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  • La France a été importatrice nette d’électricité au mois de Janvier pour la deuxième fois en quelques mois

    La France a été importatrice nette d’électricité au mois de Janvier pour la deuxième fois en quelques mois

     Comme cela était prévisible en raison de la rigueur météorologique du mois de Janvier et du déficit de génération nucléaire, le réseau électrique français a dû faire appel massivement à des importations de puissance électrique en provenance d'Allemagne, de Grande-Bretagne, de Belgique ou d'Espagne. Le solde de ces échanges avec l'ensemble de nos voisins en Europe ressort sur le mois en négatif pour la deuxième fois depuis le mois d'Octobre 2009 (FIG.).

    Solde-mensuel-2010-01

     Ce résultat assez pitoyable pour un des pays leaders mondiaux de l'énergie électronucléaire, illustre les piètres performances opérationnelles de notre champion électricien national et le déficit d'investissements dans la génération électrique en France en raison d'un manque de compétitivité des tarifs appliqués. Il est beaucoup plus rentable pour un électricien européen d'investir dans la génération électrique en Italie, aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne. C'est ce qu'ont bien compris EDF et ses concurrents immédiats.

     Il manque à la France une capacité de génération souple, de type centrale à gaz à cycle combiné, de 2000 à 4000 MW supplémentaires qui permettrait d'éviter de faire trop appel à nos voisins. Un tel outil participerait à la création de valeur ajoutée de notre pays, il créerait de bons emplois et éviterait à l'Allemagne de brûler du lignite dans ses vielles centrales polluantes. Mais cette opportunité est-elle peut-être trop évidente pour devoir être encouragée.

    LIRE le rapport mensuel détaillé du mois de Janvier de RTE.

    Le 20 Janvier 2010

  • L’emploi industriel en France: confirmation par l’INSEE d’une débâcle annoncée

    L’emploi industriel en France: confirmation par l’INSEE d’une débâcle annoncée

     Lors d'un chapitre précédent (LIRE) il avait été montré à partir de données statistiques publiées par l'OCDE combien l'emploi industriel en France était menacé. La perte monotone de 100 millions d'heures de travail dans l'industrie par an entre 1997 et 2008 ne pouvait inciter qu'au pessimisme. Pour 2009, il avait été pronostiqué une aggravation de la dégradation qui pourrait atteindre 300 millions d'heures travaillées. La récente publication de l'INSEE sur le sujet vient malheureusement de confirmer ce pronostic pessimiste puisqu'en fin d'année 2009, avec 3,316 millions d'emplois, elle annonce une perte annuelle de 196 mille postes industriels en France. En replaçant les données de l'INSEE sur une période de 16 ans, il est possible de noter que cette dégradation de l'emploi industriel a débuté en France en 2001 (FIG.), sous le Gouvernement Jospin, allez donc savoir pourquoi?

    Emploi-industriel-france-1993-2009

     Dans les années 2003 à 2004 les pertes d'emplois en glissement sur quatre trimestres étaient de 70 à 75 mille unités, ce qui est cohérent avec les 100 millions d'heures de l'OCDE, puis en 2005 à 2007 ce rythme s'était ralenti vers les 50 mille postes perdus par an. Depuis l'arrivée de la crise la chute s'est subitement aggravée pour atteindre son point le plus dramatique connu à la fin 2009 avec ses 196 mille emplois perdus en un an et 53 mille sur un trimestre. L'industrie a perdu 5,6% de ses emplois en un an et l'industrie manufacturière en a détruit 6,1% nous précise l'INSEE. Depuis 2001 l'industrie française a détruit 17% des emplois qu'elle offrait à cette date. Il va falloir attendre quelques mois pour connaître la baisse de valeur ajoutée que représente ce recul entre 2008 et 2009 mais la purge risque d'être sévère, dans le prolongement de la tendance dégradée des années 2001-2008 (LIRE).

     Devant la gravité de la situation, il est évident que les mesures fiscales, administratives, règlementaires ou sociales décidées par ceux qui nous gouvernent ne sont pas à la hauteur de la tâche à accomplir. Faute de réaction et d'information objective, notre pays devra-t-il se résigner à voir inexorablement son tissu industriel disparaître?

    LIRE le papier général de l'INSEE et CONSULTER les données détaillées.

    Le 12 Février 2010

  • La dette publique de la France pourrait flirter avec les 1600 milliards d’euros à la fin de l’année

    La dette publique de la France pourrait flirter avec les 1600 milliards d’euros à la fin de l’année

    Les mêmes causes conduisant aux mêmes effets, la gestion de l'endettement de la France ne connaissant essentiellement que des actions tendant à l'accroître, comme c'est le cas de la baisse de TVA dans la restauration (réforme structurelle) ou plus récemment de l'emprunt occasionnel destiné à restaurer le standing de nos Universités, il est probable que la tendance à l'aggravation observée durant les trimestres précédents est extrapolable aux deux derniers trimestres 2009. Sans grand risque de commettre un grave contresens, il est possible par une loi quadratique simple, de prévoir que la dette publique de la France devrait se balader autour des 1600 milliards d'euros à la fin de l'année (FIG.), c'est à dire dans quinze jours.  

    Dette-publique-2009-T2
     

    Tout cela n'est pas très grave nous assure notre ami Lucas, puisqu'il y a derrière la caution du bas de laine des Français qui, on le sait, est copieusement rempli… en moyenne. Finalement l'Etat s'endetterait à notre place…il nous rendrait service et nous dispenserait d'aller quémander de l'aide chez notre banquier aux dents acérées. C'est le modèle français classique dans lequel l'Etat s'occupe de tout… ou presque. 

    Il est possible qualitativement de se trouver satisfait d'un tel raisonnement, mais là où le bât blesse c'est lorsqu'on essaie de quantifier la progession annualisée de cet endettement. A mi-2009 il représentait 1428 milliards d'euros, soit une croissance de 160 milliards d'euros par rapport à mi-2008. Cette variation, sur douze mois, représente 6000 euros par foyer français. Si l'extrapolation vers les 1600 milliards se réalise à fin 2009, cet endettement représentera une aggravation autour des 280 milliards d'euros en douze mois, soit 10000 à 11000 euros par foyer.

    On le voit, ce rythme de croissance est insoutenable, il ne pourra probablement pas tenir jusqu'à la prochaine échéance électorale présidentielle…sauf si, miraculeusement, une vigoureuse reprise économique prenait son essor dans notre pays. Mais doit-on, en politique, croire aux miracles?

    Le 17 Décembre 2009