Étiquette : USDX

  • L’ascension des cours du pétrole stoppée par une demande languissante

    L’ascension des cours du pétrole stoppée par une demande languissante

    Malgré l'arrivée de l'ouragan Ida dans le Golfe du Mexique, de surprenantes prévisions de consommations mondiales croissantes de produits pétroliers en 2010 par l'Energy Information Administration (LIRE), de la grande faiblesse du Dollar Obama, plombé par les dépenses fastueuses de l'Administration américaine et une politique de taux administrés quasi nuls, les cours du pétrole sont restés étonnamment stables durant la semaine (FIG.), nettement au dessous de la barre des 80$ le baril. Il est vrai que de Margerie, le patron de Total, a fait quelques déclarations à sa façon, largement reprises par les agences. Citons Reuters: "Aujourd'hui le prix du pétrole est entre 70 et 80$. Il pourra même demain atteindre 90$. Mais, je vous le dis, si vous regardez l'offre et la demande le prix devrait être plus bas". Type de déclaration de la part d'un patron d'une Major du pétrole dont l'apparente naïve sincérité surprend toujours les milieux économiques anglo-saxons, aux messages beaucoup plus convenus. Les stocks pléthoriques mondiaux, à 70 millions de barils au dessus de la moyenne sur 5 ans, sont toujours en place. Il n'y a donc aucune raison pour que l'OPEP change quoi que ce soit dans sa politique de production très rentable, avec des volumes réels commercialisés au dessus des quotas convenus.

    WTI-USDX-2009-11

    Toutes les conditions sont rassemblées pour que le pétrole, devenu trop vite trop cher, perde pour un temps, son statut d'instrument de couverture contre la baisse du dollar.

    Le 14 Novembre 2009 

  • Une poursuite de l’affaiblissement du dollar et de la hausse du pétrole plomberait une hypothétique reprise européenne

    Une poursuite de l’affaiblissement du dollar et de la hausse du pétrole plomberait une hypothétique reprise européenne

     Les entrées de commandes dans l'industrie dans la Zone Euro au mois d'Août se sont accrues de 2% titre Eurostat. Pour être totalement objectif il aurait fallu ajouter "et elles sont revenues au niveau de celles d'il y a six ans en arrière" (FIG.I). Piètre performance dans une Europe à l'économie dopée par tous les plans de relance et autres primes à la casse. Dans les faits, les entrées de commandes de la ZE sont en retrait de 28% par rapport à celles enregistrées il y a deux ans, dont 29% pour l'Allemagne et 23% pour la France. Une telle nouvelle ne peut que rendre pessimiste sur les facturations de la fin de l'année.

    Entrées-commandes-indice-2009-08

     Pour 2010 il est déjà connu que l'industrie automobile allemande, à la suite de l'arrêt de la prime à la casse dans son pays, prévoit une année 2010 en fort retrait. De plus, le retard accumulé par cette industrie dans le développement de modèles hybrides ou électriques n'est pas de nature à relancer la demande par une offre produit attractive qui est repoussée à…2012!

     Les nuages sur la reprise attendue de l'économie en Europe sont nombreux. Les plus menaçants sont la baisse continue du taux de change du dollar et son corollaire, la hausse des cours du pétrole.

     Le dollar, comme nous l'indique l'indice USDX coté sur l'ICE à Londres a perdu depuis le mois de Mars 17% de sa valeur (FIG.II) contre un panier de grandes monnaies (Euro, Livre, Yen, Franc Suisse, Couronne Suédoise, etc.). En parallèle les cours du pétrole sont passés de 40 $/baril à 80$/baril (FIG. IV).

    USDX-2009-10

    Cette flambée des prix du brut qui ne repose sur aucune base fondamentale solide, ne résisterait pas à une inversion de la tendance sur le cours du dollar. Mais il faut le reconnaître, les largesses de l'Administration Obama qui creusent les déficits américains et la volonté de la spéculation de faire monter les cours du brut vont, pour l'instant, dans la même direction, à l'encontre du hausse du dollar et d'une baisse du pétrole.
     L'Europe importe chaque mois dans les 50 millions de tonnes de pétrole et de produits pétroliers. La facture énergétique mensuelle, essentiellement en pétrole, depuis le début de l'année a oscillé entre 21 et 25 milliards de dollars (FIG.III), elle va grimper vers les 30 milliards avec un pétrole à 80$/baril. Cette ponction supplémentaire sur l'économie européenne n'est pas de nature à relancer la bête essoufflée.

    EU27-fact-pétrolière-2008-2009

    Quand à la spéculation, elle lance ses soi-disant experts pour essayer de maintenir la pression. Devant une hypothèse, bien improbable, de voir l'OPEP relever ses quotas, on peut écouter Adam Sieminski de la Deutsche Bank, une des Pythies du pétrole, affirmer sans rougir: "Le problème avec l'OPEP c'est que leur appareil de changement des volumes de production ne marche pas toujours…il n'a pas marché en Juillet 2008 parce qu'ils ne pouvaient pas produire plus…le problème maintenant c'est qu'ils ne sont pas "acheteurs" pour produire plus". En clair Sieminski nous ressort l'escroquerie du peak-oil qui avait si bien marché pour lui en 2008. Par ailleurs (LIRE), il prédit l'euro à 1,60 $ et le pétrole à plus de 100 $/baril ("triple-digit level").

    L'autre corde de la spéculation est bien sûr la demande chinoise qui apparaît anormalement élevée ces derniers mois. Mais ont sait que la Chine est en train de constituer des stocks stratégiques qui, vus de l'extérieur, ressemblent à une consommation. Quand à la croissance du parc automobile chinois un calcul simple portant sur 10 millions de véhicules de plus par an, se concrétise par une augmentation maximum de consommation de 200 mille barils par jour. Il n'y a pas de quoi à relancer la spéculation à court terme.

    Ces données permettent de penser qu'en raison de la léthargie économique européenne, il existe une bonne probabilité pour que, d'ici à la fin de l'année, la dégradation du dollar se ralentisse, malgré la défiance des milieux financiers envers l'Administration Obama. De ce fait, la spéculation devrait avoir beaucoup de mal à poursuivre son rallye sur le pétrole vers les 90 ou 100 dollars le baril. Les bateleurs en charge du maintien du climat à la hausse des cours des produits pétroliers, vont avoir de plus en plus de mal à trouver de bons arguments. Mais on a déjà vu le pétrole sans raison poursuivre sa course, canard décapité de la spéculation insatiable (FIG.IV)

    Cours-WTI-2007-2010

    Remarque pour René: la baisse des cours du WTI Vendredi 23 est corrélée à la hausse du dollar sur la séance.

    Cours-WTI-USDX-2009-10-23 

    Le 24 Octobre 2009


     

  • Les cours du pétrole soutenus par la baisse du dollar plafonnent vers les 72$ le baril

    Les cours du pétrole soutenus par la baisse du dollar plafonnent vers les 72$ le baril

     Pour essayer de comprendre les évolutions des cours du pétrole à New York (WTI) ou à Londres (Brent) depuis le début de l'année il est nécessaire de comparer ces courbes avec celle des cours du dollar contre les autres monnaies. Pour cela il est pertinent d'utiliser L'US Dollar Index (USDX) coté sur l'ICE à Londres et qui représente le cours pondéré du dollar vis à vis d'un panier d'autres monnaies (Euro, Yen, Livre Sterling, $ Canadien, Couronne Suédoise et Franc Suisse). Un examen de l'USDX depuis le début de l'année permet d'identifier trois phases de grandes variations du dollar (FIG.). Une première phase de croissance, liée à la crise et à l'arrivée du Président Obama, au cours du premier trimestre. Puis durant le deuxième trimestre apparaît une phase de chute brutale du dollar accompagnant les largesses financières du Président et de son Administration. Enfin depuis le mois de Juin le dollar est entré dans un cycle de décroissance molle, sûrement liée à la baisse de crédibilité d'Obama et à la faiblesse des taux américains. Les cours du pétrole (FIG., courbe du bas) reproduisent ces trois phases monétaires avec une oscillation autour des 40$/baril au premier trimestre, un superbe rallye entre la mi-avril et le début du mois de Juin propulsant le baril à 72 $ et depuis une période d'oscillation autour des 70$/baril.

    Cours-WTI-USDX-2009-09

    La baisse du dollar semble actuellement tenir à bout de bras les cours du baril vers les 72$, mais la spéculation à la hausse semble ne pas vouloir aller au delà. Les raisons sont multiples, liées à la fois aux conditions physiques d'échange du pétrole (faible demande, stocks pléthoriques), aux conditions météorologiques avec l'absence d'ouragan dans le Golfe du Mexique; enfin aux conditions de Marché avec un régulateur, la Commodities Trading Future Commission, qui doit mettre en place de nouvelles règles du jeu plus transparentes sur les échanges, à la demande expresse du Président américain.

    A moins de l'arrivée d'un ouragan dans le Golfe du Mexique ou d'une nouvelle profonde chute du dollar, la meilleure probabilité d'évolution des cours du WTI va vers la stabilité ou vers la baisse. La sévérité forte ou faible des nouvelles règles du jeu proposées par la CFTC à la fin du mois (avant le G20?) déterminera la vivacité de la spéculation. Il est clair que les milieux financiers ne rêvent que de hausse des cours et feront en sorte de garder la main sur la direction des cours du pétrole et de ses dérivés. Ils vont cependant obtenir, de la part du Président, un lot de consolation intéressant: la cotation des droits d'émissions du CO2.

    Ce sont là des problèmes beaucoup plus importants que le plafonnement des primes des traders, proposition qu'Obama ne peut pas accepter par risque de se retrouver avec tout Wall Street à dos. Que vaudrait un Président US avec les milieux financiers contre lui?

    Le 19 Septembre 2009