Poutine ne sait pas manier que le bâton, il manie aussi habilement la carotte, surtout avec la Bulgarie.
C’est aussi le prototype d’un homme politique post effondrement monétaire. La monnaie n’est rien, l’investissement est tout, et la partie jouée avec la Bulgarie est habile, l’ Europe fera serrer la ceinture, la Russie apportera des capitaux et de l’ énergie.
La Russie a deux cartes maitresses dans sa manche, le gazoduc south stream et une centrale nucléaire, avec prêt intégré.
La centrale nucléaire de Béléné redonnera à la Bulgarie son statut de grand exportateur d’électricité, perdu avec la fermeture de la centrale de Kozlodoui, fermeture causée par l’adhésion à l’union européenne et que ni la population, ni le gouvernement n’avait accepté.
La diplomatie russe avait la réputation de lourdeur et d’inefficacité.
Elle vient de faire preuve d’une grande finesse, et c’est désormais la très aristocratique union européenne qui fait figure d’éléphant.
L’autre projet de gazoduc (nabucco : Asie centrale, Iran, Turquie), reste pour l’instant à l’état de projet. Mais certains voient très clair. La Bulgarie devient le cheval de Troie de la Russie en Europe.
Moscou tente là de réactiver une alliance balkanique, dans une péninsule où l’indépendance du Kosovo fait figure d’épouvantail.
L’ union européenne est de même très naïve, en pensant assurer l’indépendance énergétique, en passant par l’ Iran qui vient de couper l’approvisionnement à la Turquie récemment, pour cause de vague de froid…
