, allant même jusqu’à une stabilisation sinon une régression pure et simple de la teneur en CO2 atmosphérique.

    Il me semble donc important de prendre conscience de la lenteur des phénomènes en raison de ces rétroactions négatives qui ralentissent l’accroissement des teneurs atmosphériques en CO2. La baignoire (l’atmosphère) que l’homme essaie à tout prix de remplir de gaz carbonique avec un flux annuel de 40 milliards de tonnes,  fuit de 22 milliards de tonnes chaque année en ce moment, elle fuira plus encore demain avec l’enrichissement en CO2 de l’atmosphère et l’accroissement des vitesses limites de diffusion de ce gaz à la surface humide des végétaux ou des roches calcaires.

    Que pèsent dans ces équations un ou deux mandats présidentiels américains, durant lesquels la combustion du gaz naturel local, économique et abondant fera Loi, face à ces échéances qui nous portent au milieu du XXIIème siècle? Que peuvent valoir de telles prévisions à si longue échéance? Nul ne peut imaginer, à si long terme, ce que seront en quantité et en qualité les ressources énergétiques nécessaires au bon développement des populations.

    Non, Président, vos convictions climatiques ne doivent pas influencer  la qualité des liens entre nos Nations, trop d’intérêts sont en jeu. Vous le savez, les réactions enfouies  « d’anti-américanisme primaire » sont toujours prêtes à resurgir de la part de certains de nos concitoyens. Cette remise au goût du jour de ces sentiments nauséabonds d’après-guerre, ne serait pas digne de la part d’un élu socialiste.

    Le 16 Novembre 2016

     

     

     

  • EV: en raison de la gravité croissante des accidents une limitation de l’énergie électrochimique embarquée sera nécessaire

    EV: en raison de la gravité croissante des accidents une limitation de l’énergie électrochimique embarquée sera nécessaire

    Des véhicules électriques routiers aux accélérations volontairement délirantes devraient faire croitre peu à peu la fréquence des accidents de la route; dans la foulée, l’ignition des batteries conduira à un accroissement de la gravité de ces accidents qui de la tôle froissée évolueront vers un feu inextinguible, issu du cœur inaccessible des batteries, insensible à l’atmosphère environnante.

    Le dernier accident mortel dans les rues d’Indianapolis, reporté dans Electrek, illustre parfaitement ce propos. D’autres suivront.

    Il me semble que les futurs véhicules électriques devront impérativement prendre en compte cette nouvelle contrainte avec des batteries ou des supercapacités de plus faibles énergies qui les équiperont.

    Faire rouler à toute vitesse, sur nos routes ou dans nos villes, des batteries Li-Ion embarquées de l’ordre de  100 kWh,  constitue un énorme danger potentiel dont seront saisis les tribunaux anglo-saxons, n’en doutez pas! Les tarifs des assurances suivront.

    LIRE le papier sur Electrek

    Le 4 Novembre 2016

     

     

  • Vers une estimation plus précise de la composition en CO2 de l’atmosphère et de ses variations annuelles

    Vers une estimation plus précise de la composition en CO2 de l’atmosphère et de ses variations annuelles

    La teneur en gaz carbonique de l’atmosphère est, à ma connaissance, régulièrement publiée par deux organismes:

    – L’Administration des Océans et de l’Atmosphère Américaine (NOAA), d’une part, dont les mesures sont réalisées dans l’hémisphère Nord, sur les pentes du volcan Mauna Loa à Hawaï

    – L’Institut National des Recherches Polaires Japonais (NIPR), d’autre part, dont les mesures sont réalisées en Antarctique dans la station de Syowa située pas très loin du cercle polaire sud , à la latitude du 69 ° Sud.

    La comparaison de ces deux sources de données, l’une en dents de scie, l’autre plus régulière, montre (FIG.I) que les mesures, par les deux équipes, des teneurs en CO2 exprimées en ppm volumiques sont identiques deux fois par an en automne de nos contrées de l’hémisphère Nord.

    Il est raisonnable de penser que les données américaines (courbe rouge), aux larges variations interannuelles, sont représentatives des teneurs en CO2 dans l’atmosphère de l’hémisphère Nord. Par contre les données japonaises (courbe noire) aux plus faibles variations interannuelles sont en phase avec les variations des teneurs en CO2 dans l’hémisphère Sud, moins perturbées par les plus faibles surfaces végétales que dans le Nord. Les deux courbes sont naturellement en déphasage ETE_HIVER de 6 mois.

    Pour celui qui aurait le goût de la synthèse, il apparait simple d’avancer qu’une variation moyenne de CO2 dans l’atmosphère globale de notre planète sera représentée au-mieux par la moyenne des ordonnées deux courbes en fonction du temps (FIG.II). Les variations interannuelles de l’hémisphère Nord sont encore perceptibles, quoique atténuées.

    Durant les 30 dernières années les quantités de CO2 dans l’atmosphère ont progressé de 16% soit une progression moyenne (CAGR) de 0,48% par an.

    A ce rythme là, en supposant les rejets et les absorptions moyens constants il faudrait 70/0.48= 146 ans pour assister depuis 1986 à un doublement moyen des taux de CO2 dans l’atmosphère.  Les efforts des Nations pour réduire les rejets anthropiques et le verdissement de la Terre,  fertilisée par la croissance du CO2, devraient conduire à de plus faibles progressions annuelles moyennes et donc à un fort  allongement de la période de doublement des quantités de CO2 atmosphérique ou même à une stabilisation, c’est à dire à une croissance annuelle nulle.

    Un examen de cette croissance sur 12 mois mobiles montre des valeurs très dispersées, attestant du rôle d’effets non anthropiques divers sur ces valeurs, avec une moyenne de la courbe de tendance de 17 à 18 milliards de tonnes de CO2 en ce début 2016 (FIG.III). Le stock de CO2 atmosphérique est alimenté annuellement par des rejets anthropiques (industriels et agricoles) autour des 40 milliards de tonnes, mais il perd aussi environ 22 milliards de tonnes par les absorptions des terres et des mers. Comme montré dans un papier précédent, la divergence, dans le temps,  entre la courbe annuelle des rejets anthropiques et celle de la croissance annuelle du stock montre que la Terre et les Océans absorbent des quantités croissantes de CO2. Ce phénomène de rétroaction est en accord avec le verdissement constaté des terres émergées de la planète. Il est en opposition avec un réchauffement significatif des océans qui réduit la dissolution en masse du CO2. Mais il faut mentionner que ces phénomènes de réactions hétérogènes (CO2, eau, CaCO3 ou Gaz,Liquide,Solide) sont essentiellement des phénomènes de surfaces solides humides, lieux où la chaleur latente de vaporisation de l’eau intervient massivement sur la température. Qu’importent les quelques centièmes de degrés en plus ou en moins de la masse d’eau.

    Certains attribuent les poussées de variation de CO2 de 1988 et de 1998 au phénomène El Nino. Le caractère non anthropique de ces phénomènes complexes est évident. Mais je ne vois pas pourquoi le seul El Nino jouerait un rôle privilégié, sinon exclusif.

    Dans le futur, une stabilisation possible puis une décroissance de cette courbe de variations annuelles des quantités atmosphériques de CO2 attesteraient des efforts de l’humanité pour limiter les rejets anthropiques de CO2 et de la bonne santé des terres fertilisées par la croissance de la teneur en gaz carbonique de l’atmosphère.

    Les élucubrations de certains sur les quantités cumulées des rejets anthropiques de CO2, supposé inerte, ne reflètent pas les phénomènes naturels observés. N’oublions pas que l’action des cultivateurs et de la nature  en général se résume à transformer le CO2 en végétaux.  Dans les mers, la formation des algues et des diatomées procède de phénomènes du même ordre, à la base de la chaine alimentaire.

    ACCEDER aux données japonaises de SYOWA.

    Le 30 Octobre 2016

     

     

     

  • Une comparaison simple entre les émissions anthropiques et la variation du stock de CO2 dans l’atmosphère

    Une comparaison simple entre les émissions anthropiques et la variation du stock de CO2 dans l’atmosphère

    Pour arriver à comparer ces deux phénomènes:

    -les émissions anthropiques annuelles de CO2 (le flux entrant)

    -les variations du stock de CO2 dans l’atmosphère

    avec une unité cohérente: le milliard de tonnes de CO2 par an j’ai utilisé deux bases de données:

    Pour le flux entrant je suis parti des publications du PBL néerlandais qui donnent chaque année les émissions industrielles de CO2 du monde depuis 1970.

    Pour tenir compte des émissions agricoles, très mal connues, (land use change chez les anglo-saxons), des omissions et des sous-déclarations éventuelles en particulier en Asie, j’ai de façon autoritaire et forfaitaire majoré, pour chaque année, ces flux annuels de 4 milliards de tonnes de CO2, ce qui revient à translater  vers le haut la courbe des émissions industrielles.

    Pour tenir compte de la croissance du stock atmosphérique, j’ai utilisé les données mensuelles en ppmv publiées par le NOAA des teneurs en CO2 mesurées à Mauna Loa que l’ai multiplié par un facteur de 7,81 milliards de tonnes par ppm. Compte tenu de ce coefficient, en estimant ces mesures réalisées en Polynésie comme représentatives d’une moyenne mondiale, on en déduit que les 404 ppm de CO2 mesurés actuellement correspondent à un stock de CO2 de l’ordre de  3155 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Cette valeur est cohérente avec une teneur en CO2 d’un peu plus de 600 ppm en masse (404x 44/29) et d’une masse globale de l’atmosphère, hors vapeur d’eau, de  5 135 000 milliards de tonnes (voir le calcul dans un papier précédent).

    A partir des données mensuelles du NOAA il est possible de calculer les variations des teneurs en CO2 de l’atmosphère sur 12 mois glissants. Ces données sont très dispersées et attestent que la variation de la teneur en CO2 de l’atmosphère n’est pas déterminée par les seuls rejets anthropiques.

    Afin d’obtenir des valeurs moins fluctuantes, j’ai calculé la moyenne de ces résultats mensuels sur les douze derniers mois écoulés, ce qui représente une variation annuelle glissante sur 12 mois qui est reportée ici. (FIG, courbe violette)

    La comparaison des deux courbes, établies sur 45 et 55 ans, montre des rejets anthropiques de CO2 (courbe rouge) aux progressions monotones, affichant un changement de pente vers l’année 2005 date d’accélération des combustions d’hydrocarbures et de charbon par la Chine qui avait alors affirmé, à cette époque, sa nouvelle importance économique. De ce fait, la courbe des rejets progresse avec le temps de façon quadratique.

    La courbe des progressions de masses de CO2 dans l’atmosphère présente, pour sa part, un profil beaucoup plus variable. Elle est la résultante des rejets anthropiques et du bilan net des absorptions (et des rejets naturels) de CO2 par les terres et les mers.

    Il est important de noter que la progression moyenne du stock de CO2 atmosphérique est sensiblement linéaire et que n’apparait pas la progression quadratique des rejets anthropiques. Cela veut dire que la planète a absorbé une quantité croissante de CO2 qu’il est possible d’estimer autour des 10 milliards de tonnes en 1970 et de 22 ou 23 milliards de tonnes en 2015, soit, annuellement, 0,71% du stock ou un renouvellement tous les 140 ans. Les capacités d’absorption de CO2 par la planète auraient sensiblement doublé en 45 ans, conséquence du verdissement de la planète plus chaude, fertilisée par le gaz carbonique et bien souvent moins aride si on s’éloigne de la Californie et de ses déserts environnants. Les habitants de l’Ouest de la France peuvent attester que le Climat océanique local est copieusement arrosé par les nuages formés autour du Golfe du Mexique, parfois même un peu trop.

    Le développement océanique des diatomées et des planctons semble bien moins établi et donne lieu à des informations contradictoires.

    En conclusion:  la comparaison des émissions anthropiques de CO2 avec la croissance de la teneur en CO2 dans l’atmosphère montre que la vitesse d’absorption nette de CO2 par notre planète semble s’accélérer depuis 45 ans. Cette constatation n’est peut-être due qu’a l’accélération des phénomènes de diffusion du gaz carbonique dans les couches minces d’eau, à la surface des végétaux et autres lieux marins agités et mousseux de croissance des planctons, sous l’impact de la croissance des concentrations de CO2 dans l’atmosphère. Le flux limite de diffusion en solution est donné par J= D d[CO2]/dx, avec D coefficient de diffusion et x l’épaisseur de la couche de diffusion. Dans un modèle plus complexe on peut intégrer la formation d’acide carbonique ou de bicarbonates solubles en réaction du CO2 avec l’eau et les carbonates.

    Cela peut signifier que grâce aux efforts déployés par certains pour limiter les vitesses d’émissions anthropiques de CO2 et à cette propension naturelle de la planète à pomper plus de CO2 il ne serait pas impossible que les teneurs en CO2 de l’atmosphère tendent, avec le temps, vers une limite stable pour laquelle les vitesses de formation anthropique de CO2 seraient sensiblement égales aux vitesses de disparition naturelle. Ce phénomène éventuel d’égalité des flux, toujours perturbé par le caractère très variable des observations mensuelles, pourra être analysé avec plus de pertinence dans les décennies à venir.

    L’image d’une accumulation définitive d’un CO2 inerte, utilisée par la plupart sous la forme de rejets cumulés, est une mauvaise représentation des phénomènes naturels. Par exemple, il y a belle-lurette que les ridicules émissions de CO2 des pays développés, alors en développement au-cours du dix-neuvième siècle, ont été absorbées par la Nature. Seuls comptent les flux de CO2 actuels de chacun des États. Le passé, des machines à vapeur, n’a pas à être pris en compte dans l’établissement d’un bilan objectif des rejets.

    Une remarque: j’ai rapporté le flux net apparent de disparition du CO2 (22 milliards de tonnes par an) au stock de CO2 de l’atmosphère (3155 milliards de tonnes) et non au flux annuel des apports anthropiques qui est de l’ordre des 40 milliards de tonnes par an.  L’équation aux dimensions montre que pour obtenir un TEMPS de renouvellement il faut diviser un stock M par un flux M/T. C’est le stock de CO2, présent dans l’atmosphère,  qui est absorbé et non le flux annuel anthropique d’apport, comme cela est bien souvent maladroitement reporté lorsque les deux flux sont comparés.

    Avec la croissance du flux moyen d’absorption du CO2 dans le temps, le temps de renouvellement du stock de CO2 atmosphérique à tendance à décroitre. Il était, 20 ans auparavant, autour des 200 ans, il était de 140 ans en 2015.

    Le 4 Octobre 2016

  • Un exercice incertain et périlleux: anticiper des cours du pétrole

    La prévision des variations des cours du pétrole dans le monde relève de l’analyse factorielle multiple qui prendrait en compte les variables quantitatives (cours du dollar, ampleur des stocks dans diverses zones, capacités mondiales de productions, investissements dans l’exploration production, demande mondiale en produits pétroliers, cours de break-even de diverses extractions, cours de capitulation ou de disparition des acteurs. Cette analyse doit aussi tenir compte de paramètres qualitatifs de premier ordre, difficilement quantifiables tels que l’humeur de Princes Saoudiens, la volonté de coopération des dirigeants russes avec ces derniers, les nombreuses tentatives d’intoxication de l’humeur des marchés par les soi-disant experts des grands groupes financiers et autres traders.

    Bref une équation d’une grande complexité dans laquelle les meilleurs se font rouler. A ma connaissance, j’ai retenu les expériences d’analyse multifactorielles  d’Akira Yanagisawa qui, bien-sûr, en 2011 n’avait pas prévu la rébellion saoudienne, décidant d’abandonner sa mission de teneur de marché international du pétrole.

    Je pense, cependant, qu’il est possible de déterminer de grands seuils de cours au-delà desquels  une pérennité des cours devient fortement improbable.

    Celui qui me semble évident est le seuil inférieur des cours pour lesquels les opérateurs physiques mondiaux  disparaissent. Un marché peut aller dans les pires excès sauf celui de faire disparaitre le dit Marché. L’auto-destruction d’un marché n’est pas une hypothèse acceptable, sauf si le produit coté est devenu inutile ou mondialement banni, je pense au Cadmium par exemple. Mais je ne pense pas que le monde de l’énergie soit en mesure de bannir, aujourd’hui et pour belle lurette, le pétrole et ses dérivés. Dernièrement les retraits des cours vers les vingt dollars le baril ont entraîné  la capitulation de nombreux opérateurs américains de l’industrie parapétrolière et de l’extraction des huiles de schistes.  Ce seuil des 20 dollars le baril constitue en ce moment une borne basse des cours au delà de laquelle les opérateurs, à court ou moyen terme, disparaissent. Certains s’inquiètent même de la pérennité des activités pétrolières du Venezuela, si mal géré par de fins guignols populistes et disposant, sur le papier, des premières réserves mondiales.

    Le seuil haut est beaucoup plus complexe à définir. En période de pénurie, moment où la demande voudrait dépasser l’offre, il a été constaté dans le passé que ces cours peuvent dépasser gaillardement les cent dollars le baril. Mais en période d’excès d’offre, après une phase de copieux investissements dans l’exploration production, comme c’est le cas aujourd’hui, ce seuil haut doit correspondre au prix marginal pour lequel certaines productions abondantes retrouvent leur rentabilité. Aujourd’hui ce sont certaines extractions d’huiles de schistes américaines qui déterminent ce seuil. Les milieux informés parlent alors de 50 à 60 dollars le baril. Prix du baril à partir duquel tous les aventuriers américains, aidés par leurs banques régionales, se remettent à forer le sol de leur pays.

    Le marché du pétrole mondial se trouve donc aujourd’hui et pour de longues années dans une phase de consolidation qui consiste à purger les excès de stocks et ceux de capacités d’extraction par le jeu de la déplétion. Pourquoi de longues années: en raison de l’ampleur des stocks et de la rémanence des processus (par exemple, malgré des cours actuels déprimés, le Golfe du Mexique produit encore, en ce moment, en abondance du pétrole en raison des investissements réalisés durant la décennie précédente (FIG). Les investissements ayant été réalisés autant en tirer quelque chose en cash, même si c’est le cinquième de ce que l’on espérait, au départ.).

    Lors du dernier super-cycle du pétrole entre 1980 et 2010, cette phase de consolidation s’était étalée sur une décennie, délai nécessaire pour que le marché mondial passe de la surabondance de l’offre, à la pénurie.

    Il est possible de penser raisonnablement que le marché du pétrole est entré en 2015 dans une longue phase durant laquelle les cours vont osciller dans une plage de 40 + ou- 20 dollars le baril (FIG.). Dans un climat de croissance continue de la demande, il faudra attendre le milieu des années 20 pour voir émerger à nouveau une longue phase de pénurie des capacités d’extraction et de montée des cours.

    Bien-sûr je ne place aucun pari sérieux  sur cette prévision incertaine qui peut être démolie, à tout moment, par un obscur prince du pétrole en colère ou un oukase du Kremlin

    LIRE l’analyse multifactorielle historique des cours par Akira Yanagisawa

    Le 6 Mai 2016

     

     

  • Annuellement, quatre mille tonnes de Lithium devraient permettre de produire autour de 1,5 million de véhicules électriques.

    Dans la littérature journalistique du moment il est possible de lire de superbes âneries au sujet du Lithium et des batteries pour les futurs véhicules électriques. Certains vont même jusqu’à assurer que le Lithium sera le pétrole du siècle, comme si ces ions de lithium, issus du métal léger et mobilisés dans les composants de certaines batteries d’accumulateurs électriques ( masse positive et électrolyte) étaient un combustible énergétique. Un tel concept abscons, nie la possibilité de recyclage du métal et de développer ainsi une économie circulaire du Lithium; tout comme existe depuis près d’un siècle, bien avant la formulation du concept néo-écolo, une économie circulaire du Plomb, favorisée par la taille et la lourdeur des batteries de démarrage de voitures ou de camions du moment. La taille et la masse favorisent le recyclage, elles justifient le recyclage simple et rentable de l’objet. Majoritairement ce sont les petites batteries au plomb de quelques Wh pour motocycles qui sont retrouvées dans les décharges publiques.

    Sans m’occuper de son origine, j’ai essayé de calculer les masses annuelles de Lithium pour un volume global de production  de 1,5 million de véhicules électriques dont:

    -un tiers d’entre eux seraient des véhicules haut de gamme, inspirés des futurs véhicules Tesla, qui présenteront une autonomie moyenne à pleine charge de la batterie autour des 250 miles. Avec une hypothèse de consommation d’énergie de 15 kWh aux cent kilomètres, le calcul conduit à une batterie de 60 kWh, d’un coût de plus de 10 mille dollars et contenant pour 350 dollars de Lithium (FIG.I) pour un prix du carbonate de lithium de 12000 euros la tonne, soit près du double des prix actuels.

     

     

    TAB.I Batterie pour véhicule électrique de haut de gamme de type Tesla modèle 3. Exemple de production mondiale de 500 mille véhicules par an. Remarque: les données choisies et modifiables  sont en rouge sur fond jaune.

    A titre de référence la TESLA 75D proposée aujourd’hui en modèle d’entrée de gamme possède une copieuse batterie de 75 kWh et annonce une autonomie de 381 km en pleine charge de batterie. Ces chiffres conduisent à une consommation énergétique annoncée de 19,7 kWh aux cent kilomètres.  J’ai choisi dans mes calculs, une valeur bien plus performante de 15 kWh aux cent kilomètres qui me semble être un objectif raisonnable à atteindre pour les futurs véhicules hauts de gamme à venir qui voudront afficher une autonomie la plus grande possible. L’emploi annoncé par de grands constructeurs de matériaux composites, par exemple, participera à cette recherche d’une plus ample autonomie par un allègement du véhicule.

    -Les deux-tiers des véhicules produits seraient de type urbains, plus légers (TAB. II) et plus modestes avec une autonomie en pleine charge de 66 miles ( un peu plus de 100 km) équipés d’une batterie de 15 kWh, soit 4 fois moins que le cas précédent.

    TAB.II Batterie pour véhicule urbain de 100 km d’autonomie. Exemple de production globale annuelle d’un million de batteries.

    Le calcul conduit à une batterie de 15 kWh pour un prix estimé autour des 3000 dollars et contenant pour 85 dollars de Lithium acheté sous forme de carbonate.

    La somme des deux types de véhicules conduit à une production annuelle globale de 1,5 million de véhicules électriques pour une utilisation  de 4000 tonnes de Lithium par an.

    Durant les 10 premières années les ressources en carbonate de Lithium proviendront des productions primaires existantes, plus tard une partie du Lithium, recyclé et issu des batteries hors service, participera au bilan global de fourniture.

    Pour éviter de pédaler dans la semoule, il faut imaginer une économie circulaire du Lithium qui sera la conséquence du recyclage des batteries. Leur taille imposante s’y prête.

    Le 13 Avril 2016

     

     

     

  • Vers une décroissance des capitaux engagés dans l’exploration-production de pétrole dans le monde

    Vers une décroissance des capitaux engagés dans l’exploration-production de pétrole dans le monde

    Les principales leçons que l’on peut tirer de la baisse actuelle des cours du pétrole, observée depuis quelques mois, portent, sans nul doute, sur l’ampleur des investissements massifs réalisés dans le secteur pétrolier et gazier depuis plus d’une décennie et sur leur impact économique mondial.
    Les réserves de pétrole et autres hydrocarbures dans le monde sont loin d’être épuisées, les dynamiques extractions américaines,  saoudiennes et russes actuelles en attestent.
    Ces extractions, pour assurer un flux économiquement satisfaisant,  nécessitent cependant des moyens technologiques de plus en plus sophistiqués et qui donc dépendent de plus en plus des investissements réalisés dans l’exploration et la production de ressources brutes, c’est à dire dans l’amont du processus industriel.

    Bien entendu, ceci n’enlève aucune des obligations d’investir également et en parallèle dans l’aval de ces industries pétrolières, domaine qui va des moyens de stockage de ces ressources brutes, à leur acheminement  (navires pétroliers ou de transport de GNL,  oléoducs et autres gazoducs ou transport ferroviaire), ceci  jusqu’aux raffineries puis à la distribution de ces fractions pétrolières valorisées mais aussi aux multiples équipements de pétrochimie qui apportent une part des matières premières indispensables à l’ensemble des industries modernes. Enfin dans le cadre d’une moindre dépendance du monde aux ressources fossiles, il faudrait également prendre en compte les investissements  réalisés dans la production et la mise à disposition de biocarburants et autres carburants de synthèse à partir de gaz, de charbon, de CO2 et de biomasse.

    Cet inventaire complexe conduit l’UFIP, à la suite de rapports mondiaux les plus prestigieux, à rappeler, après les rêves éveillés parisiens de la COP 21 ou « du monde tel qu’il devrait être », que les ressources pétrolières et gazières constitueront  la base des ressources énergétiques mondiales à l’horizon 2040.  Je rajouterai, à titre d’inventaire  exhaustif, qu’à cette date, à moins d’un hypothétique, audacieux et révolutionnaire programme électronucléaire chinois à venir, il est probable que les consommations de charbon dans le monde, prévues par l’IEEJ japonais (organe technique du prestigieux MITI) à 9,4 milliards de tonnes par an en 2040, n’auront pas encore amorcé leur phase de décroissance. (l’IEEJ estime ces consommations de charbon  en 2016 autour des 8,2 milliards de tonnes).

    Mais revenons aux consommations de pétrole et de produits pétroliers.

    L’EIA américaine nous apprend que les consommations annuelles de produits pétroliers et autres biocarburants dans le monde avaient atteint en 2014 les 33,7 milliards de barils.  Avec les ressources dégagées de ces ventes, les industries pétrolières, nous dit l’UFIP, avaient investi dans l’amont  autour des 683 milliards de dollars, ce qui correspond à une dépense de plus de 20 dollars par baril de produits pétroliers commercialisés en sortie de raffineries (TAB.). Ceci représente un triplement des capitaux engagés par baril en une décennie, compatible avec une croissance moyenne de 11% par an.

    Bien entendu, avec un pétrole brut à 30 ou 40 dollars le baril, les compagnies pétrolières ne savent plus investir de tels montants par baril dans l’amont et donc tenir ce rythme de croissance.

    Les données établies depuis 1985 et publiées par l’IEA (FIG.) montrent que les investissements par baril dans l’amont ne s’élevaient jusqu’en 2004 qu’à quelques dollars. Ce n’est qu’à partir de cette date, où l’on a vu arriver en masse  les consommations chinoises de produits pétroliers,  que se sont accélérés les investissements dans l’amont. Dix ans après, 2014 marque le maximum de ces dépenses qui maintenant ont tendance à décroître et sont revenues vers les 14 dollars par baril en 2016.

    et suite actualisée du graphique précédent:

    Compte tenu de l’inertie du processus de production  et des mécanismes de fixation des prix, de la poursuite de nouvelles productions de pétrole démarrées il y a quelques mois à partir des investissements réalisés durant les années fastes, compte tenu de l’amplitude des stocks disponibles, il me semble raisonnable de penser qu’il faudra attendre près d’une décennie pour que l’offre de pétrole à la baisse dans le monde s’adapte à une demande en croissance et conduise les prix vers les cent dollars le baril. Ceci nous conduit allègrement vers le milieu des années vingt de ce siècle.

    En attendant, les dépenses en investissements dans l’amont devraient poursuivre leur décroissance et rejoindre les 10 dollars par baril maximum (FIG.) qui représentent la tendance longue des années 1985-2005 actualisées à aujourd’hui.

    En résumé, la persistance de cours du pétrole déprimés durant les années à venir condamnera les industries pétrolières et gazières mondiales à limiter leurs investissements dans l’amont  autour des dix dollars le baril.

    Vous avez le droit d’être en désaccord avec cette projection pessimiste qui jette un froid évident de plusieurs années sur l’avenir des Sociétés parapétrolières et qui apportent leurs services à l’industrie pétrolière amont, mais je ne vois pas comment l’ensemble de ces industries pourra éviter ce remède de cheval nécessaire. Les pétro-dollars ne tombent pas du ciel.

    CONSULTER la présentation de l’UFIP sur ce sujet.

    Le 12 mars 2016

  • Faut-il pronostiquer une durée de moins de trente ans pour le cycle à venir des cours du pétrole?

    Faut-il pronostiquer une durée de moins de trente ans pour le cycle à venir des cours du pétrole?

    Les 35 dernières années des cours du pétrole  se sont déroulées, dans le cadre global d’un marché croissant en volume, de façon continue, croissance tout simplement liée à celle  de la progression du produit du niveau de vie moyen de la population mondiale avec celle du nombre de terriens. Ces décennies ont clairement montré, depuis les années quatre-vingts, que des investissements massifs réalisés par les Groupes pétroliers, publics ou privés, dans l’exploration production des ressources pétrolières, sponsorisés par des prix soutenus, conduisaient à une phase de surcapacité de production  de la ressource (pétrole, condensats de gaz et biocarburants confondus), d’effondrement des prix et des investissements, suivie d’une période d’inaction en raison de prix dégradés par un excès d’offre puis relance des investissements avec la remontée des cours. Ce cycle, en trois phases (décroissance, stagnation, reprise), et avec l’Arabie Saoudite jouant un rôle primordial de teneur de marché , s’est déroulé grossièrement en  phases de dix ans chacune entre 1980 et 2010 nous dit l’EIA américaine (FIG.)

    Nous sommes maintenant, en 2015,  en plein cycle suivant, avec une modification politique majeure: l’Arabie Saoudite ne veut plus jouer son rôle de teneur de marché. Cette décision récente a provoqué un phénomène immédiat: l’effondrement très rapide des cours de marché, suivi par un effondrement des investissements des compagnies pétrolières. Il y a donc eu depuis 2014 une forte accélération dans le temps de cette première phase dans le cycle de baisse des cours et des dépenses en capital.

    La question à mille dollars est alors la suivante: va-t-on assister à une suite du cycle (stagnation puis reprise) se déroulant sur deux décennies, comme observé entre 1990 et 2010. ou va-t-on assister à une nouvelle accélération sous l’impulsion de décisions ou d’évènements imprévus, par exemple  en Arabie Saoudite, semble-t-il politiquement fragilisée. Bien malin celui qui pourrait le prédire, mais bien imprudent celui qui en négligerait l’hypothèse.

    L’Arabie Saoudite et ses compagnons de l’OPEP vont-ils tenir dix ans avec des prix cassés du pétrole et vendre à moitié prix la ressource. Cela me semble économiquement bien improbable.

    Quelques points de repères: le pétrolier Total dit attendre un pétrole à 60 dollars  le baril en 2017 pour atteindre une génération de cash à parité suffisante pour distribuer son dividende. L’EIA parie raisonnablement sur un pétrole à 70 dollars le baril en 2020.

    Les baisses programmées d’extractions dans les gaz de schistes américains aux rentabilités douteuses, les sables bitumineux canadiens enclavés, les gisements de la Mer du Nord délaissés, la baisse générale du nombre de plateformes offshore trop onéreuses peuvent également jouer pour provoquer un phénomène de reprise lente des cours.

    Dans le cadre d’un marché mondial dont la demande, tirée par les transports, est toujours en croissance, il ne me semble pas déraisonnable de pronostiquer une accélération des phases suivantes du nouveau cycle en cours du pétrole.

    Certains évènements imprévus dans ce domaine et dont les Pays du Moyen-Orient ont le secret ne sont, également, pas à négliger.

    Remarque: les cours du pétrole, en raison de l’accroissement des difficultés géologiques et physiques rencontrées à la fois dans l’exploration et la production, sont et seront de plus en plus dépendants des flux de capitaux investis dans ces domaines. C’est la raison essentielle pour laquelle c’est l’offre de la ressource qui fait le marché dans un climat de demande soutenue par la croissance économique et démographique du monde.

    ACCEDER à l’article de l’EIA sur liaison entre cours et investissements

    Le 25 Septembre 2015

     

  • Quelques ordres de grandeurs élémentaires à propos du CO2

    Quelques ordres de grandeurs élémentaires à propos du CO2

    L’écologie moderne, supportée en grande partie par des idéologues dont notre pays à le secret, sinon la primauté  d’hébergement et de culture, se débat dans les ppm de CO2 et de leur impact sur le climat à venir à Ouagadougou ou à Pézenas. Vaste programme! Bien sûr tout cela n’est que foutaise et serait bien négligeable si les Politiques, hommes ou femmes de tous poils n’avaient embrayé sur la rengaine,  jeune et de son temps,  soupçonnée  d’être électoralement payante.

    Alors par souci de meilleure compréhension, je voudrais rappeler quelques ordres de grandeur  et faire quelques remarques sur la teneur en CO2 de notre atmosphère et sur les générations annuelles de ce produit qui serait, dit-on, nocif, bien qu’à la base de la croissance des plantes et des diatomées  de notre planète auxquelles on doit le gaz, le pétrole et le charbon qui sont toujours et encore à la base de notre consommation énergétique.

    Question I : quel est l’ordre de grandeur de la quantité de CO2 présente dans l’air qui nous entoure?

    Partant des 400 ppm en volumes de CO2 mesurés récemment sur le volcan  Mauna-Loa en Polynésie et d’une estimation de 2,13 Gigatonnes de carbone par ppm, soient 7,8 milliards de tonnes de CO2 par ppm, il est possible d’estimer la quantité de CO2 dans l’atmosphère (« le stock ») autour des 3100 milliards de tonnes. Ce n’est qu’un ordre de grandeur qui suppose que la mesure à Mauna Loa représente une valeur moyenne pertinente après dilution des émissions et des absorption de CO2 dans le monde. Mais retenons cette valeur qu’il va falloir comparer aux  40 milliards de tonnes de CO2 émis chaque année par les activités industrielles et agricoles de l’humanité.

    Question II: quels sont les accroissements annuels de CO2 et comment expliquer leurs variations erratiques

    Une part de ces 3100 milliards de tonnes de CO2 va être absorbée chaque année par les plantes et les océans (effet de surface) à laquelle il va falloir rajouter les émissions anthropiques ou naturelles de gaz carbonique pour établir un bilan annuel.

    Remarque importante: ce ne sont pas les émissions annuelles (qui est un flux) qui sont absorbées, c’est une part du stock de CO2 présent dans l’atmosphère. Simple problème de baignoires du certificat d’études qui n’est pas toujours très bien compris par de prestigieux auteurs. C’est la raison pour laquelle le flux des absorptions varie peu d’une année à l’autre, mais il croît régulièrement et s’équilibrera, aux rétroactions près, lentement, un jour lointain, du siècle prochain, avec le flux des émissions anthropiques.

    A partir des mesures réalisées en Polynésie (FIG.I) ces variations annuelles de flux semblent s’accroitre au cours des années mais avec une très forte dispersion d’une année sur l’autre. Citons par exemple une variation en 1998  (année très chaude) de 3 ppm (+23  milliards de tonnes de CO2) suivie l’année suivante d’une variation de moins d’un ppm (+7 milliards de tonnes de CO2).

    La grande variabilité des accroissements des flux annuels de CO2, moyennes de mesures effectuées en Polynésie, laisse à penser que les émissions anthropiques ne sont pas les seules responsables des variations annuelles constatées. En effet les émissions annuelles anthropiques sont prévisibles et en constante croissance, en relation avec la croissance économique du monde.  Si ces dernières étaient seules responsables des variations annuelles de CO2, celles-ci seraient bien plus monotones et en croissance régulière d’une année sur l’autre. Compte tenu du profil d’accroissement de ces variations annuelles, il ne me semble pas irrationnel d’imaginer, comme le fait l’Australien Salby  que dans ces variations (FIG.), une part serait due aux absorptions ou émissions de CO2 non anthropiques. Sans toutefois le rejoindre sur le caractère systématique d’un bilan positif d’émissions non anthropiques mais au contraire en supposant leur caractère aléatoire.

    Entre 1959 et 2014 la teneur moyenne annuelle en CO2 de l’atmosphère mesurée en Polynésie serait passée selon le NOAA  de 316 ppm à 399 ppm soit un accroissement dans l’azur de 645 milliards de tonnes de CO2 en 55 ans. Ceci conduit à un accroissement moyen de 11,7 milliards de tonnes par an (ou 1,5 ppm), ce qui semble compatible avec les rejets anthropiques de CO2 durant la période et l’absorption globale de CO2 par effet de surface. Aujourd’hui cet accroissement annuel moyen serait de l’ordre de 2,2 ppm (FIG.) ce qui correspond à un accroissement  de 17 milliards de tonnes de CO2 dans l’azur pour des rejets annuels  industriels et agricoles supérieurs à 40 milliards de tonnes.

    Nous pouvons en déduire que le monde, s’il voulait maintenir stable la quantité de CO2 dans l’azur,  devrait limiter,aujourd’hui, ses émissions anthropiques aux environs des 23 à 24 milliards de tonnes de CO2, ordre de grandeur des quantités de CO2 qui  disparaissent chaque année par effet de surface. Il n’en prend pas pour l’instant le chemin, en particulier sous les coups des rejets industriels asiatiques.

    Cela veut dire que la teneur en CO2 de l’atmosphère est appelée à poursuivre sa croissance jusqu’à ce que les flux croissants de disparition par effets de surface équilibrent, peu à peu, les flux d’apparition anthropiques.

    Le 22 Avril 2015

    Remarque: on passe du vieux système cgs, des pédants et savants pétagrammes de carbone, aux compréhensibles et vulgaires milliards de tonnes de CO2 en multipliant la valeur annoncée par 44/12 = 11/3 = 3.67

    Remarque: à partir des 608 ppm en masse de CO2, plus lourd que l’air, et de la masse de l’atmosphère (hors vapeur d’eau) estimée à 5 135 200 milliards de tonnes il est possible d’évaluer la masse totale de CO2 dans l’atmosphère à 3121 milliards de tonnes. Cette masse est bien inférieure à celle de l’Argon, son prédécesseur, qui arrive en troisième place avec plus de 66 mille milliards de tonnes.