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  • 2009 fut l’année du photovoltaïque au silicium chinois ou taïwanais

    2009 fut l’année du photovoltaïque au silicium chinois ou taïwanais

    La sortie de la crise économique et des errements tarifaires espagnols dans le photovoltaïque ont causé de profonds ravages dans les industries photovoltaïques européennes. L'effondrement des prix du Silicium chinois et de celui des wafers a porté un rude coup au norvégien REC un des leaders mondiaux dans le domaine. Malgré un rattrapage de window-dressing de fin d'année son cours a chuté de 30% en 2009, il avait déjà plongé de 77% en 2008. Produire du Silicium et ses dérivés en Europe ou aux Etats-Unis est devenu une activité peu lucrative. Comme quoi, on peut être un acteur majeur du greenbusiness et perdre sa culotte. L'autre exemple de plongeon boursier est celui de Q-Cells le leader allemand du photovoltaïque. Lui aussi, malgré le coup de pouce de fin d'année qui a fait opportunément remonter le cours au dessus des 10 euros, finit l'année 2009 avec une dégringolade de 55%, il en avait déjà perdu 75% en 2008. Il ne fallait pas placer ses économies dans l'industrie du photovoltaïque européen en 2009. Par contre les milieux boursiers ont bien compris que l'avenir de cette industrie se trouvait maintenant en Asie. Les cours de certains acteurs chinois cotés à New York ont été multipliés par 5,8 (Trina Solar), par 4,5 (Canadian), par 2,6 (Yingli). Le plus gros des acteurs asiatiques, Suntech, n'a gagné que 42% et son homologue taïwanais Motech a presque doublé de valeur (TAB.).

    TAB. : variations des cours en 2009 de quelques industries représentatives du greenbusiness

    Bourse-cours-2009-12-fin

    Malgré la résistance politique de certains acteurs allemands contre les importations chinoises, au travers de leur instance de lobbying, le BSW, mais sauvés par le gong en 2009 en raison d'une très forte demande locale qui a voulu profiter des derniers tarifs d'achat de l'énergie électrique encore attrayants, il est clair que sous les coups de la concurrence chinoise, l'industrie européenne du photovoltaïque va rencontrer de plus en plus de difficultés à dégager du cash pour investir sinon pour survivre. L'avenir de cette industrie peut passer soit par une évolution vers la conception de systèmes plus complexes à forte valeur ajoutée, soit par un changement radical de technologie en adoptant les techniques en couches minces et en abandonnant pour l'essentiel la technologie silicium cristallin. Mais pour cela il faudra faire les bons choix technologiques et atteindre une maîtrise parfaite de ces technologies pour essayer de concurrencer le Silicium sur les applications haut de gamme les plus lucratives.

    Les modules photovoltaïques appelés à devenir des composants banalisés, ne seront produits dans quelques années que par une poignée d'acteurs mondiaux qui auront su valoriser leur maîtrise technique et leurs coûts au watt des modules. Pour l'instant de nombreux acteurs du secteur profitent de relations privilégiées locales avec de très nombreux installateurs de taille artisanale. Mais les circuits de distribution eux aussi seront appelés à évoluer.

    Le 3 Janvier 2010

  • First Solar veut porter sa capacité de production de modules photovolaïques à 1,8 GW en investissant en Malaisie et en Gironde

    First Solar veut porter sa capacité de production de modules photovolaïques à 1,8 GW en investissant en Malaisie et en Gironde

    Le plus grand producteur de modules photovoltaïques, l'américain First Solar annonce son intention d'accroître en 2010 – 2011 sa capacité de production de 48% en investissant 10 nouvelles lignes de productions de 53 MW chacune. Huit lignes seront implantées en Malaisie et deux en France. Ces dernières ont déjà fait l'objet d'une annonce, au titre de son alliance avec EDF EN. Le planning et le lieu d'implantation de ces deux lignes devraient être dévoilés avant la fin de l'année. Le quotidien Sud-Ouest croit savoir que ce sera à Blanquefort, dans l'agglomération de Bordeaux. Aprés ces investissements la capacité de production de FirstSolar sera portée à 1,8GW ce qui devrait lui permettre de conserver son leadership mondial.

    First-Solar-transition

    Pour First Solar le marché du photovoltaïque qu'il estime à 7,5 GW en 2010, soit une croissance en volume de 45% par rapport à 2009, va entrer dans une phase de transition avec une baisse des tarifs subventionnés et une marche vers une économie soutenable. La transition sera d'autant plus courte que les prix des modules baisseront et que les prix de l'énergie électrique augmenteront. Tous les acteurs majeurs du photovoltaïque pronostiquent la fin plus ou moins rapide des subventions ou des tarifs préférentiels dans le monde.

    LIRE l'article de Sud-Ouest et CONSULTER la présentation de First Solar.

    Le 18 Décembre 2009

  • Pour être dans le vent, jouez le nouveau syndrome de Copenhague!

    Pour être dans le vent, jouez le nouveau syndrome de Copenhague!

    Les grands écrans plats qui ont remplacé les étranges lucarnes, reçoivent tous les jours leurs cohortes "d'experts" écolo-bobo-intellos qui viennent nous expliquer, avec forces approximations et autres raccourcis, que la culture du chanvre indien va venir remplacer définitivement l'exploitation des énergies fossiles et créer les millions d'emplois qui nous font tant défaut. Que ce n'est qu'une question de volonté et qu'après la vie sera plus belle. Bien sûr devant tant de convictions et d'enthousiasme, sous la menace de l'enfer climatique qui nous guette, même l'âme la plus endurcie ne peut qu'adhérer aux propos uniformes qui égrènent ces émissions oecuméniques. Le prosélytisme écologique béat envahit nos esprits, révélation collective, évidence dévoilée que plus tard les sociologues appelleront probablement le nouveau  Syndrome de Copenhague. Les Peuples vont devoir se préparer à financer la Grande Croisade écolo, sous formes de taxes carbones diverses, de Cap & Trade, de tarifs préférentiels, d'ampoules basses consommation hors de prix et autres subventions à des technologies dont la pérennité et l'efficacité restent à démontrer.

    Mais tout n'est pas négatif dans ce tapage, certains vont tirer leur épingle du jeu et accélérer leur développement. D'autres renards vont les suivre et même amplifier le mouvement, je veux parler des acteurs de la spéculation boursière. Avec la crise et la pénurie de liquidités le greenbusiness mondial a connu un formidable coup d'accordéon. Les prix des actions des Sociétés concernées se sont effondrés. En 2008 le chinois Suntech avait perdu 87% de sa valeur, le norvégien REC 77%, l'allemand Q-Cells 76% et le danois Vestas dominait le lot avec une perte limitée à 44%. Des chiffres illustrant l'ampleur du marasme le plus complet. Mais depuis le moral est revenu pour certains, mais pas tous. Le photovoltaïque allemand souffre encore, l'éolien se maintient. Par contre le photovoltaïque asiatique coté à New York est en plein boom (TAB.).

    PV-Asie-2009-12

    En un an Trina Solar a vu son cours sextupler, celui de Canadian Solar a été multiplié par cinq et celui de Yingli a été multiplié par quatre et celui de Suntech par deux. Le taïwanais Motech a également vu son cours être multiplié par 2,6 en un an.

    Bien sûr, si ce mouvement se poursuit, alimenté par les taux zéro de la FED et rejoint par les éternels attardés du second tour, allons-nous assister à la création d'une bulle spéculative sur les cours des actions des Sociétés du photovoltaïque asiatique? Ces entreprises vont profiter des largesses de tous les pays qui voudront à peu de frais s'acheter une bonne conscience verte, en mettant quelques tunes dans le solaire, pour en faire ensuite cadeau à quelque contrée africaine démunie. Tout cela va se faire sans plan, sans hiérachisation, sans politique énergétique cohérente. Normal, les Dirigeants politiques, en quette incessante de popularité, ne peuvent que rejoindre le mouvement et faire semblant de le précéder. Soyez en sûrs, ils seront tous à Copenhague…pour la photo!

    Le 5 Décembre 2009

  • SunPower pris dans la tempête boursière après la nouvelle de manipulations comptables

    SunPower pris dans la tempête boursière après la nouvelle de manipulations comptables

    L'américano-philippin SunPower, Société connue pour sa gamme de modules photovoltaïques monocristallins SunPower 315, les plus puissants du moment et présentant de superbes rendements de conversion de 19%, vient de faire savoir que son centre de production dans les Philippines avait un peu trafiqué les chiffres comptables, faisant ainsi apparaître une erreur avouée, à ce jour, de 15 millions de dollars. Cette info à immédiatement fait chuter le cours en Bourse de la Société qui a perdu près de 19% sur la semaine et 42% depuis le début de l'année (TAB.).

    Bourse-cours-2009-11

    Cette information, outre le caractère cavalier de l'affaire, conforte les questionnements de certains sur la rentabilité opérationnelle de l'entreprise, dans un Marché où les prix en dollars poursuivent leur repli. Existe-t-il encore un marché viable pour des produits en position haut de gamme, plombés par les coûts du silicium monocristallin et la complexité de son élaboration?

    Parmi les autres acteurs du photovoltaïque on notera la poursuite de la descente aux enfers de l'allemande Q-Cells dont le cours à un peu plus de 10 euros vient des sommets à 100 euros en début 2008. Inversement les Groupes chinois comme Suntech et taïwanais comme Motech connaissent une embellie. Le Marché boursier qui anticipe un rééquilibrage des marchés du photovoltaïque vers l'Asie, a définitivement positionné les entreprises florissantes de production de modules photovoltaïques dans cette région du monde.

    Le greenbusiness, c'est d'abord et exclusivement du business qui profite aux entreprises les plus performantes du moment. Le concept de génération spontanée d'entreprises "vertes" sur un territoire en jachère industrielle (LIRE) comme l'est notre pays, ne peut germer que dans l'esprit embué de politiciens inlassablement en campagne. Le comble, c'est que certains esprits avisés arrivent à se laisser ainsi charmer.

    LIRE l'info concernant les déboires comptables de SunPower

    Le 22 Novembre 2009

  • General Electric annonce la fermeture de son usine américaine de production de modules photovoltaïques

    General Electric annonce la fermeture de son usine américaine de production de modules photovoltaïques

    Delaware Le Delaware Online raconte que GE avait acheté en 2004 une usine de production de modules photovoltaïques, située à Glasgow dans l'Etat du Delaware, lors de la faillite de d'Astro Power. Il annonce maintenant la fermeture de cette unité de production en raison de la non-rentabilité des opérations. En un an le prix de marché des modules aux Etats-Unis est passé de 4.2$/Watt à 1.8 $/Watt. GE aurait l'intention de revenir un jour industriellement sur ce marché mais avec une technologie en couches minces, plus adaptée aux contraintes de productivité américaines.

     Cette annonce illustre le mouvement mondial de rationalisation amorcé par cette industrie du photovoltaïque qui avait réussi à maintenir des prix artificiellement élevés, jusqu'à mi-2008, grâce à une demande boostée par les subventions tarifaires espagnoles. Les politiques d'aide tarifaires (Feed-in-Tariff) du photovoltaïque et des énergies renouvelables en général ne sont pas économiquement soutenables sur le long terme en raison de leur effet cumulatif sur la facture énergétique des citoyens. Passer dans les tarifs d'électricité de grasses subventions (41 milliards d'euros cumulés sur 20 ans en Allemagne pour les 10 ans d'aides tarifaires des programmes photovoltaïques jusqu'en 2010 LIRE) aux industriels et aux particuliers ne peut durer qu'un temps… ce que durent les roses.

    LIRE l'info du Delaware Online

    Le 8 Novembre 2009

  • Sanyo veut porter sa capacité de production de modules photovoltaïques à 600 MW en 2010

    Sanyo veut porter sa capacité de production de modules photovoltaïques à 600 MW en 2010

    Sanyo-HIT-85microns Le Japonais Sanyo qui propose avec sa technologie HIT les modules photovoltaïques les plus performants du moment (LIRE), utilise une stratégie industrielle complexe. Il tend à développer ses productions en Amérique du Nord, contrée encore largement sous équipée en modules photovoltaïques domestiques de hautes performances. Ces équipements sont appelés à se développer avec la pression environnementale et l'évolution des règlementations qui autorisent, par exemple, comme en Californie, à revendre le surplus de courant produit aux Compagnies distributrices. Pour assurer ce développement américain, Sanyo vient d'ouvrir une nouvelle usine de production de lingots de silicium et de wafers à Salem dans l'Oregon qui devrait produire 70MW de ce produit intermédiaire par an en 2010. En parallèle, il annonce l'ouverture d'une usine de production de modules à Monterrey, au Mexique, qui pourra produire jusqu'à 50 MW de modules.

     Produire les wafers aux Etats-Unis, réaliser l'étape clé, à forte valeur ajoutée, de production des cellules photovoltaïques en technologie HIT, selon un processus complexe, exclusivement au Japon, puis délocaliser au Mexique ou en Hongrie la production des modules qui demandent beaucoup de main d'oeuvre: telle est la stratégie industrielle de Sanyo pour atteindre 600MW de capacité de production en 2010. Ceci permet d'optimiser les coûts, de gagner le statut de producteur national américain, tout en conservant la maîtrise des évolutions technologiques dans les grands ateliers japonais assurant des productions complexes à très grandes cadences. L'optimisation des performances du produit est ainsi privilégiée.

    Le 5 Novembre 2009

  • La réduction annoncée des aides tarifaires allemandes inquiète l’industrie du photovoltaïque

    La réduction annoncée des aides tarifaires allemandes inquiète l’industrie du photovoltaïque

     L'industrie photovoltaïque mondiale a connu en fin 2008 et début 2009 un profond traumatisme avec le désengagement subit de l'Espagne, l'impact de la crise, l'arrivée massive de produits chinois ou taïwanais, le tout accompagné d'une très forte chute des prix, sur un Marché des modules où l'offre se situe à plus du double de la demande. Aujourd'hui cette industrie se remet lentement de ce choc, en particulier en raison d'un business soutenu en Allemagne dont la demande pourrait atteindre, en 2009, dans les 2,5 GW, soit une augmentation de 34% par rapport à celle de 2008. Mais cette forte progression du Marché allemand conduit à une répartition des ventes dans le monde complètement déséquilibrée (FIG.).

    PV-2009

    L'Allemagne se taille la part du lion avec 56% des installations, l'Europe occupe plus des trois quarts des achats mondiaux. Les Marchés américains, japonais et asiatiques ne sont pas à la hauteur de leurs bonnes volontés écologiques, ni à celle des ambitions de leurs industries photovoltaïques respectives.

    Les politiques d'aide tarifaire (ou Feed-in-tariff) présentent un inconvénient majeur qui les rend INSOUTENABLES c'est leur côté cumulatif dans le temps qui permet d'atteindre des coûts, payés par les utilisateurs d'énergie, de plusieurs milliards d'euros chaque année. Par exemple, RWI a estimé que les seules politiques d'aides tarifaires allemandes concernant le photovoltaïque, mises en place entre 2000 et 2010 et qui prévoient un effet sur 20 ans, coûteront en cumulé aux consommateurs allemands la modique somme de 70 milliards d'euros! La nouvelle coalition allemande vient d'annoncer qu'elle allait revoir à la baisse ces aides tarifaires et même, éventuellement, fixer un quota annuel d'installations profitant du tarif préférentiel. Les dirigeants espagnols avaient déjà compris ce côté pervers du mécanisme des aides tarifaires à leurs dépens.

    La présence ou l'absence d'aides tarifaires est à la base de formation de demandes artificielles d'installations qui apparaissent et gonflent aussi vite qu'elles disparaissent une fois les aides annulées. L'exemple espagnol N°1 mondial en 2008 et inexistant en 2009 en est un exemple schématique. La profession redoute donc sinon un effondrement de la demande allemande en 2010, du moins une forte baisse de ce marché dont les acteurs auront anticipé les réalisations en 2009 pour profiter des aides encore en vigueur.

    Alors tout le monde espère que la Californie va instaurer une politique de Feed-in-tariff obligeant les distributeurs d'électricité de racheter les surproductions de courant électrique des foyers équipés de modules. La Chine devrait également rendre effectives les mesures d'aides décidées pour son industrie (50% d'aides à l'investissement pour les installations reliées au réseau). Le Japon qui a remis en vigueur ses aides fiscales depuis le mois d'Avril de cette année pour soutenir son industrie photovoltaïque devrait revoir ses installations progresser. La France, l'Italie devraient également avancer des politiques plus favorables. Les mesures annoncées vont toutes vers un meilleur équilibre des marchés.

    Une chose est certaine, l'industrie mondiale du photovoltaïque qui dispose d'un immense avantage qui consiste à pouvoir transformer directement 10% à 20 % de l'énergie solaire en électricité, sans aucune nuisance, n'accèdera à de grands volumes de production, ce qui est inéluctable, que le jour où, sans subvention aucune, elle saura proposer des systèmes complets permettant de produire, de stocker et de livrer de l'énergie électrique au bon moment et au bon prix. Cette équation complexe, tant au niveau de l'habitation individuelle ou d'un immeuble collectif ou encore d'un champ photovoltaïque en plein désert, qui dépasse largement la seule production de modules, mériterait d'être activement étudiée par les industriels européens.

    Q-cells-midi

    LIRE l'étude de RWI sur l'aide tarifaire allemande.