
Face à l’immense Palais des Papes d’Avignon et le légendaire Rocher des Doms, sur l’autre rive du Rhône, on peut visiter l’imposant Fort Saint-André, édifié sur le Mont Andaon par le roi Philippe Le Bel, pour protéger la belle abbaye bénédictine et les bourgs environnants. Cette abbaye a une très longue et passionnante histoire, ses origines remontant à des temps très anciens. Lors des invasions sarrasines, elle fut sans doute très abîmée et endommagée. C’est autour de l’an 980 que l’évêque d’Avignon entreprit de la faire resurgir et renaître de ses ruines, commandant ainsi sa reconstruction et érigeant trois églises différentes.
Aujourd’hui, évidemment, bien de l’eau a coulé sous les ponts et l’Abbaye Saint-André connut de nombreuses évolutions dont le sol garde une précieuse et limpide mémoire … Parmi ses nombreux trésors, il est un jardin merveilleux, se déployant au-delà des murs de la façade. Un lieu tranquille où l’on peut venir y respirer une savoureuse quiétude, l’ombre parle un langage discret, le vent parfois engage le dialogue entre les grands pins parasols. Les arbres parlent aussi, comme des dieux … On y pense souvent aux dieux quand on pénètre dans les carrés aux tapis verdoyants et brodés des fleurs du printemps, Pan et les nymphes s’y divertissent, c’est là que croissent et s’épaississent, dans un silence tout religieux, des oliviers millénaires, à l’écorce dégoulinante, imitant la roche gorgée de Soleil qui affleure partout dans cette lumineuse région. Visiter ce jardin secret, c’est s’imprégner de la luxuriante beauté végétale de la Provence et de sa douceur de vivre, c’est attendrir son regard dans un dédale d’iris, d’acanthes, de pierres, de rocailles, de glycines, d’ails, de cactées, de joubarbes, de rosiers grimpants et que sais-je encore, les essences y sont si nombreuses que l’on se sent étourdi et ivre, pareil à un papillon qui aurait goûté toutes ces fleurs ! 
Un jardin des délices que des moines bénédictins, armés de patience, ont soigneusement cultivé au fil des saisons, dans un esprit de douceur et de légèreté, intégrant avec sensibilité toutes ces espèces au paysage rocailleux, privilégiant l’harmonie et les ressources qu’elles prodiguent. Un lieu de pèlerinage et d’inspiration pour tout jardinier épris du paysage et de la nature provençal. 
D’autres photos du jardin de l’Abbaye Saint André sur le site Flickr.
À signaler la sortie aujourd’hui du film chinois « Les filles du Botaniste » réalisé par Dai Sijie. Si vous l’avez vu et que le film vous a plu ou alors pas plu du tout, laissez-nous un comentaire que l’on puisse en parler.

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