Catégorie : actualités

  • Les péripéties européennes ont ramené les cours du brut vers les 70 dollars le baril

    Les péripéties européennes ont ramené les cours du brut vers les 70 dollars le baril

     Les cours du pétrole se sont sagement repliés vers les 70 dollars le baril au cours des derniers jours sous l'impact de riches péripéties financières qui ont animé l'espace européen. Durant tout ce mouvement de repli le Brent coté à Londres a toujours conservé sa primauté de 3 à 5 dollars le baril par rapport au WTI coté à New York. Le paramètre principal qui a piloté ce repli global a été la baisse de l'euro et son corollaire la hausse du dollar qui ont éloigné les acteurs de marché du pétrole à la recherche de couvertures monétaires. La remontée de l'USDX, panier de monnaies en dollar, coté sur l'ICE qui avait atteint un plus bas de 74 en Novembre 2009 est depuis remonté vers les 87, avec une nette accélération au mois de Mai (FIG.I).

    USDX-2010-05 

       L'autre paramètre déterminant est la très forte décroissance des consommations européennes en produits pétroliers qui s'est amplifiée au débit de 2010. L'EIA indique que les consommations en produits pétroliers au mois de Janvier ont atteint dans les pays OCDE-Europe 13,34 millions de barils/jour ce qui représente une baisse de 1,4 millions de barils/jour ou 9,5% par rapport à celles de Janvier 2009. Les consommations européennes en produits pétroliers, mesurées par le suivi des consommations sur 12 mois mobiles (FIG.II) montrent que cette baisse des consommations remonte à la fin de 2007 mais décalée dans le temps par rapport à la baisse des consommations américaines. L'Europe est toujours plus lente, il faut consulter les Länder allemands,…sorte de syndrome de l'esprit de l'escalier!

    Conso-OCDE-Europe-2005-2010-01

     Il est possible de constater que depuis le maximum de consommation de pétrole à plus de 15,7 millions de barils/jour en 2006, ces consommations en Europe, mesurées sur 12 mois, sont descendues vers les 14,4 millions de barils/jour.

     Cette baisse des consommations au mois de Janvier en Europe contribue largement à la baisse des consommations en produits pétroliers au sein des pays OCDE qui à 44,5 millions de barils/jour, dépasse les 2 millions de barils par rapport à celle observée en Janvier 2009 (46,6 mbl/jour).

     Ces reculs importants observés compensent largement les accroissements de consommations asiatiques, ce qui explique l'absence de tensions sur les approvisionnements des marchés. Les prévisions des consommations de pétrole des diverses officines basées sur les évolutions de PIB n'ont plus que bien peu de sens. L'OPEP dans son dernier rapport du mois de Mai (LIRE, page 22) reconnaît que l'élasticité des consommations de pétrole avec les variations du PIB n'est plus ce qu'elle était. Les progrès dans l'efficacité énergétique des processus, les prix des carburants, les délocalisations industrielles, la poursuite de la tertiarisation des économies des pays riches, les phénomènes de substitutions de sources d'énergies et les biocarburants contribuent à réduire cette élasticité.

     Le monde de la spéculation découvre que cette vieille Europe endormie qui consomme encore pas loin d'un sixième du pétrole mondial, ne va pas bien et que cela va peser sur la demande globale. Il découvre également qu'avec un euro affaibli, les exportations asiatiques ou américaines vers cette zone seront bien moins payantes. L'Europe vache à lait s'amaigrit dangereusement, au grand dam des économies parasites qui lui vendent certains colifichets comme des modules photovoltaïques et autres gadgets électroniques.

     Après en avoir bien profité, l'économie mondiale va finalement pâtir de la nonchalance européenne. Solidarité bien involontaire qui a le mérite de stabiliser les cours du pétrole vers un niveau raisonnable, bien loin des fous records d'il y a deux ans(FIG.III).

    Cours-WTI-2ans-2010-05

    Le 20 Mai 2010

  • Truffle Capital: Jean François Fourt sur la révolution gazière.

    Truffle Capital: Jean François Fourt sur la révolution gazière.

    JFFOURTTRUFFLE Jean François Fourt de Truffle Capital revient ici sur la rupture que connait l'industrie gazière du fait des techniques de forage dites "non conventionnelles". Les bouleversements sont technologiques, géopolitiques mais aussi  économiques et environnementaux.
    Quelle place la France peut-elle briguer dans cette évolution majeure?

    Qu’est-ce qu’un forage cleantech ? Quelle influence ont le traitement des boues et le tout électrique sur le bilan environnemental. Revue des enjeux…

  • Durant la deuxième partie de ce siècle la population mondiale sera à plus des 2/3 urbanisée

    Durant la deuxième partie de ce siècle la population mondiale sera à plus des 2/3 urbanisée

     En 2010 les populations urbaines et rurales dans le monde sont de tailles sensiblement égales. En 2050 nous dit la Division Population des Nations Unies, plus des deux tiers de la population seront urbanisés et ce phénomène d'urbanisation se poursuivra au-delà (FIG.I)

    Urbanisation-monde-1950-2050
     Toutes les régions du monde sont concernées par ce processus avec des vitesses de transformation différentes entre les régions les plus en avance (Amérique du Nord, Amérique Latine) et les plus en retard (Afrique et Asie) (FIG.II).

    Urbanisation-régions-1950-2050

     En 2050 parmi les grands pays, ce sera la France qui sera la plus urbanisée (94%) avec le Brésil (94%). Cette croissance de grosses ou très grosses agglomérations va entraîner le monde durant tout ce siècle vers la poursuite du développement des modes de transports de masse (train, métro, tram) aux dépens du transport individuel. Le Japon avec la plus grosse agglomération du monde qu'est Tokyo (37 millions d'habitants) devrait servir d'exemple aux futures très grandes agglomérations asiatiques comme Delhi, Mumbai (Bombay), Dhaka, Calcutta ou Shanghai.

     CONSULTER ce travail d'actualisation 2009 des Nations Unies.

    Le 29 Avril 2010

  • Alors que le fret aérien dans le monde a retrouvé son activité d’avant crise, seule l’Europe patine

    Alors que le fret aérien dans le monde a retrouvé son activité d’avant crise, seule l’Europe patine

     Le fret aérien par lequel passe toutes les livraisons urgentes et de fortes valeurs est un indicateur avancé d'activité économique. Son suivi au mois le mois, tel que publié par l'IATA, permet donc de parler de façon pertinente des tendances de l'économie. Au mois de Mars ce trafic, comparé à celui d'il y a un an, a été particulièrement vif en Amérique Latine (+48%), en Afrique (+46%), au Moyen-Orient (+36%), en Asie (+34%) et en Amérique du Nord (+32%). Seule l'Europe avec une timide progression de son fret aérien de 12% seulement, présente une activité dégradée par rapport à celle enregistrée deux ans auparavant, en Mars 2008, avant la crise économique (FIG., courbe violette). Ce résultat permet d'anticiper que l'activité économique de l'Europe durant tout le premier semestre de cette année va afficher une monotone langueur.

    Fret-aerien-asie-2010-03

     L'Eurozone, plombée par un euro trop fort, une facture énergétique fossile ou renouvelable trop salée, un chômage endémique, des déficits publics abyssaux, une population vieillissante, un niveau d'innovation médiocre va avoir de plus en plus de mal à tenir son rang et à maintenir un semblant d'unité.

    LIRE le communiqué de l'IATA

    Le 28 Avril 2010
      

  • L’humanité est-elle condamnée à toujours consommer plus d’énergie? Pour certains cela est une évidence.

    L’humanité est-elle condamnée à toujours consommer plus d’énergie? Pour certains cela est une évidence.

     Dans un papier du blog "European Energy Review", Karel Bekman dans un article intitulé " The ineffectiveness off energy efficiency" ou "De l'inefficacité de l'efficacité énergétique", introduit son papier par une sentence sans appel: "Future energy scenarios from the European Commission and the International Energy Agency are all based on the assumption that improved energy efficiency and other climate policies will lead to lower energy consumption. This is wishful thinking. Human progress has always been accompanied by higher energy use – and that will not change in the future. If the EU were really to achieve lower energy use, it could only mean one thing: that Europe would start to decline economically compared to the rest of the world."

     Le garçon qui écrit ça est vraiment sûr de son affaire. Il ne reste plus qu'à plier les gaules et aller se saouler au bistrot. Une vraie tragédie à l'issue déjà écrite, voulue par les Dieux. Croire à l'arrêt du gaspillage de l'énergie c'est prendre des vessies pour des lanternes. C'est se mettre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Circulez, y-a rien à voir! Alors l'auteur du papier va chercher les antipodistes Huber & Mills qui ont édicté en 1999, la fin du siècle précédent, que quoi que l'on fasse, l'humanité est condamnée à consommer plus d'énergie. La faute aux Play-Stations et maintenant au "cloud computing" qui consomment une énergie de plus en plus sophistiquée: l'électricité. On croit rêver!

     Et pourtant ces dernières années nous ont montré ô combien la consommation d'énergie pouvait être fugace sous l'impact d'une folle montée des prix tout d'abord puis sous les coups d'une crise financière et économique. La première décennie du XXIème siècle a sifflé le signal de la fin proche du gaspillage de l'énergie. Quel industriel aujourd'hui, quelle autorité civile ou militaire ne se pose pas aujourd'hui la question de sa consommation d'énergie? Quel concepteur de produit ou de process ne fait pas figurer l'efficacité énergétique dans la spécification de tout nouveau projet? Quel homme de Marketing va oublier ce paramètre pour essayer de mettre en avant sa nouvelle gamme de produits et la vendre plus cher?

     Pour essayer de vous remonter le moral je ne prendrai qu'un seul exemple: celui de la consommation en énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) du pays jusque là le plus gaspilleur du monde, les Etats-Unis (FIG.)

    Conso-energie-USA-2002-2009

    Alors que la consommation globale d'énergie aux Etats-Unis, a chuté de 6,7% entre la fin 2007 et la fin 2009, celle d'énergies fossiles carbopolluantes a reculé de 9%, revenant ainsi à des valeurs enregistrées en 1996. Ce résultat est la somme de deux effets: la baisse des consommations d'énergie et la montée en puissance des énergies renouvelables.

    La question fondamentale est alors la suivante: sous l'impact de la reprise économique cette courbe va-t-elle remonter en deux à quatre ans au niveau de fin 2007 pour repartir de plus belle vers la croissance ou bien va -telle poursuivre une certaine décroissance ou bien stagner sous l'impact des énergies renouvelables et d'une bonne maîtrise des consommations. Je ne vois aucune raison objective pour que le deuxième scénario ne se réalise pas dans un climat d'énergie chère et de forte motivation des acteurs économiques, même si au XIXème et  XXème siècles c'est la première proposition qui l'aurait emporté.

    Le bilan énergétique de la planète dans le courant du XXIème siècle sera la résultante de multiples facteurs antagonistes conduisant à une équation complexe.

    Il est possible de noter les points clés suivants:

    -l'impact des prix croissants de l'énergie et de la pression sociale vers plus de modération,

    -la croissance des populations dans les pays pauvres jusqu'en 2050 mais aussi la décroissance de celles de nombreux pays riches (Japon, Europe) et leur vieillissement,

    -la progression des technologies relatives à l'utilisation de l'énergie et à la génération d'électricité,

    -la montée en puissance des énergies renouvelables.

     Pour analyser le problème avec plus de précision il est indispensable de dissocier l'équation entre deux grands blocs: le milliard d'habitants des pays OCDE, la plupart riches d'une part et les 6 milliards d'habitants des pays NON OCDE d'autre part. Les consommations en énergies primaires de l'un et l'autre bloc, rapportées par BP par exemple, présentent des évolutions sur dix ans totalement différentes (FIG.II).

    Conso-energie-BP-OCDE-1997-2008

    Alors que les pays OCDE ont vu leur consommation d'énergie stagner avec une croissance de 0,6% par an depuis dix ans (+6,7% entre 1998 et 2008), celle des pays NON OCDE affichent une croissance moyenne de cette consommation de 4,5% par an (+55% entre 1998 et 2008). Plus précisément, sur les quatre dernières années connues la variation OCDE est nulle et celle des pays NON-OCDE est de +5% par an.

    Ce simple découpage montre que les pays de l'OCDE se dirigent vers une diminution de leur consommation d'énergie et plus encore de leur consommation d'énergies fossiles carbopolluantes grâce au développement lent mais continu des énergies renouvelables. Par contre les pays NON-OCDE, tirés par la CHINE dont la situation est illustrée par la comparaison du comportement des jeunes pékinois avec celui des jeunes américains des années 50, ils affichent une croissance de type mi-vingtième siècle américain. La croissance de leurs économies est donc corrélée à la croissance des consommations d'énergie.

    Le message sur la corrélation entre croissance et consommation d'énergie mérite donc d'être un peu plus nuancé que celui élaboré à la hache par Karel Bekman. Pour les pays OCDE nous entrons dans un XXIème siècle où consommation d'énergie et croissance économique seront découplées. Il n'est pas vrai que SEULE une décroissance de l'Europe entraînera une baisse des consommations d'énergies. Bien d'autres paramètres s'en chargeront. Par contre pour les pays NON-OCDE dont le retard de développement avec celui des USA peut être évalué entre 50 et 100 ans selon les régions, ce sont effectivement les bonnes lois du XXème siècle qui seront en vigueur. Le monde est entré depuis 2005 dans une phase de transition énergétique dans laquelle les lois du siècle passé seront de moins en moins adaptées. Durant cette période de plus en plus de pays assisteront à un découplage entre consommation d'énergie et bonne santé économique. Un des premiers sur la liste devrait être le Japon.

    LIRE le papier de Karel Bekman.

    Le 25 Avril 2010

     

  • Eurozone: la dette publique s’est accrue de 1100 milliards d’euros en deux ans

    Eurozone: la dette publique s’est accrue de 1100 milliards d’euros en deux ans

     La crise économique, les déficits automatiques, les politiques de relance pratiquées de-ci, de-là avec plus ou moins de convictions ont creusé le trou de la dette publique de l'Eurozone affirme Eurostat. Il était inférieur à 6000 milliards d'euros à fin 2007, le voila porté à plus de 7000 milliards deux ans après (FIG.I). Une croissance de 1122 milliards d'euros en deux ans!

    Dette-publique-EU-2006-2009

     Un tel montant fragilise l'Eurozone devant la menace d'une montée des taux qui devra se produire un jour où l'autre. Un point de taux représente 71 milliards d'euros d'impôts ou de dettes en plus.

     Un examen du poids de cette dette à fin 2009 par pays montre que l'Allemagne et l'Italie formaient un ensemble qui représentait près de la moitié du total. La France arrivait en troisième position suivie de l'Espagne et des Pays-Bas (FIG.II).

    Dette-publique-EU-2009  

     La dette de la Grèce dont on parle beaucoup en ce moment, ne représentait que dans les 273 milliards d'euros (à quelques milliards près en attente de correction), soit autour de 4% du total. La défaillance de l'Italie ou de la France ou de l'Espagne à pouvoir emprunter à des taux raisonnables poserait un problème d'une toute autre ampleur à l'Eurozone et à sa pérennité. Le coup de semonce grec aura été finalement utile.

    LIRE le communiqué d'Eurostat sur le sujet.

    Le 22 Avril 2010

  • Sous l’impact du prix des carburants, le trafic routier américain repart à la baisse

    Sous l’impact du prix des carburants, le trafic routier américain repart à la baisse

     Le trafic routier américain dont les données sont publiées tous les mois par la Federal Highway Administration, avait débuté sa décroissance en Décembre 2007, donc bien avant la crise, alors que le prix des carburants à la pompe étaient passés au dessus du seuil psychologique de 3 dollars le gallon (FIG., courbe rouge pour le trafic, courbe noire et violette échelle de droite pour l'essence et le gasoil). Ce mouvement de baisse du trafic, paramètre déterminant dans la baisse des consommations de carburants américains, avait alors connu jusqu'en Mai 2009 une forte décroissance globale de 2,5%. Puis, le gros de la crise étant passé, le trafic routier avait tout naturellement repris en intensité au cours de la deuxième partie de 2009, mais semble-t-il limité par par une reprise molle et un accroissement des prix des carburants à la pompe. Depuis deux mois ce trafic a même affiché un recul avec des -1,6% en Janvier et -1,4% en Février sur les données mensuelles par rapport aux mêmes mois de l'année précédente.

    Trafic-USA-2006-2010-02 

      Il faut voir dans cette décroissance l'effet des prix des carburants à la pompe qui tendaient dangereusement au mois de Février, vers les 3 dollars le gallon. Seuil depuis atteint au mois d'Avril pour les prix du gasoil.

     Compte tenu de ces observations, il faut donc s'attendre à une poursuite de cette décrue du trafic routier américain, tout à fait en concordance avec la baisse des consommations des carburants (LIRE) observée à fin Janvier. Bien sûr, les prix des carburants manipulés par de toujours puissants Groupes financiers vont poursuivre leur ascension, sur la base d'informations orientées de soi-disant spécialistes.

    Ces observations sont très intéressantes pour enrichir et actualiser les théories sur les effets de rebond qui reposent sur des données du 19ème ou du 20ème siècle qui ont vu, malgré les progrès observés dans l'amélioration de l'efficacité énergétique des processus, la consommation globale d'énergie croître pour l'amélioration du bien-être des populations. Le 21ème Siècle, grâce à des coûts de l'énergie beaucoup plus élevés, agrémentés de quelques taxes sur les émissions de GHG, va assister au découplage entre croissance économique et consommation d'énergies fossiles. Cela permettra de mettre au rancard de fumeuses théories "national-écologistes" qui préconisent la contrainte des populations à la décroissance (sufficiency). Il n'est pas dit si les milices en charge de faire appliquer ces nouvelles lois pour "guider le comportement collectif" porteront des chemises vertes ou brunes. Le 20ème Siècle nous a appris que toutes les idéologies, même climatiques, peuvent un jour générer leur propre version perverse.

    CONSULTER les données de la FHA.

    LIRE une approche assez fumeuse des théories de la "suffisance" dans un papier de Steve Sorrel

    Le 21 Avril 2010

     

  • Un vieux procédé en expansion: du spodumène australien au carbonate de lithium chinois

    Un vieux procédé en expansion: du spodumène australien au carbonate de lithium chinois

     Bien avant que les saumures d'Amérique du Sud ou de Chine permettent d'accéder à moindre coût à l'obtention de carbonate de lithium, les procédés miniers classiques exploitant des gisements de spodumène (silicate d'aluminium lithium) permettaient d'extraire le lithium des profondeurs de la Terre. De tels procédés, devenus non rentables, avaient été mis peu à peu au rancard. Mais la nouvelle demande mondiale en lithium pour batteries va permettre à ces procédés de retrouver une nouvelle jeunesse. C'est ainsi qu'une entreprise minière australienne, Galaxy, vient d'imaginer un projet d'exploitation à ciel ouvert de la mine du Mont Kattlin dans l'ouest de l'Australie qui devrait lui permettre d'extraire 16 millions de tonnes de minerai pendant plus de 16 ans. Après concentration en un minerai enrichi à 6% de Li2O, ce produit serait expédié dans une usine appartenant à Galaxy mais située en Chine, à Jiangsu, au Nord-ouest de Shanghai. Dans cette usine le lithium sera purifié par un procédé classique au sulfate conduisant à un carbonate de lithium de pureté > 99.5% (FIG.).

     Spodumène-Li2CO3-Galaxy
     Dans un tel procédé après grillage, broyage et dissolution à l'acide sulfurique les divers élément indésirables (Ca, Mg, Fe, Al) sont précipités par la soude. Les dernières traces sont éliminées par échange ionique puis le Lithium est précipité sous forme de carbonate avec du Na2CO3.

     Galaxy annonce qu'il vient de signer avec un consortium de 13 producteurs chinois de matériaux pour batteries un accord de fourniture de 17 mille tonnes de carbonate de lithium par an, à partir de 2011.

     Sur la base prudente d'un taux d'utilisation de 80% du Lithium en batterie sous une tension de 3,6V, ce qui conduit à 2,09 kWh par kg de carbonate de lithium, ces 17000 tonnes permettront de produire de la matière électrochimiquement active positive assurant la production de 35 millions de kWh de batteries, soient plus de 2 millions de batteries de 16 kWh pour véhicule électrique ou plus de 6 millions de batteries pour véhicule plug-in hybrides de 5 kWh.

     Bien d'autres projets de ce type doivent être à ce jour en cours d'élaboration, il avait été rapporté ici les projets grandioses de Western Lithium dans le Nord du Nevada (LIRE)

    LIRE le communiqué de GALAXY

    ACCEDER aux détails du projet

    Le 19 Avril 2010

  • L’inflation dans l’Eurozone est largement corrélée aux variations de prix de l’énergie

    L’inflation dans l’Eurozone est largement corrélée aux variations de prix de l’énergie

     Certains grands nigauds pensent encore que c'est le gouverneur de la Banque Centrale Européenne et ses compagnons de table qui doit être sûrement ronde, qui déterminent les taux de l'inflation au sein de l'Eurozone. Il faut bien sûr les convaincre qu'ils sont dans l'erreur. Ceux qui déterminent le taux d'inflation dans l'Eurozone sont les Goldman et autres spéculateurs qui fixent les prix du pétrole-papier sur le NYMEX et l'ICE. Un examen depuis Janvier 2008 des taux d'inflation hors énergie (FIG., courbe noire) montre que cet indice est passé sagement en deux ans de 2,6% à 0,8%, crise oblige. Mais que le taux d'inflation (courbe bleue) s'est baladé allègrement entre +4% et -0,7% autour de cette courbe au gré des variations du poste énergie qui ne représente pourtant que 96 millièmes du poids de l'indice global.

    Inflation-ZE-2008-2010-03

     Mais le poste énergie (FIG., courbe rouge, échelle de droite), drivé par les cours du pétrole s'est promené durant la période dans un large "serpent" de +17% en Juillet 2008, au plus haut de la spéculation sur les produits pétroliers et autres commodities à un plus bas de -15% un an après, en Juillet 2009. C'est l'énergie qui  malgré son faible poids dans l'indice, assure l'essentiel de la variabilité de l'inflation.  Depuis le plus bas de Juillet, les variations de prix de l'énergie se sont rétablies pour revenir positives à fin 2009 et atteindre plus de 7% au mois de Mars dernier, propulsant l'inflation à 1,4% par rapport au même mois de l'an dernier.

     La décomposition de l'inflation en trois postes essentiels que sont l'inflation hors énergie, la valeur de l'énergie en dollar importée dans l'eurozone et la valeur de l'euro-dollar permet d'anticiper une probable poursuite de la hausse de ce paramètre important. En effet l'inflation hors énergie au plus bas à 0,6% en Février dernier ne devrait que croître dans les mois à venir, au gré d'une amélioration lente de l'économie européenne. Le poste énergie soutenu par la spéculation en dollar sur les produits pétroliers et par la valorisation du dollar par rapport à l'euro devrait lui aussi poursuivre sa progression. Il est donc raisonnable de pronostiquer une poursuite de la remontée de l'inflation en cette première partie de 2010.

    LIRE le papier d'Eurostat sur le sujet.

    Le 17 avril 2010

  • Les faibles ventes trimestrielles de voitures en Allemagne illustrent le marasme économique européen

    Les faibles ventes trimestrielles de voitures en Allemagne illustrent le marasme économique européen

     Alors que les divers plans de relance économique, de types prime à la casse par exemple, ainsi que des offres marketing très agressives de la part des constructeurs ont dopé les ventes trimestrielles de voitures dans la plupart des pays européens, l'Allemagne se distingue négativement par des ventes en retrait par rapport à celles des années précédentes (FIG.). Tous les grands pays d'Europe ont vu leurs ventes trimestrielles progresser par rapport à celles de 2009 et dans certains cas, comme en Italie ou en France, ces ventes ont même atteint ou dépassé celles du premier trimestre 2008, d'avant la crise économique. Dans le cas de l'Allemagne les ventes à 670 mille exemplaires sont en retrait de près de 200 mille exemplaires (-23%) par rapport à celles du T1 2009.

    Immatriculations-T1-2010

     L'Europe (EU27 + EFTA) voit tout de même ses ventes du premier trimestre 2010 progresser de +9,5%, alors qu'elles avaient régressé de -17,2% l'année d'avant. Quand aux constructeurs allemands ils sont bien sûr pénalisés mais sauvent une partie des meubles à l'exportation en Europe avec une progression de 6,5% pour VW et de 9,9% pour BMW. Seul Daimler, trop Allemand, voit ses ventes régresser de -3,7% au cours de ce trimestre.

     Ces données sont cohérentes avec la baisse de l'emploi dans les industries manufacturières allemandes de plus de 50 salariés qui dépasse en un an les 240 mille postes (-4,7%) au mois de Février, affirme Destatis (LIRE).

    CONSULTER les statistiques d'immatriculations de voitures en Europe

    Le 16 Avril 2010