Auteur/autrice : patrick reymond

  • Les transporteurs aériens souffrent.

    Les transporteurs aériens souffrent.

    Singadrap De nouvelles étapes dans le martyrologue des compagnies aériennes. Désormais, c’est Singapour Airlines qui réduit ses capacités de vol de 11 % en retirant 17 appareils des plans de vols. Le simple renouvellement des appareils n’en aurait fait retirer que 4.
    Son bénéfice net est en chute libre de 42.8 %.
    Cette chute est d’autant plus grave que Singapour reste une plateforme maritime et aéroportuaire importante.
    Donc, c’est le centre qui souffre.
    Mais Air France – Klm se passera aussi d’appareils neufs. "Confronté à des pertes sans précédent, le groupe a annoncé des mesures d’urgence, dont la poursuite de la réduction des effectifs et un renforcement du plan d’économies, avec des reports de livraisons d’avions."

    Pour les avionneurs, cela prend des allures de Bérézina. Certes les carnets de commandes sont pleins, mais surtout pleins de vides.
    En effet, ces commandes ne sont pas fiables, toutes les compagnies "reportent" ou "annulent" leurs commandes.
    Ce n’est pas sans incidences, il existe des pénalités en cas d’annulations, et cela grève les résultats, mais, absolument rien n’indique qu’un quelconque redémarrage aura lieu.
    Que ce soit Boeing ou Airbus, les annulations arrivent en rangs serrées. En outre, on peut penser que plus les commandes sont lointaines, plus elles sont incertaines. Enfin, qu’importe d’avoir un carnet pour dans deux ans, si entre temps, la charge de travail diminue et que les appareils neufs s’entassent, en attendant leurs propriétaires.

    Affaire à suivre, toujours. On peut raisonnablement penser que parier sur les compagnies aériennes et les constructeurs, ce n’est plus une attitude rationnelle, mais la foi du charbonnier.

    Mardi 17 Février 2009

  • Chine : révolution « verte ».

    Chine : révolution « verte ».

    Images_3 La crise en Chine n’est pas "petite". Les ambitions sont un grand plan intérieur de relance. Plan à mon avis inutile. En effet, vu l’hypertrophie du secteur exportateur, il sera impossible de pallier sa défaillance.
    Tout d’abord, il va y avoir un tri dans la crise, une mise au rencart de beaucoup d’équipements les plus anciens :
    "Tous ces nouveaux investissements vont certainement être bénéfiques pour la cause environnementale en Chine. On a accumulé une trop grande dette vis-à-vis de la nature, et la crise est l’occasion de rembourser. Avec la demande qui chute, des entreprises en profiteront pour moderniser leurs équipements. D’autres, les plus faibles et les plus polluantes, seront poussées à disparaître. "
    Quand survient une crise, disparait en priorité le plus faible, le plus ancien, le plus consommateur.

    On devrait assister, comme dans les années 1980, à une chute de la consommation énergétique en Chine.
    En suite, le projet est de verdir l’économie, notamment la question de l’eau, de son traitement et des boues d’épurations.
    En effet, la situation est terrible en Chine à ce niveau là. Les travaux ont à peine commencé, pour tout ce qui concerne le traitement des eaux.
    Les voies fluviales, prosaïquement, c’était les égouts.
    Le barrage des trois gorges a eu le mérite de faire comprendre le problème à un niveau encore jamais vu.
    Mais d’une manière générale, c’est l’entassement humain qui en est la cause, couplé à une augmentation de la consommation d’eau, et une ressource qui elle, est stable la plupart du temps, et quelquefois en régression.

    On peut mettre aussi en relief un problème souligné par Braudel il y a plus de trente ans, c’est la fin de la colonisation intérieure chinoise, parce qu’il n’y a plus de terres libres.
    la phase antérieure, qui visait à régler les problèmes par l’extension de la surface habitée et le déversement des populations excédentaires dans d’autres régions est finie. Désormais, il faut faire avec les moyens disponibles, avec "un plafond reconstitué" (Braudel aussi). C’est la phase de croissance qui semble finie, ou du moins, dans le meilleur des cas, elle serait si faible qu’elle en deviendrait imperceptible. Si, bien entendu, le système économique n’a pas implosé dans quelques mois.

    Lundi 16 Février 2009

  • Phase de dislocation géopolitique mondiale.

    Phase de dislocation géopolitique mondiale.

    Production_industrielle On va bientôt rentrer dans la phase la plus sérieuse de cette crise qui dure depuis 35 ans déjà.
    Après s’être fait une bonne bouffe, les zouaves qu’on appelle "responsables" (par antiphrase) du G7, puis du G20 ont fait preuve d’une inertie cinglante :
    "Alors, ce qu’ils sont en train de faire, c’est épuiser les recours à l’intérieur de cet édifice très vaste et très compliqué, et ça prend beaucoup du temps, et l’on produit pétard mouillé après pétard mouillé, qui s’égrènent au fil du calendrier, pendant que la situation évolue de catastrophique à cataclysmique.  "

    La cataclysme, c’est la dislocation stratégique de certains états, des constructions impériales.
    Au premier rang, les USA et l’Union européenne, le plus bref empire qu’aura connu la planète.
    Le jeu que certains jouent depuis des décennies est en train de disparaitre. Le monopoly peut se refermer, la partie est finie.
    Dans cette phase terminale du jeu, en tête de liste, on voit la Grande Bretagne, ex-empire défunt qui voulut se maintenir. Il utilisât deux moyens ces trente dernières années : la rente pétrolière et gazière de la mer du nord, et la rente de la bourse de Londres.
    Tony Blair vient de reconnaitre la magouille. 4 millions d’invalides, très peu invalides, et des mères au foyer.
    De quoi relativiser un taux de chômage, en réalité à plus de 20 %, tout en priant les sponsorisés de rester chez eux.
    "Tony Blair a reconnu que ces chiffres sont truqués. L’ex-premier ministre a révélé que sur quatre millions "d’handicapés" recensés outre-Manche — un record mondial rapporté à la population totale –, trois millions sont atteints d’une invalidité fictive (myopie, strabisme, légère surdité, spasmophilie… tout y passe), ce qui constitue un camouflage du chômage réel.
    L’escroquerie du mythe du plein emploi ne s’arrête pas là puisqu’il faut rajouter 750 000 femmes répertoriées comme parents isolés et qui ont droit à une "généreuse indemnité" (une sorte de RMI amélioré)… à condition de rester dans leur doux foyer et ne pas faire mine de chercher du travail."
    Ce travail en gros avait commencé avec Margaret : la plupart des mineurs licenciés n’avaient jamais retravaillés.

    La question "énergie", dans un monde qui s’étiole, s’effondre, va donc passer au second rang. On va économiser, mais de la pire des manières.

    Lundi 16 Février 2009

  • Japon : dégringolade économique.

    Japon : dégringolade économique.

    Images_2 Le ministre des finances Nippon est apparu en triste état (était il possédé et habité par JL Borloo ?), et le Japon, en bien pire état que lui.
    12.7 % de dépression en rythme annuel et 3.3 en un trimestre, le dernier de 2008.
    Cela règle la question chinoise. Les deux pays étaient très exportateurs, l’un en haute technologie, l’autre en basse et moyenne, et la récession nipponne est la récession de ses exportations.
    La Chine est encore plus extravertie que son voisin.
    C’est en réalité la question de la compression des salaires qui règne depuis 1990, et les mesures monétaires ne sont arrivées à rien, malgré des distributions gratuites d’argent (le taux actuel de la BOJ est à 0.1 %):
    "Le marché intérieur japonais, qui végète depuis des années en raison de facteurs tels que le vieillissement de la population ou la stagnation des salaires, s’est avéré incapable de prendre le relais.  "

    Quand à la Chine, seul la fiction d’une comptabilité nationale arrangeante, fait encore croire à la croissance :"les conséquences de la crise sur l’économie chinoise sont plus fortes que prévu : chômage en hausse, insuffisance de débouchés pour les jeunes diplômés, fermetures d’usines dans les zones côtières qui ont incarné le "miracle" chinois. "
    L’extrême orient est donc en crise sévère, crise à laquelle participent tous les pays, ayant voulu jouer un rôle trop exportateur, vers les deux autres pôles de la triade (Europe et USA).

    Une nouvelle est parue : on dit que l’on a pas fabriqué, le mois dernier, un seul container…

    Lundi 16 Février 2009

  • Le CAC 40

    Le CAC 40

    Cac40_2 Les bénéfices du CAC 40 reculent, dans les faits, fort peu.
    94 milliards en 2008, contre 100 en 2007.
    "Les grosses capitalisations issues des privatisations des services publics opérées ces vingt dernières années bénéficient de rentes solides et opèrent sur des marchés peu concurrentiels : France Télécom, GDF-Suez, EDF dégagent ainsi autour de 5 milliards de résultats chacune. "
    Il est vrai que cet article met le "doit" sur la rentabilité réelle de grosses firmes. Sont rentables celles qui s’appuient sur des rentes, et parmi cette rente, la rente d’une infrastructure.
    Reste donc à savoir le pourquoi des privatisations d’entreprises si rentables, excepté d’augmenter la fortune de copains-coquins.

    La téléphonie mobile (Bouygues et Vivendi) assure des rentes aussi, et les services fermiers de l’eau, des autoroutes et des déchets.
    Voilà pour le degré de "compétitivité" et de "compétence" des grandes entreprises françaises, on ferait mieux de parler de "gras monastères", "puissantes abbayes" et princes du CAC.
    Le retour du moyen-âge, quoi.
    D’autres firmes, sont elles, plus fragiles : constructeurs automobiles, banques, se vautrent dans les délices de leur incompétence.
    Certains bénéfices apparaissent fragiles : ArcelorMittal, et le plus gros, TOTAL, dont le dernier trimestre était négatif.
    Reste que les bénéfice du secteur des rentiers-protégés-amis-du-pouvoir, ne pourront rester éternellement hors du lot, à contrecourant du reste de l’économie.

    Déjà, la remise en cause des dogmes s’est mis en mouvement. Elle touchera TOUS les secteurs économiques.

    Dimanche 15 Février 2009

  • Chine : forte réduction des échanges extérieurs.

    Chine : forte réduction des échanges extérieurs.

    Chine La Chine a vu son commerce extérieur se réduire fortement en janvier 2009.
    Les exportations reculent de 17.5 % à 90.45 milliards de $ et les importations de 43.1 % à 51.34 milliards de $, laissant un excédent de 39.11 milliards de $.
    Cette évolution indique donc une violente crise interne : importatrice surtout de matières premières et de machine-outils, la Chine a donc cessé de s’équiper, de produire et/ou liquide ses stocks.
    Dépendant pour 40 % de son PIB des exportations, le pays n’a AUCUNE CHANCE de passer au travers de la crise économique.
    Il sera sans doute LE pays où cette crise économique, politique, sociale, sera au maximum.

    La paupérisation des classes moyennes occidentales, en se poursuivant, ruine le pays fournisseur à son tour.
    Ce n’est, certes pas, les 50 à 100 millions de "classes moyennes" chinoises ou indiennes qui pourront prendre le relais de la consommation défaillante, et il faudrait, même dans ce cas, s’attendre à un violent changement de structures productrices, basculer, en quelques mois, d’une industrie basée sur l’exportation à une industrie basée sur les besoins locaux.
    Hors, le cas du jouet le montre : la Chine n’absorbera pas les surplus de jouets non vendues, les usines disparaissent corps et biens, avec machines et locaux. Les machines se retrouvent vite fait à l’état de ferraille.

    Le "retard d’effondrement" risque d’être comblé dans le cas chinois aussi.

    Dimanche 15 Février 2009

  • Autoroutes : bradées.

    Autoroutes : bradées.

    Unemarianne Le gouvernement Villepin a bradé les autoroutes en 2006, sous payés à 14.8 milliards, soit 10 milliards en dessous de leur véritable valeur.
    Les sociétés concessionnaires ont vu passé leur redevance de 170 à 370 millions par an, mais pour combler la différence, c’est à 1.2 milliards qu’elles auraient du passer.
    Bien entendu, le cochon de payeur est très sollicité, comme la vache à lait qu’il est.
    Avec, quand même, un risque. A trop tirer sur la corde, elle a visiblement finie par casser.
    Le trafic, vu en hausse éternelle, piétine ou recule.
    La cour des comptes, elle dénonce :
    " Elle déplore l’inadéquation entre coûts et tarifs et relève des écarts de prix kilométriques « incompréhensibles » qui vont carrément de 1 à 14. La Cour des comptes citait l’exemple d’un « automobiliste qui emprunte vers le nord le tronçon Avignon-Sud-Cavaillon de l’autoroute A7 paye treize fois plus que s’il va à Orange ». "

    Le petit cadeau aux copains-coquins est donc conséquent, et en même temps, les nuages s’amoncellent sur la tête des sociétés qui ont investies.
    Comme toutes, elles ont investies de l’argent emprunté, qu’elles n’avaient pas.
    Elles se retrouvent, comme beaucoup, coincées entre les recettes et l’endettement, et un endettement qu’il est souvent impossible ou difficle de renégocier.

    Affaire à suivre, donc, la "bonne affaire" pourrait s’avérer être un cadeau empoisonné, dont finalement, nous n’aurions qu’à nous féliciter.

    Dimanche 15 Février 2009

  • Russie : pénurie de milliardaires.

    Russie : pénurie de milliardaires.

    Logo Le nombre de milliardaires russes, largement issus du sérail énergétique, fond comme neige au soleil.
    Il était passé de 24 en 2004, à 39 puis 50 et 61, enfin, il était arrivé à un maximum de 101 en 2008, pour redescendre à 49, cette année. Les dix personnes les plus riches ont un patrimoine cumulé de 75.9 milliards, en recul de 66 %.
    Enfin, ce sont là, les "chiffres officiels".
    En réalité, la situation de ces "hommes d’affaires" est bien pire que cela.
    Rappelons leur parcours : à la fin de l’URSS, ils s’emparent, pratiquement gratuitement, de l’appareil économique de ce pays.

    Depuis le début du siècle, le prix des matières premières en général et du pétrole et du gaz en particulier, n’avait cessé de monter.
    Mécaniquement, les oligarques s’étaient enrichis.
    Mais ils ont voulus faire beaucoup mieux, ils se sont considérablement endettés pour faire du "bizness", et comme tout le monde, les contreparties acquises se révèle souvent invendables, pendant que le cours des matières premières s’effondrent.
    Aujourd’hui, ils sont obligés de bazarder à n’importe quel prix, d’appeler l’état au secours, et les montants de fortunes mentionnés sont forts optimistes.
    En réalité, il ne s’agit que de l’actif, surévalué.
    L’endettement des oligarques est lui, inconnu.
    Mais cette richesse en dégringolade est emblématique. Il révèle leur incompétence et leur gourmandise.

    L’histoire est un éternel recommencement. Souvent, les gens riches croient à leur génie. Mais comme disait Warren Buffet, il faut qu’une affaire puisse être dirigée par un imbécile, car, un jour, elle le sera.

    Samedi 14 Février 2009

  • La vie chère aux Antilles…

    La vie chère aux Antilles…

    Images_4 La vie chère aux Antilles, notamment la Guadeloupe en crise est significative. Les salaires sont bas, bloqués, et les importateurs s’engraissent, sans concurrence ou presque, sur le dos de la population.
    Ce genre de situation a souvent été connu dans le cadre du pacte colonial aux Antilles.
    Elle a souvent amené à des récriminations, de la contrebande, des troubles.
    Aujourd’hui, l’état, aux abonnés absents ne peut que constater, ou plutôt ne pas constater la situation (tous les moyens de contrôles ont été démantelés), d’une minorité qui se gave sur le dos de tous.
    En réalité, ce ne sont pas des problèmes spécifiquement Guadeloupéens  et Martiniquais, par métastases, désormais, c’est le problème d’une classe de gros commerçants même pas capitalistes (le capitalisme n’existe pas dans ce cadre).

    Le problème, c’est celui d’une aristocratie reconstituée, comme aux pires heures qu’on a vécu aux Antilles, dans les villes minières en Amérique : la classe dirigeante locale ne se contente pas d’un bénéfice honnête, mais veut tout.
    Le parasite social dans toute sa splendeur.
    L’état qui a abandonné tous moyens de contrôles se trouve devant une alternative non dite : il n’a plus le choix.
    Soit il écrase la révolte, soit il disparait.
    La troisième possibilité : faire rendre gorge à la classe dirigeante, n’est même pas évoquée.
    En fait, c’est l’alignement de l’état sur les intérêts d’une bande de coquins qui est en cause.

    On verra sans doute la situation des Antilles Françaises appelées à un grand avenir bientôt, une généralisation française, européenne et mondiale.
    Les problèmes de coût de transports ? Foutaises ! Une partie marginale des problèmes de fixations des prix.

    Samedi 14 Février 2009.

  • La crise, la crise, la crise…

    La crise, la crise, la crise…

    Lincoln Pour la hiérarchie militaire des USA, il existe désormais deux menaces fondamentales, la crise économique et le risque de dislocation interne.
    Si Dennis Blair met l’accent sur la crise économique et les problèmes de déstabilisation, pour l’instant "de basse intensité", vécus par certains pays, dont notamment le Mexique.
    L’onde de choc mexicaine est de plus en plus palpable.
    Là, c’est la guerre contre les cartels qui est le problème le plus urgent (rendu plus aigu par l’épuisement du gisement Cantarell).
    Mais il ne faut pas négliger aussi, les tendances à la dislocation de l’ensemble. Visiblement, certains pensent très haut à la sécession (21 états), à l’exception très notable du Texas, qui voit le problème mexicain lui arriver en pleine figure.

    Le mythique Al Quaida devient subitement "moins menaçant".
    " Elle a déjà ainsi nuit à la confiance du monde dans le libre-échange et dans la domination économique des Etats-Unis."
    Les deux sont, sans aucun doute, déjà morts.
    En réalité, la référence constante d’Obama à Lincoln n’est pas fortuite.
    Si pendant le temps entre son élection et sa prise de fonction, il ne pipât mot, pour ne pas nuire aux efforts de la présidence Buchanan pour réduire politiquement la sécession, par la suite, il menât la guerre par tous les moyens, d’une main ferme, sans montrer le moindre signe de faiblesse ou d’hésitation.
    Si les résultats militaires ne furent longtemps pas à la hauteur de la détermination présidentielle, il inaugura la longue liste qu’on connut au XX° siècle, des généraux bouchers en la personne de Grant et Sherman, encore plus redoutables à leurs propres soldats qu’à l’ennemi.

    Samedi 14 Février 2009