Auteur/autrice : xavier demeersman

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    N’oubliez pas ce week-end “Les Rendez-Vous aux Jardins” organisé par le Ministère de la Culture invitant le public curieux à visiter les innombrables jardins qui nous entourent, discrets ou célèbres, à deux pas de chez nous ou à l’autre bout de la région, prétexte à promenade, abandon des yeux à une nature en pleine croissance, dégourdissant aussi les jambes et respirer un air plus doux et moins humide après la morosité essuyée par les habitants des régions plus septentrionales. Cette année, les parfums sont à l’honneur, étourdissant ainsi pour notre bonheur notre sens olfactif. Renseignez-vous sur le site internet des “Rendez-vous aux Jardins”.

    Pour ceux qui habitent Paris, égarez-vous, le temps d’un après-midi dans le fabuleux Jardin des Tuilleries qui organise la manifestation “Jardins, Jardin”.

  • Les caprices des agrumes

    Les caprices des agrumes

    CitrusOn voit souvent des citronniers ou des orangers en pot livré à un Soleil dardant ses rayons brûlants, patientant parfois désespérément, une gorgée d’eau … et ils se dessèchent, abandonnent leurs feuilles et rechignent à donner de bons fruits, car on pense que ce sont des plantes du sud, habituées à une certaine rudesse du climat, qui leur plaît de prospérer le long des rivages méditerranéen. Or, il n’en est rien : il est bon de rappeler que ces arbres poussent pour la majorité d’entre eux, dans des régions tropicales et se plaisent dans un milieu relativement humide, même les citrons de Menton n’ont plus besoin de défendre leurs réputations, ayant trouvé depuis quelques siècles, un splendide habitat pour donner de savoureuses récoltes. Chacun sait, que les orangers avec l’aide de réseaux d’irrigation, sont aujourd’hui très nombreux en Espagne et que les pomelos d’Israël n’ont rien à envier à ceux qui poussent en Floride. Dans l’antiquité, on racontait que dans le merveilleux jardin des Hespérides, aujourd’hui l’ouest du Maroc bordant l’Océan Atlantique, on y trouvait des “pommes d’or”, ce qui pourrait être, vraisemblablement, des oranges.

    L’idéal pour le citronnier ou l’oranger, c’est une atmosphère chaude, dépassant 25 °C. Il vaut mieux ne pas trop le mettre en plein Soleil, surtout celui de midi en été, redoutable et ardent ! Une exposition un peu ombragée les après-midi d’été n’est pas à négliger. Les agrumes aiment un sol humide et très riche en sels minéraux, c’est même indispensable et ils aiment aussi une rosée fraîche le matin et le soir, pour cela brumiser quotidiennement leurs feuilles odorantes.
    À éviter, bien sûr, l’excès inverse de noyer les racines dans une terre gorgée d’eau. Il est préférable pour éviter cela, de retirer les soucoupes sous les pots et d’arroser un petit peu tous les deux ou trois jours et ne pas vraiment attendre que la terre soit sèche en surface.
    Les agrumes apprécient qu’on les “chouchoute”, qu’on les surveille, qu’on les regarde et que l’on soit à leurs petits soins. Ce sont des plantes fragiles qui s’évertuent de grandir dans nos contrées froides et avares en lumière durant d’interminables hivers, d’autant plus si l’on réside au nord de la Loire. Même si le plein Soleil peut assoiffer la plante, il est préférable qu’elle profite d’une grande luminosité et clarté.

    Quand les agrumes font exploser leurs fleurs, c’est alors un ravissement pour tous les sens, en particulier pour l’odorat. On peut ajouter que faire pousser un citronnier ou un oranger à partir d’un pépin, c’est facile et qu’il lui faudra quelques années avant de pouvoir fleurir de donner ses premiers fruits que l’on aimera regarder grossir sur les branches de l’arbre d’origine lointaine.

    Lire l’article sur l’Orangerie de Stéphane Marie, jardinier de l’émission « Silence ça pousse » sur France 5.

  • Les plaisirs de deux jardiniers à Olhar Feliz

    Les plaisirs de deux jardiniers à Olhar Feliz

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    Connaissez-vous le site “Lugar do Olhar Feliz” ?
    Non, alors foncez retrouver les deux jardiniers Ann Kenny et Jean-Paul Brigand dans la rubrique “un jardin habité”, blog indispensable et très agréable, qu’ils entretiennent avec passion, à l’instar de leur espace de verdure qu’ils cultivent et qui s’enrichit régulièrement de chroniques, conseils et photos de ce très beau jardin qu’ils ont choisi de créer dans le style ibéro-mauresque au sud du Portugal dans la province d’Alentejo. Leur domaine est la villa “Lugar do Olhar Feliz” qui est une expression portugaise – et les deux derniers mots forment le nom du village où ils vivent aujourd’hui – qui signifie “là où le regard prend plaisir” et on veut bien les croire, nous voilà donc “tout ouïe”, amateur gourmand de leur sagesse horticole !
    Un blog qui respire la douceur du climat et la douceur de vivre, parfumé à l’amour porté aux végétaux, invités dans l’enceinte de cette magnifique villa du village d’Olhar Feliz.

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    Depuis quelques jours, une grande partie de l’hémisphère nord se couvre de fleurs de roses et nombreux sont ceux qui accompagnent leur croissance dans leur propre jardin ou dans les espaces publics où elle y est conviée sans mesure, pour éblouir et épater les passants. Pour le plaisir, nos deux jardiniers d’Olhar Feliz partagent en ce moment, dans plusieurs albums photos, la débauche de floraison de roses, communes dans cette belle région du sud du Portugal.

    Crédits photos : LOF.

  • Les voix du jardin, podcasts des jardins

    Les voix du jardin, podcasts des jardins

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    Les jardins, le jardinage sont des passions partagées par un nombre croissant de Français, nouvelles pour certains et sans plus aucun mystère pour d’autres, les conseils pratiques dans ce domaine, ne sont toutefois, jamais de trop. Aussi, nous aimons entendre quelques secrets de jardiniers-maîtres et rien de mieux que d’écouter la poignée d’émissions radiophoniques consacrées à ce sujet. Seulement, on ne les remarque pas toujours ou alors elles sont programmées trop tôt, à des heures où l’on aime se reposer, le week-end, et rêver à l’aménagement de son jardin.

    Pas de panique, le monde moderne peut pallier à cette inacceptable carence : si vous en manquez une, vous avez maintenant la séance de rattrapage, le “podcast” ou “baladodiffusion”. Véritable phénomène en pleine expansion dont le principe est simple, il suffit de posséder un ordinateur ou un baladeur MP3 et une connexion internet. Vous pourrez alors écouter votre émission préférée en différé, aussitôt qu’elle a été encodée en MP3 et mise à disposition via le logiciel iTunes ou un site qui les référence tel Podemus.

    Quatre émissions et donc quatre radios se prêtent à ce jeu bien pratique de la “baladodiffusion”. On compte France Inter, France Info, RMC et RTL.

    Relativement courte, mais dense (une dizaine de minutes), très riche en informations et en conseils amoureux des jardins : “Le Jardin” sur France Inter, porté par la voix chaude d’Alain Baraton. Vous pouvez l’écouter en direct les samedis et dimanches matins, de bonne heure, avant le journal de 8 h. Notre jardinier en chef du Grand Parc de Versailles aime communiquer sa grande et tendre passion pour les plantes et commence toujours ses chroniques par le portrait de l’une d’entre elles. Exquis et savoureux ! Ensuite, c’est un moment, trop court, d’échanges où les questions des auditeurs abondent et trouvent leurs réponses. On apprend beaucoup de choses et les méthodes de ce jardinier pas comme les autres, ne plairont pas toujours à tous, celui-ci préférant, en règle générale, d’éviter d’attenter à la nature et d’employer des poisons comme les pesticides ou les insecticides, consommés abusivement dans notre pays ! Alain Baraton témoigne un profond respect pour la nature et ses conseils sont très riches d’enseignements avec une touche, très agréable, de poésie.
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    Dans un registre tout aussi écologique et attentif à la nature, mais dans une émission plus courte (moins de 5 minutes), on peut écouter la voix de Patricia Beucher dans “Prenez-en de la graine” sur RTL, nous parler des différents moyens et astuces d’entretenir son jardin. Rafraîchissant et à chaque fois emprunt d’un ton joyeux et aimable.
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    Quelques minutes, pour ne pas dire à peine deux, c’est le temps dont disposent Claude Bureaux ou Joël Avril pour leur chronique “Le Jardinage” instructive et efficace, concise et élaguée … Pour les jardiniers pressés !
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    Beaucoup plus bavard, cette fois c’est une émission de près de 2 heures, “Votre Jardin” sur RMC, instruit, divertit, prend le temps d’énoncer tous les calendriers et grands conseils de circonstance, on a de la pub et des infos au milieu et puis c’est reparti, ça cause, il y a de la bonne humeur, le temps passe, on discute, c’est comme si on était au jardin avec eux, que l’on travaillait ensemble. On ne s’ennuie pas et tous ceux qui recherchent de la méthode pure pour cultiver et améliorer le rendement de leurs jardins vont être satisfaits.
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    Mise à jour : Merci à Din-Diu qui signole l’oubli de la chronique « Loisirs » de Laurent Cabrol sur Europe 1, 6 minutes qui sont consacrées chaque semaine au jardinage. Pour vous abonner à ce podcast, cliquez ici.

  • Les autres roses

    Les autres roses

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    Évoquée précédemment, Altera Rosa est une manifestation qui s’adresse à tous les grands amoureux de la rose, qui se déroule ce week-end, dans l’enceinte du Palais des Papes à Avignon. Ce nom lui vient de sa référence à Altera Roma (l’Autre Rome, telle que l’on peut aussi nommer Avignon) et du désir propre à cette très belle exposition, de faire découvrir à tous les curieux, au-delà du seul dialogue avec les connaisseurs, les nouvelles créations et délicatesses des roses par les plus grands fanatiques et rosiéristes.

    Point d’orgue de cette singulière cérémonie, arrosée ça et là par une pluie capricieuse, la rencontre avec la toute “fraîche” rose créée par Meilland : “Plume d’Ange” (voir photo ci-contre), affichant une virginité et une grâce qui sait séduire de nombreux visiteurs …, car nous sommes tous invités à participer aux jeux de la séduction en votant pour notre préférée, à capituler aux capiteux parfums, à choisir celle au charme de laquelle on va succomber …
    On retrouve ainsi, dans cette cour carrée aménagée du vaste palais, des variétés encore inconnues, inspirées parfois par un artiste de variétés, par exemple la rose Lyv Tyler créée par Meilland), la rose Léo Férré (créée par Michel Adam), la rose Yvette Horner (créée par Bernard Sauvageot et qui se doit, évidemment, d’afficher un rose fuchsia pétulant !) ou encore la rose Claude Brasseur (créée par Meilland) … et d’autres aux noms plus poétiques, évocateurs de fruits, de personnages ou d’un lieu, d’un jardin, d’un parfum … J’avoue éprouver une faiblesse pour les créations du Britannique David Austin, notamment celles qu’il a nommé “Liechfield Angel” et “Strawberry Hill”, laquelle nous captive par son parfum suave et sa fleur qui possède plus de 110 pétales d’un rose léger que l’on aime venir respirer plusieurs fois (voir photo ci-contre à droite) ! Strawberryhill

    Les Britanniques font montre d’un savoir-faire distingué en la matière et pour qui veut les meilleurs conseils de la taille de cet arbuste de la famille des rosacées, l’éminent jardinier du Grand Parc de Versailles, Alain Baraton qui a consulté entre autres rosiéristes et la Société Royale Britannique de la Rose, avance avec raison, qu’il suffit “de rabattre d’un tiers le branchage à l’automne”, et ajoute témérairement qu’il a été constaté que “le taille-haie électrique donnait les meilleurs résultats” (“L’homme à la Main Verte” de Alain Baraton, aux éditions du Rouergue) !
    Quoi qu’il en soit, d’aucun s’accorde à dire que couper les fruits mûrs et les fleurs fanées invite au renouvellement de la floraison. Appliquer du purin d’ortie saura aussi éloigner les insectes les plus nuisibles comme les moucherons tout en apportant régénération à la plante au début du printemps.

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    La visite de ce petit jardin improvisé arborant des noms improbables offre tous les plaisirs de la découverte pour des journées languides et aventureuses, arrosées des pluies orageuses du printemps de Provence.

    Voir aussi d’autres photos de l’exposition sur le site Flickr.

  • Le Jardin de l’Alchimiste, un jardin contemporain dans les Alpilles

    Le Jardin de l’Alchimiste, un jardin contemporain dans les Alpilles

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    Depuis le début du mois de mai, l’étonnant jardin “Le Jardin de l’Alchimiste” a ouvert ses portes. Si d’aventure, vous vous promenez d’ici à la fin de l’automne, dans les Alpilles, prenez le temps de vous arrêter à proximité du très beau petit village d’Eygalières, qui campe ses maisons rocheuses au coeur d’une garrigue à demi sauvage. Vous pourrez alors découvrir, dans l’antre du Mas de la Brune, un jardin original où une philosophie influencée par l’alchimie – qui se pratiquait beaucoup à la Renaissance et dont, ici, la demeure appartint, probablement à l’un de ces chercheurs du secret de la transmutation du plomb en or et autres … – se mêle joyeusement au plaisir esthétique des jardins contemporains.

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    Contemporain, car ses créateurs ont voulu lui donner des formes inspirées par le Land Art et rompre avec différents styles traditionnels. Il s’agit donc d’un territoire de libre expression où l’alchimie est évoquée de manière ludique et culturelle. Il n’est qu’invitation à philosopher, à penser. La rhétorique alchimique est déroulée en filigrane, nous conduisant d’un labyrinthe, qui est peut-être celui du monde, à une galerie d’herbes “simples”, de celles qui accompagnent tous nos maux quotidiens. Jardindelalchimiste4
    Nous arrivons ensuite, dans ce qui pourrait être le point d’orgue du lieu : dans trois cercles végétaux successifs, qui sont l’expression de l’oeuvre noire, de l’oeuvre blanche puis celle de l’oeuvre rouge. Chacun de ces “cercles” ou territoires philosophiques vient nous surprendre par sa décoration de plantes colorées. Ici les compositions se relient par de petits passages et se veulent l’allégorie de nos possibles chemins initiatiques.
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    De prime abord, on pourrait avoir peur d’un jardin arguant ses propres préceptes philosophiques, on a matière à être un peu méfiant …, on recherche davantage à s’égarer, voulant échapper, plutôt, à toute “ligne de conduite” … or, à juste titre, on est obligé de ne pas en tenir rigueur ! La beauté certaine de l’endroit, la créativité et l’imagination, à la fois esthétique et culturelle qu’ont suscité ce projet, auquel a participé l’ethnobotaniste Pierre Lieutaghi, achèvent de nous inspirer le doute. Les auteurs de cet étrange jardin se sont emparés d’un sujet ancien : l’alchimie et de toute la poésie de son imaginaire, pour le détourner et nous offrir un havre ou plutôt une île végétale, de curiosités et de pensées tressées, où il est agréable de venir expérimenter de nouvelles façons de créer un jardin et de méditer sur soi. N’oublions pas que le jardin, et ce dans de nombreuses traditions, est une plaisante allégorie du monde, de notre monde. En le visitant cette semaine, mon regret est de ne pas avoir pu voir – et sentir – les parterres et les buissons de roses, blanches pour l’oeuvre blanche et rouges pour l’oeuvre rouge. Pour cela, il suffit de revenir s’égarer.

    Puisqu’on parle de roses, de nouveau la manifestation ”Altera Rosa, les roses que vous n’avez jamais vues …” va se dérouler, ce week-end, dans la magnifique enceinte du Palais à Papes en Avignon. Une occasion de rencontrer les roses qui vous parlent, celles qui vous séduisent ou encore celles que l’on connaît encore très mal.

    Le Jardin de l’Alchimiste est cité dans le très bel ouvrage “Du jardin au paysage : 30 créations contemporaines en Provence” de Louisa Jones et Bruno Suet, publié aux éditions Aubanel.

  • Par les chemins parfumés des fleurs blanches d’acacia

    Par les chemins parfumés des fleurs blanches d’acacia

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    Arrivé dans les bagages des jardiniers du roi, de retour des nouvelles colonies de l’ouest, celui qu’on appelle communément Acacia, n’est autre qu’un pseudo-acacia ou faux acacia. Il nous vient d’Amérique du Nord, plus précisément du Canada et c’est à Paris, en 1601, sur la place Dauphine qu’on plantera le premier individu. Pas moins de 405 années se sont écoulées depuis et ce premier robinier (robinia pseudoacacia L.) est à présent visible dans les allées du Jardin des Plantes, tandis que des milliers de ses semblables prospèrent dans nos campagnes, ornent parfois nos jardins, choisissent de fleurir entre mai et juin, embaumant alors l’air de son irrésistible parfum délicat et légèrement sucré. C’est évidemment de ses grappes de fleurs blanches que les abeilles tirent un abondant nectar, le fameux miel d’acacia, qui devrait plutôt s’appeler miel de robinier … Certains aiment tremper ses fleurs parfaitement comestibles dans du miel et une pâte à frire pour les consommer en beignets à la manière des préparations avec les fleurs blanches du sureau ! Dans certaines cultures, le faux-acacia est un symbole solaire et d’immortalité.

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    Le robinier – son nom nous vient des frères Robin, gentils-hommes en charge des jardins du roi Henri IV et qui choyèrent les premiers plants – aime les endroits ensoleillés et se plaît dans un sol relativement bien drainé. Si l’envie vous vient d’en planter un dans votre jardin pour profiter des senteurs “mellifères” qu’il propage dans l’air au gré des alizés ou encore, pour vous assurer une meilleure défense de votre maison grâce à ses épines qu’il darde le long de ses frêles branches, vous pourrez semer ses graines au printemps ou choisir et prélever un jeune pied, découvert sur le bord d’une route, milieu qu’il a colonisé avec l’aide de l’homme. Mieux vaut bien l’arroser la première année. Sa croissance est relativement rapide et le faux-acacia peut atteindre 14 m de hauteur. Quand l’automne s’installe, l’arbre se couvre d’un habit jaune d’or ou jaune paille et sait émerveiller et surprendre les passants qui, quand il est secoué par les vents, distribue ses feuilles telles des pièces d’or sur le sol, tapis de verdure.

  • Les charmes discrets des jardins de l’Abbaye Saint-André

    Les charmes discrets des jardins de l’Abbaye Saint-André

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    Face à l’immense Palais des Papes d’Avignon et le légendaire Rocher des Doms, sur l’autre rive du Rhône, on peut visiter l’imposant Fort Saint-André, édifié sur le Mont Andaon par le roi Philippe Le Bel, pour protéger la belle abbaye bénédictine et les bourgs environnants. Cette abbaye a une très longue et passionnante histoire, ses origines remontant à des temps très anciens. Lors des invasions sarrasines, elle fut sans doute très abîmée et endommagée. C’est autour de l’an 980 que l’évêque d’Avignon entreprit de la faire resurgir et renaître de ses ruines, commandant ainsi sa reconstruction et érigeant trois églises différentes.

    Aujourd’hui, évidemment, bien de l’eau a coulé sous les ponts et l’Abbaye Saint-André connut de nombreuses évolutions dont le sol garde une précieuse et limpide mémoire … Parmi ses nombreux trésors, il est un jardin merveilleux, se déployant au-delà des murs de la façade. Un lieu tranquille où l’on peut venir y respirer une savoureuse quiétude, l’ombre parle un langage discret, le vent parfois engage le dialogue entre les grands pins parasols. Les arbres parlent aussi, comme des dieux … On y pense souvent aux dieux quand on pénètre dans les carrés aux tapis verdoyants et brodés des fleurs du printemps, Pan et les nymphes s’y divertissent, c’est là que croissent et s’épaississent, dans un silence tout religieux, des oliviers millénaires, à l’écorce dégoulinante, imitant la roche gorgée de Soleil qui affleure partout dans cette lumineuse région. Visiter ce jardin secret, c’est s’imprégner de la luxuriante beauté végétale de la Provence et de sa douceur de vivre, c’est attendrir son regard dans un dédale d’iris, d’acanthes, de pierres, de rocailles, de glycines, d’ails, de cactées, de joubarbes, de rosiers grimpants et que sais-je encore, les essences y sont si nombreuses que l’on se sent étourdi et ivre, pareil à un papillon qui aurait goûté toutes ces fleurs ! Chapelle_et_massif

    Un jardin des délices que des moines bénédictins, armés de patience, ont soigneusement cultivé au fil des saisons, dans un esprit de douceur et de légèreté, intégrant avec sensibilité toutes ces espèces au paysage rocailleux, privilégiant l’harmonie et les ressources qu’elles prodiguent. Un lieu de pèlerinage et d’inspiration pour tout jardinier épris du paysage et de la nature provençal. Oliviers

    D’autres photos du jardin de l’Abbaye Saint André sur le site Flickr.

    À signaler la sortie aujourd’hui du film chinois « Les filles du Botaniste » réalisé par Dai Sijie. Si vous l’avez vu et que le film vous a plu ou alors pas plu du tout, laissez-nous un comentaire que l’on puisse en parler.

  • Curiosités botaniques et plantes rares à Sérignan-du-Comtat

    Curiosités botaniques et plantes rares à Sérignan-du-Comtat

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    Tous les amoureux du jardin habitant la région d’Orange ont envahi, ce week-end, le petit village de Sérignan-du-Comtat, situé au nord du Vaucluse, non loin de la Drôme, connu pour être le pays de Jean-Henri Fabre, où s’y sont déroulées les “8émes journées des plantes rares et jardin naturel”.

    Une très belle occasion pour le public, profane comme passionné, de faire connaissance avec de nombreuses plantes, aujourd’hui oubliées ou qui se sont raréfiées, de celles que l’on peut croiser sous nos latitudes et d’autres espèces, plus exotiques et éloignées, qui ont effectué de longs voyages dans le temps et à travers le monde, que de savants aventuriers ou des ethnobotanistes éclairés ont ramené dans leurs sacs … Des milliers de plantes, donc, venues se montrer et s’échanger, sous les regards bienveillants des exposants présents à la manifestation, dans une belle lumière dorée, de “belles aguicheuses” qui surent séduire les visiteurs. Il faisait chaud ce week-end, le parc exhalait de riches et subtils parfums, l’air embaumait le doux printemps, attirant les curieux venus s’offrir une promenade agréable ! Journées colorées, rythmées par les animations pour les petits et les grands comme l’initiation à la taille de l’olivier, des ateliers pour les enfants, des lectures de textes, des sensibilisations aux plantes du Vaucluse, des expositions, etc. et, bien sûr, quelques conférences de maîtres, amateurs ou chercheurs de raretés telles les passionnants Pierre Lieutaghi ou André Éve. Le premier, en bon ethnobotaniste, venu nous entretenir “De la cueillette à la culture, Histoire des plantes fondatrices du jardin européen” et le second, venu partager son amour pour les roses qu’il part cueillir aux quatre coins du monde, les évoquant longuement dans son “jardinier des roses”. De quoi bien remplir son panier pour qui aime glaner dans les champs, se laisser surprendre par d’insolites et ravissantes découvertes, cultiver en secret son jardin, un jardin-monde auquel nous sommes tous attachés, vivant et vivace, débordant de beauté et vaste.

  • L’énigmatique et diapré Arbre de Judée

    L’énigmatique et diapré Arbre de Judée

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    Les fêtes de Pâques se sont achevées, mais les vacances, elles, continuent et l’Arbre de Judée – ou Gainier – couvert de ses fleurs roses, n’échappe à personne au cours des promenades, attirant notre regard au bord des chemins ou dans les jardins “domestiques”. Une telle magnificence, explosion de couleurs, rythmées par ses innombrables fleurs apparues avant les feuilles, présentes également sur le tronc et le long de ses branches.

    Cercis Siliquastrum ou Arbre de Judée porte aussi le nom d’Arbre de Juda. Du moins ce sont nos voisins les Anglais qui ont gardé ce nom qui évoque, évidemment, le fameux apôtre qui, à ce qu’on raconte, se serait pendu à l’une de ses branches ! Depuis longtemps, les Français l’ont rebaptisé, lui préférant le nom de sa province d’origine et qui fut amené, ce n’est pas certain, sur nos terres à cette époque d’intenses et fructueux échanges avec le Proche-Orient, le temps des croisades !
    L’Arbre de Judée est un petit arbre d’ornement pouvant atteindre 10 à 15 m. de hauteur, que l’on rencontre dans le bassin méditerranéen, appréciant la lumière, dont la floraison abondante, commence en avril. Ses fruits sont des gousses aplaties qui lui valent le nom grec de sa famille, cercis.

    La photo ci-dessus, nous montre le bel Arbre de Judée qui accueille le visiteur du Fort de Saint-André et des superbes jardins que l’on peut admirer à l’intérieur de l’enceinte de l’Abbaye de Saint-André, dont je parlerai un peu plus tard, à Villeneuve-lez-Avignon dans le Gard. Photo prise le 19 avril 2006.
    Crédit photo : X. Demeersman