Pour l’économiste et historien Jacques Sapir, la crise économique actuelle devrait très peu toucher la Russie.
Sa marginalisation (très relative), sa spécialisation internationale, ses disponibilités financières et ses ressources naturelles réanime les caractéristiques qui avaient fait que Staline avait pu décrété "le socialisme dans un seul pays".
" es efforts importants restent à accomplir, mais ceci était vrai avant que la tempête de la crise ne se déchaîne et ne lui est nullement lié ".
Les problèmes russes sont des problèmes de géopolitique lié à l’espace -colossal- et à une économie terrestre et non pas maritime, qui nécessitent de gros travaux d’infrastructures, ainsi qu’à une médiocre efficacité productive, pour laquelle la Russie est en situation de demandeuse vis-à-vis de l’Union européenne.
Le principal problème de la Russie sera le chaos qui pourrait se généraliser et sa participation à l’élaboration d’un monde redéfini est indispensable.
La raison principale est que désormais, elle est devenue, par un curieux et inattendu retour de l’histoire, un pôle de stabilité.
L’histoire n’est jamais finie, et on peut savourer désormais la phrase de Gorbatchev : "Avec un pétrole à 80 $, jamais l’URSS ne se serait effondrée".
Certains attribuerons la réussite russe au pétrole et au gaz, c’est grandement vrai, mais c’est incontournable.
Des gisements y existent, et l’on y peut rien. D’ailleurs des gisements existaient en Grande-Bretagne aussi.
Le basculement du centre de gravité européen de l’axe atlantique sur l’axe continental n’est qu’une question de temps. Il devrait être rapide. On ne peut rien contre la géographie.
Jeudi 2 octobre 2008
