Auteur/autrice : patrick reymond

  • Cantarell : la dégringolade

    Cantarell : la dégringolade

    CantarellComme l’indique le graphique ci contre, le gisement Mexicain géant Cantarell est à l’agonie.
    Malgré l’injection de plus en plus massive de fluides, la production décline fortement, inexorablement et la tendance ne peut être enrayée par des techniques les plus élaborées. Au vu de la tension existante sur les marchés pétroliers (à peine 500 000 barils jour de marges de manoeuvre), la mauvaise tenue du champ Cantarell seule, laisse prédire des jours difficiles aux marchés pétroliers.
    Cette mauvaise tenue du Mexique serait à l’origine du discours du président Bush sur les économies d’énergies.
    Malgré une production US importante, sinon considérable, la consommation la distance toujours.
    Hors avec le Mexique, disparait un producteur voisin et sûr, et la vitesse de contraction de la production de Cantarell est impressionnante : 33 % en 2 ans… Signe que l’épuisement d’un gisement est d’autant plus rapide qu’elle est plus longtemps reporté.
    D’autant qu’à ce niveau, désormais, les politiques nationales vont reparaitre. Il serait étonnant désormais

    que le Mexique exporte beaucoup de pétrole. Le Mexique se contentera simplement de "faire durer" ses gisements pour son autoconsommation. Economiquement d’ailleurs, les états voient de plus en plus l’intérêt qu’ils ont à raréfier le pétrole, à vendre des quantités réduites à bon prix.
    Qui va loin, ménage sa monture…

  • Déchets : le comment de la récupération

    Déchets : le comment de la récupération

    Photos_172_2 La surproduction allemande de déchets papiers récupérés arrive au début 1990, on ne peut plus mal sous la conjonction de plusieurs élèments disjoints et qui là, pour le malheur de la filiale vont se rejoindre.
    – tout d’abord, le bas du cours de la pâte à papier,
    – ensuite la politique de franc fort, la filière est dans l’industrie particuliérement gourmande en capitaux, et avant le changement de 1994 (les taux d’interets à court terme sont divisés par deux), il entraine un gel  des investissements, et pour tous les investissements destinés à la récupération un ajournement sine-dié.

    En effet la récupération n’a plus aucun intérêt : aucune rentrée d’argent possible ; aussi à l’époque, on parle surtout d’incinérateurs.
    Ces élèments, politique monétaire anti-industrielle et cours de la pâte à papier, vont faire perdre 5 ans au retraitement en France.
    La démarche, initiée à Curutiba au Brésil est beaucoup plus pragmatique. La récupération des déchets est laissée aux pauvres (c’est souvent grandement leur fonction) et on leur achéte.
    C’est la systémisation d’un systéme souvent empirique dans le tiers monde qui arrive à des résultats spectaculaires ; bidonvilles propres et redistribution de revenus.
    Privilégier le circuit économique au circuit industriel a produit des résultats immédiats plus palpables. le développement industriel est venu par la suite, et est la conséquence de la réussite du circuit économique.

  • Dechet : le pourquoi de la récupération

    Dechet : le pourquoi de la récupération

    Photos_173Recycler les déchets n’est pas un acte anodin. Et créer une filiére de recyclage n’est pas chose aisée.
    Les allemands en ont crée une au début 1990. Comme le dis un autre article, 71 % du papier déchet est récupéré en allemagne, 50 % en Europe et 44 % en France.
    Comment expliquer la différence ? Assez simplement. Recycler est en effet un acte simple, primaire. Mais le mécanisme économique peut trés bien être contrarié fondamentalement. Comme je le disais, le début des années 1990 voit la création d’une filiére allemande de recyclage.

    Crée avec subventions, cotisations, etc, elle l’est à la manière germanique, sérieuse et appliquée.
    Seulement, les prévisions vont être explosées. La récupération notamment du papier carton submerge littéralement les organismes chargés de ce recyclage et abouti à la formation de stocks colossaux, au plus mauvais moment. La pâte à papier est en effet un produit extrémement cyclique. Des hauts et des bas phénoménaux, et la surproduction allemande arrive au moment du bas.

  • Pic oil : une définition

    Pic oil : une définition

    Courbe_de_hubbertLe pic de hubbert est le maximum de la production atteint dans un champ pétrolier, il a été défini, il y a bien des années, a été un secret relativement bien gardé ; il n’était pas une chose qu’on avoue aisément.
    Comment définir la courbe de hubbert et pic oil ?
    Tout d’abord, un gisement à son début, c’est quelque chose de facile à exploiter.

    ieLes premiers gisements de l’ère du pétrole étaient exploités… n’importe comment, on se contentait de recueillir tant bien que mal les pétroles suintants à la surface. Puis Drake eut l’idée de forer, un temps on le qualifia de fou, mais il atteint un gisement à la profondeur fabuleuse de 17 métres.
    Les premiers forages sont évidents : la pression seule fait jaillir le pétrole, on est dans la production primaire.
    Puis la pression chute, le pétrole ne jaillit plus. Alors pour continuer à récupérer le pétrole, on a inventé des tas de techniques. La plus fréquemment utilisée est d’injectée de l’eau de mer dans le gisement qui remet en pression. L’eau de mer chasse le pétrole, plus léger, c’est la production secondaire.
    Il n’y a à l’heure actuelle guère de gisement en production primaire. La production continue de progresser avec la production secondaire.
    Puis vient le pétrole mature. En gros, on récolte, en même temps que le pétrole, de plus en plus de "déchets", d’eau de mer qu’on vient d’injecter. La production inexorablement, se réduit, malgré la palettes de moyens et d’innovations mises en oeuvre et malgré la multiplication des forages.

  • Pic-Oil : pour demain ou pour hier ?

    Pic-Oil : pour demain ou pour hier ?

    RaffinerieAujourd’hui, les nouvelles s’ammoncellent, de tous les champs pétroliers du monde : ghawar, cantarell, mer du nord, Azerbaïdjan et toutes se recoupent, le pic de production, (pic de hubbert) semble sur le point d’être atteint, s’il ne l’a pas été déjà. Malgré la multiplication des forages, l’un aprés l’autre, les champs pétroliféres déclinent signe que la moitié de leur réserve aurait été atteint.
    Mais il est difficile de l’appréhender vraiment. En effet les réserves sont des secrets d’état bien gardés, et il faut observer la production pour avoir confirmation.
    1971 pour les Usa, 1987 pour l’Urss, 1999-2001 pour la mer du nord. D’autres pays voient leur production fortement instable (Iran, pays de l’ex urss), signe incontestable de difficultés de productions.

    Du coté des découvertes, c’est plutôt misérable. 500 millions de tonnes au Texas, champ, qualifié médiatiquement de "géant", mais rapporté à la consommation Us, c’est 6 mois, de petits gisements de ci de là, et on arrive dans le chapitre des découvertes au 1/6 de la consommation.
    Un président des USA a fait fortune dans la prospection pétroliére (Bush senior), son fils n’a jamais foré que des puits secs (W), et s’est spécialisé dans le dépôt de bilan, les temps avaient changés.
    Dans le paysage mondial, seule "bonne" nouvelle : les bruts Vénézuéliens de la "ceinture de l’Orénoque" s’avérent finalement beaucoup plus facile à récupérer que prévu (contrebalaçant ainsi le pic de hubbert survenu sur ses champs classiques de la lagune de Maracaïbo). Un forage dans cette région rapportant 5 fois de plus de production qu’un forage classique, et d’un coût mesuré : 15 $ le baril.
    Coté mauvaises nouvelles, les techniques employées jusqu’à maintenant aurait permis un maintien de production bien au dela du pic de hubbert. Notamment Ghawar en Arabie saoudite. En gros, on ne saurait pas ce qu’il reste vraiment, ni pour combien de temps. Les injections d’eau de mer dans les gisements auraient été extrémement importantes (pour maintenir les pressions).

  • Automobile US : perte de savoir faire ?

    Automobile US : perte de savoir faire ?

    GmEn comparant les 40 vehicules les plus vendus en 2005 par rapport à leur equivalent 1996 un certain nombre de modéles ont vu leur consommation stagner.
    Malgré une production plus importante de Suv, honda, toyota et hyundai restent les meilleurs. Ford et daimlerchrysler les plus mal placés.
    Les mieux portants économiquement parlant sont aussi les moins gourmands energetiquement parlant.
    Quand aux etats-unis, le strip tease industriel commence à alarmer, et le problème de l’automobile rejoint le problème industriel en général, surtout depuis le dépôt de

    bilan de Delphi. En effet aucune usine construite aux Usa depuis … 1969… et un deficit exterieur qui debute en 1971, s’établit à 20 milliards par an en 1980, passe  à 150 en 1987, redresse un peu au debut des années 90 pour etablir un record en 2006 à moins 800 milliards. La vérité est que l’appareil de production Us, s’il est encore conséquent est vieux, mal adapté et énergivore. Il a été peu modernisé, et on s’est contenté d’accumuler les plans de licenciement les uns aux autres, en faisant perdre un savoir faire industriel. Aux Usa on est encore capable de construire des grandes séries, mais on est souvent perdu pour des produits spécifiques, qui sont toujours en industrie les plus rentables…Ce cas a failli être catastrophique pour Boieng : licenciement en masse à une période, et la période de rédemarrage suivante a vue pénurie de main d’oeuvre qualifiée, et question posée des problèmes de construction à la suite de certains incidents. Construire un avion est complexe. Il y faut une main d’oeuvre très qualifiée. D’une manière générale, que ce soit au niveau industriel, transport, residentiel, l’amérique est énergivore, elle en est restée au niveau des années 60…Ne reculant pas, mais tel la belle au bois dormant s’étant arrété à une époque… A si, une chose n’a pas été négligée : les malls, mais ce n’est pas avec ça que s’établit une société. Si certains tramways peuvent paraitre pittoresque, il y a bien longtemps qu’ils ne roulent plus en France, même dans les villes ou ont les a conservé…

  • USA : W veut réduire drastiquement la consommation de carburant

    USA : W veut réduire drastiquement la consommation de carburant

    Star_and_stripes "Le président va proposer de fixer l’objectif audacieux, ambitieux mais faisable de diminuer de 20% notre consommation d’essence d’ici à 2017", la consommation moyenne d’un véhicule Us qui s’établissait à 9.5 litres au cent (à comparer avec la moyenne européenne de 6,5 litres), est dans le collimateur du président Us. Ou serait ce encore un voeu pieux comme il l’a souvent évoqué ?
    "L’énergie est l’un des sujets sur lesquels un terrain d’entente pourrait être trouvé avec les démocrates."
    C’est en effet un point secondaire pour le président, qui jusqu’alors était assez indifférent à ce problème.

    Il peut lacher du lest, faire une concession sur un point qu’il considére finalement comme mineur. Mais les constructeurs eux préféreraient garder leurs gros modéles, et les bio-carburants.
    "Pour changer le comportement des consommateurs, il faut taxer l’essence", est il me semble, la voie de la sagesse. Mais peu d’hommes politique semblent adeptes du suicide…(au moins politique). Mais, il faut noter qu’il y a quand même quelque chose de changé dans le royaume…
    Un autre problème, gêne les constructeurs Us : ils ont globalement perdus leur savoir faire (passé aux mains des sous-traitants) et ne sont souvent plus que des assembleurs ou pire, des sociétés financiéres (il y a bien longtemps que Gm ne gagne plus d’argent que sur les prêts accordés sur ses propres voitures). Difficile conjoncture quand on voit que manufacturiers nippons et européens arrivent à faire couramment des modéles à 5.5 litres voir moins. Peut être que Gm devrait par exemple racheter un constructeur européen pour voir comment ils font : Opel serait une bonne solution.

  • Eolienne quebecoise : une tour en bois

    Eolienne quebecoise : une tour en bois

    Tas_de_bois_1

    "Nous aussi au Québec l’industrie du bois est en crise. Voici un nouveau débouché pour le bois, faire des tour d’éolienne 1 MW en bois à un prix compétitif à l’acier. En voici le vidéo de la conférence de presse www.blogue-energie-eolienne.org/". Je remercie Martin Hetu de cette participation très interessante. On peut utiliser en final de la maniere ci-contre le bois, mais les Québécois de la filiére bois se trouvaient dans une situation difficile : pillé (je cite) par, je ne dirai aucun nom, mais  mon regard est au sud, des multinationales qui avaient pris les meilleurs bois, ils

    se retrouve dans un cycle conjoncturel de crise, avec des bois moins interessants. Une ressources reste abondante, le mélèze, c’est un résineux, qui pousse vite, et qui se trouve à la frontière des résineux et des feuillus, trop bon être de la pâte à papier, trop mauvais pour du bois d’oeuvre, il reste abondant et un bois surtout utilisé pour des usages "vulgaires".  Cherchant un débouché, l’industrie Québécoise du bois, vise à fabriquer des tours de bois, de 60 métres de haut, pour une éolienne de 1 Mw pesant 20 tonnes. Son espérance de vie serait de 20 ans. Double avantage, on économise l’acier, qui a notablement augmenté depuis quelques années, et on économise aussi des fondations, le bois, sur 4 piliers nécessitant moins de base qu’une éolienne d’acier. On arriverait ainsi, en utilisant la technique du colombage, à des tours extremement résistante, d’un coût moindre. Seul problème, le bois, ex-matière vivante, n’est pas modélisable, il faut donc passer directement au prototype, grandeur nature… Pour passer à une taille supérieure (70 metres pour 1.5 Mw et 60 tonnes) on attendra…
    Moi, je vois un problème à ce projet. C’est la nature du bois utilisé. Le bois utilisé par exemple dans la maison à colombage, c’est du chêne, en tout cas du feuillus, de densité double d’un résineux. Il est beaucoup plus résistant, accepte des charges plus fortes… Et l’espérance de vie espérée est quand même basse… Qui sait, des éoliennes avec une base en bois seraient elles peut-être ici mieux acceptées ?

  • Forêts : une exploitation pas toujours évidente article II

    Forêts : une exploitation pas toujours évidente article II

    Photos_103"Personnellement, je préfère voir le papier se recycler plutôt que jetté à la poubelle.
    Idem pour le reste (alu, plastique, métaux, etc …)"
    Bon sens de Vincent, évidemment, tout le monde est pour le recyclage, mais le problème comme je l’ai dit, c’est qu’une forêt, c’est une récolte, sur 25 à 200 ans…Et quand la récolte est prête, il est ennuyeux que pour les essences destinées à la pâte à papier ne trouve plus preneur… Il y a deux maniéres de massacrer une forêt : la couper, ou ne pas la couper…
    Nous sommes en France, en 2007 et la forêt y est une

    plantation, faite il y a bien des années. Des forêts primaires se reconstituent ou se sont reconstituées à certains endroits, depuis longtemps à l’abandon, mais si elles ont pu se reconstituer, c’est qu’elles sont sur des parcelles difficiles… Quand une filiére est désorganisée, qu’il y a eu un certains nombre de dépôt de bilans, le redemarrage n’est pas évident… Le fait que l’industrie du recyclage allemand donnait la pâte à papier au début des années 1990, n’a pas été une panacée, ni une bienfaisance, surtout que l’industrie de la pâte est concentrée sur certaines forêts, et qu’il y a peu d’autres débouchés, et que cette phase de démarrage de l’industrie du recyclage a été suivi, peu de temps aprés par la tempête (1999). Il est toujours délicat pour une industrie de gérer une matière premiere dont le prix tombe à zéro…

  • Forêts : une exploitation pas toujours évidente

    Forêts : une exploitation pas toujours évidente

    Photos_193"Disons que je rencontre surtout deux cas de figure :
    dans mon secteur de travail, il y a soit des domaines très suivis car importants, soit des parcelles à l’abandon comme tu le dis, et on constate un dépérissance des peuplements avec tous les risques que cela comporte (insectes type scolites, fomes, incendies, chutes d’arbres, …). Dans ce cas de figure, on a du mal à récupérer les dégâts, et la seule solution qui paraît vraiment bénéfique est la coupe à blanc avec reboisement. Par chance, le plus souvent, je travaille sur des domaines suivis où se succèdent les éclaircies et où les problèmes sanitaires sont moindres." Je remercie thibault de son témoignage.

    En effet, c’est celui d’un professionnel qui ressent exactement la même chose que moi ( je prends le bois que l’on me donne, mais à la tronçonneuse). Beaucoup de parcelles sont dans un état d’abandon, de pourrissement qui fait que ça n’interesse plus personne… Même pas gratuitement. J’ai vu ce genre de parcelles, pas plus tard que le mois dernier, de loin, cela paraissait interessant et de pré, on voit une parcelle qui n’évacue plus l’eau (les drainages des anciens se sont colmatés depuis longtemps), des bois qui tombent en miettes, et parmi les arbres encore debout, pas la moitié qui ne soit attaqué…Un bois est une récolte… sur 50 à 200 ans… il faut entretenir, sinon seul les (petites) bestioles et les incendies y trouveront provendes… D’autant plus que la monoculture de certaines essences en font un énorme garde manger…