La littérature sur le bilan carbone de notre planète est plutôt abondante et généralement agrémentée de maints détails qui risquent parfois de faire perdre de vue l'essentiel, ce qu'un homme de bien doit savoir simplement. L'atmosphère terrestre contient 3000 milliards de tonnes de gaz carbonique (sur la base de 1,77 E+14 moles par ppm multipliées par 44 en grammes et par 386 ppm). En 2008, les activités humaines ont généré 32 milliards de tonnes de CO2 (LIRE). Nous négligerons en première approximation toutes les autres sources savantes de ce gaz (sols, volcans, incendies, permafrost, hydrates, etc.). Chaque année le stock atmosphérique de CO2 jouit donc d'un apport frais de 1% venant essentiellement de la combustion des énergies fossiles et de la production de ciment. Nous avons vu récemment que la valeur expérimentale de la teneur moyenne annuelle en CO2 de l'atmosphère en fonction du temps pouvait s'assimiler à une parabole (LIRE). La pente de cette parabole en 2008 est de 2,02 ppm/an pour une valeur absolue de CO2 de 386 ppm (Source: NOAA). Ceci veut dire que la croissance annuelle de CO2 dans l'atmosphère est de 2.02/386 = 0,52%.
On ne retrouve donc dans l'atmosphère
que la moitié du dioxyde de carbone émis.
En 2008, sur les 32 milliards de tonnes, 16 milliards de tonnes de CO2 ont été apportés en plus à l'atmosphère et 16 milliards de tonnes de CO2 ont été absorbés par la croissance éventuelle du stock de végétation et surtout par les océans avec formation de bicarbonates acides.
Une question raisonnable et simple consiste à se demander à quel niveau mondial d'émissions de CO2 faudrait-il descendre pour stabiliser la teneur de ce gaz dans l'atmosphère? Bien sûr, de grands savants, munis de puissants ordinateurs utilisant de multiples outils de simulation agrémentés de plusieurs centaines de paramètres pourraient tracer de multiples réseaux de courbes en fonction des hypothèses retenues. Mais nous en resterons au niveau des moyens de l'honnête homme qui est notre interlocuteur. Pour cela le faisceau de points représentant chaque année, entre 1980 et 2008, la variation des teneurs en CO2 (c'est la pente point par point de la parabole décrite dans le papier précédent) en fonction des rejets mondiaux de ce gaz (FIG.I) permet de constater que cette courbe n'est pas linéaire mais qu'elle a tendance à s'amortir avec le temps vers les fortes émissions. Deux types de mécanismes peuvent expliquer ce phénomène: les autres émissions de CO2 que nous avons initialement négligées, pèsent de moins en moins de poids au fur et à mesure que les émissions principales croissent, l'autre hypothèse est un accroissement, avec la montée de la pression partielle de CO2, de la vitesse des mécanismes d'absorption du gaz par la végétation et les océans. Quoiqu'il en soit il est possible d'établir une corrélation du second degré acceptable avec ce nuage de 29 points qui montre que la croissance de la teneur en CO2 serait nulle vers 8 milliards de tonnes de gaz carbonique émis, soit 4 fois moins que le niveau actuel.
On peut donc déduire de cette approche empirique simple, supposant qu'aucun seuil d'irréversibilité des phénomènes n'ait été franchi, basée sur des données expérimentales antérieures, que les variations des teneurs en CO2 dans l'atmosphère pourront retrouver leur niveau de 1960 (1ppm/an) a condition de réduire les émissions anthropiques par deux et qu'une nouvelle réduction par deux, se rajoutant à la première, permettra de stabiliser ces teneurs dans l'atmosphère.
Comme dirait Angela: "Besser spät als nie".
Le 30 Septembre 2009

