Étiquette : offshore

  • La Grande-Bretagne vient d’allouer neuf sites offshore éoliens lors de sa troisième addjudication

    La Grande-Bretagne vient d’allouer neuf sites offshore éoliens lors de sa troisième addjudication

    La Grande-Bretagne de par sa position géographique veut jouer la carte de l'éolien offshore comme source majeure d'énergie renouvelable. Pour cela elle envisage d'atteindre dans les 25 à 30 GW de puissance éolienne offshore installée en 2020 (ou au-delà?). Compte tenu d'un bon taux de charge des installations, voisin de 40% ou 3500 heures par an au régime nominal, ce seraient entre 80 et 100 TWh d'énergie électrique d'origine éolienne qui pourraient être produits dans les eaux peu profondes qui entourent ce pays. Pour mémoire il faut savoir que la Grande-Bretagne a consommé 381 TWh d'énergie électrique en 2008. Il faut aussi se souvenir que pour Siemens, le potentiel offshore éolien européen est estimé autour des 70 GW.

    La Grande-Bretagne durant les rounds 1 et 2 précédents a déjà accordé des droits d'installations d'éoliennes qui pourraient à terme atteindre dans les 8 GW de puissance. Elle vient d'allouer neuf nouveaux sites (CARTE) qui potentiellement pourraient atteindre une puissance estimée de 30 GW supplémentaires. Ces chiffres sont à prendre avec beaucoup de prudence puisqu'ils sont liés à des décisions privées d'engagement d'investissements lourds et onéreux qui peuvent à tout moment être remises en question.

    Offshore-UK-Round-3-zones-GW

    Parmi les sites les plus importants on peut noter le site de Dogger Bank (9GW) alloué à un consortium RWE-Statoil-Statkraft, celui de Norfolk (7,2 GW) attribué à un groupement Scottish Power-Vattenfall, celui de la Mer d'Irlande (4,2 GW) gagné par Centrica, celui de Hornsea (4 GW) enlevé par Siemens et celui de Firth of Forth (3,5 GW) revenu à SSE Renewables et Fluor.

    Il sera passionnant de suivre le déroulement de toutes ces aventures qui vont se percuter les unes avec les autres aux portes des rares constructeurs d'éoliennes maîtrisant les technologies offshore et des groupes d'ingénierie possédant les équipements de pleine mer pour mener à bien les travaux. Un objectif de 25 GW en 2020 (10 ans à peine) semble particulièrement ambitieux, pour ne pas dire complètement irréaliste.

    LIRE la dépêche de Reuters sur le sujet.

    Le 8 Janvier 2010

  • Siemens et le danois Dong Energy forment un duo de choc dans l’éolien offshore

    Siemens et le danois Dong Energy forment un duo de choc dans l’éolien offshore

    Business-update La collaboration entre Siemens et Dong Energy avait fait du bruit au mois de Mars lors du passage d'une commande ouverte de 1800 MW, du second au premier, composée de 500 éoliennes offshore de 3,6 MW (LIRE). Ces éoliennes vont permettre en particulier de construire les champs offshores de Walney 1 et 2 dans la Mer d'Irlande (367MW) et de London Array à l'embouchure de la Tamise (630 MW). Mais la collaboration entre les deux Groupes se poursuit puisqu'ils annoncent la création d'une JV 50/50 pour acquérir auprès de Centrica 50% des parts dans le projet offshore de Lincs (270 MW) situé au large du Lincolnshire. Centrica demeurant opérateur. Cette participation financière va permettre à Siemens en tant que "design-build contractor for grid connection" de fournir, en plus des éoliennes, le raccordement de la ferme au réseau terrestre anglais.

    On le voit il se dégage de cette alliance qui devrait se poursuivre entre Siemens et Dong, une puissante synergie. Siemens pouvant apporter des systèmes complets de fermes raccordées au réseau et Dong jouant le rôle d'opérateur reconnu en Europe du Nord. Rappelons que Siemens veut devenir rapidement et officiellement le troisième fournisseur d'éoliennes au monde.

    LIRE les communiqués de Siemens sur la JV et sur l'accord de fournitures à Dong.

    Le 25 Décembre 2009

  • Siemens: le parc offshore éolien européen devrait atteindre les 70 GW et produire annuellement 250 TWh

    Siemens: le parc offshore éolien européen devrait atteindre les 70 GW et produire annuellement 250 TWh

     Siemens, 5 ans après l'acquisition du danois Bonus Energy, vient de faire le point sur la place qu'il espère atteindre sur le marché mondial de l'éolien dans les années à venir. Pour ce puissant Groupe allemand, la stratégie est claire: il veut prendre le maximum de parts de marché en utilisant sa suprématie dans l'éolien offshore et en s'appuyant en priorité sur le marché européen. Siemens estime le potentiel de puissance éolienne offshore à installer et à maintenir en Europe aux environs des 70 GW. Cette puissance est à comparer à celle installée à ce jour qui est d'un GW environ. Avec un taux de charge de 40% (3500 heures/an) ces 70 GW conduiront à une génération d'énergie électrique annuelle proche des 250 TWh ce qui correspond à 7,5% de la quantité d'électricité brute produite en 2008 dans l'Europe des 27. Grâce à un développement supérieur aux 12% de croissance du marché mondial actuel et le renforcement en cours de sa présence aux Etats-Unis, Siemens veut rejoindre le TOP 3 mondial des constructeurs d'éoliennes en 2012. Pour atteindre son objectif ce constructeur compte sur ses produits innovants de types direct drive ou d'éoliennes flottantes (Hywind développé avec StatoilHydro). Mais la vraie puissance de l'électricien allemand repose dans le fait qu'il peut proposer des systèmes complets de fermes éoliennes offshore avec le transfert d'énergie sous forme de courant continu haute tension (HVDC) au continent et sa transformation en courant alternatif local (LIRE).

     Siemens qui dans ses projections, a ramené la croissance mondiale du marché des éoliennes des 18% qu'il pronostiquait en 2008, à 12% cette année, imagine tout de même un marché passer des 30 milliards d'euros en 2009 vers les 200 milliards en 2030, en particulier en raison d'une forte croissance en Asie (FIG.).

    Siemens-marché-mondial-2009-2030

    LIRE le communiqué de Siemens sur le sujet.

    Le 12 Décembre 2009

  • Le gaz naturel de par son abondance et de son énergie par tonne émise de CO2 devrait s’imposer comme première source d’énergie primaire

    Le gaz naturel de par son abondance et de son énergie par tonne émise de CO2 devrait s’imposer comme première source d’énergie primaire

    Il a été illustré ici, de façon très simple, à partir des données de base de la thermodynamique, qu'une centrale au gaz à cycle combiné moderne, avec un rendement énergétique de 60%, émet trois fois moins de CO2 qu'une centrale au charbon pulvérulent actuelle ayant un rendement de 40% (LIRE). Ce résultat connu de tous les énergéticiens du monde provient deux données fondamentales:

    1) la combustion du méthane produit deux fois plus d'énergie que la combustion du carbone par tonne de CO2 produite (5,07 MWh pour le CH4 par rapport à 2,48 MWh pour le Carbone).

    2) la combustion du gaz naturel permet d'atteindre des températures très élevées, allant jusqu'à 1600°C à ce jour (LIRE), au sein de la chambre de combustion des turbines à gaz à hauts rendements, couplées à des génératrices à vapeur alimentées par les gaz de combustion de la turbine. Les ensembles modernes à cycle combiné annoncés par les Siemens, les Alstom et autres Mitubishi Heavy atteignent ou dépassent les 60% de rendement. Un des points technologiques clés est de disposer de pièces mécaniques sophistiquées, en matériaux modernes suffisamment réfractaires, pour tenir le choc mécaniquement dans les chambres de combustion des turbines. Des progrès sont encore attendus dans la température extrême des turbines avec un objectif de 1700°C pour les japonais, mais également dans les génératrices à vapeur associées comme le montre un récent accord entre GE et MHI dans le domaine (LIRE).

    Liquefaction-offshore 

    Ces deux paramètres font qu'il est possible à ce jour, de générer un MWh électrique en émettant 330 kg de CO2 avec du gaz naturel alors qu'il faut en émettre une tonne avec du charbon pulvérulent de très bonne qualité. Bien sûr l'utilisation de lignite de basse qualité énergétique aggrave encore plus le score aux dépens du combustible solide. Ajoutons en prime, à l'avantage du gaz naturel que sa combustion, contrairement à celles de diverses houilles et lignites permet de s'affranchir de rejets toxiques dans l'air et de cendres polluantes dans la nature.

    Un tel score sans appel suppose que l'extraction du gaz naturel se fait elle même sans rejet du CO2 avec lequel il est naturellement mélangé dans les champs gaziers. Cela suppose que l'unité de purification du gaz comme à Sleipner ou à Snövhit est équipée d'une unité de capture et de séquestration du dioxyde de carbone. Sinon il faut ajouter le CO2 associé au méthane dans le bilan. Pour un mélange très riche en CO2 du style 50/50 molaire, ce sont 330 kg de CO2 par MWh qu'il faut rajouter aux rejets de combustion du gaz. Pour un mélange courant à 25% de doxyde de carbone et 75% de méthane c'est le tiers, ou 110 kg de CO2 par MWh qu'il faut rajouter au bilain, ce qui conduit à des rejets totaux de gaz carbonique de 440 kg par MWh électrique.

    Quand aux rejets de méthane respectifs, il faudrait comparer les émissions de grisou lors de l'exploitation de la mine de charbon aux éventuelles fuites lors de l'extraction, de la purification et de l'acheminement du gaz naturel. Les méthaniers modernes reliquéfient à bord le gaz évaporé de leurs cuves.

    Compte tenu de ces considérations il apparaît que de remplacer les vielles centrales au charbon ou au lignite par des centrales au gaz modernes est une méthode qui permet de diviser par 2,5 ou plus les émissions de CO2 dans la nature pour une quantité d'électricité produite.

    L'équation environnementale est donc très favorable au gaz naturel, mais jusque là l'équation économique était largement favorable à la filière charbon. Ce qui explique la primauté actuelle du charbon dans la génération d'électricité, mais cette situation n'est à mon avis que provisoire.

    En effet, un certain nombre d'éléments devraient faire rapidement décroître l'usage du charbon, tout au moins et dans un premier temps, dans les pays de l'OCDE.

    Il y a tout d'abord tout ce qui est des domaines règlementaires ou des pénalités financières. Les droits d'émissions de CO2, les obligations de réduire la teneur en CO2 par MWh d'électricité distribuée, le non octroi des autorisations administratives nécessaires, sous la pression de l'opinion publique, sont des moteurs puissants de dissuasion d'installation de nouvelles unités.

    Mais la vraie question est de faire peu à peu disparaître les centrales au charbon des pays membre de l'OCDE, pour ensuite s'attaquer aux centrales chinoises et indiennes. C'est la seule méthode qui permettra de réduire significativement les émissions mondiales de CO2 qui sont à 40% originaires de la combustion de lignite ou de charbon. Les rêves éveillés de Tanaka, de l'Agence Internationale de l'Energie, qui veut équiper en CCS 850 centrales en 2030 pour capturer et séquestrer 2,5 milliards de tonnes de CO2, ne doivent pas être pris au sérieux (LIRE et voir la dernière slide). Si le dixième de cet objectif était atteint à cette date ce serait déjà bien.

    Le point de basculement économique pour un gaz naturel à 7$/MMBTU ou 24$ par MWh thermique, se situe aux environs d'un prix du charbon de 150$ la tonne ou 18$ par MWh thermique. En Europe le prix du charbon sud-africain livré dans les ports européens doit être aux environs de 100$ la tonne. Une taxe carbone de 50$ par tonne de charbon sous une forme ou une autre, fera basculer l'équation économique au profit du gaz. Aux Etats-Unis les prix du charbon étant très bas, seuls des prix très bas du gaz naturel pourraient permettre de déstabiliser le charbon. Il faudrait que les cours du gaz naturel ne dépassent pas les 5$ le MMBTU ou 17$ le MWh pour que le gaz devienne compétitif face à un charbon qui reviendrait taxes comprises à 100$ la tonne.

    Gondwana3

     La troisième condition est la disponibilité du gaz naturel. Les réserves de gaz dans le monde sont immenses et régulièrement révisées à la hausse au gré des découvertes  au coeur des continents ou sur les marges des blocs de l'ancien Gondwana (gaz de l'arctique, schistes bitumineux américains, carbon bed, gisements offshores australiens, rives sud atlantiques). Alors que le charbon est difficilement transportable et donc faisant l'objet de peu d'échanges internationaux (LIRE), le gaz naturel s'achemine aisément soit par gazoduc quand un réseau existe, soit sous forme liquéfiée par méthanier pour le transport maritime. Les grands pétroliers et les grands gaziers internationaux veulent réduire leurs investissements pour pouvoir exploiter de façon rentable les gisements offshores de plus en plus profonds et éloignés de la terre ferme. Pour éviter d'avoir à construire des gazoducs onéreux, ils imaginent de développer d'immenses usines de liquéfaction en pleine mer (LIRE).

    Bloomberg nous apprend, à partir d'une interview d'un responsable de Technip, que Shell serait sur le point de commander trois immenses usines offshores de liquéfaction de gaz naturel au consortium Technip-Samsung Heavy Industries (FIG.I). La première de ces unités offshores, où viendraient accoster les méthaniers les plus gros du moment, devrait être installée d'ici 4 à 5 ans au large des côtes nord-ouest de l'Australie. De telles usines flottantes capables de liquéfier 3 millions de tonnes de gaz par an pourraient être installées par la suite au large des côtes de l'Afrique de l'Ouest ou du Brésil.

    Des développements de ce type, sont de nature à faire du gaz naturel la première ressource mondiale d'énergie primaire d'ici à une ou deux décennies. Un large marché spot à partir de méthaniers chargés de GNL est appelé à se développer, reléguant les ressources russes à leur juste rang de numéro deux ou trois mondial. L'ouverture maritime de l'Europe doit lui permettre de faire du gaz naturel sa principale ressource énergétique pour le plus grand bien des émissions des gaz de combustion des centrales électriques à flamme encore trop largement alimentées au lignite ou au charbon. Les immenses ressources de gaz américaines qui ont propulsé les Etats-Unis au premier rang des producteurs mondiaux de gaz naturel, vont pousser les Etats de ce pays à utiliser d'avantage le gaz dans la génération d'électricité et ceci en complément des ressources renouvelables. L'option dite "clean coal" ne permet pas d'atteindre des niveaux de rejets de gaz carbonique adéquats, elle manque de flexibilité et nécessite des investissements de gazéification du charbon très élevés et polluants.

    Par la suite il faudra convaincre l'Inde et la Chine qu'elles ont fait le mauvais choix avec leurs investissements massifs dans centrales au charbon. Ce sera beaucoup plus complexe à gérer. Rappelons pour l'anecdote, que l'Inde qui possède les cinquièmes réserves mondiales de charbon, mais qui est incapable de le transporter sur son vaste territoire, construit ses centrales électriques dans les ports pour les alimenter à partir de charbon importé.

    LIRE le communiqué de l'Agence Bloomberg

    Le 21 Octobre 2009

  • Concentration dans l’éolien offshore mondial: GE avale le norvégien ScanWind

    Concentration dans l’éolien offshore mondial: GE avale le norvégien ScanWind

    ScanWind   Le monde de l'éolien offshore est un milieu très restreint où seule l'élite technologique possède un droit d'entrée. C'est une activité pour l'instant essentiellement européenne, mais un certain nombres de projets pourraient également émerger aux Etats-Unis, bien que dans ce vaste pays, de larges surfaces au sol restent encore disponibles pour l'éolien terrestre. En Europe par contre la raréfaction des sites terrestres de bonne qualité pour implanter les éoliennes, a rapidement incité certains opérateurs à se lancer dans la complexe aventure offshore. L'offshore présente deux intérêts majeurs: il résout radicalement le problème du foncier et dans les bonnes zones du Nord de l'Europe par exemple, il profite d'un vent qui souffle l'équivalent de 3500 heures par an à pleine charge, soit un taux de charge de 40%. Mais cet offshore présente également pas mal d'inconvénients, dont la complexité des installations. Cette complexité réside dans trois paragraphes essentiels: 1) fiabilité des équipements et maintenance réduite, 2) équipements de forte puissance pour amortir au maximum les coûts importants d'installation sur site, 3) nécessité de ramener à terre, parfois sur de longues distances, le courant produit en pleine mer.

     Ce sont ces trois contraintes qui font de ce métier une activité hautement technologique et qui obligent à définir un système global complexe, de l'éolienne au réseau à terre. Elle est dominée par un leader incontesté: Siemens (LIRE) qui dispose d'une éolienne de 3,6 MW et propose également ses technologies pour acheminer en technologie courant continu haute tension (HVDC) le courant de la haute mer vers les terres, où il est ensuite converti en courant alternatif en phase avec celui du réseau. Vient loin derrière MULTIBRID qui appartient à AREVA et qui propose une éolienne de 5MW en cours de lancement industriel. Il faut également citer Repower qui propose une turbine de 5MW dont quelques exemplaires ont été implantés à grands frais sur le champ C-Power en Belgique. Le danois Vestas était également sur le coup avec sa turbine V90 de 3MW qui avait rencontré quelques problèmes de fiabilité en 2007. Vestas vient juste d'annoncer à l'European Offshore Wind Conference la sortie d'un nouveau modèle de turbine optimisé pour l'offshore, la V112-3MW (LIRE). Enfin en Norvège un petit dernier, ScanWind, développe une nouvelle gamme d'éoliennes dont le rotor est directement couplé au générateur, ce qui dispense le système de la très grosse boîte à vitesses intermédiaire qui équipe les éoliennes concurrentes. Cette technologie a dû plaire au sixième opérateur qu'est l'américain GE, puisqu'il vient d'acheter ScanWind. La partie de carte va donc se jouer à cinq, avec un leader qui empoche pour l'instant une large partie des commandes en Allemagne et en Grande-Bretagne.

    LIRE le communiqué de GE

    Le 15 Septembre 2009.