Cette année, l’hiver n’en finit pas et nous avons tous pris du retard dans les tâches si nombreuses à effectuer en mars! La taille est certainement la chose la plus importante, mais aussi la plus fastidieuse quant on a un grand jardin et qu’on s’est laissé tenter par un nouveau rosier, la dernière clématite où encore le palmier increvable qui supportera vaillament les -20°…un rêve; Là, c’est plutôt le trou à creuser qui représente un gros travail, mais ça n’est pas urgent, il faut attendre encore pour que la terre soit bien réchauffée…pas avant mai-juin. En attendant, il faut finir de –tailler les rosiers, –faire la première tonte du gazon, où –semer sa nouvelle pelouse, –planter des jeunes vivaces et –diviser les vieux pieds; –tailler les buis, les santolines, lavandes et perovskias en redessinant leur forme; –finir la taille des arbustes à floraison estivale. En fin de floraison, –rabattre d’un tiers les banches fleuries des forsythias, groseilliers à fleur et tous les arbustes à floraison printanière. –Nettoyer les massifs et –apporter de l’engrais au pied des plantes. –Penser enfin à retourner le tas de compost et le réactiver en lui apportant de l’azote; par exemple les premières tontes de pelouse, des décoctions d‘ortie, de consoude, où sous forme de sulfate d’ammoniaque.
Auteur/autrice : christine pomart
Mars au jardin
Les rhododendrons
J’ai été séduite par l’infinie palette de coloris qu’offrent les hybrides de rhododendrons. Leurs feuilles coriaces et leur port buissonnant sont un décor permanent pour les jardins, où ils se plaisent surtout dans les parties ombragées. Le seul impératif à respecter (sous peine de voir sa plante dépérir), est de le planter dans une terre acide, et drainante; il ne supporte pas du tout le calcaire, qui provoque le jaunissement des feuilles, et la chlorose. Exception faite à la règle, le rhododendron hirsutum, qui est le seul à s’accommoder du calcaire. Une terre bien drainée évitera la prolifération du phytophthora ainsi que d’autres champignons, comme l’armillaire, auxquels la plante est sensible.Plantez le rhododendron au printemps, c’est la bonne période; le premier été, prenez soin de l’arroser copieusement, si possible à l’eau de pluie.
Voici quelques variétés intéressantes: – r.soulei, au feuillage bleu métal floraison rose en mai, peut atteindre 5m de haut. – cunningham white, très résistant au froid et à la pollution, magnifique floraison en mai-juin de grosses fleurs blanches. – r. williamsianum, précoce et tolérant le soleil, forme un buisson couvert de clochettes tombantes en dégradés de rose.
Analyser sa terre
Afin de planter les végétaux les mieux adaptés à notre sol, il faut d’abord bien connaître la composition de celui-ci. Pour cela, il y a la méthode un peu compliquée qui consiste à confier les prélèvements à des laboratoires et la méthode "maison", plus simple. Il suffit de prendre un peu de terre à différents endroits, mais à une même profondeur(30, 60 où 100cm) selon ce que vous souhaitez planter: pelouse, vivaces, arbustes où arbres, c’est la profondeur à laquelle vont se trouver les racines. Roulez-la en boule et faites le test: – du calcaire, en versant dessus quelques gouttes de vinaigre où d’acide chlorhydrique; si vous observez une effervescence, c’est que le sol est calcaire, et naturellement acide s’il n’y en a pas. – de la qualité du sol: en humectant légèrement la terre, essayez d’en faire une boule. Si c’est impossible, c’est que le sol est léger, sableux; si vous faites une boule compacte et collante aux doigts, c’est que le sol est lourd et argileux. Vous pourrez à partir de là choisir le type de plantes qui pousseront sans trop de soucis dans votre jardin.
Les tussies-mussies
Les tussies-mussies sont de petits bouquets de fleurs dont l’origine remonte à l’époque Victorienne; ils permettaient d’échanger des voeux en utilisant le langage des fleurs. Ces jolis bouquets parfumés étaient entourés de dentelle, et d’un joli ruban. Pourquoi ne pas conserver cette sympathique idée en l’adaptant à l’air du temps: -cueillez un mélange d’aromatiques bien parfumées, dont les plus jolies conserveront leurs fleurs: menthe, basilic, sauge, verveine, santoline, romarin, aneth..-Faites-en des petits bouquets que vous maintiendrez avec un lien et glisserez dans un napperon de papier (dont vous aurez coupé la pointe, après l’avoir plié en 4).- Maintenez le tout avec un ruban. Personnellement, je préfère utiliser des mouchoirs anciens bordés de dentelle, où encore des petits napperons. Posez ces bouquets parfumés dans les armoires, sur le linge, sur la table de nuit de vos invités où dans un joli vase. 
Taille des rosiers grimpants remontants
Afin qu’ils fleurissent généreusement et que le pied ne vieillisse pas, une taille annuelle est indispensable pour ce type de rosier qui refleurit plusieurs fois durant l’été. Elle doit se faire fin février, début mars au démarrage des bourgeons. Tout d’abord, détachez les branches de leur support pour y voir plus clair. Utilisez un sécateur bien aiguisé passé à l’alcool à 90°. Supprimez le bois mort et les branches trop vieilles à l’écorce brune et crevassée, au profit des plus jeunes, longues, vertes et lisses. Palissez les branches charpentieres en les arquant sur le support. Coupez à 2 où 3 yeux les branches secondaires (qui se trouvent de part et d’autre des branches charpentieres).Enfin, ligaturez les branches sur le support avec du raphia, par exemple, sans serrer pour que la plante puisse grandir aisément. Le mieux est de ligaturer en 8, c’est à dire en croisant le raphia entre le support et la plante.
Callistémon: le »rince-bouteille »
Le callistémon est une plante originaire d’Australie qui attire tout d’abord par son originalité, voire sa singularité. Son surnom de rince-bouteille lui vient de ses inflorescences cramoisies qui rayonnent telles un goupillon sur des rameaux où restent accrochés les fruits secs de la plante. La variété la plus répandue (c.laevis) est d’un orangé vermillon et supporte jusqu’à -5° pendant de courtes périodes.Il existe un très grand nombre de variétés aux teintes rouges plus où moins foncé ainsi qu’une espèce jaune qui résiste à -10°(c.salignus).
J’ai pu tester l’exceptionnelle résistance de mon c.vinimalis (photo), au port pleureur et de couleur framboise, qui a résisté aux -15° de l’hiver 2001.
Pour sa culture, il n’a pas de grandes exigences; ça se résume à eau et soleil, avec un peu d’engrais pour plantes fleuries, surtout si il est cultivé en pot.
Installez et taillez la vigne
En mars avril, il est temps d’installer la vigne. Que ce soit une plantation classique, en rangs, où en treille, faites un trou de 50cm en tous sens. Mettez au fond un peu de compost bien mûr et de l’engrais de type 10-8-17. Rebouchez en laissant le point de greffe juste en dessous du sol. Arrosez copieusement et taillez au dessus de 2 bourgeons. Buttez légèrement le pied jusqu’à l’été et ne laissez pas le plan sécher, surtout la première année. Au mois d’août, montez le tronc en palissant chaque année le sarment le plus vigoureux. Ne laissez pas monter la vigne au- delà de 2,50m, elle se dégarnirait du pied. Selon leur maturité, vous trouverez des raisins dont la récolte s’étale de début août, pour les plus précoces, à fin septembre début octobre, pour les plus tardives.La vigne installée fructifie sur les jeunes pousses portées par les bois de 1 an. Il faut la tailler à 2 yeux, pas au-dessus du bourgeon, mais dans le noeud du bourgeon suivant pour éviter que la tige, qui est creuse, ne pourrisse.
Sous le charme d’une treille
J’ai trouvé des moments de bonheur simple et d’amitié partagée sous la treille généreuse d’un mas en Provence. Perché sur une colline qui exhale des senteurs de garrigue, il est sanglé de tous côtés par la végétation, luxuriante et authentique, des pays ensoleillés. Ici, les robustes oliviers séculaires servent d’écrin aux délicates plantations: les pérovskias et les lavandes bleues animent les massifs; les rosiers "fée des neiges" rafraîchissent l’ensemble par leur coloris d’un blanc très pur. Lauriers roses, thym, romarin, toutes les essences sont présentes. Un boulodrome pour les amis se cache au détour des restanques; il y fait bon vivre; sous la treille généreuse les discussions s’animent à la fraîcheur, sur fond de cris d’enfants et de chant de cigales. Le temps semble suspendu, on voudrait que ça dure, et que tout comme l’amitié, cet été ne finisse jamais.
Les clematites
Parmi les plantes grimpantes, les clématites sont de celles qui offrent la plus grande variété de couleurs et de formes. Leur croissance rapide (jusqu’à 10m par an) leur permet de grimper à l’assaut des pergolas, des haies où des grands arbres. Associées aux rosiers grimpants, elles forment de très beaux duos de couleur. Une seule règle: pied à l’ombre, tête au soleil.Plantez-la dans un trou profond de 50cm de haut et de large, au fond duquel vous mettrez un lit de gravier pour le drainage; remplissez-le trou d’un mélange de terre de jardin non calcaire, de tourbe et de fumier décomposé. Couchez-la motte , ainsi que le début de la tige sur 50cm à l’intérieur de trou, avant de lier l’extrémité de la plante sur un tuteur placé au pied d’un mur (par exemple). Arrosez, puis mettez une tuile au pied pour le maintenir à l’ombre.
A noter: disponible à partir de fin mai chez Travers: tel (02 38 66 13 70) une clématite d’exception "cristal fountain", corolle bleue, étamine crème en photo dans "l’Ami des jardins" de Mars page 8.
Tapisserie végétale
Idéal pour couvrir un mur décrépi, pour habiller un grillage de clôture où décorer de vieux bâtiments, le lierre est une plante sans souci. Palissée, elle convient bien aux petits terrains sur lesquels elle remplace une haie, sans en avoir l’encombrement ni les soucis de taille. Les variétés Gloire de Marengo, vert bleuté marginé de blanc crème, où encore Dentata Aurea, bordé de jaune, ont de grandes feuilles très décoratives de 10cm de long. Plantes peu exigeantes, elles s’accommodent de tous les sols et supportent très bien l’ombre et la pollution. Citons aussi Oro de Bogliasco panaché de jaune.
