Étiquette : slider

  • 60 mille dollars la bête ou le nouveau symbole écolo

    60 mille dollars la bête ou le nouveau symbole écolo

    Les dithyrambes ne cessent de louer les mérites d’Elon Musk, chasseur de primes efficace,  nouveau Bacchus de l’écologisme, Priape de la voiture électrique, dont la batterie électrique de 85 kWh est plus grosse que la tienne et mes immenses panneaux solaires me recouvrent

    Il vous en coûtera autour des 60 mille dollars pour passer pour un vrai écolo, membre actif de la Société écolo de consommation débridée.

    Reprenez-vous les militants! Vous êtes en-train de glisser de la yourte vers le luxe obséquieux et infantile.

    LIRE un exemple en Cour de  l’Éloge au Roi

    LIRE un autre papier beaucoup plus interrogatif.

    Le 12 Septembre 2014

     

  • Etats-Unis: les véhicules neufs consomment encore plus de 9 litres aux cent kilomètres

    Etats-Unis: les véhicules neufs consomment encore plus de 9 litres aux cent kilomètres

    L’UMTRI de l’Université du Michigan, haut lieu historique de l’industrie automobile, publie tous les mois l’autonomie en miles par gallon des nouveaux véhicules immatriculés durant le mois précédent aux États-Unis. Les auteurs de cet « eco-driving index » se réjouissent mois après mois de l’accroissement de cet indice qui a atteint au mois d’Août les 25,8 miles par gallon, ce qui correspond à 235,2/25,8 = 9,1 litres aux cent kilomètres.

    L’historique de ces consommations des voitures et autres SUV’s américains (FIG.) montre que la vitesse  régulière de décroissance annuelle de ces consommations est de l’ordre de 3,2% par an. Elles étaient proches de 12 litres aux cent km en 2007, elles sont encore supérieures à 9 litres en 2014.

    Cette donnée montre que les consommations de carburants routiers aux États-Unis, au sein d’un parc automobile saturé,  peuvent encore fortement décroître dans l’hypothèse d’une augmentation des prix à venir des produits pétroliers, augmentation indispensable pour assurer la rentabilité des productions et explorations les plus onéreuses.

    CONSULTER les données de l’UMTRI.

    Le 5 Septembre 2014

  • Le sorgho, alternative au maïs pour la production de biocarburants en zones de faible pluviosité

    Le sorgho, alternative au maïs pour la production de biocarburants en zones de faible pluviosité

           Les États-Unis dans le cadre de leur production de biocarburants,  envisagent de développer de nouvelles cultures, plus adaptées que celles de maïs, dans les États de l’Ouest, de plus en plus  soumis à de longues périodes de sècheresse. Parmi les candidats, le sorgho riche en amidon et en sucres, au système racinaire puissant et donc sobre en eau et en intrants semble être une option sérieuse.

        C’est ce qu’annonce le semencier américain Chromatin qui vient d’obtenir une aide de l’Etat de Californie,  pour développer cette nouvelle filière de biocarburant en collaboration avec Pacific Ethanol et d’autres producteurs locaux de bioéthanol.

    L’optimisation de la teneur en sucre et en amidon des hybrides et leur adaptation au cadre californien font partie de l’enjeu de ce développement pragmatique, alternative aux maïs peu sensibles à la faible pluviosité locale et développés, par ailleurs, par d’autres semenciers.

    Le 1er Août 2014

    Une illustration publiée par l’EIA du caractère peu dispendieux des cultures de sorgho aux États-Unis comparées à celles d’autres céréales dont le maïs.

     

     

     

     

     

     

     

    Le 20 Octobre 2014

  • Un business en croissance: celui des très grosses batteries pour soutenir les réseaux défaillants

    Un business en croissance: celui des très grosses batteries pour soutenir les réseaux défaillants

    Le green-business , sorte de Saint Graal pour nos hommes et femmes politiques incompétents, doit créer des emplois nous dit-on. L’exemple de la langueur actuelle des métiers du bâtiment en France, abrutis par les normes,  permet de se poser quelques questions sur la pertinence de ce postulat de propagande politique. Encore faudrait-il, dépouillé des subventions et autres béquilles qui le supportent, qu’il crée de la richesse, c’est là qu’est le vrai enjeu économique. Les milliards d’euros que les consommateurs européens d’électricité apportent aux technologies intermittentes sous formes de subventions tarifaires, participent à la création de rentes rémunératrices dont jouissent certains investisseurs qui se découvrent des talents nouveaux dans la production d’énergie électrique réputée « verte ». Mais voilà, l’électricité ainsi produite présente une très forte variabilité (écart type/moyenne parfois >100%) qui ne doit sa qualification qu’à l’aide des ressources traditionnelles de base (centrales à flammes et nucléaires) et de divers dispositifs  indispensables , tels que les stations de pompage turbinage ou  autres énormes batteries électrochimiques en tampon (FIG.) qui assurent la stabilité en puissance et en fréquence du réseau.

    Le problème posé au réseau commun ouest-européen n’est pas d’accroitre sans-cesse la part de marché des énergies renouvelables, c’est celui de définir un mix énergétique pertinent conduisant à un coût optimal de l’énergie, afin de ralentir la fuite des industries électro-intensives, tout en assurant, au plus près possible, l’indépendance énergétique des nations productrices. Oublions, pour l’instant et pour simplifier l’équation,  les rejets de CO2 qui dans tous les cas sont largement négligeables par rapports aux rejets asiatiques, lesquels se comptent annuellement par milliards de tonnes.

    La qualité douteuse des générations intermittentes d’électricité et leur accroissement de part de marché sur le réseau ouest-européen va nécessiter l’installation de dispositifs de secours indispensables dont on ne sait qui va les financer, car devenus non rentables en raison de l’effondrement des prix de gros de l’électricité sur ce réseau dont la demande décroit et l’offre renouvelable subventionnée s’accroit artificiellement. L’ensemble de ces contraintes se concrétisera dans les années à venir par une réduction, d’ores et déjà perceptible (FIG.II), de la croissance des énergies renouvelables installées et par la nécessité de soutenir le réseau par des financements publics dans les dispositifs de stockage d’énergie.

    FIG.II: croissances annuelles des puissances éoliennes, en MW,  onshore et offshore en Europe (EWEA)

    C’est ainsi que Toshiba nous apprend qu’il va fournir à l’Université de Sheffield, en charge d’un démonstrateur, d’une batterie Li-Ion (1 MWh, 2 MW)  en technologie titanate de lithium assurant une excellente durée de vie en cyclage. Cet investissement est financé par « l’Engineering and Physical Sciences Research Council » britannique, organisme public. Ce marché s’inscrit dans un mouvement général d’investissement dans diverses batteries électrochimiques destiné à soutenir dans le monde les réseaux fragilisés par les énergies intermittentes.

    Il ressort de cet exemple supplémentaire que le développement des énergies électriques intermittentes va, de plus en plus, devoir être accompagné par l’implantation de batteries en tampon qui assureront la régulation fine des réseaux électriques.  Bien sûr tout cela va majorer les prix au détail de ces formes d’énergies. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les consommateurs d’électricité ou les contribuables, mais c’est un marché en bonne croissance pour les fabricants de batteries. Chaque médaille a son bon côté.

    Le 25 Juin 2014

     

    Allez, pour vous montrer que le problème de la variabilité des ENR intermittentes est un problème qui transcende les frontières et les Océans: voici le profil des générations d’électricité éolienne au Texas durant le mois de Mars 2014 publiée par l’EIA américaine, de quasi zéro à plus de 10 GW en puissance.

     

    Et celui de la stabilisation de la croissance des puissances éoliennes installées dans cet État américain, par suite de menaces de  remise en cause des subventions gouvernementales. Serait-ce le « peak-wind » texan?  Ça y ressemble beaucoup.

  • Les condensats de gaz de schistes américains se portent bien. Merci!

    Les condensats de gaz de schistes américains se portent bien. Merci!

    En désaccord avec les intuitions de certains de nos « spécialistes » nationaux de l’énergie qui, après l’expression de leurs certitudes mathématiques annonçant la fin imminente du pétrole,  les ont conduit à prédire  la fin inexorable et imminente des extractions de gaz de schistes américains, les publications de l’excellente EIA  montrent que ces extractions sont conduites  avec dynamisme (FIG.) et atteignent, pour la part des condensats liquides,  les 4,3 millions de barils par jour. L’immensité du territoire américain, la possession du sous-sol par les paysans locaux, le savoir-faire des opérateurs et leurs connaissances fines, acquises de longue date, des structures géologiques de leur Comté, les prix rémunérateurs des condensats, sont à coup sûr les causes de cette performance. Et pourtant, l’acheminement pénible et onéreux des gaz et des liquides, extraits parfois sur des sites très éloignés des ports américains où se trouvent les raffineries et  les industries de la pétrochimie, complexifient l’équation économique. Le brûlage stupide d’une part des gaz extraits (qui atteint les 38%) dans le Nord Dakota, les accidents spectaculaires lors d’acheminement par train des condensats volatils, illustrent les difficultés logistiques d’acheminement de ces ressources continentales américaines.

    (cliquez sur l’image pour en obtenir une version lisible)

     Demain, après 2020, ce sont les conversions de gaz, de charbon et de biomasse en liquides de plus en plus sophistiqués qui viendront prendre progressivement  le relais, toujours épaulés par les biocarburants, pour assurer la fourniture de substituts aux produits raffinés du pétrole. Dans ces domaines une large part de l’avenir des énergies du futur va se jouer.

    Remarque:  afin de pondérer ces informations, il est utile de rappeler que les raffineries américaines sont alimentées tous les jours par 15 millions de barils de pétrole et par d’autres additifs. Malgré leurs productions de pétrole, de condensats de gaz  et leurs exportations de produits raffinés, les États-Unis ont été en 2012, importateurs nets de  40% en volumes de pétrole et produits raffinés qui assurent le flux au sein de leurs raffineries. (LIRE)

    Remarque 2: L’équivalent de trois cents unités, réparties dans le monde, de conversion en liquides soit de gaz naturel, soit de de CO2, soit de charbon, soit de biomasse, chacune d’une capacité nominale de 300 mille barils par jour, suffirait à remplacer toutes les installations d’extractions de pétroles existantes à ce jour dans le monde. Cette substitution, composante possible du processus de substitution compétitive des sources d’énergie, se fera, bien-sûr en biseau, sur plusieurs décennies,  au gré des prix du pétrole et de la demande mondiale. S’il y avait, en ce moment,  réelle pénurie de ressources liquides (ce que prétendent certains) ce genre d’unité se construirait partout dès à présent. Le monde n’est pas en pénurie de ressources énergétiques fossiles diverses et les technologies rentables de synthèse des ersatz de produits pétroliers sont maitrisées. Pourquoi l’industrie pétrolière n’en construit-elle toujours pas (ou peu)? En économie, se tromper de timing peut être dévastateur. Faudra-t-il au moins attendre que la Chine, enfin équipée et aisée, se mette à consommer des litres de carburants liquides à tout-va?

    Le pétrole dans la consommation de commodities par les nations en développement est toujours en retard par rapport au ciment, au fer ou à l’aluminium.

    Le 25 Mars 2014

    Remarque à propos de champs mineurs américains non pris en compte dans ce papier:

    Les divers pick oilers professionnels et autres exégètes « delamarchiens » du déclin américain font les choux gras de révisions récentes à la baisse de l’EIA au sujet des réserves du champ californien de Monterey. Je voudrais ici tout simplement illustrer la pondération de ce champ au sein des productions américaines présentes et à venir. Le moyen le plus efficace est de reprendre les courbes de l’EIA de production de la seule fraction  pétrolière issue des condensats de gaz de schistes ou de grès:

     Ce gisement californien de Monterey dont tout un panel fait les gorges chaudes pour mettre en doute l’avenir énergétique américain est représenté par le trait vert tout à fait en bas de la courbe des productions observées. Il est facile de constater, en toute objectivité, que de passer par zéro ces productions mineures  n’altèrera pas de façon significative le bilan global du continent nord-américain. Par contre l’explosion des productions du gisement d’Eagle Ford au Texas (courbe en bleu) qui dépassent maintenant celles de Bakken (courbe en jaune) dans le Nord-Dakota  est tout à fait spectaculaire.

    Le 26 Mai 2014

  • Les énergies intermittentes solaires et éoliennes n’ont fourni que 9% de l’énergie électrique au réseau ouest-européen

    Les énergies intermittentes solaires et éoliennes n’ont fourni que 9% de l’énergie électrique au réseau ouest-européen

    En raison des puissantes interconnexions électriques transnationales au sein du réseau électrique ouest-européen et de ses voisins qui peuvent être estimées autour des 400 TWh échangés, parler de la part des énergies intermittentes au niveau de chacune des nations n’a que bien peu de pertinence.

    L’exemple le plus folklorique est à-coup-sûr celui du Danemark, interconnecté à l’Allemagne, la Norvège et la Suède et qui a été en 2012 importateur net d’électricité à hauteur de 5,4 TWh pour une consommation totale de  34 TWh. Avec une production éolienne de 10,3 TWh cette année là, il est possible de souligner que ce sont les pays voisins du Danemark, au travers du réseau commun, qui ont, pour une grande part,  assuré, localement, la stabilité du réseau danois. Après avoir dépensé des fortunes dans les éoliennes, le Danemark est incapable d’assurer les générations d’électricité qu’il consomme; certes le constat est sévère mais réel et mesurable.

    Pour parler de façon pertinente des énergies intermittentes en Europe il faut se placer au niveau de l’ENTSO-E  qui fédère l’ensemble des régulations nationales  du réseau ouest-européen de Chypre à l’Islande et du Portugal à la Finlande et qui consolide l’essentiel des échanges de puissances électriques entre nations. Sur 12 mois glissants, à fin Novembre 2013,  dernier mois publié à ce jour, ce sont sur cet ensemble près de 3300 TWh d’ électricité qui ont été générés dont 215 TWh d’origine éolienne et 78 TWh d’origine photovoltaïque (FIG.). Ces deux énergies intermittentes n’ont donc généré durant la période considérée que 9% de l’énergie électrique de la plaque ouest-européenne.

    Dans ce bilan, l’Allemagne qui a généré, avec 536 TWh, 16,2% du total de l’énergie électrique de l’ensemble se distingue par ses générations photovoltaïques (36% de la catégorie avec 28 TWh), éoliennes (21% de celles-ci avec 46 TWh) mais aussi par les larges productions de ses centrales à flamme qui ont représenté 23% de la catégorie ( 326 TWh/ 1427 TWh).

    Le réseau ouest-européen est largement alimenté par les centrales à flamme qui représentent 43% de l’énergie totale générée.

    L’Europe de l’électricité, propre sur-elle, ne relarguant dans l’azur que peu de gaz et de particules fines, n’est encore qu’un mythe entretenu par une fable aux trémolos  écologiques et aux accents d’une symphonie  venant de la rive droite du Rhin.

    La poursuite, durant la décennie à venir, des encouragements financiers et règlementaires anticoncurrentiels  aux énergies intermittentes devrait permettre de doubler la part de ces énergies dans le mix électrique ouest-européen c’est à dire à se diriger vers une part de marché de 17 à 18%. C’est alors, à technologie constante, qu’apparaîtront les vrais problèmes d’instabilité de réseau. Ceci nécessitera au préalable d’investir lourdement dans des dispositifs de stockage d’énergie et des ressources excédentaires de génération d’électricité permettant de recharger ces dispositifs. (Un accumulateur sans chargeur ne sert à rien). Mais qui voudra investir demain en Europe dans ces systèmes complexes et onéreux de secours électriques aux énergies intermittentes? Il faudra, à coup-sur,  pour cela inventer une subvention nouvelle et supplémentaire. Encore!

    L’Europe de l’énergie,  faute d’une équipe compétente pour  définir, proposer et faire accepter par les nations un futur économiquement et politiquement acceptable, me semble être bien mal barrée pour affronter les tempêtes à venir. Laisser le mix énergétique local être défini par les seules nations, sans coordination et mise en cohérence supranationales, me semble être une solution risquée, d’autant plus que certains grands pays européens comme l’Italie, la Finlande, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne ou la Belgique sont délibérément de gros importateurs nets d’énergie électrique.

    Le 19 Mars 2014

     

     

  • Productions éoliennes et photovoltaïques allemandes au mois de Février 2014

    Productions éoliennes et photovoltaïques allemandes au mois de Février 2014

    FIG.I- Génération de puissances électriques éoliennes et photovoltaïques  en Allemagne durant le mois de Février 2014

    Pour une puissance électrique allemande installée théorique de 33,3 GW en éolien et de 35,7 GW en solaire photovoltaïque, les résultats cumulés des deux ressources durant le mois de Février, publiés par EEX tous les quarts d’heure sont pour le moins saisissants. La puissance générée cumulée varie entre 30 GW, le 24 Février à midi et 0,5 GW deux jours après, le 26 Février à 6h15 du matin. Un quart des puissances générées, l’équivalent d’une semaine, sont inférieures à 6,5 GW. La moitié sont inférieures ou égales à 10,2 GW.

    Ces données nous font comprendre les angoisses des régulateurs du réseau dont la mission est à tout instant de faire coïncider génération de puissance électrique avec la consommation du pays, le pompage éventuel vers les barrages et le bilan net des exportations selon l’équation, aux pertes en ligne près:

    Compte tenu d’une puissance électronucléaire allemande quasiment figée autour des 12 GW et de la faible puissance hydroélectrique disponible, le régulateur ne dispose que des centrales à flamme pour assurer l’exactitude de cette équation à tout instant, que ce soit à midi lorsque le photovoltaïque produit à forte puissance (jusqu’à 20 GW au mois de Février), ou à six heures de l’après-midi lorsque cette ressource passe par zéro alors que le pays s’éclaire et consomme.

    Le rôle essentiel de ces régulateurs consiste à faire réduire ou accroitre les puissances des centrales à flamme, ceci avec on ne sait quelle efficacité énergétique. Équipements onéreux et redondants nécessaires pour assurer une production contrôlée malgré  la variabilité (écart type /moyenne de 57% en Février) des moyens éoliens et solaires de génération de puissance électrique. Exercice bizarre pour cette grande nation industrieuse, aux limites de l’absurde industriel.

    Tout cela ne me ferait ni chaud, ni froid si mon pays ne dépendait pas du même réseau électrique ouest-européen que celui de l’Allemagne.

    Une quasi certitude: dans les conditions actuelles de production et de stockage,  l’Allemagne ne pourrait que très  difficilement se priver des 12 GW de puissance nucléaire dont elle dispose encore et qui lui assurent une ressource de base précieuse. (FIG.II, barres violettes)

    FIG.II Générations de puissance électrique allemande autres qu’éolienne et solaire le 26 Février 2014.

    Le 2 Mars 2014.

     

  • Vers un chamboulement asiatique des marchés du pétrole

    Vers un chamboulement asiatique des marchés du pétrole

    Le Japon, à la suite de la destruction de la centrale électronucléaire de Daiichi par le tsunami de Fukushima, avait procédé à l’arrêt de la quasi totalité de ses réacteurs nucléaires. En 2013,  1% seulement de l’énergie électrique produite au Japon était d’origine électronucléaire, alors que 15% de cette énergie était produite à partir de la combustion massive de pétrole brut. Ce pays malmené par la nature, en raison de sa situation géographique, envisage de remettre en production dès 2014 un certain nombre  de ses réacteurs atomiques, ce qui devrait porter, à consommation électrique globalement inchangée (891 TWh), la part du nucléaire vers les 10% et réduire par trois les générations par combustion de pétrole (FIG.I) représentant une baisse de consommation annuelle de 59 millions de barils.

    FIG.I Japon: énergies primaires participant à la production d’électricité. Avec la reprise des productions électronucléaires programmées pour 2014,  la consommation de pétrole brut devrait être divisée par trois pour cette application.( Yanagisawa, Dec.2013)

    2014 devrait être une année de réduction de la consommation de pétrole pour le Japon mais aussi une année d’accroissement des consommations de pétrole chinoises dans le cadre d’une tendance de fond multi décennale.

    C’est ainsi que BP dans son « BP Energy Outlook 2035 » met en évidence le balancement des importations nettes de pétrole qui vont baisser aux États-Unis avec la croissance interne des productions de condensats de gaz de schistes et l’exportation des produits raffinés et qui vont s’accroitre en Chine avec l’augmentation des consommations de carburants dans les transports. La Chine a importé net en 2013 dans les 5,9 millions de barils/jour de produits pétroliers, contre 5,5 millions en 2012. Ce déséquilibre énergétique chinois, avec la croissance des transports individuels,  devrait se poursuivre et s’amplifier dans les années à venir.

     

    Formidable mutation du monde, tirée vers les rives du Pacifique, et dont l’histoire va en accélérant.

     

    Remarque: il est à la mode en ce début de 2014 de justifier la baisse observée des prix des matières premières en raison d’une moindre croissance du PIB chinois, signal de la fin d’un super-cycle des prix des commodities annoncé en 2012 par le Crédit Suisse. Mais parler globalement de  « commodities » en englobant les consommations d’acier, d’aluminium, de charbon, de pétrole manque parfois de nuances.

    La faible proportion, de l’ordre de 10%, (FIG.III) des consommations chinoises de pétrole en 2010 par rapport aux consommations mondiales, en net retard par rapport à celles d’acier, de cuivre, de génération de courant et à coup-sûr d’aluminium(non représentées ici) montre le retard des consommations de pétrole dans le cycle économique d’une nation en développement. Les consommations de pétrole abondantes arrivent après la construction du réseau routier et montent en puissance avec la constitution lente d’un parc automobile et la croissance du pouvoir d’achat de la population. C’est pour cela qu’il faut pronostiquer une croissance continue des consommations de pétrole chinoises, même si celles d’acier, de cuivre ou d’aluminium régressent un peu.

    FIG.III Les consommations chinoises de pétrole en 2010 rapportées aux consommations mondiales étaient en retard par rapport à celles d’acier ou de cuivre (Crédit Suisse, 2012)

    Le 10 Février 2014

     

  • Sale temps d’hiver pour la génération éolienne d’électricité allemande

    Sale temps d’hiver pour la génération éolienne d’électricité allemande

    Mais à quoi servent les chamailleries idéologiques entre pro et anti écolos sur les approches énergétiques? Même les philosophes y-vont de leur couplet. Le romantisme écologique imagine régulièrement de nombreux scénarios du possible. Citons par exemple la possible fourniture d’énergie électrique au réseau ouest-européen par les seules énergies intermittentes et aléatoires de l’éolien ou du solaire, n’oublions pas l’extension au Maghreb du feu projet Desertec qui devait largement alimenter l’Europe en énergie issue de centrales solaires thermiques, réparties au sein de cette vaste région ensoleillée. Maintenant, après celles des vagues abandonnées, ce sont les énergies des courants marins et des marées qui sont remises à la mode. Rien ne peut limiter l’imagination créatrice écologique.

    Mais voila, après des milliards d’investissements et de copieuses augmentations des tarifs de l’électricité,  les ressources éoliennes et photovoltaïques ne fournissent que quelques pour-cent de l’électricité européenne et l’Espagne exporte toujours de l’électricité vers le Maroc et importe de la France. Tels sont les faits et seulement eux.

    Je voudrais ici montrer que le réseau ouest-européen ne peut pas asseoir sa base de ressource électrique sur le très vaste éolien allemand, réputé d’une puissance nominale de 32,5 GW, en progression annuelle de 2,5 GW grâce à ses nouvelles installations offshore et à la rénovation avec montée en puissance des éoliennes terrestres. Pour cette démonstration j’ai  sélectionné sur le site de l’EEX qui fournit les puissances électriques éoliennes allemandes générées tous les quarts d’heure,  ces données 8 fois par jour, toutes les trois heures, durant le mois de Janvier 2014 (FIG.)

    Le résultat est sans appel, durant la seconde partie du mois, les hautes pressions de l’Europe du Nord ont sévi. Avec une médiane à 7,16GW sur le mois, ou 22% de la puissance éolienne nominale,  14  points (près de deux jours) se retrouvent au-dessous de 1,43GW ou le premier décile, et 37 points (plus de 4 jours) se trouvent au-dessous des 3 GW.

    Avec une variabilité (écart type/moyenne) de 63% l’ensemble de ces données nous indique que le procédé éolien allemand n’est pas capable. Tout procédé non capable qu’il produise de l’électricité ou des saucisses de Francfort  nécessite soit de disposer, en secours, de stocks préalablement produits , ou de moyens complémentaires de production mobilisables pour suppléer aux défaillances aléatoires. En Allemagne ce sont essentiellement les centrales nucléaires encore actives, les centrales à flamme alimentées au lignite local, au charbon américain et au gaz russe qui assurent la jointure,  c’est à dire la base solide de la ressource (FIG.II).

    FIG.II  mobilisation des diverses ressources de puissance électrique en Allemagne le 21 Janvier 2014 (EEX) un jour de faible vent.

    Le réseau électrique ouest-européen ne peut pas en l’état être alimenté par les seules ressources renouvelables intermittentes dont nous disposons aujourd’hui et dont nous pourrions en investissant décupler la puissance installée. Par contre il va falloir subventionner pour éviter leur fermeture, au travers des contrats de capacités, ces centrales traditionnelles à flamme défavorisées par les règles de priorité sur le réseau et devenues déficitaires.

    Centrales à flammes bannies, déficitaires et devenues indispensables…l’absurde énergétique européen prévaut.

    LIRE l’excellent papier de Jean Pisani-Ferry qui dénonce l’absurdité des règles européennes de gestion du réseau et de certains choix énergétiques.

    Accéder aux graphes de productions des centrales nucléaires et à flamme allemandes sur EEX.

    Accéder aux productions éoliennes ou photovoltaïques.

    Le 4 Février 2014.

  • Vers une saturation de la puissance éolienne en Europe

    Vers une saturation de la puissance éolienne en Europe

    La variabilité de la puissance éolienne, soumise au gré des vents, condamne cette énergie renouvelable, intermittente et aléatoire à n’occuper qu’une place marginale au sein du bouquet énergétique électrique du réseau Ouest-européen dont notre pays dépend pour ses approvisionnements en électricité. Alors que certaines des industries concernées par cette technologie, comme Areva dans son usine de Bremerhaven, rencontrent des problèmes de charge, une question importante  mérite d’être posée: où en est-on aujourd’hui de la puissance éolienne ouest-européenne installée par rapport à sa limite asymptotique inéluctable qui correspondra à la saturation de la zone par instabilité du réseau?  Bien sûr sans tenir compte des progrès technologiques à venir et donc inconnus qui pourraient bouleverser la donne..

    Pour des raisons géographiques, historiques et de choix politiques divergents l’état d’avancement des puissances éoliennes connectées pays par pays est très dispersé en Europe. Pour répondre à la question posée ici,  il est nécessaire tout d’abord d’analyser la situation des pays les plus avancés.

    Un de ces pays les plus avancés en Europe est certainement le Danemark. Il dispose d’une puissance éolienne  installée qui n’a fourni en 2012 qu’un peu plus de 30% de l’énergie électrique de ce pays. Cette puissance connectée au réseau devrait atteindre cette année les 4,9 GW (FIG.I) et atteindre  les 5 GW l’an prochain. Ce pays de faible taille en Europe qui a consommé 34 TWh d’énergie électrique en 2012,  a bénéficié en 2013 d’importations nettes de 18 TWh en provenance de son grand voisin allemand (en augmentation de +18% par rapport à 2012).

     

    Disposant des ressources électriques allemandes en secours, le Danemark peut encore accroitre ses ressources éoliennes pour soutenir son industrie. Le passage des trois GW de puissance du début des années 2000 vers les cinq GW en 2015  devrait faire passer la part de l’éolien danois des 20% de l’énergie électrique produite des années 2000 vers un peu plus de 30%. Un essoufflement du rythme des installations, de plus en plus consacrées à la maintenance et à la modernisation des équipements devrait être perceptible dans les années à venir.

    L’autre grand pays historique de l’éolien en Europe est l’Espagne dont la puissance installée atteint à ce jour les 23 GW. Elle est en faible progression par rapport à 2012 (FIG.II).

    Le rythme annuel des nouvelles installations étant arrivé aux environs d’un GW , le cumul des installations éoliennes espagnoles devrait se stabiliser dans les années à venir autour de 25 GW. Le seul secours externe en cas de quasi-panne éolienne dont dispose l’Espagne qui exporte de l’énergie électrique vers le Maroc est pour l’instant la France. C’est la raison pour laquelle les interconnexions entre la France et l’Espagne font l’objet de toutes les attentions. Les rêves  engloutis dans les sables sahariens, du projet Desertec,  repoussent à bien plus tard  les fournitures de puissance électrique en provenance du Maghreb vers l’Europe. (Un exemple parfait du conflit entre le romantisme du possible écologique et le politiquement et financièrement faisable de la dure réalité quotidienne, conflit qui n’était pourtant pas très complexe à identifier dès les premières formulations de ce vaste projet germanique).

    Cette limite de 25 GW de puissance éolienne espagnole qui fourniront, au mieux, 22 à 25% des puissances générées, pour une consommation espagnole totale projetée de 280 à 300 TWh peut être raisonnablement extrapolée à l’ensemble du réseau ouest-européen.  Ceci conduit à une limite de puissance éolienne allemande autour des  50 à 55 GW pour une puissance installée à ce jour autour des 32,5 GW. L’Allemagne aurait donc installé 60% des puissances éoliennes limites, un ralentissement dès 2014 du rythme de ses installations, malgré le dynamisme de l’activité offshore et du « repowering », est à anticiper.


    FIG.III Puissance éolienne allemande.  Cliquez sur l’image pour en obtenir une version lisible.

    Pour l’ensemble de la plaque ouest-européenne avec  3347 TWh générés en 2011 et compte tenu de la faible progression annuelle de ces générations liées à la faible croissance économique de la région, il est possible d’en déduire que les installations éoliennes européennes devraient être raisonnablement  limitées à une puissance installée égale à 10 à 11 fois la puissance limite espagnole estimée, soit entre 250 et 280 GW.

    Selon l’EWEA,  les puissances éoliennes  installées sur l’Europe interconnectée étaient voisines des 110 GW à fin 2012, en fort accroissement de 12,7 GW par rapport à l’année précédente. Il restait donc à cette date, sous réserve que les dirigeants et les  peuples européens demeurent toujours persuadés qu’il faille subventionner cette industrie et d’après la limite estimée ici, entre 140 et 170 GW de puissance éolienne à construire. La Grande-Bretagne, la France et leurs programmes de champs d’éoliennes offshore vont encore apporter des commandes à la profession. Pour l’onshore, historiquement le plus avancé, le rythme annuel des nouvelles installations en Europe devrait peu à peu afficher un certain ralentissement pour faire place aux opérations de modernisation (« repowering ») ou de maintenance.

    Remarque: Il est possible, à motivations publiques et technologies constantes, d’assimiler la courbe de montée en puissance de l’éolien européen à une sigmoïde dont le point d’inflexion serait situé à la moitié de la puissance limite, soit autour des 130 GW installés (FIG.IV).  Le fort accroissement des installations, observé en 2012, est tout à fait en accord avec ce modèle qui devrait voir son pic de montée en puissance vers 2013 ou 2014, pour ensuite décroitre rapidement.

    Après une période d’expansion croissante, l’industrie européenne des éoliennes va connaître une phase de ralentissement de croissance du parc européen. C’est dans cette perspective peu encourageante qu’il faut placer le rapprochement annoncé de l’Espagnol Gamesa avec l’activité éolienne allemande d’AREVA (ex Multibrid), dans le domaine des éoliennes offshore.

    Le 1er Février 2014