La Chine sera appelée à importer de plus en plus de pétrole dans les décennies à venir, en raison de la montée en puissance de ses consommations mais aussi en raison d'une baisse prévisible de ses productions. Selon PFC Energy ses importations devraient passer de 4 millions de barils/jour en 2008 à 10 millions de barils/jour en 2020 en extrapolant les conditions politiques, économiques et environnementales actuelles. La Chine importe plus des trois quarts de son pétrole par mer, via le Détroit de Malacca, haut lieu de piraterie, qui sépare la presqu'île thaïlandaise et Singapour de l'île de Sumatra (FIG.). Une faible partie des importations chinoises de brut (300 mille barils/jour) provient du pipe en provenance du Kazakhstan et un pipe en provenance de Russie (300 mille barils/jour) est en cours de construction pour être opérationnel en 2010.
A moyen terme, la Chine envisage de by-passer une partie du flux traversant le Détroit de Malacca en construisant un pipe-line traversant la Birmanie et permettant d'alimenter en pétrole les provinces du Yunnan (Kunming) et du Sichuan (Chongqing). C'est le pétrolier CNPC qui est en charge de ce projet et qui vient de démarrer, dans le Golfe du Bengale, la construction de la tête de pont de ce nouveau pipe qui sera long de 771 km et qui pourra acheminer 240 mille barils par jour de pétrole dans un premier temps. Par la suite ce lien pourrait être doublé par un gazoduc.
Nous attendons toujours les réactions indignées des organismes de Défense des Libertés et des Droits de l'Homme, condamnant la collusion entre un Régime Communiste et une Dictature Militaire, cocktail somme-toute tout en nuances. Mais c'est vrai, le silence s'explique, Total ne semble pas être dans le projet.
Le 3 Novembre 2009

