Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Pour un super réseau électrique européen

    Pour un super réseau électrique européen

    Trec                   De nombreux projets, plus ou moins utopiques, de substitution quasi totale des sources traditionnelles d’énergie dans la génération d’électricité ont envisagé la mise en place d’un "Super Réseau" électrique européen (super grid). Alimenté en courant continu haute tension (HVDC, High Voltage Direct Current) afin de réduire les pertes en ligne à environ 3% à 6% pour mille kilomètres. L’idée a été promue par le TREC , par le Dr Gregor Czisch de l’Université de Kassel en Allemagne qui a démontré que de la Sibérie au Maroc et de l’Egypte à l’Islande il existe toujours un endroit ou il y a du vent. Il suffit donc de relier le Super Réseau à des éoliennes disséminées dans une Europe élargie à l’Afrique du Nord et à la Russie, pour recevoir à Kassel du courant "vert".

    Que peut-on retenir de cette proposition?

                                 Tout d’abord les lignes à courant continu ne sont pas une nouveauté en Europe. L’interconnexion France-Angleterre est assurée par une ligne 270kV continu, pour une puissance de 2000MW. L’interconnexion NorNed entre la Norvège et les Pays-Bas, qui sera opérationnelle en début 2008, sera assurée par une ligne sous marine de 580 km, en 450 kV continu, pour une puissance de 700MW avec des pertes en ligne de 3,7%.

                               Les centales connecteés à ce réseau peuvent être des éoliennes, des fermes solaires, des centrales nucléaires ou des centrales thermiques à charbon équipées d’unités de capture de CO2. L’origine de l’électricité importe peu dans un premier temps, le mythe du tout éolien pouvant constituer une motivation ultime.

                               La première étape serait d’écrire la spécification d’une maille élémentaire du super réseau : taille, tension, puissance, modes de raccordement au réseau traditionnel. Puis viendrait les spécifications et définitions des cables et des équipements de contrôles et de raccordement.

                              Un premier maillon de cellule sur un axe Nord-Sud,  du genre Pays-Bas – Maroc ou Allemagne – Maroc, pourrait être constitué de l’interconnexion France – Espagne qui fait tant défaut dans la réalisation des échanges entre le Nord de l’Europe et la Péninsule Ibérique.

                               Ce super réseau pourrait être le support d’une bourse consolidée européenne ou s’établiraient des cours de l’électricité compétitifs et non subventionnés. Les réalisations ou projets non rentables seraient rapidement écartés de ce marché.

                              Un gestionnaire style RTE Européen assurerait la définition, le financement, la maîtrise de la réalisation et la gestion de ce super réseau. Il serait financé par une redevance au TWh. Il gèrerait un mix énergétique qui lui permettrait d’assurer la réalisation des objectifs de réduction d’émissions de CO2 pour la production d’électricité européenne. Il assurerait la gestion des échanges avec les pays non européens.

                             A ce niveau un organisme de régulation aurait en charge le pilotage en temps réel du réseau européen avec pour mission de réduire la fréquence des aléas.

                            Après la PAC du vingtième siècle, on aurait ainsi la PEC, Politique Electrique Commune en attendant la Politique Energétique Commune.

  • Shell arrête une usine de traitement des sables bitumineux de l’Alberta.

    Shell arrête une usine de traitement des sables bitumineux de l’Alberta.

    Us_nurse2                       Après un feu dans sa raffinerie de Scotford (Alberta) le 19 Novembre sur un "upgrader" qui permet de transformer le bitume extrait des sables en pétrole synthétique, RD Shell annonce finalement l’arrêt de l’installation pour maintenace et réparation. Il est ainsi privé d’une production de 155 mille barils par jour. Les incidents sur les raffineries américaines sont répétitifs, ils sont souvent attribués à la vétusté des installations. Dans ce cas ce paramètre ne joue pas, alors attribuons le au manque de chance. Cette nouvelle ne participe pas à la détente les cours des produits raffinés aux USA qui perdent en ce moment 3 cents par gallon, à 2.41$ le gallon pour l’essence sur le Nymex.

  • Bear Stearns monte son prix du brut pour 2008 et les cours objectifs de Sociétés pétrolières.

    Bear Stearns monte son prix du brut pour 2008 et les cours objectifs de Sociétés pétrolières.

    Gromairesoir                      Bear Stearns revoit à la hausse ses prévisions de prix du pétrole américain WTI pour 2008, en le portant de 60$ le baril à 75$. Il ne prend pas beaucoup de risque, ce prix étant le prix moyen actuel sur une tendance longue de plus de quatre ans. Ce pronostic l’amène à revoir à la hausse les cours de BP, Chevron, Marathon Oil, Total et Murphy Oil. Il place les deux premiers en "overperform". Ce classement se justifie pour Chevron, malgré la faiblesse des marges de raffinage; par contre il est difficilement compréhensible pour BP qui aura du mal à sortir à court terme, de sa médiocrité malgré un nouveau management de bonne qualité.

  • Les taux de change amortissent l’envolée des cours du  brut

    Les taux de change amortissent l’envolée des cours du brut

    Brut1                  Le taux de change euro / dollar amortit la folle envolée des cours du brut, mais ne la neutralise pas. Entre le 4 Septembre et le 20 Novembre le brut WTI s’est apprécié de 32% en dollar et "seulement" de 21% en euros. On peut voir sur les courbes que le Yen ou le dollar candien amortissent aussi la tendance.

  • Les cours du brut américain attendus à la baisse, ceux de l’éthanol en hausse

    Les cours du brut américain attendus à la baisse, ceux de l’éthanol en hausse

    Cartes1928                    Le Marché du pétrole américain intègre lentement mais sûrement que l’Arabie Saoudite et les Etats du Golfe vont vouloir faire un  geste de détente, lors de la prochaine réunion de l’OPEP, le 5 Décembre, à Abu Dhabi. Un autre paramètre important pour le futur des cours, est la valeur des stocks de brut à Cushing, Oklahoma ou s’échange physiquement le pétrole brut WTI. Au plus bas depuis quatre semaines, à 6 millions de barils en dessous d’un niveau moyen acceptable estimé autour de 20 mbl, ils participent à la surévaluation du brut. Enfin, les investisseurs s’allégeant en Bouse, les taux longs continuent à baisser, le 10-years-Bond était à 3.847% hier, ce qui incite les investisseurs à fuir le dollar et à investir dans les papiers en euros ou en "pétrole" qui joue le rôle du produit refuge anti inflation. L’ensemble de ces paramètres antagonistes devrait tirer les cours du baril du WTI au dessous de 95$.

    Le marché de l’Ethanol attent une révision du Renewable Fuel Standard (RFS) de la part de l’administration US (EPA) qui fixerait des fourchettes de teneur en fuel éthanol dans l’essence à la hausse. De nombreux Etats accepteraient un niveau minimum relevé de 5,9% à 10%. Les valeurs biocarburants ont baissé de 19% au mois d’Octobre alors que le fuel éthanol récupérait 12%.

  • Le plan stratégique énergétique européen: un catalogue à la Prévert

    Le plan stratégique énergétique européen: un catalogue à la Prévert

    Indiens10                      La Commission Européenne vient de sortir un papier de seize pages pompeusement appelé: "Un plan stratégique européen pour les technologies énegétiques". Que trouve-t-on dans ce document? Tout d’abord il rappelle les objectifs : réduire les coûts des énergies NON polluantes (les peu polluantes iront se faire voir) et mettre en position de pointe les industries possédant les technologies à faible intensité carbonique. Puis arrive l’état des lieux: nous prenons du retard, nous n’innovons pas, l’Europe doit être la première, on est pressés. Enfin arrive un plan à la Prévert pour 2020 et 2050: beaucoup de choucroute, un peu de paella, un zeste de coq au vin.

                  Commençons par la choucroute:

    1. doubler la capacité de production des grandes éoliennes!!! (mais pourquoi! où est le stratégique?)
    2. un réseau électrique européen unique et intelligent (pour suppléer à l’éolien quand il est défaillant)
    3. lancer un marché grand public des appareils et systèmes de conversion énergétique et d’utilisation finale plus efficaces dans le secteur de la construction, les tranports et l’industrie comme la polygénération et les piles à combustibles (traduction: récupérer la chaleur des systèmes à rendement lamentable comme les PAC?)
    4. stockage de l’énergie:  une avancée décisive attendue pour 2050 (vaste programme!)
    5. véhicules à pile à combustible à hydrogène. (il faut bien gaspiller de la ressource, l’Europe en a trop)

                   Puis la paella : 6. démontrer la maturité commerciale de la génération de l’électricité à grande échelle à partir de l’énergie photovoltaïque ou de l’énergie solaire concentrée

                   Le coq au vin: 7. maintenir la compétitivité des technologies de fission, ainsi que les solutions à long terme de gestion des déchets. Puis démonstration de la Génération IV à l’horizon 2050. 8.Achever la construction de ITER et préparer la démonstration de la faisabilité de la fusion nucléaire.

                Puis des actions plus consensuelles:

    • biocarburants de deuxième génération concurrentiels et au caractère durable de la production (un peu court le cahier des charges: toxicité, miscibilité à l’essence, transportabilité?)
    • démonstration industrielle de procédés de capture et séquestration du CO2 (il faut espérer qu’en 2020 il y aura un ou plusieurs standards industriels sur catalogue)

              Enfin vient le plan d’action: jouer collectif, on compte sur le secteur privé, bien identifier les niveaux: national, communautaire, mondial.

                    Pour 2008 six actions prioritaires se dégagent: éolien, solaire, bioénergie, CCS, réseau électrique, Nucléaire Gen.IV.

                    La commission propose la création d’une "alliance européenne de la recherche dans le domaine de l’énergie".

                   On attend les avis du Conseil et du Parlement. A suivre..

  • Réserves prouvées de pétrole US en baisse à fin 2006

    Réserves prouvées de pétrole US en baisse à fin 2006

    Us_flagg2                     Selon le Department of Energy américain les réserves prouvées de pétrole ont baissé de 785 millions de barils en 2006, soit -3,6%, pour atteindre un peu moins de 21 milliards de barils. Ces réserves représentent 12,7 ans de la production de l’année. La baisse des réserves est due à des révisions de -10% dans le Golfe du Mexique et de -8% en Alaska, ainsi qu’à de faibles découvertes; elle représente 48% de la consommation annuelle.

                           Par contre les réserves de gaz "sec" se sont appréciées de 3,3% à 36 milliards de barils équivalents de pétrole. Ces réserves de gaz représentent 11,4 ans de la consommation 2006.

                                 Cette révision des réserves de gaz permet d’apprécier les réserves de liquides contenus dans ces gaz. Il en résulte un stock global de liquides (pétrole + liquides contenus dans les gaz) à fin 2006 de 29,4 milliards de barils en baisse de 1,6% par rapport à l’année précédente. Cette baisse représente 20% des productions de l’année.

                                Ces nouvelles confirment l’inexorable décroissance des productions de pétrole américaines (FIG.) imputable à l’épuisement et au non renouvellement des champs existants.Produs1

  • Chavez président à vie? Les sondages disent « Non »

    Chavez président à vie? Les sondages disent « Non »

    Chavez L’intitut de sondage Datanalisis, après un sondage réalisé entre les 20 et 24 Novembre, sur un échantillon de 1854 personnes , déclare avoir trouvé 49% de personnes qui auraient l’intention de voter "Non" à un référendum pour la nomination de Chavez Président à vie, contre 39% qui voteraient "Oui". L’opposition Catholique et étudiante semble progresser au Venezuela.  Quoiqu’il en soit Hugo Chavez est au pouvoir, sauf accident, jusqu’en 2013.

  • TOTAL: de Margerie affirme vouloir poursuivre ses projets iraniens

    TOTAL: de Margerie affirme vouloir poursuivre ses projets iraniens

    Tot1                Christophe de Margerie, le patron de Total, est persuadé d’une chose: l’équilibre des approvisionnements mondiaux, et donc européens, en gaz et pétrole a besoin des ressources iraniennes pour être assuré. Il l’a répété à Pékin, au cours d’un diner organisé en l’honneur des dirigeants français. "Les énormes ressources en gaz iraniennes peuvent constituer une assurance contre les menaces politiques de rupture  d’approvisionnement de l’Europe, en gaz provenant de Russie". "Les discussions avec les autorités iraniennes se sont ralenties, dit-il, mais non du fait des exigences politiques du gouvernement français". "Je serais très heureux d’avoir un contrat (South Pars) prêt à signer, mais il n’y en à pas encore de rédigé"."Parfois vous avez intérêt a mettre la pédale douce, mais avec l’Iran nous préserverons nos relations à long terme"

                           Ce projet de South Pars est ralenti, c’est évident, par les contraintes politiques mais aussi par des questions de gros sous entre Total-Shell et le négociateur iranien NOZARI qui depuis, est devenu ministre du Pétrole en Iran. Une date butée, Juin 2008 a été fixée pour conclure un accord. Le risque de l’arrivée d’un troisième larron chinois, qui emporte le tout, n’est pas nul; mais c’est un sujet qui sera sûrement abordé par N. Sarkozy, avec les dirigeants chinois.

  • La Chine et la Russie vont construire une raffinerie dans le port de Tianjin.

    La Chine et la Russie vont construire une raffinerie dans le port de Tianjin.

    Mapofchina2                      Les deux pays seraient tombés d’accord pour construire une raffinerie, de 10 millions de tonnes par an de capacité ( 200 mille barils par jour), dans le port de Tianjin, situé dans le Nord de la Chine. Le Chinois CNPC et le Russe Rosneft constitueraient une Joint Venture pour porter le projet qui concrétise les accords passés entre les deux Sociétés en Mars 2006.