Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Peugeot et Mitsubishi Motors auraient décidé d’approfondir leur coopération

    Peugeot et Mitsubishi Motors auraient décidé d’approfondir leur coopération

    Mitsu-test                       L'alliance du grand constructeur de véhicules européen avec le numéro quatre japonais est remplie de bon sens. Mitsubishi Motors amène à Peugeot-Citroën ses connaissances dans la traction électrique et surtout un accès à la technologie avancée japonaise des batteries GS-Yuasa. Les deux constructeurs auraient décidé, d'après le Nikkei, toujours bien informé, de pousser leur collaboration dans le domaine des véhicules hybrides rechargeables, avec le développement d'un SUV. Ils auraient également évoqué une possible association de production de véhicules pour le marché russe. Tout cela pourrait logiquement se terminer par une alliance plus formalisée. Peugeot apporterait dans la corbeille son vaste réseau commercial et sa maîtrise de la technologie diesel, indispensable à une hybridation qui conduirait à des consommations de l'ordre de 3 litres aux cent kilomètres ou à une autonomie de plus de 70 miles/gallon, soit deux fois plus que l'objectif US 2016. Mitsubishi Motors apporterait le goût du risque technologique et la puissance de projection des industries japonaises, appuyées sur leur base de sous-traitants. Il y a là une opportunité que Peugeot-Citroën ne doit pas laisser passer.

    Le 9 Juillet 2009

  • La demande de pétrole dans les pays OCDE a baissé en moyenne de 2,3 millions de barils/jour au cours du premier trimestre

    La demande de pétrole dans les pays OCDE a baissé en moyenne de 2,3 millions de barils/jour au cours du premier trimestre

                         L'Energy Information Administration américaine vient de publier ses estimations de consommation de pétrole dans les pays OCDE pour le premier trimestre 2009. A 46,4 millions de barils/jour en moyenne elles sont en baisse de 5% à 2,3 millions de barils/jour. Ce sont essentiellement les Etats-Unis et le Japon qui expliquent ce fort retrait de consommation. L'Europe y  participe de façon moins évidente en raison de la hausse de 80 mille barils/jour des consommations allemandes  (FIG.).

    Conso-pétrole-OCDE-2009-T1 

                            Les prévisions de variations à la baisse des consommations OCDE par rapport à celles des mêmes trimestres en 2008 sont également importantes pour le deuxième trimestre (-5,8%) pour se relaxer par la suite en raison d'un effet de base décroissant. L'EIA prévoit -3,1% et -1,8% respectivement de baisse aux T3 et T4 pour les consommations des pays de l'OCDE.

                            L'ensemble, tenant compte d'une légère reprise économique en Asie, conduit à une baisse de consommation de pétrole mondiale de 1,55 millions de barils/jour pour 2009 soit de 1,5%, à moins de 84 millions de barils/jour.

                           Ces chiffres, associés aux prévisions pessimistes du FMI sur l'économie européenne d'ici à la fin de l'année qui pronostique un recul de l'économie allemande de 6,2% , ne sont pas de nature à affaiblir le dollar et à affermir les cours du pétrole qui étaient montés trop vite et trop tôt vers les 70$ le baril. Le repli annoncé des cours vers 60$ le baril était inéluctable (LIRE). La question rouge est maintenant la suivante: les cours du pétrole vont-ils poursuivre leur descente vers 50$ ou 40$ le baril? Il est simplement évident que rien ne retient ce cours des 60$ et qu'une phase de spéculation à la baisse pourrait s'amorcer. Les stocks physiques pléthoriques de produits pétroliers pourraient alors devenir très brûlants, surtout en l'absence d'annonce d'ouragan sur le Golfe du Mexique.

    Le 9 Jullet 2009.

  • Alcoa : les ventes d’Aluminium sous forme de produits plats illustrent une économie languissante

    Alcoa : les ventes d’Aluminium sous forme de produits plats illustrent une économie languissante

                      Les ventes trimestrielles d'Aluminium sous forme de produits plats laminés (flat-rolled) d'Alcoa ont présenté une chute entre 2008 et 2009 de 130 mille tonnes (FIG.). Elles représentaient  65% des productions d'Aluminium du Groupe en 2007, elles n'en représentent plus que 50% en 2009. Ce retrait explique la chute des productions globales d'aluminium qui sont passées de plus d'un million de tonnes par trimestre, à 900 mille tonnes au T2 2009. Durant le deuxième trimestre de cette année les ventes de ces produits plats, très utilisés dans la confection des films d'emballage ou des pièces embouties, sont restées au niveau de celles du premier trimestre. De l'aveu d'Alcoa ce sont tous les secteurs qui sont en retrait, à l'exception de l'automobile (au plus bas) et de l'emballage. Ces chiffres ne sont pas indicateurs d'une reprise imminente de l'économie mondiale et confirment les doutes exprimés auparavant sur une hypothétique reprise (LIRE).

    Alcoa-laminés-2009-T2 

    Le 9 Juillet 2009

  • L’électricien allemand E-On poursuit son extension dans le photovoltaïque en France

    L’électricien allemand E-On poursuit son extension dans le photovoltaïque en France

    Anderman-subventions                        Est-ce l'ensoleillement du Sud-Est de la France qui séduit l'allemand E-On ou bien les aides tarifaires du Gouvernement français? Difficile à savoir, sûrement les deux, mais quelles que soient ses motivations profondes, l'électricien conduit une politique active d'extension dans le photovoltaïque en France. Après la ferme solaire d'un MW du Lauzet (LIRE), installée sur 20 hectares et qu'il désirerait porter à 5 MW sous réserve d'un raccordement de bonne puissance au réseau, E-On annonce l'acquisition de Conilhac Energies S.A.S. développeur de fermes solaires dans le Sud de la France et qui dispose d'un éventail de projets à divers stades de développement. E-On affirme vouloir y apporter du professionnalisme.

                        E-On affirme que, en raison des gains de productivité dans les équipements, les installations photovoltaïques vont connaître une forte expansion dans la prochaine décennie. Une condition cependant que ne précise pas de façon explicite l'énergéticien: il faudrait pour cela que les aides tarifaires soient réduites pour éviter de mettre sur la paille les consommateurs d'énergie électrique trop largement subventionnée ou pour éviter les contingentements rigoureux d'installations, comme vient de le faire le Gouvernement espagnol.

    LIRE le communiqué d'E-On

    Le 8 Juillet 2009

  • Un brevet intéressant sur la boucle hydrure d’Aluminium AlH3 (Alane)/ Aluminium

    Un brevet intéressant sur la boucle hydrure d’Aluminium AlH3 (Alane)/ Aluminium

                       Que ce soit pour apporter de l'hydrogène à une pile à combustible ou mieux pour constituer le produit réducteur régénérable d'une pile à circulation en solvant organique, une des voies prometteuses des batteries du futur, le couple Al/AlH3 constitue un candidat intéressant. Dans un système électrochimique à définir sur une électrode l'hydrure d'Aluminium est oxydé en Aluminium, sur l'autre polarité de l'oxygène par exemple est réduit ces deux réactions électrochimiques libèrent une énergie considérable qui va permettre de propulser un véhicule électrique. La recharge de l'ensemble consistera à vidanger la solution usagée contenant l'Aluminium en suspension et à la remplacer par une solution neuve contenant de l'hydrure. Il reste alors dans une unité de traitement d'isoler l'Aluminium en poudre et de le transformer en hydrure. C'est sur cette phase du processus que Ragaiy Zidan vient de déposer un intéressant brevet à la suite des travaux de l'inventeur et de son équipe au sein du Savannah River Research Laboratory du DOE américain.

    AlH3-Al-Zidan

    L'hydrure d'aluminium est obtenu par oxydation électrochimique du NaAlH4 (hydrure d'aluminium sodium) en solution dans le THF. L'oxydation de l'anion AlH4 sur une anode d'aluminium conduit à l'hydrure, alors que la réduction du Na+ sur une cathode de Palladium hydrogéné conduit à l'hydrure de sodium NaH    (FIG.). Après utilisation de l'alane AlH3 et récupération de l'Aluminium, le NaH sera utilisé pour synthétiser à nouveau du NaAlH4 en présence d'hydrogène et d'un catalyseur à base de Titane.

    NaH + Al +3/2 H2 ——-Ti ——> NaAlH4

    Est ainsi défini un procédé en boucle pour obtenir l'AlH3  à partir de l'Aluminium, via l'intermédiaire de l'hydrure d'aluminium sodium.

    LIRE le brevet de Zidan

    Le 7 Juillet 2009

  • GE Energy veut valider sa technologie de cycle de rankine organique sur une installation slovène

    GE Energy veut valider sa technologie de cycle de rankine organique sur une installation slovène

                     General Electric travaille depuis des années sur la récupération de l'énergie résiduelle des effluents gazeux à l'aide d'un cycle de Rankine à solvant organique (ORC). Ce procédé repose sur l'évaporation directe d'un solvant autre que l'eau dans un échangeur dont la vapeur va aller alimenter une turbine pour être par la suite recomprimée (FIG.). Des études sont menées à la fois aux Etats-Unis, en particulier en collaboration avec le DOE (LIRE) et en Allemagne, à Munich, par les équipes de GE Global Research. C'est cette équipe bavaroise qui veut tester en vraie grandeur les derniers perfectionnements apportés à cette technologie dans une centrale slovène de 7 MW  fonctionnant au biogaz et équipée de trois turbines Jenbacher de 2,4MW. L'objectif est de placer une boucle ORC sur l'un des équipements. D'après les spécialistes ce perfectionnement permettrait d'améliorer de 5 points le rendement de la turbine.

    GE-organic rankine cycle 

                       Bien sûr un tel équipement de perfectionnement doit être simple, peu onéreux et de maintenance simplifiée pour qu'un retour sur investissement soit facilement dégagé.

                       Une autre option technologique pour la récupération de l'énergie repose sur l'effet thermoélectrique qui grâce aux progrès en cours sur les matériaux devrait permettre de récupérer dans les 8% des énergies perdues dans les gaz d'échappement (LIRE), mais là aussi le prix des équipements est un point clé.

    LIRE  le communiqué de GE Energy.

    Le 7 JUillet 2009

  • Quelques nouvelles des constructeurs automobiles sur l’électromobilité

    Quelques nouvelles des constructeurs automobiles sur l’électromobilité

    Chery-EV-S18                Il est maintenant admis par tous les constructeurs automobiles que l'introduction d'un moteur électrique sous le capot  est la voie d'avenir pour avancer sur le chemin de l'amélioration de l'efficacité énergétique des véhicules. C'est une des solutions indispensables pour répondre aux attentes des consommateurs de plus en plus urbanisés et sensibles à l'impact de leurs choix sur le monde. Cette conviction largement partagée est assez nouvelle, l'opiniâtreté des constructeurs japonais et la vulgarisation de la traction électrique en Chine ont totalement fait basculer les opinions des décideurs vers cette évidence. L'Asie, une fois de plus a compris et agi plus vite que les "stratèges occidentaux", empêtrés dans leurs obséquieux 4X4 chromés et fort rentables. Mais là où les divergences persistent entre constructeurs, c'est sur le moyen de basculer d'un marché de l'esbroufe statutaire à un marché de la bonne conscience écologique. Les deux grands japonais, Toyota et Honda, ont fait, depuis longtemps, le choix du véhicule hybride, minimum technique nécessaire pour récupérer l'énergie en phase de décélération et de freinage à l'aide de batteries de type Ni-MH de moins d'un kWh. En couplant cette technologie à des moteurs de très haute efficacité énergétique et en optimisant les divers paramètres du véhicule (traînée, frottement des roues, masse), il est possible d'arriver à définir des modèles de voitures très économes en carburant. C'est le cas par exemple de la Prius Gen. III qui annonce une consommation de 4,7 litres aux cent kilomètres avec un moteur de 1,8 litre de cylindrée. Toyota et Honda vont donc, tous les six mois environ, sortir un nouveau modèle hybride pour, peu à peu, étendre cette solution au sein de leur gamme. De nouveaux modèles plus petits et donc moins onéreux ont déjà été annoncés par Honda et Toyota. A l'autre extrémité il y a ceux qui ont choisi de sauter directement aux modèles tout électrique, choix beaucoup plus risqué, mais en avance sur une demande de consommateurs en pleine évolution. Le plus avancé dans cette stratégie semble être Mitsubishi Motors qui fait réaliser sa batterie lithium-Ion par GS-Yuasa, un grand professionnel des batteries. Le constructeur japonais va sortir sa i-MiEV sous diverses finitions dont un modèle pour Peugeot. Ce véhicule sera équipé d'une importante batterie Li-Ion de 16 kWh pour une autonomie de 160 km environ. L'Alliance Renault-Nissan suit derrière mais présente en France un mulet Kangoo, à deux ans du lancement commercial, non équipé de sa batterie définitive (LIRE), ce qui ne fait pas très sérieux et ouvre la voie à un certain questionnement sur la maîtrise technique est industrielle du projet. Les chinois Chery et BYD suivent tout cela avec intérêt et présentent leurs premiers modèles. Ils ont pour eux l'audace des nouveaux venus, une formidable industrie chinoise des batteries en pleine expansion, dont BYD est un des grands acteurs, et l'immense marché chinois quasiment captif.

                      Voila pour les protagonistes essentiels de l'électromobilité. Entre ces deux choix extrêmes, il existe un immense champ d'exercice et de progrès qui concerne les véhicules hybrides rechargeables au réseau, les Plug-In. Ce sont des versions hybrides qui disposeront d'une certaine autonomie en mode tout électrique. Toyota vient d'annoncer qu'il allait proposer un premier modèle en 2012 et qui présenterait une autonomie électrique de 20 à 30 km. Ce genre de véhicule compte tenu de la complexité technique et des contraintes de coûts devrait occuper un créneau haut de gamme dans un premier temps. Toyota se propose d'en commercialiser 20 à 30 mille unités durant la première année de lancement.

                     Parmi les grands constructeurs européens tout le monde rame pour rattraper le retard. Le patron de Volkswagen, le Dr Martin Winterkorn, déclare vouloir se consacrer au pur hybride dans un premier temps, puis vouloir prendre son temps pour évoluer vers les versions Plug-In. Pour le constructeur allemand les versions 100% électrique ne représenteront que 1 à 1,5% du marché, sauf dans les très grandes métropoles et en Chine ou la proportion pourrait être plus élevée. La position originale de la Chine justifie sûrement les discussions en cours de VW avec le chinois BYD. Quand à Peugeot, en s'approvisionnant auprès de Mitsubishi pour le petit modèle électrique, cela lui permettra d'occuper la scène médiatique avec un bon produit et de préparer ses futurs modèles hybrides. Il annonce timidement un 4X4 3008 diesel  hybride pour 2010 qui pourrait être suivi par d'autres modèles, éventuellement produits en Chine?

                         Ces anecdotes montrent combien la reconversion de l'industrie automobile vers des solutions plus respectueuses de l'environnement est un processus tortueux et aléatoire. Nous ne parlerons pas de l'industrie automobile américaine en plein marasme qui demandera de longues années pour sortir du gouffre technologique et financier dans lequel elle est plongée. Une activité humaine qui arrête de croire au progrès technique pendant quelques années se retrouve rapidement  profondément en retard, surtout durant les périodes de changement de modèles de choix de modes de vie et de consommation, comme celle que nous traversons actuellement. 

    Le 5 Juillet 2009.

  • Avec la stabilisation du dollar, baisse annoncée des cours au Casino du pétrole

    Avec la stabilisation du dollar, baisse annoncée des cours au Casino du pétrole

                         Les professionnels l'avouent eux mêmes, le marché du pétrole constitue un vaste Casino animé par quelques centaines de courtiers plus ou moins allumés. Mais cet état de fait semble particulièrement bien satisfaire les autorités politiques qui n'y voient rien à redire et rechignent à encadrer plus strictement l'accès à la Salle de Jeu, comme cela se fait dans tous les Casinos. Alors que dire de ce vaste marché qui a connu un remarquable rallye au mois de Mai (FIG., courbe bleue), indexé avec un puissant levier sur la baisse des cours du dollar (FIG., courbe verte, de 50 euros exprimés en dollars), jouant ainsi le rôle de couverture vis à vis des variations de change. Mais depuis le début du mois de Juin la baisse du dollar est stoppée, faute de devise alternative crédible. La crise économique en Europe et les chamailleries de politique monétaire au sein de la BCE disqualifient l'euro, la Livre Sterling ne fait plus le poids, le Yen, monnaie d'un pays vieillissant n'a pas l'envergure nécessaire. Alors le dollar est condamné à demeurer la monnaie de réserve mondiale et sa baisse n'a plus de raison d'être (FIG., courbe rouge des mêmes 50 euros au mois de Juin). Les Bons du Trésor américains trouvent preneur et les taux longs se relaxent, autour de 3,5% pour le 10 ans. Depuis le début du mois de Juin, le pétrole a perdu son seul support monétaire qui justifiait sa hausse, son cours était donc appelé à se relaxer (LIRE).

    Cours-USA-récents-2009-06

                          Les fondamentaux du marché physique de cette ressource énergétique sont très déprimés et les révoltes du delta du Niger ne peuvent pas constituer un soutien sérieux, tellement l'offre potentielle est abondante. L'Angola voisin est prêt à prendre le relai si nécessaire.  Les autres membres de l'OPEP  et la Russie ne rêvent que de produire plus, à des prix de marché finalement inespérés.

                         Les stocks physiques américains de produits pétroliers continuent à croître, il y a 130 millions de barils de trop, représentant plus de 8 milliards de dollars, dans ces stocks (FIG.II).

    Stocks-produits-US-2009-06

                                  La demande américaine en produits autres que l'essence est en retrait de 9% (LIRE un article précédent) et la demande d'essence est sensiblement stable. Avec la crise économique et une certaine baisse des revenus la consommation des dérivés du pétrole faiblit. Seule la consommation d'essence nécessaire au transport individuel tend à se stabiliser, ce qui est cohérent avec la stabilisation du trafic américain (LIRE).

                                Alors comment anticiper les futures variations de cours? Il va être très difficile aux "spécialistes" , hommes de paille des grandes Banques, de prêcher la reprise économique et la pénurie imminente pour endiguer le repli des cours. Il va leur rester le changement climatique, El Niño et les ouragans attendus sur le Golfe du Mexique pour tenir. L'anticipation de tels évènements peut expliquer la poursuite observée de la montée des stocks américains. Mais le plus probable, à court terme, est une pousuite du repli des cours vers les 60 dollars le baril.

                                L'économie américaine aura du mal à repartir parce qu'elle traverse une crise de l'offre, face à une demande en pleine mutation. C'est la raison principale de l'inefficacité des diverses mesures de soutient à l'économie prises jusque là. L'industrie automobile est un exemple criant de cette situation: les industriels américains ne savent pas produire les produits attractifs que demandent certains consommateurs. Le modèle le plus vendu par Volkswagen aux US est un véhicule à moteur diesel!  La reconversion de cette industrie demandera des années de développement et de réindustrialisation avant de pouvoir présenter des gammes de produits plus sobres et plus respectueuses de l'environnement, qui correspondent à une attente d'une part des citoyens. Celle qui est la cause de la "deuxième transition démographique", qui a élu Obama et qui chamboule tout le paysage consumériste américain.

    Le 5 Juillet 2009.

  • Grandeur et décadence du leader du photovoltaïque allemand

    Grandeur et décadence du leader du photovoltaïque allemand

                              Q-Cells leader mondial de l'industrie des cellules et des modules photovoltaïques a profité pendant longtemps d'une politique énergétique allemande favorable aux ressources alternatives comme le solaire. Ce support financier abondant et constant du Gouvernement allemand, payé par le consommateur, a permis à Q-Cells de devenir le leader mondial, doublant même le japonais Sharp, handicapé par un arrêt momentané des aides financières du gouvernement nippon. Ses productions de modules sont essentiellement à base de Silicium cristallin, malgré une diversification amorcée dans les modules en couches minces au travers de filiales. Mais si les trop copieuses aides d'Etat ont d'excellentes vertus pour lancer une industrie nouvelle, elles ont un large défaut: elles créent une industrie de rente peu motivée à faire des gains de productivité et surtout elles attirent la concurrence des pays à faible coûts comme la Chine ou Taïwan. Le marché voit se dérouler en ce moment un formidable renversement, accéléré par la crise financière et économique: cette industrie de composants va peu à peu quitter l'Europe, pour se localiser en Asie où le Silicium et la main d'oeuvre pour assembler les modules sont à des tarifs défiant toute concurrence. En parallèle les prix de marché du Silicium, des wafers et des modules, devant une offre chinoise pléthorique, amorcent une chute non anticipée. Le Marché boursier a bien pris en compte cette nouvelle donne, il suffit d'examiner la courbe des cours de Q-Cells pour comprendre que les données fondamentales ont été bouleversées en trois ans (FIG.).

    Q-Cells-2007-2009

                                Un exemple parmi d'autres qui montre que le greenbusiness, comme le business tout court, peut être capté par les pays en développement et devenir un handicap pour les pays développés. L'Allemagne sous les coups de la concurrence et des délocalisations, va devoir gérer le retrait de son industrie des composants de la filière photovoltaïque. Ceci n'est pas en contradiction avec le développement annoncé de la ressource solaire qui fera appel de plus en plus à des systèmes complexes centralisés ou décentralisés, mettant en musique la production d'électricité, le besoin en énergie des foyers et la gestion optimale des réseaux. C'est de façon évidente dans ce domaine qui fait appel à beaucoup d'intelligence que doivent être focalisés les efforts.

    Le 4 Juillet 2009

  • Avec une chute de plus de 20% des productions de gaz naturel, la Russie laisse la première place aux Etats-Unis

    Avec une chute de plus de 20% des productions de gaz naturel, la Russie laisse la première place aux Etats-Unis

                        A force d'avoir répété que la Russie était le producteur de gaz naturel incontournable dans le monde, certains en étaient persuadés. Mais la crise aidant, la concurrence du GNL devenu abondant poussant certaines nations à diversifier leurs approvisionnements, RIA Novosti nous apprend que les productions de gaz russe ont baissé de 20,8% au premier semestre 2009 par rapport à la même période 2008. Elles ont représenté en moyenne 45,7 milliards de m3 par mois, avec un très mauvais score en Juin à 36,3 milliards de m3. Ces chiffres sont à comparer à des productions américaines de 49,1 milliards de m3 sur les quatre premiers mois de l'année 2009, en légère progression par rapport à celles de 2008 (FIG.).

    Gaz-US-prod-2009-04

                         Les exportations russes de gaz ont régressé de 55% à 7,6 milliards de m3 par mois en moyenne. Ce recul explique les 3/4 de la contre performance russe qui perd ainsi sa place de leader parmi les producteurs de gaz mondiaux, évènement qui avait été anticipé dans un article précédent (LIRE).

    Le 3 Juillet 2009.