Si certains sont très pessimistes sur les chances de survie des grands groupes automobiles en général et des "bigs three" yankee en particulier, je pense raisonnablement qu’ils ont raison.
Opel nous prouve ce qu’est devenu General Motors : une firme spécialisée non dans la construction automobile, où ils se sont plantés en beauté, mais un courtisan, affairé auprès du prince, habillé, perruqué, connaissant par coeur l’étiquette et n’espèrant qu’une chose, la pension, alors que son activité ne lui permet plus de "tenir son rang".
Opel désormais, demande l’aide de la chancellerie allemande. Et pas qu’un peu.
40 milliards d’euros, et de regonfler le marché.
Marché que les firmes automobiles, les grandes entreprises, en général, les petites et moyennes aussi, ont littéralement tués, à force de compression des salaires, de licenciements, de plans sociaux diverses…
Et oui, parce que, leurs clients, ce sont aussi les salariés, et il est fort beau de chercher un ailleurs meilleur, mais quand, partout où sévit la même politique, partout sévit les mêmes travers.
Bien entendu, ces grands groupes, banques et autres trouvent sur leurs arrières, des ennemis inattendus et des alliés insoupçonnés.
Les partisans de l’intervention de l’état savaient fort bien que l’idéologie de la responsabilité, du laisser-faire, c’était du vent.
Les réponses apportées par le passé avait été simple et puissante : la création d’une économie administrée qui lissait la conjoncture, ils se retrouvent paradoxalement les alliés de grands groupes, même si les modalités d’aides les offusquent.
Mais, comme avec le plan Paulson première mouture, c’est dans le corps électoral de la droite que sévit l’opposition la plus farouche : ils y croyaient, au bien fondé du discours…
Ils se sont entrevus une âme de cocus, une âme farouchement anticapitaliste en voyant ces patrons mendier des aides et empocher bonus, stocks-options et salaires himalayens.
Lundi 10 novembre 2008