La situation actuelle mérite d’être contée, car elle est significative.
Le bâtiment est entré en récession, et on aurait pu croire que la baisse de pression des besoins aurait entrainé la fin des ruptures chroniques d’approvisionnements, dont c’était, pratiquement, la marque de fabrique.
Et bien pas du tout.
Accélérant la récession, les industriels du secteur ont plus vite encore suspendu les productions, tout en continuant à utiliser le flux tendu.
Comme on continue à produire sur commande, et qu’il faut un certain volume de commandes pour produire, les ruptures sont devenues systématiques, et on essaie de les contrecarrer à grand coups de livraisons d’urgence.
Pour résumer en un mot, on en arrive à brasser du vent, mais de plus en plus vite.
Les kilomètres parcourus s’allongent, mais, au dire des professionnels, rien n’est sain.
Cela repose sur les défauts de l’appareil productif et de distribution, et surtout, la question qui se pose est cruciale : combien de temps le secteur va t’il pouvoir tenir, en distribuant des bouts de chandelles, pour un prix de plus en plus réduit, à un cout de plus en plus élevé.
Là aussi, le cout de l’énergie, bien qu’en légère détente, aura été crucial. Transporter des quantités de plus en plus infimes, de plus en plus vite et de plus en plus loin, n’a guère de sens économique.
D’autant que le fabricant, lui-même ne voit pas son intérêt. Ce qui n’est pas produit n’est pas vendu, encore moins encaissé.
Etre un contrariant dans l’affaire, disposer d’un peu de stocks permettrait d’empocher de coquettes sommes : l’urgent est toujours plus cher.
Mais dans cette affaire, l’idéologie très mal comprise remplace le réalisme, l’efficacité, le sens du commerce.
mercredi 1°octobre 2008
