On parle de jatropha et de biocarburants pour le Mali. Le contexte est alléchant. 2000 litres de diesel par hectares.
Mais on ne parle pas de la même chose pour les populations et pour les grandes firmes.
Les populations l’utilisent comme haies, sur une surface réduite, pour protéger leurs cultures en profitant des qualités de la plante (elle retient l’eau).
Les multinationales veulent de la monoculture sur de grandes surfaces, avec effet d’éviction des productions alimentaires, comme toujours, pouvons nous dire.
Pour l’utiliser de manière cohérente, avec sa survie, le paysan doit en faire une plante marginale, dirons nous à 10 % de la superficie cultivée, pas plus.
Là, le rendement tombe à 200 litres de diester par Hectare, et si cela peut être intéressant pour l’agriculteur, ça ne l’est plus du tout pour la multinationale.
En effet, à cette dose là, on ne dépasse guère les besoins locaux.
Là on aura compris la différence de problématique. Dans un contexte de micro-projets, c’est bien, dans le contexte d’une production intensive d’exportation, dont le prix dépasse les cultures vivrières, c’est un effet d’éviction dans l’assiette qui se produit.
C’est d’autant plus significatif que cette plante se prête fort bien à des micros productions, et ne nécessite pas, au contraire d’autres cultures, de gros investissements.
On en revient donc à un problème de pouvoir politique, d’orientation de production. Seul le pouvoir politique peut assurer finalement, une bonne allocation des ressources.
vendredi 26 décembre 2008
