L’Opep ne se trompe guère.
Elle prévoit une baisse de la demande de pétrole pour 2008.
Ce sera vérifié, car depuis 25 ans, le pétrole un moment épargné fut gaspillé de plus belle.
On laissât faire la main invisible, et la main invisible nous assène un gnon.
Mais le scénario que redoutait l’Opep est en train de se produire, une nouvelle politique, une nouvelle remontée du tréfond des sociétés pour les économies d’énergie.
Les gouvernements depuis 1985 ont laissé faire. Surtout ne pas accélérer la diffusion du progrès technique, surtout ne pas troubler le jeu du marché.
Comme on a 25 ans de retard, le retour de bâton sera plus important.
Dans le même temps, Total persiste et signe en disant que la production ne dépassera pas 100 millions de barils /jour.
Si le pic-oil est arrivé, il aura plusieurs dimensions. Il est à la fois géologique (la ressource est plus difficile à exploiter), dû aux investissements (ou plutôt aux carences d’investissements) et politique (on ne va pas tirer du pétrole pour faire rouler des porcs obèses dans leur SUV -point de vue mexicain).
Plus poliment dit, on réserve la ressource pour l’avenir plutôt que d’entasser sur des comptes en banque de l’argent qui, au fond n’a pas grande valeur.
De plus, dans un contexte largement spéculatif, le peu de ressources disponible qui reste, joint à une rétractation de la demande, risque d’entrainer les cours aux tréfonds.
Problème de leadership enfin. Le pétrole est largement dominé par les USA. La fin de l’empire US signifiera aussi la fin d’un symbole, le pétrole éternel et bon marché.
