Étiquette : véhicule électrique

  • L’alliance chinoise entre BYD et Daimler complexifie un peu plus le chemin suivi par les constructeurs allemands vers le véhicule électrique

    L’alliance chinoise entre BYD et Daimler complexifie un peu plus le chemin suivi par les constructeurs allemands vers le véhicule électrique

    Une approche marketing du futur marché mondial des véhicules électriques peut s’articuler aujourd’hui autour de deux pôles: d’une part un pôle occidental, ou OCDE, de petites voitures urbaines « smart & green » sponsorisées par les Etats désirant séduire leur frange électorale écolo-bobo et un pôle chinois, d’autre part, de volumes de masse, voulu et imposé par l’Administration centrale du Parti dans le but d’éviter une trop forte croissance de ses besoins en pétrole et afin, de façon plus stratégique, de s’engager vers une nouvelle politique de l’énergie. Dans cette hypothèse de segmentation il apparaît alors indispensable d’aborder ces deux marchés, très dissymétriques, de façons séparées, avec des produits et même des technologies différents. C’est en tous les cas ce que vient de décider Daimler en décidant de créer une filiale chinoise avec le grand de la batterie chinoise BYD (prononcer bi-ouaï-di) pour développer et commercialiser une nouvelle gamme de véhicules électriques chinoise, pour le marché chinois. Cette décision vient compléter et fortement booster le schéma initial de développement d’une gamme EV par Daimler qui était à 100% allemande avec Evonik. De son côté, BYD se retrouve lié avec deux constructeurs allemands l’un portant sur les batteries avec VW et l’autre qui est décrit ici (TAB).

    Alliances-batteries-18 

     Par cette alliance BYD va accéder à la technologie allemande de construction automobile et à son image prestigieuse alors que Daimler va accéder au business batterie chinois et à ses coûts hyper-compétitifs. C’est à coup sûr la plus importante information du Salon de Genève et la plus déterminante du moment pour l’avenir de l’industrie automobile mondiale. Le succès du véhicule électrique passera en grande partie par la Chine.

    LIRE le communiqué commun de Daimler et BYD

    Le 3 Mars 2010

  • Le BCG prévoit une évolution des coûts des batteries pour véhicules électriques vers les 400 $/Wh d’ici à 2020

    Le BCG prévoit une évolution des coûts des batteries pour véhicules électriques vers les 400 $/Wh d’ici à 2020

    Dans un exercice d’une grande complexité, le Boston Consulting Group vient de publier les résultats d’une étude portant sur la structure de coût des batteries pour véhicules électriques en 2009 et essaie de prévoir l’évolution de ces coûts à l’horizon 2020. Dans cet exercice le BCG montre que le coût aujourd’hui d’une batterie est composé aux deux tiers des coûts des éléments individuels d’accumulateurs de types Li-Ion et pour un tiers des coûts d’assemblage en modules puis en batterie. A l’aide d’un exemple « artisanal » assez éloigné des cadences industrielles, portant sur la réalisation de 500 batteries par an et d’un scrap de 12% (!), pour un coût complet de 1100 $/kWh environ (FIG.), le BCG nous indique que près de la moitié de ce coût (44%) est constituée par l’achat des matières électrochimiquement actives et de divers composants (feuillards, séparateurs, électrolyte, boîtiers, couvercles, coffre de batterie, connecteurs, organes de sécurité, électronique de contrôle et de puissance, etc.).

    BCG-EV-battery-cost-2009

    Partant de cette base « américaine » de présérie le BCG imagine une production de série de 1,1 million de batteries en 2020 dont le prix au Wh de l’accumulateur serait ramené vers les 300 $/Wh et celui de la batterie complète vers les 400 $/Wh. Ce genre de projection est un exercice complexe qui va dépendre de nombreux paramètres économiques ou techniques tels que les choix de matériaux, les cours des métaux non ferreux, la progression des énergies spécifiques qui vont faire baisser les coûts ramenés au Wh. Cette industrie qui se développe autour de quelques clusters asiatiques constitués de laboratoires de recherches très pointus et de sous-traitants de tailles moyennes mais possédant un puissant know-how, réalise un travail d’optimisation incessant des coûts et des performances, articulé entre le concepteur de batterie et ses fournisseurs. Cette organisation, axée sur l’innovation permanente, ne correspond pas à ce que décrit le BCG dans son approche plus traditionnelle de grandes industries échangeant librement des produits catalogués.

    Dans l’analyse des stratégies concurrentielles il semblerait également que le BCG n’ait pas bien compris que ce ne sont pas les constructeurs de voitures qui choisissent leurs fournisseurs de batteries mais l’inverse. Ce sont les grands concepteurs mondiaux de batteries qui choisissent leurs alliés du monde de l’automobile, et ils ont l’embarras du choix. Le désarroi actuel des firmes automobiles allemandes pour accéder à une source fiable de batterie illustre la situation.

    Il faut donc prendre les résultats de cette étude avec beaucoup de circonspections, compte tenu de la culture très germano-américaine de l’équipe qui a mené ce travail. Il manquait au moins un Japonais, un Coréen et quelques Chinois pour réaliser une étude beaucoup plus complexe et nuancée.

    CONSULTER ce rapport du BCG.

    Le 10 Janvier 2010