Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Stagnation de la production industrielle en Allemagne et en France au mois de Février

    Stagnation de la production industrielle en Allemagne et en France au mois de Février

     Il doit y avoir un bug dans le logiciel d'Eurostat qui annonce, pour le mois de Février, une croissance de 0,9% de la production industrielle dans la Zone Euro avec des chiffres de croissance nulle ou négative pour la plupart des grands pays qui la composent: Allemagne (-0,1%), France (0%), Italie (0%), Espagne (-0,1%), Pays-Bas (-2,3%). Le Luxembourg affiche bien une progression de 3,6% mais il n'est pas évident que cela suffise à rétablir la balance.

     Si l'on en croit les chiffres publiés, il apparaît donc une profonde stagnation de la production industrielle allemande depuis le mois de Septembre 2009 (FIG.). Quand à la progression de la production industrielle française durant la même période, elle est vraiment discrète.

    Prod-industrielle-Allem-France-2008-2010-02

    LIRE le communiqué d'Eurostat.

    Le 15 Avril 2010

  • La baisse des consommations de produits pétroliers des pays OCDE devrait se poursuivre en 2010

    La baisse des consommations de produits pétroliers des pays OCDE devrait se poursuivre en 2010

     En 2009, informe l'EIA, les consommations en produits pétroliers des pays de l'OCDE ont affiché une baisse de 2,17 millions de barils par jour par rapport à celles de 2008, ce qui représente une baisse de 4,6% en volume. Cette chute des consommations OCDE n'a été que partiellement compensée par une modeste hausse des consommations des pays NON-OCDE de 1,2% (+0,46 million barils/jour) ce qui ramène les consommations mondiales pour 2009 à 84 millions de barils/jour, soit une baisse de 2% par rapport à 2008 (-1,7 million de barils/jour).

     Depuis la mi-2005, à près de 50 millions de barils/jour, où ce mouvement de baisse des consommations de produits pétroliers des pays les plus riches de la planète a débuté, la courbe de décroissance sur 12 mois cumulés affiche un retrait de 9% ou 4,5 millions de barils/jour (FIG.).

    Conso-OCDE-cumul-2005-2009-12

     Il est clair que ce mouvement qui avait à fin 2009 plus de quatre ans d'ancienneté, a été accéléré par la crise en 2008 et 2009. Mais il est clair aussi que la plupart des pays OCDE qui vont afficher des croissances moyennes sinon médiocres, vont poursuivre ce mouvement de désengagement progressif vis à vis des produits pétroliers. L'Europe, mal en point, devrait en particulier rester un contributeur important à cette décroissance. Les Etats-Unis qui affichaient au mois de Janvier 2010 un retrait de 600 mille barils/jour (-3%) par rapport au même mois de 2009 devraient également présenter à la fin 2010 au mieux une stabilité de leur consommation et le plus probablement un léger retrait.

    A partir des données de PIB et sur la base d'une croissance de ce paramètre global de 2% en 2010 pour l'ensemble des pays OCDE, il est possible d'évaluer la baisse des consommations de produits pétroliers en 2010 autour des 1% (FIG.II). Ce rythme correspond sensiblement à celui observé en 2006 et 2007.

    Conso-OCDE-PIB-2005-2009

    Il semble donc raisonnable de pronostiquer aujourd'hui, pour l'ensemble de 2010, une baisse des consommations en produits pétroliers sortant des raffineries des pays OCDE de l'ordre de 400 mille à 500 mille barils/jour.

    A cette baisse globale des volumes, pour chiffrer l'impact réel sur la consommation de pétrole, il faut aussi déduire la croissance des consommations de biocarburants durant l'année. Sur la base d'une croissance de consommation de ces biocarburants de 10 à 15%, ce sont autour de 200 ou 300 mille barils/jour de plus qu'il faudra ristourner à la consommation globale de pétrole en 2010.

    Ces valeurs sont très éloignées des prévisions de celles de l'Agence Internationale de l"Energie qui vient de revoir les volumes 2010 à la hausse, avec une variation des consommations mondiales entre 2009 et 2010 de 1,7 millions de barils/jour. L'AIE est dans les faits le principal supporter de la spéculation sur le pétrole qui se porte très bien. D'après Bloomberg il s'est échangé hier sur le seul NYMEX 1,42 MILLIARDS de barils papier de pétrole. Record historique qui représente 17 fois la consommation mondiale et pas loin de 80 fois la consommation américaine de la journée. Quand la spéculation va, tout va!

    Le 14 Avril 2010

  • Fragilité des prévisions d’évolution de consommations de pétrole sur la base de la progression du PIB mondial

    Fragilité des prévisions d’évolution de consommations de pétrole sur la base de la progression du PIB mondial

    Lors de la 2010 Energy Conference, organisée par le Department of Energy américain, un des très écoutés spécialistes mondiaux des marchés pétroliers, Adam Sieminski de la Deutsche Bank, a présenté sa vision de l'évolution, à court et moyen terme, des cours du pétrole et des volumes appelés à être consommés. Sa présentation, très raisonnable, pas hawkish du tout, a porté sur les points importants suivants:

    -la conviction que la consommation américaine de pétrole, compte tenu d'une évolution moyenne de PIB de 2,5% par an, n'allait plus croître,

    -sur la nécessité de maintenir un niveau satisfaisant des cours du pétrole qu'il situe autour de 70$ le baril afin que les dépenses mondiales pour cette ressource d'énergie primaire restent dans une zone soutenable de 3 à 4% du PIB mondial,

    – la prévision d'une croissance du PIB mondial de 4,1% en 2010, dont 6% pour les pays NON-OCDE, qui entraînera une croissance des consommations de pétrole de 1,4 millions de barils/jour par rapport à celles de 2009.

    La première proposition de Sieminski se démarque des prévisions des diverses Agences et autres prévisionnistes qui envisagent encore une croissance et même pour certains un (questionnable) accroissement des importations américaines de pétrole, comme Mary Novak de l'IHS. Il semble audacieux de dire que la consommation américaine de pétrole va rester stable. Et pourtant l'examen des variations de ces consommations en fonction des variations du PIB chaîné américain durant les cinq dernières années rend cette prévision assez évidente, sinon timorée (FIG.I). Il faudrait une croissance en volume d'au moins 3% du PIB américain pour assister à une reprise des consommations de pétrole. L'année 2009 a par exemple enregistré une décroissance des consommations de pétrole de 4% pour une variation du PIB quasi nulle.

    PIB-pétrole-USA-2005-2009 

    La deuxième proposition qui fixe un niveau raisonnable des cours pour assurer un maintien de l'économie en bonne santé résume tout le débat sur la manipulation des cours à laquelle on assiste en ce moment. Jusqu'à quel point les cours du brut vont-ils pouvoir grimper sans altérer durablement la bonne santé économique de chacune des grandes régions du monde? Sans nul doute l'Europe est aujourd'hui le malade du monde, avec un commerce mondial en fort retrait, une économie intérieure fragile, des monnaies qui se dévaluent avec le Sterling tout d'abord puis maintenant l'euro et qui renchérissent les prix des produits pétroliers importés. La zone euro va-t-elle pouvoir supporter un pétrole à plus de 75 euros (100$) le baril, zone vers laquelle il se dirige?

    Nul doute qu'une mauvaise santé économique de l'Europe se répercutera sur le reste du monde. Si le commerce mondial de la Chine est passé dans le rouge au mois de Février, c'est parce que ses clients, dont l'Europe, le premier d'entre eux, ne se développent pas à son rythme, loin s'en faut.

    Ces réflexions conduisent à la troisième proposition de Sieminski qui en accord avec certaines Agences, prévoit une croissance en 2010 de la consommation mondiale de pétrole de 1,4 millions de barils/jour. Il se base pour cela sur les courbes de variations des consommations de pétroles en fonction des variations du PIB. Partant d'une prévision d'évolution du PIB mondial de 4,1% en 2010, dont 6% pour les pays NON-OCDE, il en déduit sur une droite de régression pas terrible (FIG.II, droite bleue, coefficient de corrélation de 0,46) que la consommation mondiale de pétrole va s'accroître de près de 2% entre 2010 et 2009 soit de 1,4 million de barils/jour.

    PIB-change-Oil-use-change-Sieminski-2010

    Un examen attentif des divers points de cette courbe montre que les points correspondant à 2006, 2007, 2008 et 2009 sont beaucoup mieux alignés sur une droite rouge beaucoup moins pentue. Les consommations mondiales de pétrole ont été ces dernières années beaucoup moins sensibles aux variations du PIB, conséquence de tous les efforts dirigés vers la recherche d'une meilleure efficacité énergétique des processus. En utilisant cette droite actualisée il est possible d'en déduire que la croissance des consommations de pétrole sera en 2010 d'environ la moitié de celle initialement prévue. En d'autres termes les prévisions de l'OPEC qui annoncent une croissance des consommations de 0,8 à 0,9 million de barils entre 2009 et 2010, sont beaucoup plus proches de cette deuxième façon d'extrapoler.

    Il est possible de constater ainsi que de vouloir prédire des variations de consommations de façon globale à partir d'indicateurs globaux ne peut conduire qu'à des valeurs très approximatives. Alors disons aujourd'hui que des variations 1 à 1,2 million de barils pour les pays NON-OCDE et de – 0,4 million pour les pays OCDE conduiraient à une croissance des consommations mondiales de 0,6 à 0,8 million de barils/jour, compatible avec l'évolution des prix du pétrole à la hausse et une conjoncture économique mondiale plombée par une Europe malade.

    CONSULTER la très intéressante présentation de Sieminski.

    VOIR la présentation de Mary Novak.

    Le 11 Avril 2010

  • Allemagne: stabilité du chiffre d’affaires dans l’industrie manufacturière au mois de Février

    Allemagne: stabilité du chiffre d’affaires dans l’industrie manufacturière au mois de Février

     Le chiffre d'affaires de l'industrie manufacturière allemande manque de tonus. Il affiche depuis plusieurs mois une stabilité inquiétante avec une valeur (CVS, CJO) de son index à 95 pour une base 100 en 2005 (FIG.I, courbe marron). La composante de l'activité intérieure (courbe rouge) est en baisse (-0,3% en Février) celle de la composante exportation (courbe rose) est en progression (+0,3% en février après +0,4% et +1,1% les deux mois précédents). Mais cette part des exportations est elle-même très contrastée avec une décroissance de 1,1% des facturations vers la zone euro au mois de Février et une croissance de 1,5% vers le reste du monde.

    FIG.I : Chiffre d'affaires de l'industrie manufacturière allemande (Destatis, base 100 en 2005)

    Allemagne-CA-industrie-manufacturière-2002-2010

     La décroissance des facturations de l'industrie manufacturière allemande vers l'ensemble de la zone euro, y compris l'Allemagne, illustre et explique la stagnation économique de l'Europe. Ces pays pas sérieux de l'Europe méditerranéenne ("le Club Med") qui hérissent tant le poil des dirigeants allemands, sont aussi ses clients les plus importants. Alors il va bien falloir faire preuve de solidarité…par force. Après tout, les dirigeants chinois aident financièrement les Etats-Unis pour leur fourguer leurs exportations et assurer l'emploi en Chine. Un scénario de ce genre devra être un jour mis en place par l'Allemagne vis à vis de ses clients les plus fragiles de la même zone monétaire, sous peine de régression de l'ensemble de la zone.

    FIG.II : Commerce extérieur allemand: la baisse des importations en 2009 a permis de conserver une balance commerciale excédentaire malgré la chute des exportations (Destatis)

    Allemagne-commerce-extérieur-2008-2010 

     Il faudra que le leader de la zone euro se résigne à investir ses copieux excédents commerciaux, 12,6 mrds d'euros pour le seul mois de Février dernier (FIG.II) dans les "bonds" grecs, portugais, espagnols, irlandais… ou français. Dankeschön!

    LIRE le communiqué de Destatis sur le sujet.

    Le 9 Avril 2010

  • Etats-Unis: les consommations de carburants routiers poursuivaient leur baisse au mois de Janvier

    Etats-Unis: les consommations de carburants routiers poursuivaient leur baisse au mois de Janvier

     L'hiver n'est pas très propice aux déplacements sur le continent Nord-américain. C'est ce que confirment les statistiques de l'Energy Information Administration qui affichent, pour le mois de Janvier, des baisses de consommations d'essence de 1,9% par rapport au même mois d'il y a un an, qui lui-même était en retrait de 1,4%. Quand au gasoil à faibles teneurs en soufre qu'utilisent les poids lourds, ses consommations sont en baisse de 12%. Un autre paramètre important pour chiffrer l'impact des transports terrestres américains sur la consommation de pétrole est la part moyenne d'éthanol dans l'essence qui poursuit sa croissance. Elle était de 8,3% au mois de Janvier contre 6,8% un an plus tôt. Il résulte de toutes ces données (FIG.) une décroissance continue des consommations de carburants, hors éthanol, pour les transports terrestres qui dépasse les 0,9 million de barils/jour en deux ans. Un tiers de cette baisse provient du développement de l'utilisation d'éthanol.

    Conso-carburants-US-2008-2010
     Remarque : en ajoutant à ces valeurs les consommations de kérosène qui ont décru de 0,18 million de barils/jour en deux ans, il apparaît que les consommations de produits pétroliers pour les transports terrestres et aériens aux Etats-Unis, à 11,9 millions de barils/jour, ont chuté de 1,1 million de barils/jour (8,4%) entre Janvier 2008 et Janvier 2010.

     Par contre, la rigueur de l'hiver a fait croître les ventes de gaz comprimés et de fuel à hautes teneurs en soufre qui ont dépassé les 3,6 millions de barils/jour en moyenne sur Décembre et Janvier, à comparer à des valeurs autour de 2,4 millions durant l'été.

     Ces données, largement prévisibles, expliquent en partie pourquoi, malgré la rigueur de l'hiver, l'EIA vient de réviser à la baisse les consommations de pétrole pour la zone OCDE en 2010. Mais à 45,41 millions de barils/jour, pour 45,38 millions en 2009, cet organisme n'ose pas encore déclarer que les consommations de pétrole de l'OCDE seront en baisse en 2010. Incompréhensible blocage culturel d'une instance consumériste américaine?

    Le 9 Avril 2010

  • L’activité photovoltaïque mondiale semble avoir été soutenue au cours du premier trimestre

    L’activité photovoltaïque mondiale semble avoir été soutenue au cours du premier trimestre

    JA-Solar  C'est le chinois JA Solar, numéro 6 ou 7 mondial du marché des cellules et autres modules photovoltaïques en 2009, avec 509 MW vendus, qui vient d'exprimer sa satisfaction d'avoir réalisé une bonne activité en volume au premier trimestre 2010. Ses ventes ont atteint plus de 265 MW pour une prévision réalisée il y a seulement deux mois, comprise entre 215 et 225 MW. D'après cet industriel la demande s'avère être soutenue un peu partout dans le monde, avec la venue de nouveaux clients. La nouvelle a poussé à la hausse les cours des Sociétés chinoises du secteur à New-York. L'action JA Solar s'est valorisée hier de près de 10%.

    Rappelons que JA Solar est le fournisseur privilégié de BP Solar qui est en phase de désengagement de ses productions et fait appel de plus en plus à de la sous-traitance en Europe Centrale et en Asie pour assurer ses approvisionnements en modules.

    Avec de tels volumes trimestriels, JA Solar s'inscrit sur la liste des futurs industriels candidats au dépassement du Gigawatt produit en 2010. Il devrait figurer sur la "short list" avec l'américain First Solar, le japonais Sharp, le chinois Suntech. Son concurrent chinois Yingli devrait être très proche de ce seuil symbolique.

    LIRE l'information de JA Solar

  • Dans le cadre d’un plan stratégique élaboré de longue date, BMW va produire des fibres de carbone

    Dans le cadre d’un plan stratégique élaboré de longue date, BMW va produire des fibres de carbone

    Business-update  Le constructeur bavarois BMW ne cache pas ses ambitions dans le développement de certaines technologies applicables à l'industrie automobile. Par exemple, il veut être le premier, avant 2015, à proposer pour son premier modèle électrique de la série Megacity Vehicle, une solution à base de composites armés de fibres de carbone. Le principal frein à de tels développements aujourd'hui est tout bêtement le prix de revient de ces pièces fabriquées encore de façon artisanale, à l'aide d'opérations de polymérisation en moules de longues durées, incompatibles avec les cadences des séries automobiles. Bien sûr celui qui saura franchir l'obstacle technologique par l'approvisionnement de composants à bas prix et par la mise au point de procédés rapides de production, aura un avantage concurrentiel évident dans la définition de véhicules électriques très légers et donc de longue autonomie, répondant ainsi aux attentes d'une clientèle exigeante.

     Alors BMW s'est lancé en 2009, dans une coopération avec le fabricant de fibres de carbone américain SGL au travers d'une joint venture dans laquelle l'allemand possède 49% des parts. Pour cela les fibres de carbone seront produites dans une usine de Moses Lake aux Etats-Unis, dont la réalisation vient d'être décidée par la filiale commune. Par la suite les tissus à base de carbone et les pièces détachées ou autres structures en matériaux armés seront produits en Allemagne.

     Cette usine américaine produira les fibres de carbone pour les besoins de BMW à partir de fibres de polyacrylonitrile produites spécialement au Japon au sein d'une structure partagée entre cette filiale et Mitsubishi Rayon. La filière composite BMW semble complètement verrouillée par un projet industriel cohérent qui va se dérouler sur une bonne dizaine d'années pour arriver à maturité industrielle.

     Ce très bon exemple montre que le greenbusiness, c'est exactement du business comme avant qui repose sur des technologies maîtrisées. Celui qui veut se développer dans ce champ doit d'abord maîtriser ses technologies et ses coûts. Et ça, ce n'est pas aux rêveries élégantes et déboussolées des Grenelles et autres Lisbonne qu'on l'apprend. C'est en bossant en clusters sur les procédés et en investissant à long terme dans les usines. Hard is life!

    LIRE le communiqué de BMW sur le sujet.

    Le 7 Avril 2010

  • Un nouveau producteur de batteries au Japon: Eliiy Power

    Un nouveau producteur de batteries au Japon: Eliiy Power

    Eliiy-process   Il avait été reporté ici, en Février 2008 (LIRE) la volonté d'Eliiy Power, spin-off' de la Keio University, de se lancer dans le business des batteries Li-Ion pour les applications de stockage d'énergie et de secours. Cette Société avait été rachetée par un tour de table d'industriels dominé par Sharp, convaincu que le couplage batterie-module photovoltaïque avait un avenir commercial évident. Le Nikkei nous apprend que l'unité de production d'Eliiy est maintenant opérationnelle (FIG., sortie d'une ligne de production d'électrode positive sur son support d'aluminium dans l'usine de Kawasaki) et qu'elle va proposer à partir du mois de Juin un élément d'accumulateur de 150 Wh, élément de base à la construction de packs batteries de quelque kWh permettant le stockage décentralisé domestique d'énergie d'origine renouvelable. De nombreux projets au Japon allant du secours décentralisé des feux de croisement, à la maison individuelle stockant l'énergie photovoltaïque qu'elle génère, vont développer le marché des batteries de secours. Ces applications justifient de la part des constructeurs de batteries la présentation de nouveaux produits adaptés à ce cahier des charges spécifique pour lequel la longévité et le coût de la batterie sont des paramètres clés.

     Il est possible de citer parmi les candidats le Groupe Hitachi, en collaboration avec Shin Kobe, qui vient d'annoncer avoir mis au point une nouvelle électrode à base de LiMn2O4 dopé de longue durée de vie (10 ans). Il réclame lui aussi vouloir investir ce marché de la batterie de secours. Le stockage de l'énergie électrique est un axe majeur de développement pour les industriels des pays développés qui vont vouloir définir des réseaux électriques "smarts".

    LIRE le papier du Nikkei sur le sujet.

    Le 7 Avril 2010

  • La calotte glaciaire arctique présente une aire de 14 millions de kilomètres carrés

    La calotte glaciaire arctique présente une aire de 14 millions de kilomètres carrés

    L'hiver 2009-2010 a été rude sur l'hémisphère Nord et il semblerait que le printemps soit en retard. Cette impression est confirmée par les mesures satellitaires de l'aire de la calotte glacière. La surface mesurée à la fin du mois de Mars a atteint les 14 millions de kilomètres carrés nous dit l'Arctic Regional Ocean Observing System (FIG., courbe rouge). Cette valeur dépasse la moyenne mesurée durant les 30 dernières années et le maximum observé tend à se déplacer plus en avant dans l'année. La différence de glaciation par rapport à 2007 (courbe violette) qui avait affolé tout le monde est remarquable. Les variations de glaciations observées dans l'Arctique ces dernières années ne seraient-elles qu'une partie de séquence d'oscillation climatique ordinaire?

    Surface-banquise-1979-2010

     Les études les plus récentes sur les phénomènes historiques de saisonnalité (différence de température entre l'été et l'hiver) dans l'Atlantique Nord montrent que la notion de température moyenne du globe n'a que bien peu de sens dans ce cas là. C'est ainsi que William Patterson de l'Université de Saskatchewan, en mesurant les proportions isotopiques de l'oxygène 18 dans les coquillages fossiles, prélevés au nord-ouest de l'Isalnde, vient de montrer que les températures du nord de l'Europe entre -360 AV JC et 1660 avaient pu varier dans de très grandes proportions au cours des siècles étudiés. Il identifie après une période chaude allant jusqu'en 400 (période chaude Romaine) plusieurs phases de rapide refroidissement en Islande avec un minimum vers 1400 correspondant au Petit Age Glacière, suivies de phases de réchauffement. Pour lui, sur la base de ses mesures, l'affirmation selon laquelle nous vivrions actuellement un changement de température exceptionnel, beaucoup plus fort qu'auparavant, est tout simplement fausse. Nouveau pavé dans la mare des adeptes de la simulation climatique dont les conclusions ne semblent pas résister à la dure réalité des faits expérimentaux.

     Il n'est pas évident que l'écriture, en France, de lettres indignées au Ministre de tutelle par ces très nombreux savants, soit un acte suffisant pour redorer leur blason un peu terni dans la bataille. Ces fonctionnaires ont tout simplement oublié que c'est de la confrontation des idées, parfois rude, que sortiront des idées nouvelles plus conformes à la réalité des faits mesurés et quantifiés.

    ACCEDER aux mesures et aux cartes de l'ARTIC ROOS.

    LIRE le passionnant résumé du dernier papier de William Patterson et ACCEDER à l'article complet.

    VOIR aussi l'info sur le site de l'Université de Saskatchewan.

      

  • Volvo Trucks poursuit activement le développement de la filière gaz naturel-diesel

    Volvo Trucks poursuit activement le développement de la filière gaz naturel-diesel

    Volvo-gaz-diesel2 En des temps ou le gaz naturel est abondant et où ses cours sont décorrélés de ceux du pétrole, imaginer un poids lourd alimenté par un mélange composé de 3/4 de gaz naturel et 1/4 de gasoil n'est pas forcément stupide. C'est un des axes de développement de Volvo Trucks qui annonce qu'il saurait aujourd'hui concevoir un véhicule alimenté au mélange méthane liquéfié – gasoil présentant, grâce au très bon rendement énergétique du moteur diesel, une autonomie de 500 km. L'objectif de Mats Franzén, patron de la stratégie moteur chez Volvo, est d'atteindre dans un futur proche une autonomie de 1000 km. Face à l'objectif de réduction de consommation de pétrole évident, il faut résoudre le problème opérationnel de la mise à disposition de GNL auprès des pompes alimentant les poids lourds. De plus sa faible densité de 0,42 à l'état liquide à -162°C le rend volumineux à transporter. Il est deux fois moins dense et présente presque deux fois moins (55%) d'énergie volumique que le gasoil. De plus il nécessite un conteneur spécial pour l'isoler thermiquement et supporter la pression interne du conteneur qui est de l'ordre de 8 bars.

    Le désir d'indépendance énergétique des Etats-Unis dont le sol regorge de gaz naturel, pourrait inciter les autorités à favoriser un jour ce type de solution qui constituerait un pas important vers la substituabilité du pétrole par d'autres sources d'énergie primaire. Bien sûr un mouvement de spéculation à la hausse des cours du pétrole pourrait accélérer la conversion des flottes à ce mélange.

    LIRE le communiqué de Volvo Trucks

    Le 4 Avril 2010.