Auteur/autrice : patrick reymond

  • Collapsus d’un état : le choléra au Zimbabwé.

    Collapsus d’un état : le choléra au Zimbabwé.

    Un jour, un internaute me trouvant catastrophiste, me demandait quelle épidémie aurait lieu.
    Tuberculosefmi1 La déconfiture financière du moyen-âge a permis la pandémie de peste noire. Une épidémie, c’est relativement simple à contrer, ils suffit de prendre certaines mesures de confinement. En 1720, on ne savait pas mieux soigner cette maladie, Marseille en a su quelque chose.
    Mais l’épidémie a été contenue.
    Il y avait un état, très fort d’ailleurs, organisé, et capable de faire face. Son armée a tenue face à la peste.
    Il est faut de dire qu’au moyen âge, on ne savait pas quoi faire. On savait quoi faire, c’est la désorganisation de l’état, allié au krach financier, qui a permis à la pandémie de se déployer et d’avoir l’impact qu’elle a eu. 

    Il n’est resté que les autorités locales pour faire face. Parfois brillamment, les traces se trouvent dans les cimetières de cette époque.
    Si certaines fosses communes de la grande peste noire montre des signes évidents de panique, de corps enterrés à la va-vite, souvent, ce n’est pas le cas.
    Les corps sont soigneusement alignés, dans des fosses tracées au cordeau, certaines très profondes. Du travail consciencieux et bien fait, quoi.
    Dans le cas qui nous intéresse, le Zimbabwé, il n’y a plus de système de santé, plus de professionnels payés, les personnes ne peuvent aller au dispensaire. La mortalité oscille entre 3 et 5 %, peut être pire (la faim règne dans le pays depuis longtemps et les organismes sont très affaiblis), au contraire de l’Afrique du sud voisine, pas du tout dans les mêmes conditions face à l’épidémie, où la mortalité est contenue à 0.5 %.
    Les dimensions, d’ailleurs, de la pandémie y sont totalement différentes : 60 000 cas dans l’un, 3 000 dans l’autre.
    Contrairement à ce que dit l’article du monde, ce n’est pas qu’on ne connait pas la manière de faire face à l’épidémie ou de la ralentir, c’est tout bonnement, que les moyens manquent, dans un état désorganisé.
    On peut rappeler aussi, que l’irruption des politiques d’ajustement structurelles ont entrainés, dans l’Europe de l’Est une résurgence de certaines maladies : tuberculose, pour la plus célèbre.

    La montée du "stock de population" à compter du 18° siècle, après une longue période de stagnation s’explique essentiellement par une volonté étatique : la population, c’est la puissance, l’énergie, la force de travail par excellence. les pays désorganisés par de multiples épidémies comme le sida, la tuberculose, la malaria, connaissent de grands retards de développement. D’abord par la perte de la force de travail, ensuite par le cout de gestion d’ une situation chroniquement instable, enfin, par les conséquences sociales sur les structures familiales désorganisées par ces maladies.

    Dimanche 1°Février 2009

  • Passage en Force.

    Passage en Force.

    Images_2 Le passage en force s’est fait pour le second EPR.
    La décision présidentielle, pour une centrale inutile a été prise, sans doute dans l’optique de contenter quelques grands groupes industriels.
    Fait du prince, aussi inutile que couteux, il n’a rien retenu des leçons du passé, pas plus qu’ EDF.
    Les leçons du passé, c’est de s’appuyer sur les évolutions passées et les reporter en avant.
    Il avait ainsi été prévu une centaine de réacteurs en France. Mais la consommation n’était pas au rendez-vous, il a fallu pousser au gaspillage.
    "la France a un problème sur la consommation de pointe, qui augmente plus vite que la consommation globale. Cela est dû à une mutation de la société et au développement massif du chauffage électrique. Mais le nucléaire ne répond en rien à cette demande. Il est fait pour répondre à la consommation de base  "

    EDF, déjà fragilisé par ses rêves de grandeur -Mégalomanie-, US et britannique, sera associé, cette fois… à GDF…
    La dérive des couts de ce réacteur est totale, tant en Finlande (passé de 3 milliards à 5) qu’en France ( de 3.3 à 4 -pour l’instant-), sans aucun signe d’amélioration.
    Ce n’est plus un réacteur, c’est une usine à gaz, en même temps qu’une pétaudière.
    En outre, sa justification -répondre aux besoins "croissants"- est complètement idiote.
    A l’heure actuelle, la consommation d’électricité s’est effondrée dans un certain nombre de pays et rien n’indique si et quand elle repartira, si elle augmente à nouveau, un jour.

    En bref, une nouvelle indication d’une efficacité toujours moins grande et décroissante, dans le contexte d’un PDG âgé, déphasé, sans doute atteint, comme bien d’autre PDG, d’une perte des réalités sensibles.
    On peut se poser des questions sur la sagacité des investissements faits à l’étranger : ils avaient déjà foiré en Amérique Latine et les pays anglo-saxons sont dans une situation telle qu’on peut se poser des questions sur leur pérennité.

    Vendredi 30 janvier 2009

  • Boeing, transport aérien et asie…

    Boeing, transport aérien et asie…

    Images_2 Les plans de licenciements se succèdent chez Boeing, d’abord 4500 personnes, puis 10 000 en plus, ceci, en 15 jours.
    A cette allure, seuls les concierges gardant les usines resteront dans 6 mois.
    Les nouvelles en provenance d’Asie ne sont pas bonnes, le ministre du tourisme nippon a fait savoir que le nombre de touristes entrant est en chute libre (25 % en moyenne, avec des fourchettes de -15 à – 50 %) et la situation est très mauvaise en Asie.
    Pour les autres continents, la situation semble aussi très mauvaise, et plus seulement pour le fret.
    Le fait que Boeing licencie aussi massivement, après ses déboires causés par d’autres vagues de licenciements (il avait eu du mal à faire remonter ses cadences), prouve plusieurs choses.

    La première est que le taux de remplissage actuel est catastrophique, et que personne n’aura besoin donc d’appareils neufs d’ici 3 ans, les compagnies mettant aux hangars où à la destruction les appareils les plus anciens et plus gourmands.
    La deuxième annonce la nationalisation complète du secteur et la réduction drastique de ses effectifs.
    La réponse française, quand à elle, est dérisoire : 5 milliards "pour aider à exporter" (l’équivalent du prix de 50 appareils).
    En effet, les firmes qui ne transportent pas n’ont pas besoins d’appareils. Si le transport aérien faiblit, les aéroports aussi seront en faillite (et nationalisés).
    Mais Boeing vit aussi une autre menace, et pas des moindres : la confrontation en la présidence (au sens large, l’administration présidentielle, un monstre elle aussi) et le complexe Militaro-industriel semble mûrir en même temps que la crise économique.

    Jeudi 29 janvier 2009.

  • « Fenêtre d’opportunité… »

    « Fenêtre d’opportunité… »

    Guerre_anglo_afghane_1880 La crise interne que traversent les USA, semblent les entrainer sur une "voie vertueuse", vis-à-vis des puissances énergétiques, Russie, Iran -redevenue fréquentable-, alors que le poing sur la table de l’Arabie Saoudite est à prendre en compte pour la question palestinienne.
    Ces éléments entrainent une détente globale de la situation.
    Le dossier des antimissiles Tchéques devient obsolète, la Russie ne parle plus de farcir Kaliningrad d’armes, l’Iran peut éviter que le retrait d’Irak soit catastrophique, et l’Iran n’aime pas les talibans et de plus, les craints.
    On peut donc imaginer une situation qui deviendrait surréaliste par rapport aux années Bush.
    En ce qui concerne l’Arabie Saoudite, les 1300 morts palestiniens de la bande de Gaza pèsent lourds sur l’amitié avec les USA.

    Le "protecteur" américain d’Israël voit donc ses intérêts diverger fortement avec son protégé. La guerre de Gaza a été donc, vraiment, "la guerre de trop", avec des effets diplomatiques désastreux, le président Carter déclarant que le Hamas est tout à fait présentable.

    On peut donc observer une évolution "impériale" de la situation. Le centre baisse la garde, mais un certains nombres d’ex "meilleurs amis", notamment en Ukraine, Géorgie, Israël, deviennent des empêcheurs de tourner en rond, des indésirables.
    Ces ex "meilleurs amis", ont tous la particularité, en l’espèce, d’être pauvres énergétiquement.
    L’Arabie Saoudite s’autonomise, et même le seul endroit où la tension devrait monter, l’Afghanistan, le président Karzaï s’éloigne de plus en plus de ses protecteurs, rappelant AUSSI l’histoire de ce pays.
    Un président Afghan est mort dans son palais pris d’assaut par les soviétiques, comme au 19° siècle, un roi d’Afghanistan avait renié ses "amis" anglais dans un épisode célèbre (la prise de la légation britannique en 1879).

    Mercredi 28 janvier 2009

  • Japon : effondrement de la production automobile.

    Japon : effondrement de la production automobile.

    Japon La production automobile nipponne s’est effondrée en décembre. La baisse va de 24.9 % pour Toyota, à 40.9 % pour Nissan, le seul à tirer -relativement- son épingle du jeu étant Honda à – 7.5 %.
    Encore faut il voir si ce n’est pas le résultat de politique interne de constructeurs très internationalisés. En effet, il apparaitrait que Honda veuille faire porter le gros de sa chute d’activité à ses filiales dans le monde et notamment en Grande Bretagne, où DEUX MOIS d’arrêt total de production sont programmés.
    25 000 suppressions d’emplois dans l’automobile nipponne d’ici mars, le gouvernement "soutient" les entreprises, en prenant des participations…

    C’est une réduction de production de 3 millions de véhicules qui est attendue pour l’année 2009 dans l’archipel Nippon.
    Désormais, ce pays est littéralement plombé par son ouverture sur l’extérieur, comme Renault risque d’être plombé par Nissan.
    Tous les pays donc, vont se retrouver avec des secteurs nationalisés importants et on va se retrouver devant la question de continuer les délocalisations.
    Ces délocalisations sont avant tout idéologiques (pour qu’elles soient financièrement avantageuse, il ne faut pas compter tous les frais) et n’empêche pas les constructeurs des pays émergents de souffrir eux-mêmes énormément.
    Le cas "Dacia" est éloquent : un tabac à l’extérieur, et un effondrement du marché interne… Les politiciens, reprenant les âneries des dirigeants automobiles parlent de 10 % de différence de rentabilité entre est et ouest du continent européen. Cette différence n’existe que dans leur tête et surtout parce que les usines délocalisées sont neuves, que les coûts les plus importants ne concernent que peu la production et beaucoup le reste…

    Mercredi 28 janvier 2009

  • USA : triomphe éolien.

    USA : triomphe éolien.

    Images L’énergie éolienne triomphe en 2008 aux USA, triomphe et regarde l’avenir avec angoisse.
    Les chiffres sont sans appel :
    – plus 50 %,
    – 8358 MW de nouvelles capacités, dont 4112 dans le dernier trimestre, la capacité de production totale s’élève désormais à 25 170 MW, et l’énergie éolienne se situe au niveau du gaz naturel, dans le panier des ressources US.
    On peut noter une intervention sur le forum Oléocéne, celle de Catherine, ancienne agent immobilier.

    La mentalité, là-bas, font que les gens ont HORREUR des économies d’énergies (c’est fait pour les pauvres), et, au contraire, on DOIT dépenser, pour son logement, de préférence dans le tape-à-l’oeil et le clinquant, mais certainement pas dans l’isolation. La maison y est largement "en carton", le double vitrage existe peu, le renouvelable, concerne surtout les communautés isolés qui n’intéressent pas les grandes firmes de distribution d’énergie, donc, comme dans le cas de l’éolien, surtout l’Ouest où la densité de population est moindre.

    85 000 personnes sont employées dans le secteur, contre 50 000 l’année dernière. Mais l’inconnu reste le financement des projets désormais. Désormais, le développement du secteur est suspendu à la crise financière.

    Mercredi 28 janvier 2009

  • Poweo à vendre (pas cher)…

    Poweo à vendre (pas cher)…

    Images_4 La concurrence dans le domaine électrique ne durera que le temps des roses. La contraction du nombre de distributeurs est déjà commencée.
    Il est de fait que pour l’énergie, gaz et électricité, il n’existe en France que 2 opérateurs sérieux et qui vont perdurer : EDF et GDF.
    Ils distribueront l’un ET l’autre, gaz ET électricité. Quelques poids lourds venus de l’étranger pourraient venir se joindre à eux, mais je doute qu’on les laisse faire. On peux citer Gazprom.
    Finalement, leur sort ressemblera à Freddie Mac et Fannie Mae. lors de la privatisation de l’un, on avait crée l’autre pour faire semblant d’établir un semblant de "sainte" concurrence.

    En fin de compte, les deux branquignols et bras cassés ont fait exactement les mêmes erreurs, ce qui a conduit à leur nationalisation conjointe.
    Il en sera exactement de même pour les deux (seule l’échéance est inconnue) firmes énergétiques, car comme dit Warren Buffet, tôt ou tard, les firmes sont dirigées par des imbéciles.
    A l’heure actuelle, d’ailleurs, l’exception étant plutôt quand les firmes sont dirigées par des gens intelligents (en général les fondateurs, ou les héritiers pas trop éloignés des règles de conduites des fondateurs).
    On peut se dire, donc, que les nationalisations ont un bel avenir devant elles.
    En effet, la "concurrence" tant vantée n’est pas, dans les faits réels.
    On a pu voir, avec l’automobile américaine, par exemple (ou française, ou nipponne, ou allemande), que les firmes n’avaient finalement pas de politiques différentes ou très différentes, mais plutôt un conformisme à tout crin.
    Ils n’ont eu à se reprocher, aucune idée originale…

    A lire  : le comique du jour (2007)…

    mardi 27 janvier 2009

  • Crise du gaz : pas fini…

    Crise du gaz : pas fini…

    Images_3 La crise du gaz rebondit en une énième représentation.
    Cette fois, c’est la dispute entre Timochenko, le premier ministre et Youtchenko, le président, qui rebondit sur fond de risque de défaillance financière totale de l’Ukraine.
    Au fond, tous les deux sont d’accord sur une chose : l’autre est de trop.
    Youtchenko accuse le premier ministre d’avoir trop cédé aux russes.
    Medvedev, l’adjoint au président de Gazprom, pas le président, estime, quand à lui que la crise du gaz aurait pu être évitée facilement, et joue désormais un rôle goguenard devant la tournure des évènements.

    gazprom, arguant de la responsabilité de l’Ukraine, n’a pas voulu parler de dédommagement de ses clients.
    Ioula Timochenko accuse le président youtchenko d’avoir organisé la chute de la devise, pour pouvoir décréter l’état d’urgence et se maintenir deux ans de plus au pouvoir, malgré une impopularité de plus en plus grande.
    Les occidentaux, quand à eux, veulent à tout prix le gazoduc Nabucco, malgré le fait qu’il risque d’y avoir peu de gaz au départ d’Asie centrale.
    Cependant, cette politique est cousue de fil blanc. Seul l’Azerbaïdjan est un producteur accessible et les relations sont au beau fixe entre les pays d’Asie centrale et la Russie.
    L’évacuation du gaz et de la production en augmentation devrait se faire en direction de la Russie, par le gazoduc classique, qui serait doublé, mais donc, en passant par Gazprom.
    Le prix serait celui mondial. On voit donc mal ce qui pourrait inciter ces pays à vouloir alimenter un Nabucco qui se révélerait un gouffre financier -s’il était construit-, pas rentable, faute de gaz.

    On en revient toujours au même principe : celui de l’immaturité des occidentaux vis-à-vis de la Russie.

    mardi 27 janvier 2009

  • La surpondération…

    La surpondération…

    Images_2 Dans le début des années 1970, le libéralisme économique a conduit à privilégier deux secteurs d’activités, l’un peu délocalisable (à l’époque), l’automobile, l’autre, pas du tout, le bâtiment.
    Ces deux marchés, depuis, se sont tenus la main dans la main.
    Le pavillon, la maison individuelle est très peu desservie en transport en commun.
    Le calcul était facile : individuel = transport individuel.
    Surtout quand c’est une clientèle urbaine qui se délocalise plus loin.
    Une donne supplémentaire est que le petit commerce de proximité a disparu. Les anciens commerçants qui les avaient tenus pendant des années sont partis, sans être remplacés, ou remplacés brièvement et fugacement par des jeunes qui n’eurent pas le temps de s’implanter.

    En réalité, si C. Goshn voit sept ans de malheur pour l’automobile, c’est qu’il regarde dans le rétro, et pas seulement viseur.
    Le rétroviseur de la crise des années 1990 indique le passé, pas l’avenir.
    Un monde en crise de restructuration, des puissances dominantes qui s’effritent, des puissances prometteuses qui s’effondrent, des investissements qui ne se feront pas, des peuples qui grondent et qui vont reprendre le goût du sang, même dans la si pacifique Europe.
    Non, la crise actuelle, n’est pas une "guerre de 7 ans", c’est plus vraisemblablement une "guerre de trente ans", où le monde qui en sort est fondamentalement différend de celui qui y est rentré, d’abord à cause de la durée, du renouvellement des générations et de la fondation d’un nouveau paradigme.

    jeudi 26 janvier 2009

  • Edf et l’enfouissement des lignes.

    Edf et l’enfouissement des lignes.

    Images Quand on a bâti le réseau électrique en France, le paysage était fondamentalement différent. les forêts étaient deux fois moins nombreuses, et les arbres n’avaient guère le temps de grandir.
    Depuis, contrairement à ce que l’on a dit, le réseau n’est pas parfait, il est a refaire, même en aérien, il est vieux, tout simplement.
    "les principaux dégâts étaient dus à des chutes d’arbres sur les lignes  " après la tempête de 1999, donc causé par les carences d’EDF dans l’entretien des lignes.
    Finalement, les équipes chargées d’élaguer, ça peut être une économie, pour faire les 15 % de rentabilité.

    Pour ce qui est du reste, on ne mettra jamais assez en garde contre les bois, et notamment construire dans ou à proximité des bois..
    Le bois peut brûler et peut se déraciner.
    Là aussi, les paysages ont changés.
    Les petits arbres, plantés devant le pavillon il y a trente ans, sont devenus gigantesques, et très sensibles en cas de tempête.
    Bien entendu, pour la filière bois, le contexte de récession économique est entièrement différent de 1999.
    Il sera peu rentable d’aller débarder, encore moins  qu’à l’époque où la chute des prix avait été sévère.
    Cette fois, elle avait eu lieu avant la tempête.

    Lundi 26 janvier 2009