Auteur/autrice : Raymond Bonnaterre

  • Royaume-Uni: les subventions aux énergies renouvelables devraient doubler en cinq ans

    Royaume-Uni: les subventions aux énergies renouvelables devraient doubler en cinq ans

    Pour ne pas mourir idiot, il faut absolument lire les écrits anglo-saxons. Je constate que la liberté d’expression et d’opinion dans ces pays rend, en ce moment, cette affirmation particulièrement pertinente. Les jérémiades écolo-bien-pensantes françaises pétries de vérités écologiques et de réchauffement infernal  nous menaçant de punitions suprêmes qui rappellent les temps joyeux de l’inquisition hispanique et de ses saints dominicains, deviennent à la longue insupportables pour celui allergique à toute forme de  mysticisme . Il faut lire la Presse anglo-saxonne pour apprendre que des profs de fac américains ont témoigné devant le Sénat  pour exprimer leurs doutes et leurs questionnements  sur la  part anthropique du réchauffement climatique observé. Il faut lire le poulet de John Constable de la Renewable Energy Foundation et qui porte sur l’impact économique des taxes et autres subventions soi-disant favorables au développement des énergies renouvelables et qui, dans les faits, perturbent l’établissement d’un réel marché des ressources énergétiques chargé de faire le tri entre les diverses options et de sponsoriser les innovations dans ce domaine. Le caractère critique de ces témoignages rafraîchit l’atmosphère et témoigne de la vivacité de la pensée scientifique et économique du moment.

    L’Allemagne, riche parangon de la vertu écologique occidentale, brûle du lignite et du charbon pour secourir ses centrales électronucléaires toujours actives (et oui). De par sa position géographique centrale en Europe, elle utilise sans vergogne le réseau électrique ouest-européen comme d’une batterie à laquelle elle vend ses surproductions intermittentes prioritaires ou elle achète de la puissance à ses voisins, en cas de pénurie locale, faute de vent et bien-sûr de soleil.

    Tel est le monde tel qu’il est et non tel qu’il devrait être.

    Mais revenons au Royaume-uni et aux présentations de John Constable qui prévoient des subventions aux énergies renouvelables au Royaume-Uni qui devraient atteindre les 4,5 milliards de livres en 2015 et qui devraient dépasser les 8 milliards de livres en 2019, affichant ainsi un doublement en cinq ans (FIG.).

    Cet auteur attire l’attention du lecteur sur les préjudices économiques immédiats que génèreront au Royame-Uni ces dépenses.

    LIRE l’excellente  présentation de John Constable.

    Le 19 Décembre 2015

     

  • Chine : les ventes de voitures reprennent gaillardement depuis plusieurs mois

    Chine : les ventes de voitures reprennent gaillardement depuis plusieurs mois

    La bonne santé économique de ce pays doit être confrontée à la montée en nombre de la « middle class » et aux dépenses engagées par ces nouveaux riches. Parmi les indicateurs pertinents, figurent sans nul doute, les achats de voitures, ouverture à la mobilité personnelle et à la montée en puissance des loisirs familiaux. Il faut imaginer le communisme chinois  rejoindre pas à pas un mode de vie de ses adhérents, voisin de celui des membres du capitalisme américain, ardents  consommateurs d’énergie fossile et émetteurs non complexés de dioxyde de carbone.

    C’est ainsi que la « China Association of Automobiles Manufacturers » (CAAM) nous informe qu’au mois de Novembre les ventes et les productions de voitures ont atteint un record de 2,5 millions d’unités, confirmant ainsi la croissance de ces ventes enregistrées depuis le mois d’Août. (FIG.)

    A partir des données du mois d’Octobre il apparait que les véhicules électriques ou hybrides rechargeables représentaient entre 1% et 1,5% des ventes.

    Faut-il s’attendre à une révision à la hausse des prévisions de croissance économique de ce grand pays? Peut-être. Mais à coup sûr, les consommations locales de produits pétroliers vont poursuivre leur progression.

    Remarque du 8 Janvier 2016: depuis la publication de ce poulet, le CAAM chinois nous apprend que ce sont les ventes de voitures de tourisme qui tirent cette progression. Par contre les ventes de véhicules commerciaux, dont les camions, sont en retrait Formidable illustration du mouvement de l’économie chinoise qui tend à satisfaire de plus en plus le consommateur individuel chinois aux dépens du commerce des camions communistes traditionnels. Restera à savoir si cette évolution se révèlera compatible avec la « dictature du prolétariat » en vigueur. Les récents hoquets de la Bourse chinoise tendent à montrer que  les mécanismes de l’économie de marché capitaliste ne sont peut être pas encore tout à fait bien assimilés par les dirigeants du Parti.

    Mais le mot d’ordre semble être « Roulez Camarades! » et pour cela il faudra consommer des produits pétroliers. Une croissance annuelle du parc chinois de véhicules, autour des 20 millions d’unités, conduisent à une estimation de croissance du flux de pétrole brut pour les transports routiers autour de 0,7 million de barils/jour. C’est presque la moitié de la croissance estimée du flux mondial de consommation de pétrole qui repose surtout sur les transports.

    ACCEDER aux données du CAAM.

    Le 11 Décembre 2015

    Graphique actualisé le 20 Janvier 2016

     

  • En chemin vers un lent équilibrage mondial de l’offre et de la demande de pétrole

    Le marché mondial du pétrole, après une chute rapide et inhabituelle des prix du baril, sponsorisée par l’Arabie Saoudite, est entré en fanfare dans sa phase de consolidation entre l’offre qui doit décroitre et la demande mondiale, elle en croissance régulière, en raison de la progression économique et démographique du monde. Lors du dernier cycle trentenaire du pétrole qui s’est déroulé entre 1980 et 2010, cette phase de purge lente des surcapacités de production avait duré une décennie. Cette viscosité dans les évolutions de capacités d’extraction mondiales, provient essentiellement de la longueur, d’une ou deux décennies, de la durée des projets d’investissements dans l’exploration et la production pétrolière. Alors que les cours du brut sont, à ce jour, en-train de s’effondrer on voit de grands Groupes pétroliers qui avaient investi, au plus fort des cours passés du pétrole, dans l’offshore profond, battre aujourd’hui des records de productions. Le pétrolier Total, investi en Afrique, illustre très bien ce cas de figure. De même aux États-Unis il est possible de noter que les extractions offshore du Golfe du Mexique sont toujours en progression alors que celles des condensats de gaz, beaucoup plus réactives aux cours locaux du pétrole, sont déjà en régression. Assez paradoxalement, en raison de leur inertie dans le temps, ce sont les productions offshore du Golfe du Mexique qui maintiennent en ce moment les extractions américaines de pétrole et condensats autour des 9,5 millions de barils par jour (FIG.I). Par contre, les extractions américaines, mesurées  hors golfe du Mexique, sont en nette décroissance depuis le mois d’Avril 2015.

    La résilience des extractions de condensats de gaz de schistes est fortement entamée par la baisse dramatique des cours. Les Banquiers ne suivent plus les besoins de financement des opérateurs et les investisseurs institutionnels ou privés se sont enfuis. Il semble raisonnable de pronostiquer dans ce domaine des gaz de schistes de nombreuses faillites ou de cessions au rabais, à venir, en raison des pénuries annoncées de cash.

    Mais la baisse nette des productions américaines de pétrole n’apparaitra au grand-jour que lorsque les extractions offshore du Golfe du Mexique seront en déplétion. L’arrêt probable des investissements très onéreux et risqués par les grands groupes pétroliers dans ce secteur devrait conduire à une baisse des productions américaines de pétrole dans les années à venir.

    Il faudra alors pronostiquer un retour au réalisme commercial de la part de  l’Arabie Saoudite.

    CONSULTER les données de production américaines de l’EIA

    Le 9 Décembre 2015

    Remarque: les dernières projections de l’EIA sur les productions américaines de pétrole dans le Golfe du Mexique, prévoient qu’un maximum d’extraction soit atteint vers 2017 (FIG.).

    Ces projections illustrent la viscosité des étapes de mise en production de découvertes réalisées cinq à dix ans auparavant. Elles expliquent pourquoi les phases de surproductions avec des prix délabrés peuvent durer autour d’une décennie, au sein de cycles trentenaires. Les économistes qui projettent un retour à meilleure fortune des prix mondiaux du pétrole en 2017 ont de bonnes chances de se tromper.

    ACCEDER aux projections de l’EIA

     

    Le 19 Février 2016

  • Le lourd et noir linceul de la nuit germanique recouvre, silencieux, les photovoltaïques

    Le lourd et noir linceul de la nuit germanique recouvre, silencieux, les photovoltaïques

    Hic!

    L’intermittence des énergies éoliennes et photovoltaïques, rend ces ressources bien aléatoires et saisonnières sous les latitudes de l’Europe du Nord, leur conférant un rôle forcément marginal et limité en Europe. Les dernières données publiées par l’IEA attribuent pour les pays européens de l’OCDE une génération cumulée des équipements solaires, éoliens, de géothermie et autres (mélange de ressources intermittentes et non intermittentes) depuis le début 2015 jusqu’au mois de Septembre 2015 qui atteint les 12.7% du total avec 322 TWh générés pour un total à cette date de 2527 TWh générés sur le réseau ouest européen, assimilable à la zone OCDE-Europe.  De ces 322 TWh, 90 TWh avaient été générés par le solaire et l’éolien en Allemagne (Fraunhofer) ce qui ne représente que 3,6% des générations européennes. Tel est le poids marginal du renouvelable allemand sur le réseau ouest-européen interconnecté.

    L’exemple le plus schématique est sans contexte celui du solaire allemand dont les investissements massifs de ce riche pays ne sont pas près de se voir remboursés, hors subventions et taxes, sous forme d’électricité, capital et intérêt.

    Voici une représentation graphique des énergies photovoltaïques mensuelles produites qui sont à comparer à la cinquantaine de TWh générée mensuellement par les multiples équipements en place en Allemagne.

    Contribution négligeable l’hiver et fluctuante tout au long de l’année durant la journée, incapable d’assurer la moindre ressource énergétique de base en l’absence du tampon qu’est le réseau ouest-européen utilisé, en toute impunité, comme une immense batterie par le réseau allemand.

    Des investissements dans un réseau local complexe et un stockage de masse d’énergie électrique seraient, à coup sûr, trop onéreux et impopulaires.

    Le 4 Décembre 2015, mise à jour le 2 Janvier 2016

     

     

     

  • Une histoire des climats et des civilisations

    Un très bon papier de Andy May qui tend à montrer que, au cours des temps anciens, ce sont les épisodes froids et secs qui ont provoqué les famines et les guerres. Le réchauffement actuel, accompagné d’air humide,  semble être plutôt accueilli avec bienveillance par les historiens des climats.

    A la lumière de ces données, les cris d’orfraies de nos politiciens climatologues apparaissent alors comme dérisoires, sinon ridicules.

    LIRE cet excellent poulet.

    Le 29 Novembre 2015

     

  • Mais que peut apporter le président Obama à la COP21?

    Dans des temps où la préoccupation essentielle des Français repose d’avantage sur leur sécurité immédiate que sur la crainte d’un dérèglement possible du climat à venir, nos responsables politiques, illuminés par leurs manœuvres politiciennes de bas étage, ont maintenu la réunion sur le climat qui doit se dérouler dans les jours à venir avec les plus hauts responsables de la planète du moment, et donc dans le cadre de conditions de sécurités les plus strictes. Nos contemporains franciliens seront donc conduits à faire appel aux modes de transport de masse pour leurs déplacements…ce qui, n’en doutons pas, les remplira d’allégresse. Merci pour eux, la COP21!

    Cette remarque de bon-sens étant posée, il est possible d’imaginer ce que l’un ou l’autre de ces grands chefs mondiaux pourrait apporter de concret à la cause climatique qui, rappelons-le, se résume, pour l’instant, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dont celles du CO2. L’Homme est supposé pouvoir maitriser le futur climat de la planète…c’est ce qu’on nous rabâche…certains finissent par le croire, malgré la futilité des actions à conduire pour atteindre cet objectif faustien.

      Dans le cas des États-Unis, il me semble important de rappeler que les émissions annuelles de CO2 libérées, par la combustion de carburants et de divers combustibles, venues de 5 milliards de tonnes de CO2 au début des années quatre-vingt-dix,  sont passées par un maximum de 6 milliards de tonnes en 2007, pour ensuite régresser sous les coups de la crise économique et l’amplification des combustions de gaz naturel, abondant aux US, en lieu et place de charbon. En 2014 ces rejets de CO2 ont atteint les 5,4 milliards de tonnes , en légère progression par rapport à ceux de 2013 nous dit l’EIA américaine. (TAB.)

    Alors quelles pourraient être les évolutions de CO2 aux États-Unis durant les 4 ou 5 décennies à venir?

    – faire tendre vers zéro les combustions de charbon. Mais il faudra brûler en remplacement du gaz pour assurer la fourniture en énergie des centrales électriques et de l’industrie.

    -plus tard, diviser par deux la consommation de carburants dans les transports. Mais il faudra demander aux citoyens américains de se priver de leurs 4X4 et autres SUV’s ou pick-up pour se satisfaire de petits véhicules légers et peu consommateurs de carburants. Lourde tâche à venir.

    L’ensemble peut représenter une réduction des émissions annuelles de 2 milliards de tonnes de CO2 et ramener les performances américaines annuelles entre 3 et 4 milliards de tonnes de CO2.

    Rappelons que pour assister à une légère réduction des teneurs en CO2 dans l’atmosphère il faudrait, aujourd’hui, diviser par deux les émissions moyennes mondiales de CO2 pour les ramener autour des 20 milliards de tonnes.

    Je ne vois pas dans les données américaines une manière élégante d’atteindre un tel résultat, alors que la politique environnementaliste de l’Administration américaine n’a pas les faveurs du Congrès, ce qui limitera dans les faits, l’enthousiasme du Président de ce grand pays. Il est, pourtant, censé annoncer une réduction d’au moins 25% par rapport aux émissions de 2007, ce qui fait, par rapport à cette référence élevée, autour de 1,5 milliard de tonne de réduction pour 2025, c’est à dire pour demain. Cette réduction signifie un enjeu actualisé de réduction de 0,9 milliard de tonnes en 2025 par rapport à 2014 pour atteindre alors des rejets de CO2 autour des 4,5 milliards de tonnes. Les États-Unis pourraient, par exemple, arriver à une répartition charbon, gaz, pétrole, utilisée ici, du type 500, 1800, 2200 millions de tonnes ce qui suppose une quasi-stagnation de l’économie américaine durant la décennie à venir. Pas étonnant que certains décideurs américains évoquent, pour la COP 21, la possibilité de pures discussions vagues et non contraignantes (« vague and noncommittal »). Ils sont alors en phase avec leurs homologues chinois qui ne veulent, eux aussi, que causer. Un échange de vues entre amis serait parfait pour un « business as usual ». Après tout, pourquoi pas? Il suffirait aux climatologues, en vogue, de revoir leurs simulations apocalyptiques et de ravaler leur chapeau.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Accéder aux données de l’EIA

    Le 25 Novembre 2015

     

     

     

     

     

     

     

  • L’environnementalisme est-il une science?

    Une réponse pertinente à cette question simple est exprimée dans un papier de John Reid, reproduit par Judith Curry.

    Je vous recommande la lecture de ce poulet, écrit dans un anglais très compréhensible.

    Cordialement

    le 25 Novembre 2015

  • Le transport des hommes et des marchandises à la base de la croissance des consommations de pétrole

    Le transport des hommes et des marchandises à la base de la croissance des consommations de pétrole

    L’EIA américaine publie un très intéressant papier, affirmant qu’en 2012, près d’un quart des consommations mondiales d’énergie était consacré au transport des hommes et des marchandises dans le monde. Dans ce bilan c’est la part des consommations de carburants par les voitures individuelles (« light-duty vehicles ») qui s’octroie la part du lion avec près de 45% des part de ce marché des consommations d’énergie dans les transports. (FIG).

    Mais autour de cette valeur moyenne mondiale existent de larges variations allant des consommations américaines des véhicules légers (autour des 60%) à celles de la Chine et de l’inde, largement en retard, avec une part de leur marché respectif autour des 25% (FIG.II).

    Ces données confirment, si cela était encore nécessaire, que les consommations mondiales de produits pétroliers, durant les décennies à venir, vont poursuivre leur croissance, tirées par les transports individuels, dans le monde.

    L’élévation du pouvoir d’achat en Asie, la croissance du nombre d’individus appartenant à la classe moyenne, le développement des loisirs et de la mobilité individuels vont participer à cette progression. Il faut imaginer la Chine puis l’Inde atteindre les niveaux de vie et donc de dépenses des pays occidentaux.

    Les ressources énergétiques à base de charbon, de gaz naturel, ou d’hydrocarbures liquides naturels ou de synthèse seront disponibles pour accompagner cette croissance.

    LIRE le papier de l’EIA

    Le 20 Novembre 2015

     

     

     

     

  • Un chemin vers la guerre et la pauvreté: vouloir réduire la teneur en CO2 de notre atmosphère

    Certains mouvements, issus d’anciens courants altermondialistes, prétendument écologistes, réclament, le poing levé (serait-ce le nouveau symbole de l’écologie?), de réduire les teneurs en CO2 de notre atmosphère pour revenir aux 350 ppm de la fin des années quatre-vingts. C’est le genre de slogan simple et semble-t-il aisément accessible, capable de mobiliser les masses et de montrer combien les pollueurs doivent être combattus et, si possible, éliminés.

    Tout mouvement idéologique sécrète sa « branche armée », dont la violence indigne s’appuie sur les certitudes du moment et la volonté d’éliminer les non convertis. Certains mouvements violents en « isme » des siècles précédents et du moment illustrent parfaitement ces évolutions perverses. Je ne vois pas pourquoi l’idéologie écologique n’obéirait pas à cette règle logique d’évolution, vers les formes intransigeantes puis violentes, c’est la raison pour laquelle j’invite mes contemporains à la prudence.

    Que signifierait, dans les faits, de vouloir de revenir à 350 ppm de CO2 en quelques années?

    Il faut se rappeler qu’avec 400 ppm en volume, l’atmosphère terrestre contient 3120 milliards de tonnes de CO2.  Pour revenir à 350 ppm il faudrait réduire la quantité de CO2 dans l’air d’un huitième, soit de 390 milliards de tonnes.

    Le milliard de tonne de CO2 est, à mon avis, une unité bien plus parlante que le ridicule ppm en volumes.

    Aujourd’hui pour un rejet annuel anthropique global (industriel et agricole) de 40 milliards de tonnes de CO2, on en retrouve en moyenne 17 milliards dans l’azur (+2,2 ppmv). Ceci veut dire que les océans et les terres émergées pompent chaque année autour des 23 milliards de tonnes de CO2.

    Pour stabiliser les teneurs en CO2 dans l’atmosphère, il faudrait donc réduire les émissions anthropiques annuelles de CO2 à 23 milliards de tonnes. Pour faire régresser ces teneurs dans l’atmosphère il faudrait donc réduire encore plus les émissions anthropiques de CO2.

    Prenons l’hypothèse de réduire rapidement de moitié les émissions anthropiques annuelles de CO2 et de les ramener à 20 milliards de tonnes. Ceci permettrait d’une part de réduire les quantités de CO2 dans l’atmosphère de 3 milliards de tonnes par an; il faudrait alors  plus de 130 ans pour atteindre les 350 ppm visés.

    Mais entre temps, cela suppose que le monde aurait fait régresser les économies de la Chine et de l’Inde de plusieurs décennies en arrière, ce qui est difficilement imaginable.

    Réduire brutalement les émissions de CO2, c’est aujourd’hui s’attaquer à la bonne santé des économies mondiales dont celles des grands pays émetteurs. J’imagine mal les grands pays asiatiques accepter de telles contraintes, sans aucune réaction agressive.

    Les rejets anthropiques de CO2 sont étroitement liés à la bonne santé économique du monde. Pour en réduire leur volume il reste à élaborer un plan réaliste et progressif sur plusieurs siècles qui favoriserait les énergies décarbonées. A l’échelle de la planète, seul un développement massif et programmé des énergies électronucléaires (existantes ou à venir) me semble présenter une énergie suffisante pour apporter une première esquisse de solution. Le recours au gaz naturel peut, pour sa part, assurer, dans certains cas de ressources suffisantes, une transition acceptable, comme c’est le cas, aujourd’hui, aux États-Unis. Quant-aux excellentes énergies renouvelables, leur intermittence les condamne à un rôle marginal, faute de pouvoir les stocker avec des rendements et des dépenses en capital acceptables.

    Le 13 Novembre 2015

     

     

  • L’hubris climatique menace-t-il nos dirigeants?

    La Grèce puis la Rome antiques punissaient celui qui, les mollets trop gonflés, se croyait, de par ses qualités exceptionnelles, au-dessus du Groupe. Bien de violents décès de dictateurs, en herbes ou avérés, sont imputables à la répression populaire (ou non) de ce sentiment aristocratique qui menaçait les Dieux et donc le juste équilibre de l’ensemble politique.

    La propagande occidentale du moment nous apprend qu’il suffirait que l’Homme réduise ses rejets de CO2 pour qu’il maîtrise le Climat du monde.   N’y-a-t-il pas là trace d’un symptôme de folie délirante, imputable aux idéologies du moment?  Un hubris climatique de certains de nos dirigeants occidentaux qui terrorise bien des industriels qui peu à peu rejoignent la croisade du moment et réclament « spontanément » de nouvelles taxes sur les rejets de carbone et espèrent développer leur business dans les compteurs électriques, les produits d’isolement thermique ou le gaz naturel. Comportement de collaboration, bien connu.

    L’échafaud médiatique est en action. Malheur à celui qui se met en travers et exprime ses doutes sur l’amplitude de la possible relation bi-univoque entre rejets carboniques et accroissement des températures du globe. Certain présentateur de météo de notre pays a déjà payé cher son outrecuidance.

    Cependant, certains blogs anglo-saxons défendent encore la liberté d’expression sur ces sujets climatiques bien qu’ils soient régulièrement menacés de punitions pénales ou de répressions applicables aux groupes mafieux. L’inquisition est en marche, Maccarthysme climatique du moment.

    Pour vous désintoxiquer, je vous recommande « chaudement » la lecture:

    -du blog de Bob Tisdale et de celle de son pavé  » On global warming and the illusion of control », bien sûr dans ce titre c’est l’illusion du contrôle ou de la maîtrise climatique qui est importante

    – du blog de Judith Curry, scientifique issue de la mouvance climatique et outrée par tous les excès et autres bobards de certains de ses collègues

    – du blog de Jo Nova et de David Evans qui, par une nouvelle modélisation, estiment  pour 2100 un réchauffement en un siècle de quelques dixièmes de degrés celsius, au-lieu des 3,5°C annoncés par les Croisés qui nous dirigent (FIG.).

     

    Personne ne récuse que le Climat sur terre ait changé depuis 1914, d’environ un degré Celsius, mais nombreux s’insurgent contre la possibilité d’un emballement, issu des simulations et qu’aucune récente mesure réelle de température ne met en évidence. Je ne vois pas pourquoi ces points-de-vue minoritaires, respectables, argumentés, et conformes aux mesures du moment devraient être méprisés et combattus par quelque loi ou règlement.

    Par contre l’hubris climatique du moment, proclamant la possible maîtrise de l’Homme sur le Climat relève, à mon avis, de la plus haute fantaisie. Autant prêcher de vendre son âme au Diable, ce serait la même chose.

    Le 10 Novembre 2015