Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • L’EIA publie les données de flux, de volumes et de prix du photovoltaïque américain en 2008

    L’EIA publie les données de flux, de volumes et de prix du photovoltaïque américain en 2008

    Tardive mais intéressante synthèse publiée par l'Energy Information Administration sur les technologies, les flux, les volumes et les prix du photovoltaïque américain en 2008.

    PV-US-Shipment-2004-2008
    Les livraisons de cellules et de modules avaient été très fortes cette année là, en raison de la demande européenne et de la crainte de voir s'éteindre les aides fédérales qui finalement ont été reconduites. L'ensemble des technologies avaient profité de l'aubaine (FIG.).

    LIRE le rapport de l'EIA.

    Le 5 Janvier 2010. 

  • La Russie, premier producteur mondial de pétrole, a accru ses extractions en 2009

    La Russie, premier producteur mondial de pétrole, a accru ses extractions en 2009

    Kremlinmoscow Alors que la Russie, en fin 2008, au maximum de la crise, fréquentait régulièrement les réunions de l'OPEP, un observateur naïf aurait pu croire que ce grand pays allait s'associer au mouvement collectif de pression à la baisse des extractions de pétrole, formant ainsi une "SUPER-OPEC" capable de réguler définitivement l'offre mondiale. Les divergences économiques et politiques entre Russie et Arabie Saoudite rendaient un tel accord impossible. Alors les membres de l'OPEP se sont serrés la ceinture, tandis que l'Ours russe décidait par solidarité bien comprise, de pousser à fond ses extractions. Une dépêche Reuters reportant une présentation du Ministre russe de l'Energie, vient confirmer ce qui figurait déjà dans le rapport OPEC du mois de Décembre: les productions russes de pétrole en 2009 devraient flirter avec les 9,925 millions de barils par jour ce qui constitue le record historique de l'ère post soviétique de la Russie. Ce volume quotidien est à comparer aux 9,78 millions de barils/jour de 2008 et aux 9,87 millions de 2007.

    Ce résultat est tout à fait en contradiction avec les prévisions pessimistes des peak-oilers qui prédisaient, bien sûr, une chute inéluctable des extractions russes pour 2009 et les années suivantes. Dans les faits c'est la croissance des productions de champs de l'Est-sibérien, exportant vers l'Asie, qui explique ce bon score russe. Les acteurs du pétrole russe, tel que Rosneft, sont hautement motivés pour produire plus s'ils peuvent exporter et être payés en dollars. Durant 2009 ces industriels ont profité de la dévaluation du Rouble qui a laminé les coûts d'extraction en dollars mais aussi d'une politique de taxe de la part du Premier Ministre Poutine, rendue beaucoup plus flexible et donc favorable, avec la montée des cours du pétrole sur le marché mondial.

    Le rapport de l'OPEP du mois de Décembre prévoit que ces volumes russes vont poursuivre leur croissance en 2010 pour se diriger vers les 10 millions de barils/jour qui ont déjà été atteints au mois de Novembre. Le principal moteur de cette croissance étant une exonération de taxes à partir du premier Décembre 2009 sur les productions de 13 champs russes, ce qui devrait ainsi booster leurs productions. Pour mesurer la taille du bonus accordé, il faut savoir que la Russie revoit tous les mois ses taxes à l'exportation et qu'elles ont été revues à la baisse de 4$/tonne de brut pour le mois de Janvier, à 267 dollars/tonne nous informe RIA Novosti. Ceci représente dans les 36 dollars le baril.

    LIRE la dépêche de l'Agence Reuters.

    Le 4 Janvier 2010

  • 2009 fut l’année du photovoltaïque au silicium chinois ou taïwanais

    2009 fut l’année du photovoltaïque au silicium chinois ou taïwanais

    La sortie de la crise économique et des errements tarifaires espagnols dans le photovoltaïque ont causé de profonds ravages dans les industries photovoltaïques européennes. L'effondrement des prix du Silicium chinois et de celui des wafers a porté un rude coup au norvégien REC un des leaders mondiaux dans le domaine. Malgré un rattrapage de window-dressing de fin d'année son cours a chuté de 30% en 2009, il avait déjà plongé de 77% en 2008. Produire du Silicium et ses dérivés en Europe ou aux Etats-Unis est devenu une activité peu lucrative. Comme quoi, on peut être un acteur majeur du greenbusiness et perdre sa culotte. L'autre exemple de plongeon boursier est celui de Q-Cells le leader allemand du photovoltaïque. Lui aussi, malgré le coup de pouce de fin d'année qui a fait opportunément remonter le cours au dessus des 10 euros, finit l'année 2009 avec une dégringolade de 55%, il en avait déjà perdu 75% en 2008. Il ne fallait pas placer ses économies dans l'industrie du photovoltaïque européen en 2009. Par contre les milieux boursiers ont bien compris que l'avenir de cette industrie se trouvait maintenant en Asie. Les cours de certains acteurs chinois cotés à New York ont été multipliés par 5,8 (Trina Solar), par 4,5 (Canadian), par 2,6 (Yingli). Le plus gros des acteurs asiatiques, Suntech, n'a gagné que 42% et son homologue taïwanais Motech a presque doublé de valeur (TAB.).

    TAB. : variations des cours en 2009 de quelques industries représentatives du greenbusiness

    Bourse-cours-2009-12-fin

    Malgré la résistance politique de certains acteurs allemands contre les importations chinoises, au travers de leur instance de lobbying, le BSW, mais sauvés par le gong en 2009 en raison d'une très forte demande locale qui a voulu profiter des derniers tarifs d'achat de l'énergie électrique encore attrayants, il est clair que sous les coups de la concurrence chinoise, l'industrie européenne du photovoltaïque va rencontrer de plus en plus de difficultés à dégager du cash pour investir sinon pour survivre. L'avenir de cette industrie peut passer soit par une évolution vers la conception de systèmes plus complexes à forte valeur ajoutée, soit par un changement radical de technologie en adoptant les techniques en couches minces et en abandonnant pour l'essentiel la technologie silicium cristallin. Mais pour cela il faudra faire les bons choix technologiques et atteindre une maîtrise parfaite de ces technologies pour essayer de concurrencer le Silicium sur les applications haut de gamme les plus lucratives.

    Les modules photovoltaïques appelés à devenir des composants banalisés, ne seront produits dans quelques années que par une poignée d'acteurs mondiaux qui auront su valoriser leur maîtrise technique et leurs coûts au watt des modules. Pour l'instant de nombreux acteurs du secteur profitent de relations privilégiées locales avec de très nombreux installateurs de taille artisanale. Mais les circuits de distribution eux aussi seront appelés à évoluer.

    Le 3 Janvier 2010

  • Le Québec adopte la norme californienne des émissions de gaz à effet de serre pour les véhicules commercialisés

    Le Québec adopte la norme californienne des émissions de gaz à effet de serre pour les véhicules commercialisés

    "Montréal, le 29 décembre 2009. – La ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Line Beauchamp, a annoncé aujourd’hui la mise en vigueur, à la mi-janvier, du Règlement sur les émissions de gaz à effet de serre des véhicules automobiles, dont les normes équivalent à celles qui sont en vigueur en Californie. Le Québec devient ainsi la première province canadienne à mettre en vigueur les normes les plus sévères en Amérique du Nord."

    Quebec-GHG-2010 

     Il est clair que depuis la décision d'alignement de l'EPA, c'est la Californie va faire la loi sur le sujet pour tout le continent Nord-américain. D'autant plus que les grands constructeurs mondiaux vont prendre la règle californienne comme base pour composer leur mix de véhicules commercialisés en Amérique du Nord. L'Europe, avec un objectif de 130 g/km en 2012, détermine encore le standard le plus sévère.

    LIRE le règlement québécois.

    Le 2 Janvier 2010

  • Les Etats-Unis ont gaillardement entamé leur première transition énergétique

    Les Etats-Unis ont gaillardement entamé leur première transition énergétique

    Au gré des pressions sur les prix de l'énergie, des crises économiques et de l'arrivée de nouvelles technologies qui feront progresser l'efficacité énergétique des processus, les consommations d'énergies fossiles dans les pays développés connaîtront de nombreuses phases de décroissance au cours du XXIème siècle. Certaines se feront par paliers lors de crises aigues, d'autres se feront de façon continue au fur et à mesure de l'introduction des technologies innovantes dans les applications industrielles (ex.: centrales électriques à cycle combiné) ou dans les applications grand-public (ex. électrification du parc automobile). L'étude des consommations d'énergie aux Etats-Unis depuis 2006 constitue la première illustration en vraie grandeur de ces phénomènes hautement prévisibles. Techniquement, pour bien mettre en évidence les tendances à moyen terme des consommations, il est utile de les examiner en cumulé sur 12 mois mobiles. La consommation américaine globale d'énergie est passée par un maximum en Janvier 2008 où elle avait atteint sur douze mois 101,7 quadrillons de BTU (le QBTU est égal à 293 TWh thermiques). En Septembre 2009 cette consommation était revenue à 95,6 QBTU ce qui représente une chute de consommation de 6% en 20 mois. Compte tenu de la croissance des énergies renouvelables et de la stabilité des productions nucléaires durant la période considérée, les consommations d'énergies fossiles aux Etats-Unis ont décru de 7 QBTU soit de 8% (FIG.).

    Energies-fossiles-US-2007-2009-09

    Cette baisse des consommations provient des baisses de 11% pour les consommations de charbon (2,4 QBTU), de 10% pour celles de pétrole (4 QBTU) et de 2% seulement pour celles de gaz naturel (0,5 QBTU). Elle est bien sûr accompagnée d'une baisse des émissions de CO2 par les utilisateurs.

    Ce résultat important enregistré durant une période très brève de moins de deux ans provient à la fois de la pression sur les prix en début de période, de la croissance des énergies renouvelables (+0,8 QBTU) mais surtout de la crise économique qui a poussé les utilisateurs à mesurer et à restreindre leurs consommations d'énergie. Pour illustrer cet effort citons par exemple le transport aérien américain dont les consommations de kérosène ont baissé de 15% durant la période. Citons également les baisses de consommations de gasoil chez les particuliers et dans les centres commerciaux qui conduisent à une baisse de 15% des consommations.

    Le processus global comporte un caractère largement irréversible parce que certaines productions arrêtées durant la crise ne reprendront pas; parce que les investissements réalisés pendant la crise pour atteindre une meilleure efficacité énergétique des processus sont soit définitivement en place soit en cours de montée en puissance; parce que les prix du pétrole sont déjà largement remontés depuis les plus bas du premier trimestre 2009 et vont exercer, à nouveau, leur pression sur la maîtrise des consommations; parce que la montée en puissance des énergies renouvelables va se poursuivre et l'utilisation des biocarburants va s'amplifier avec l'autorisation attendue du mélange E15 à 15% d'éthanol dans l'essence. Le record de fuel éthanol utilisé dans les raffineries américaines (703 mille barils/jour) atteint au mois de Septembre de cette année a représenté 8% des livraisons d'essence. Il devrait atteindre dans les 12% dans les deux à trois ans à venir.

    Cette décroissance des consommations d'énergies fossiles devrait se concrétiser par la poursuite des baisses de consommation de pétrole et de charbon et par une montée relative des consommations de gaz naturel peu onéreux et largement disponible sur le territoire des Etats-Unis.

    CONSULTER les données de l'EIA sur les consommations d'énergies aux U.S.A.

    Le 31 Décembre 2009, revu le 2 Janvier 2010

    Remarque: pour les amateurs de ratios, comme Pascal, l'EIA devrait publier pour 2009 des ratios de consommation d'énergie en baisse de 4 à 5% environ par personne, soit aux environs de 310 MMBTU/personne. Quand à la consommation par dollar de GDP produit, si l'on estime la croissance du GDP chaîné américain en 2009  aux environs d'un pourcent, le ratio energie par $ de GDP devrait descendre de 4 à 5% pour aller vers les  8,1 kBTU par dollar (FIG.II, situation à fin 2008). La pente moyenne estimée graphiquement de ce ratio sur les 58 dernières années est de -1,4%. Le point 2009 de la courbe va donc afficher une rupture de pente notable. La pente des consommations relatives d'énergie fossile sera encore plus marquée, entre 5 et 6%.

    Energie-USA-1950-2008

    Cette décroissance accélérée des consommations d'énergie aux Etats-Unis, encore largement sous-estimée, traduit les modifications profondes des mentalités dans ce pays, de ses modes de vie et du comportement des jeunes générations urbaines qui, ne l'oublions pas, ont élu le Président Obama. Les vendeurs de voitures locaux pourraient expliquer cela mieux encore que je ne le fais. Ce mouvement s'inscrit dans la Deuxième Transition Démographique en marche. A suivre.

  • La forte poussée du fret aérien en Asie au mois de Novembre confirme le dynamisme de la reprise dans cette zone

    La forte poussée du fret aérien en Asie au mois de Novembre confirme le dynamisme de la reprise dans cette zone

     La mesure de la variation du fret aérien qui quantifie les variations de flux à caractère urgent ou important dans les échanges commerciaux, constitue un indicateur avancé de la conjoncture économique dans une zone considérée. L'IATA vient de publier les variations du mois de Novembre qui font apparaître une progression du fret aérien dans la Zone Asie-Pacifique de 15,5% par rapport à il y a un an. Cette référence située en pleine crise, étant éminemment instable il est préférable, en ce moment, de rapporter cette indicateur à la référence d'il y a deux ans qui était alors beaucoup plus stable. Il apparaît alors (FIG., courbe rouge) un puissant mouvement de rattrapage du fret de cette Zone qui devrait rejoindre, vers la fin de l'année, ses niveaux d'il y a deux ans.

    Inversement les variations de fret de la Zone Europe (Courbe violette) n'indiquent aucun mouvement de reprise net avec un fret aérien situé à -16% par rapport à il y a deux ans. Ce chiffre confirme les conclusions du mois précédent qui étaient très pessimistes sur les possibilités d'une reprise de l'activité économique en Europe au cours du printemps à venir. L'Europe s'endort sous les effets du puissant sédatif que constitue le taux de change de l'euro et sous l'emprise croissante de la concurrence asiatique qui devient de plus en plus autosuffisante. Européens, il va falloir se réveiller, même si c'est avec une formidable gueule de bois!

    Fret-aerien-asie-2009-11

    VOIR les chiffres de Novembre de l'IATA

  • La dette publique de la France à la fin du T3, s’était accrue de 173 milliards sur 12 mois

    La dette publique de la France à la fin du T3, s’était accrue de 173 milliards sur 12 mois

     Tel un cheval fou que plus rien ne contrôle, la dette publique de la France poursuit son inéluctable progression quadratique. A la fin du troisième trimestre 2009, nous dit l'INSEE, elle était en progression de 173 milliards d'euros par rapport à il y a un an, pour atteindre un montant de 1457 milliards d'euros. Plus des trois quarts du PIB annuel. Rien n'exclut, sinon de meilleures rentrées qu'attendues de l'impôt sur les Sociétés, que cette progression n'atteigne les 200 milliards en cette fin d'année. Il faudra attendre le Printemps prochain pour connaître le montant exact lors de la prochaine "info rapide" (sic) de l'INSEE. L'établissement des données statistiques officielles sont très lentes dans notre pays, les ordinateurs de l'Etat semblent ne pas vouloir faire leurs 35 heures de calcul hebdomadaire.

    Dette-publique-2009-T3

    LIRE le communiqué de L'INSEE

    Le 30 Décembre 2009 

  • Une sacrée bonne question : que peut-on retenir de l’an 2009 dans le domaine de l’énergie?

    Une sacrée bonne question : que peut-on retenir de l’an 2009 dans le domaine de l’énergie?

    Il est de tradition d'établir un bilan à la fin de l'année sur les évènements marquants retenus où les tendances de fond perceptibles. Il me semble important de réaliser cet exercice pour mesurer tout le chemin parcouru, au cours de l'année 2009, dans le domaine des énergies et de leur utilisation. Je retiendrai moins d'une dizaine de points importants.

    1 – Le fait marquant majeur de 2009 est la conviction partagée par tous les constructeurs automobiles que l'offre Marketing dans le monde doit s'appuyer maintenant sur les économies d'énergie, la traction électrique et le respect de l'environnement. Le revirement de Peugeot vers le petit EV de Mitsubishi, la présentation d'un véhicule diesel hybride consommant 2,4 litres aux cent kilomètres par VW au salon de Los Angeles, en disent long sur le renversement d'approche des marchés par les constructeurs. Up-Lite-VW-concept-2009  Il faut créditer aux comptes des grands constructeurs japonais (Toyota, Honda, Mitsubishi, Nissan) et à ceux de leurs partenaires constructeurs de batteries (Panasonic, Sanyo, GS-Yuasa, NEC), après de longues années de développement et d'optimisation,  de cette mise à disposition de nouvelles technologies hybrides ou électriques en faveur du transport routier. Le mouvement repris par l'ensemble des constructeurs asiatiques, européens et américains semble être irréversible. La Chine, forte de son industrie des batteries, déclare vouloir en particulier adopter la technologie électrique pour assurer une large part de son développement dans les transports individuels. Les premiers exemplaires d'EV qui vont apparaître en 2010 vont marquer le début d'une formidable aventure de plusieurs décennies qui va, peu à peu, substituer à l'essence ou au gasoil, l'électricité comme source d'énergie dans le transport routier. Un exemple de progrès dans l'efficacité énergétique et de substituabilité des sources d'énergie qui ramènera les angoisses des peak-oilers à leur juste mesure métaphysique.

    Dans le domaine des transports il faut noter les trop lents développements industriels et commerciaux des avions de nouvelle génération de type Airbus A380 ou Dreamliner B787 qui par leur large utilisation de matériaux composites vont faire faire un saut qualitatif au transport aérien commercial durant la prochaine décennie. L'annonce d'une nouvelle génération de réacteurs moins bruyants et moins gourmands en kérosène (Pratt & Whitney, CFM) destinée aux futures générations d'avions va également dans le bon sens.

    2 – le deuxième fait majeur est la conviction qu'ont acquise les Marchés de la disponibilité d'énormes réserves de gaz naturel encore inexploitées. Gaz conventionnels comme celui du Qatar ou de l'Iran, gaz un peu plus complexes à exploiter comme celui de la Mer de Barents de type Shtokman, gaz de Schistes bitumineux, de houille ou de sables compacts aux Etats-Unis rendus exploitables grâce aux forages horizontaux et à la fragmentation des roches par injection de solutions aqueuses. Cours-gaz-Henry-2009-12 Durant l'année les cours du gaz aux Etats-Unis se sont totalement effondrés jusqu'à 2.5 $/MMBTU au début du mois de Septembre. Ils sont remontés vers les 6$ depuis ce qui est équivalent, à quantité d'énergie comparable, à 35 $ le baril de pétrole. L'abondance de gaz naturel dans le monde, ses cours raisonnables, sa diffusion par gazoduc ou sous forme de GNL et son efficacité dans la génération d'électricité à l'aide des centrales à cycle combiné en font le champion potentiel des diverses énergies primaires accessibles et raisonnablement polluantes (deux fois moins que le charbon). Les Etats-Unis ont ravi la place de premier producteur de Gaz Naturel à la Russie. La politique de prix rigides indexés sur ceux du pétrole et les contraintes des accords de "take or pay" rendent le commerce de Gazprom avec ses clients européens assez difficile.

    3 – le troisième paramètre important est le redressement, en cours d'année, des cours du pétrole à des niveaux inattendus voisins des 80 $/baril dans un climat de faible demande, de stocks spéculatifs élevés, recensés ou flottants. Cours-WTI-2ans-2009-12 Certains traders estiment en cette fin d'année, les stocks flottants de pétrole brut et de dérivés vendus à terme, à des volumes proches de 150 millions de barils. Dans le courant de 2010 les deux tiers de ces réserves devraient disparaître. Ces niveaux de prix élevés des produits pétroliers ne sont pas favorables à la reprise économique mondiale et incitent les utilisateurs à moins consommer ou à mieux consommer. Ce paramètre est donc favorable à une baisse des consommations de pétrole attendue dans les pays de l'OCDE. Il se pourrait donc que la reprise des consommations de pétrole, en 2010, annoncée par l'Agence Internationale de l'Energie soit beaucoup plus modeste que prévue.

    4 – Il est possible de noter pour 2009 le piétinement du développement du nucléaire empêtré dans d'interminables mesures administratives au sein des démocraties occidentales. Par exemple, le sentiment peu favorable de l'Administration Obama envers la voie nucléaire peut permettre de pronostiquer que rien de bien décisif n'est à attendre aux USA dans ce domaine durant les trois ans à venir. Les piètres performances de nos champions français et de leur réacteur franco-allemand EPR trop lourd, trop cher, trop sophistiqué qui ont eu la bonne idée d'aller développer le premier prototype en Finlande, ne sont pas là pour nous rendre optimistes sur la filière de troisième génération. Seule une alliance plus formelle avec la branche nucléaire de Mitsubishi Heavy pourrait redonner des couleurs à une offre franco-nippone rénovée. Il est curieux de ne plus entendre parler du réacteur Atmea, réacteur de troisième génération de taille moyenne de 1100 MW normalement en cours de développement au sein de la JV AREVA-MHI.

    5 – La chute des prix des modules photovoltaïques est également un point marquant pour 2009. Les prix auraient été divisés par deux par certains fournisseurs par exemple, sous le coup de la concurrence mondiale dont la capacité de production est largement excédentaire. Cette situation a même conduit certains industriels allemands à se plaindre auprès des autorités administratives des prix de dumping pratiqués par leurs concurrents chinois. L'année 2009 aura été sauvée par une forte demande en Allemagne qui pourrait atteindre 4000 MW, soit 1300 MW de plus que pronostiqué, poussée par des annonces de réduction des prix des tarifs préférentiels dès 2010. En France, l'annonce de l'installation de First Solar à Blanquefort dans la banlieue de Bordeaux, sponsorisée par EDF EN est une bonne nouvelle. Rappelons que First Solar est le premier constructeur mondial avec une technologie en couche mince au CdTe. Toyota-chargeur Seules les technologies en couches minces, largement automatisables, arriveront à survivre dans les pays de l'OCDE. La Chine constitue dès à présent un puissant cluster du Silicium cristallin que seules des mesures protectionnistes des Etats arriveront à provisoirement endiguer. Pour comprendre l'avenir du photovoltaïque il faut se persuader que les modules photovoltaïques vont devenir des composants banalisés, certains parlent même de "commodities". Ce n'est pas sur leurs productions que les pays occidentaux doivent se battre, mais sur la définition de systèmes complexes "smart" qui associeront modules, batteries et traitement de l'information.

    6 – La concrétisation de vastes projets éoliens offshore en Europe du Nord (Grande-Bretagne, Allemagne,..) dominée par Siemens et le dynamique électricien Dong constitue également une donnée intéressante. Là également, c'est l'approche système qui prévaut, Siemens proposant à la fois les éoliennes mais aussi toutes les infrastructures permettant d'acheminer l'énergie électrique vers les réseaux existants. Le taux de charge de 40% (3500 heures/an) des éoliennes intervient de façon évidente dans le bilan financier des opérations. Siemens estime un marché éolien offshore en Europe du Nord autour de 70 GW, mais cet industriel pense que le marché mondial et en particulier asiatique va soutenir une croissance annuelle moyenne de 12% d'ici à 2030.

    7 – Le piétinement des développements de biocarburants de deuxième génération est un fait avéré. La crise venue, les divers sponsors ont regardé de plus près les rentabilités des projets et se sont retirés. Pour l'instant, les seuls projets rentables de biocarburants de deuxième génération semblent être ceux de Poet le leader mondial de l'éthanol de maïs. Pour ce dernier l'introduction d'une boucle utilisant les rafles de maïs est un investissement marginal rentable qui lui permettra d'accroître de 10 à 20% les volumes produits par chacune de ses usines. Sinon les procédés enzymatiques semblent stoppés par le coût trop élevé des enzymes et la faible teneur en alcool des jus fermentés. Les procédés Fischer-Tropsch sont arrêtés par leur complexité évidente. Seuls de futurs procédés de pyrolyse catalytique rapide qui transforment en une seule étape de la sciure de bois en une solution contenant des solvants organiques semblent posséder la simplicité indispensable pour pouvoir imaginer une usine de faible taille, rentable, alimentée par les déchets cellulosiques d'un canton. Il reste à développer et à valider industriellement ces nouveaux procédés.

    8 – L'inexorable croissance quadratique des émissions de CO2 dans le monde, liées à la combustion du charbon dans les centrales chinoises ou indiennes ne caractérisera pas que l'année 2009. En effet, elle risque de s'étendre sur une large partie du 21ème siècle. CO2-anthropique-1980-2009 La naïveté et le manque de clairvoyance du nouveau Président des Etats-Unis, l'incompétence de la Commisiion et la division stupide de l'Europe sur ces sujets, ne peuvent qu'encourager ces immenses pays à poursuivre, pénards, leur développement débridé. L'absence de politiques énergétiques claires aussi bien en Amérique du Nord qu'en Europe place nos pays occidentaux en position de faiblesse pour essayer de négocier quoi que ce soit avec la Chine et l'Inde. Il faut donc espérer un sursaut de nos Dirigeants pour lancer un vaste plan énergétique qui devrait reposer sur le démantèlement programmé sur deux décennies des centrales au charbon que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord. Seulement une fois ces actions programmées et engagées, les pays de l'OCDE pourront se retourner vers les pays en voie de développement et leur demander de participer à l'effort collectif. Il faudra, au bas mot, une dizaine d'années pour en arriver là.

    9 – Les querelles des climatologues et les magouilles des plus extrémistes auront marqué 2009. Il faut donc attendre l'équipe de climatologues, plus perspicace que les autres, qui va réaliser la synthèse évidente entre l'effet des variations d'irradiance solaire (Scafetta) et celui de l'effet de serre des GHG. Scafetta-quadratique Ne parler que de l'un ou de l'autre effet est simplement un non-sens. Cela revient à faire porter les phénomènes observés que sur l'un des deux paramètres et donc de surestimer ou sous-estimer son impact sur le climat. Quand à ceux qui prévoient le climat qu'il fera dans trente ans à Ouagadougou ou à Calcutta, exercice proche de la rédaction des Contes de Perrault qui terrifient les enfants, ils feraient mieux de se taire. Copenhague aura au moins douché les mystiques du climat les plus radicaux.

    En conclusion, il est évident que 2009 aura été une année très riche en évènements dans le domaine des énergies et de leurs applications. La nécessité d'agir à la fois sur l'efficacité énergétique des applications et sur la recherche d'un mix énergétique plus respectueux du climat, entre peu à peu dans les moeurs, poussée par la demande des jeunes générations urbanisées et soucieuses des effets de leurs choix sur le monde. Espérons pour 2010, une prise de conscience des Dirigeants les Pays les plus riches de l'impérative nécessité de bâtir des politiques énergétiques cohérentes qui imposeront des choix dans le développement ou l'abandon progressif de certaines ressources énergétiques, en fonction de leur impact environnemental.

    Le 30 Décembre 2009,

  • En retard d’une guerre, le CEA étudie la conversion de la biomasse par le procédé Fischer-Tropsch

    En retard d’une guerre, le CEA étudie la conversion de la biomasse par le procédé Fischer-Tropsch

     C'est une nouvelle qui n'a pas fait grand bruit, le CEA ou mieux, le CEAA, comme "énergies atomique et alternatives", va étudier la possibilité de construire un pilote de conversion de la biomasse en carburants et autres naphtas sur le site de Bure-Saudron, lieu où il étudie par ailleurs les problèmes d'enfouissement de déchets radioactifs. Son choix, de façon assez incompréhensible, se porterait sur un procédé de type Fischer-Tropsch avec addition d'hydrogène. Pour cela il se ferait aider par Air Liquide et sa filiale Lurgi (LIRE), par Choren le spécialiste allemand de la gazéification de la biomasse et que Shell vient de laisser tomber (LIRE), et par certains autres industriels des procédés. Ce pilote affirme le CEA devrait consommer dans les 75000 tonnes de matières sèches par an, pour produire 23000 tonnes de produits raffinés. Ne vous laissez pas impressionner par de tels chiffres annuels. Avec 340 jours opérationnels par an et une densité moyenne des produits raffinés de 0,85 ce pilote produira 500 barils par jour. De tels volumes représentent 1% de ce que produit une raffinerie de pétrole de taille modeste. Il a été longuement été expliqué ici qu'un tel procédé, trop complexe, trop dangereux ne pourrait se justifier que pour des installations de grandes tailles. Mais une unité 100 fois plus importante se heurterait aux problèmes d'approvisionnement en matière première qui demanderaient 22000 tonnes de bois par jour soit plus de 50 mille mètres-cube de taillis ou de paille. Une telle logistique n'est pas à la taille de l'Europe, même en passant par le bio-oil comme le préconise Lurgi.

    Choren-process

    C'est la raison pour laquelle les équipes les plus en pointe sur le sujet ont compris qu'il fallait développer des procédés plus rustiques, à la taille du canton. C'est le cas par exemple des procédés de pyrolyse catalytique rapide qui possèdent un niveau de rusticité "agricole" suffisant pour être développés au plus près de la ressource (LIRE).

    Que le CEA étudie, avec l'argent du contribuable, les futurs procédés de conversion de la biomasse en liquides énergétiques est à la rigueur acceptable, mais à une condition: qu'il choisisse des procédés qui aient une petite chance d'être plus tard industrialisés… ce serait la moindre des choses.

    LIRE le communiqué du CEA.

    Le 29 Décembre 2009

  • Etats-Unis: la stagnation du trafic routier au mois d’Octobre est en phase avec la stabilité des consommations en carburant

    Etats-Unis: la stagnation du trafic routier au mois d’Octobre est en phase avec la stabilité des consommations en carburant

    Beaucoup d'acteurs des marchés du pétrole jouent toujours la chute du dollar et la reprise de la demande américaine. Alors qu'il est difficile de prévoir quoi que ce soit sur les variations de taux de change, la reprise de la demande en produits pétroliers semble par contre bien hypothétique. Les Américains sont partis un peu plus nombreux que l'an dernier pour les vacances de Noël, l'arrivée de la neige a provoqué "as usual" une reprise des ventes de fuel, avec la rechute du dollar le baril de WTI est repassé au dessus des 78 dollars, mais tout cela ne fait pas une reprise économique. Les chiffres du trafic routier américain du mois d'Octobre, publiés par la Federal Highway Administration, en baisse de 0,5% par rapport à l'an dernier, confirment une quasi stagnation de ce trafic. Le tracé des valeurs cumulées sur douze mois de ces estimations statistiques indique une très lente progression (FIG.). La valeur cumulée du mois d'Octobre dernier était encore inférieure de 3,5% à celle d'il y a deux ans.

    Trafic-USA-2009-10

    CONSULTER ces données de trafic.

    Le 28 Décembre 2009