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  • Les prévisions de l’EIA de consommations mondiales de carburants pour 2011 n’intègrent aucune contrainte climatique

    Les prévisions de l’EIA de consommations mondiales de carburants pour 2011 n’intègrent aucune contrainte climatique

    La lecture des prévisions de consommations mondiales de "liquid fuels" publiées par l'Energy Information Administration américaine dans son Short-Term Energy Outlook du mois de Janvier, amène à avancer certains commentaires. Pour cette Administration la reprise économique mondiale en 2010 et 2011 ne fait aucun doute, elle prévoit donc une gaillarde croissance des consommations de carburants liquides de 1,08 millions de barils/jour entre 2009 et 2010, ainsi qu'une croissance encore plus marquée de 1,47 millions de barils/jour entre 2010 et 2011 (FIG.). Des croissances respectives de 1,3% et 1,7% des consommations de liquides accompagnent des croissances du PIB mondial de 2,5% en 2010 et de 3,7% en 2011.

    EIA-2008-2011-2010-01

    En particulier dans ces prévisions aucune contrainte climatique n'est évoquée. A une croissance de l'économie doit correspondre inéluctablement une croissance de la consommation d'énergie fossile. Pour apporter à ces prévisions quelques nuances je pense qu'il est au moins nécessaire de les corriger de la contribution des biocarburants à la demande mondiale. En 2009 les productions mondiales de biocarburants peuvent être estimées à 1,56 millions de barils/jour dont 0,3 millions de biodiesel. Pour 2010 il est possible de prévoir une forte croissance des volumes de biodiesel à 0,36 millions de barils/jour, une faible production d'éthanol au Brésil, en raison d'une faible récolte de cane à sucre (0,45 mbl/j), mais de fortes croissances de production d'éthanol aux Etats-Unis (>0,79 mbl/j) avec l'adoption du carburant E15 et dans le reste du monde avec l'arrivée des pays en voie de développement sur ce marché agricole peu complexe. L'ensemble de ces données permet de tabler, de façon prudente, sur des volumes de biocarburants de 1,75 mbl/j en 2010 et de 2 mbl/j en 2011.

    Les consommations mondiales de pétroles vues par l'EIA et corrigées de l'apport des biocarburants (FIG., courbe rouge) apparaissent alors plus mesurées et devraient ainsi demeurer en dessous des 85 millions de barils/jour d'ici à deux ans.

    Bien sûr les reprises de l'information de l'EIA dans la presse et les blogs amalgameront la nouvelle à de pures croissances de consommations de pétrole. Si cette Administration voulait faire monter les cours du brut et soutenir ainsi la spéculation, elle ne s'y prendrait pas autrement.

    CONSULTER les infos du Short-Term Energy Outlook de l'EIA

    Le 13 Janvier 2010

  • Malgré une référence américaine peu favorable, les consommations de pétrole des pays OCDE poursuivaient leur chute en Septembre dernier

    Malgré une référence américaine peu favorable, les consommations de pétrole des pays OCDE poursuivaient leur chute en Septembre dernier

    L'Energy Information Administration vient de publier le résultat des consommations de pétrole des pays membres de l'OCDE au mois de Septembre dernier. Les spécialistes attendaient un résultat peu probant en raison de la référence de Septembre 2008 qui avait été impactée par les ouragans dans le Golfe du Mexique. Effectivement les consommations américaines du mois, bien que faibles, sont ressorties à 524 mille barils/jour de pétrole consommées de plus en Septembre 2009 par rapport à celles du même mois 2008. Mais les faibles consommations européennes (-1154 kbl/j), japonaises (-191 kbl/j) et coréennes (-124 kbl/j) ont porté le bilan global sur le mois vers une franche décroissance des consommations par rapport au même mois de 2008, en affichant un retrait de 896 kbl/j.

    Le suivi de la consommation cumulée de pétrole sur 12 mois glissants permet de noter que depuis la valeur maximum du mois d'août 2005 (49,9 millions de barils/jour) les consommations cumulées à fin Septembre 2009 atteignaient 45,7 millions de barils/jour, soit une baisse de 8,3% en quatre ans (FIG., échelle de droite).

    Conso-OCDE-cumul-2005-2009-09

    Ces résultats montrent que les consommations de pétrole des pays OCDE étaient encore globalement en baisse à l'entrée dans l'automne. Malgré un hiver 2009-2010 qui semble vouloir être rigoureux, rien ne permet aujourd'hui d'avancer, contrairement aux annonces des diverses officines de prévisions, que ces consommations OCDE reprendront en 2010. En toute logique, les Agences devraient revoir leurs volumes 2010 à la baisse, ce que peut-être anticipent les marchés en retrait après les hausses traditionnelles liées aux intempéries hivernales.

    CONSULTER les données de l'EIA

    Le 12 Janvier 2010.
      

  • L’EIA publie les données de flux, de volumes et de prix du photovoltaïque américain en 2008

    L’EIA publie les données de flux, de volumes et de prix du photovoltaïque américain en 2008

    Tardive mais intéressante synthèse publiée par l'Energy Information Administration sur les technologies, les flux, les volumes et les prix du photovoltaïque américain en 2008.

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    Les livraisons de cellules et de modules avaient été très fortes cette année là, en raison de la demande européenne et de la crainte de voir s'éteindre les aides fédérales qui finalement ont été reconduites. L'ensemble des technologies avaient profité de l'aubaine (FIG.).

    LIRE le rapport de l'EIA.

    Le 5 Janvier 2010. 

  • Faut-il croire les prévisions d’accroissement de consommation de pétrole en 2010

    Faut-il croire les prévisions d’accroissement de consommation de pétrole en 2010

    Trois organismes dans le monde publient chaque mois leur meilleure vision de la variation attendue des consommations de pétrole pour l'année suivante. Généralement c'est l'agence Internationale de l'Energie qui représente les intérêts de l'OCDE qui est la plus "bullish" et qui a dans le passé publié des prévisions stupides qui ont participé à la création de la bulle de 2008. L'OPEP réalise ses propres pronostics à partir d'une connaissance de terrain du marché et ses prévisions sont souvent en retrait par rapport à celles des autres Agences. Enfin, le troisième larron qui est l'Energy Information Administration américaine, publie des prévisions qui sont généralement entre celles des deux premières. Un examen des prévisions pour 2010 réalisées mois après mois, montre que cette classification est toujours d'actualité (FIG.). Au mois de Décembre l'IEA a remonté ses prévisions à 1,47 mbl/j (?), l'EIA les a baissées pour tenir compte de la faible demande dans les pays OCDE à 1,1 mbl/j et l'OPEP a conservé les siennes stables à 0,82 mbl/j.

    Previsions-pétrole-2010 

    Mais que pensent les grandes maisons de négoce du pétrole mondial comme Vitol, Glencore, Trafigura, Gunvor ou Mercuria qui commercialisent chaque année 15% du pétrole mondial. Dans l'ensemble elles envisagent une reprise molle (sluggish) de la demande en pétrole en 2010. Au mieux certains voient un certain accroissement au cours du deuxième trimestre 2010. Mais dans l'ensemble ces traders ne rejoignent pas les prévisions de l'IEA qui les ont toujours un peu fait sourire.

    Tout ceci n'empêche pas certains analystes de banques comme Frank Shallenberger de la Landesbank de prédire pour 2010 une demande de pétrole surpassant l'offre d'un million de barils/jour. Que d'âneries prononcées pour maintenir des cours artificiellement élevés.

    A titre personnel, une prévision d'accroissement de la demande de pétrole en 2010 comprise entre 0,4 et 0,8 millions de barils par jour me semblerait plus réaliste.

    LIRE le papier du Financial Times sur ce sujet.

    Le 21 Décembre 2009

  • Etats-Unis : la demande en produits pétroliers poursuivait sa descente au mois de Septembre

    Etats-Unis : la demande en produits pétroliers poursuivait sa descente au mois de Septembre

    L'Energy Information Administration  publie des statistiques sur les consommations de pétrole chaque semaine. Les valeurs publiées sont globalement entachées de grosses approximations qui les rendent peu fiables. Avec un délai de deux mois la même Administration publie les chiffres mensuels, parfois assez différents à la moyenne des valeurs hebdomadaires publiées jusque là. Pour être sérieux dans les analyses et les commentaires il est donc impératif de partir de ces chiffres mensuels. La demande en produits pétroliers du mois de Septembre apparaît en hausse par rapport à il y a un an, mais ce résultat est du à la référence de Septembre 2008 qui avait été fortement perturbée par les ouragans dans le Golfe du Mexique. Pour porter jugement de façon à peu près pertinente, il faut comparer les chiffres du mois de Septembre avec la tendance longue des mois précédents (FIG., courbe rouge). La demande, hors éthanol, qui ressort à 17,7 millions de barils/jour se situe exactement sur la droite de corrélation établie depuis Janvier 2007 et qui affiche une pente négative annuelle de -1,2 million barils/jour. Les données provisoires publiées sur Octobre et Novembre qui n'indiquent pas de reprise des consommations devraient suivre cette tendance. En d'autres termes aucun indice publié à ce jour ne peut laisser penser à une reprise imminente des consommations en produits pétroliers aux Etats-Unis. Seul le trafic routier tend à afficher une timide reprise (LIRE) ce qui explique la stabilité des consommations d'essence hors éthanol. La décision de l'EPA de repousser de 6 mois, en attente d'essais complémentaires, le feu vert pour donner son agrément au E15 (essence à 15% de fuel-éthanol) qui remplacerait le E10 est la seule mesure susceptible de maintenir les consommations d'essence hors éthanol dans les mois à venir. Mais ce n'est que reculer pour mieux sauter.

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    Une analyse par types de produits montre que la consommation d'essence, hors éthanol, demeure globalement stable ou légèrement décroissante, mais que par contre les autres produits comme le fuel/diesel (distillate), le kérosène ou les gaz comprimés liquéfiés affichent tous de forts retraits de consommations (FIG.II). Il faut attribuer ce résultat à la crise économique, bien sûr, mais aussi à tous les efforts de progrès vers une meilleure efficacité énergétiques des entreprises américaines et des foyers de ce pays. L'orientation des raffineries vers la production relative de plus de carburants grâce à la conversion profonde, explique également la moindre disponibilité de sous-produits du pétrole vendus à vil prix

    Pro-pétroliers-detail-2007-2009-09

    L'ensemble de ces données sur le marché physique des produits pétroliers ne milite pas pour une envolée des cours du pétrole. Ceci est de plus conforté par de fortes productions russes (>10 millions de barils/jour) et américaines (>8 millions de barils/jour en intégrant le fuel éthanol) qui viennent s'ajouter aux dépassements de quotas des membres du cartel de l'OPEP (LIRE). Il est à prévoir des stocks en croissance dans les mois à venir.

    Le 4 décembre 2009
     
     

  • Etats-Unis : les consommations de pétrole confirment l’adaptation des acteurs à la nouvelle donne économique

    Etats-Unis : les consommations de pétrole confirment l’adaptation des acteurs à la nouvelle donne économique

    Les consommations de produits pétroliers aux Etats-Unis durant le mois d'Août, publiées par l'EIA, confirment clairement le processus d'adaptation en cours des acteurs économiques à la nouvelle donne économique et environnementale, par une baisse importante de leurs dépenses énergétiques. Les chiffres montrent, même en l'absence provisoire de contrainte climatique formelle, que ces consommations ne reviendront plus aux niveaux d'avant crise. Les consommations mensuelles moyennes d'essence, hors éthanol, sont restées sensiblement étales durant les trois mois d'été et proches du niveau de ceux de l'année précédente (FIG.I), alors que les prix du gallon qui avaient dépassé les 4$ il y a un an de cela, étaient beaucoup plus dissuasifs. Le faible accroissement de consommation d'essence de 2% sur les trois mois, par rapport à la même période 2008, a sensiblement été assuré par des productions d'éthanol supplémentaires.

    Conso-essence-USA-2007-2009-8 

    Mais cette stabilité des consommations d'essence qui représentent 50% des consommations de pétrole américaines n'est pas retrouvée pour les autres produits pétroliers qui constituent l'autre moitié. Au contraire ceux-ci affichent une baisse des consommations toujours maintenue. Le transport aérien qui a procédé à de rigoureuses adaptations, voit ses consommations de kérosène baisser de 10% par rapport à l'année précédente, le transport routier de fret et autres utilisateurs de gasoil et de fuel affichent une baisse des consommations de 8%, les consommations de gaz liquéfiés et autres produits pétroliers affichent une baisse de 5%. Au total ces consommations autres que l'essence, autour de 9,5 millions de barils/jour, affichent un recul de 7% au mois d'août (FIG.II), confirmant ainsi les résultats des mois précédents.

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    Ces chiffres mettent en évidence le processus en cours, partout dans le monde, d'adaptation des économies à la nouvelle donne énergétique. Les acteurs économiques ont compris qu'il fallait impérativement désensibiliser leur activité aux fluctuations de prix de l'énergie, le processus est en marche, y compris aux Etats-Unis qui voient l'activité de leurs raffineries se réduire de 3 à 4% par an sur un marché encombré de stocks spéculatifs pléthoriques. 

    La spéculation sur les produits pétroliers qui évoque une reprise imminente de l'économie accompagnée de consommations flamboyantes de pétrole, raconte des Fables pour les gogos.

    Remarque: les demandes américaines hebdomadaires en produits pétroliers publiées par l'EIA quand on les compare aux demandes mensuelles publiées et validées deux mois après, apparaissent bien souvent comme totalement farfelues (FIG.III). Par exemple, la croissance de consommations estimée au mois d'Août par les valeurs hebdomadaires, disparaît subitement dans les chiffres mensuels. Ce sont ces publications hebdomadaires cependant qui peuvent entraîner des variations de cours des produits pétroliers lors de leur parution, généralement le Mercredi.

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    Le 31 Octobre 2009