Catégorie : actualités

  • Etats-Unis: les ventes de voitures du mois de Février confirment la langueur de l’économie américaine

    Etats-Unis: les ventes de voitures du mois de Février confirment la langueur de l’économie américaine

     Des ventes de voitures au mois de Février à moins de 780 mille exemplaires, à seulement 13% de plus que celles du catastrophique mois de Février 2009, n'ont pas dû enchanter les constructeurs et importateurs de véhicules américains. Bien sûr Toyota a pris un gadin (-9%) à la suite de ses problèmes de qualité et d'image, mais il n'est pas sûr que les clients potentiels qui ne sont pas allés chez Toyota soient allés chez un concurrent. GM (+12%), Honda (+13%), les constructeurs allemands (+16%) ont affiché des ventes peu satisfaisantes. Seul, parmi les gros, Ford avec +44% de croissance par rapport au mois de Février 2009 a réalisé un réel rattrapage. Tout ceci a conduit à des ventes cumulées sur les douze derniers mois toujours déprimées, autour des 10,5 millions d'exemplaires (FIG. courbe rouge). En comparaison les ventes dans la zone euro (courbe noire) semblent florissantes.

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     Ces données montrent les réticences du consommateur américain à s'endetter malgré des taux d'intérêts historiquement bas. En moyenne, il était possible d'emprunter plus de 30 mille dollars à 3,26% d'intérêt au mois de Décembre dernier pour acheter une voiture aux Etats-Unis précise la FED.

    CONSULTER les données de ventes de voitures américaines du mois de Février

    Le 3 Mars 2010

  • La stagnation du fret aérien européen au mois de Janvier confirme l’hypothèse d’un premier trimestre économique tournant au ralenti

    La stagnation du fret aérien européen au mois de Janvier confirme l’hypothèse d’un premier trimestre économique tournant au ralenti

    Il est difficile en ce moment de cerner et de comprendre les lignes de forces économiques dans le monde en raison de très larges hétérogénéités observées dans le tonus économique des diverses grandes régions. L'Asie est en plein boum économique, elle consomme, elle innove, elle crée mais ce dynamisme se cantonne sur cette partie du monde sans irradier sa bonne santé ni vers les Etats-Unis et encore moins vers l'Europe. La raison principale évidente réside dans le fait que la zone Asie, de plus en plus, se suffit largement à elle même, à l'approvisionnement en matières premières près (pétrole du Moyen-Orient, minerais de fer et de cuivre du Chili, charbon d'Australie, etc.). La Corée produit des centrales nucléaires, la Chine des TGV et même l'aéronautique sera de plus en plus autochtone, chinoise ou japonaise. Le secteur automobile chinois est en pleine effervescence, encore sponsorisé par les autorités nationales ou régionales. La reprise économique s'étend même au Japon dont les exportations vers l'Asie se sont récemment accrues et qui voit sur les deux premiers mois de 2010 ses consommations d'électricité à usage industriel fortement augmenter (+10.7% au mois de Février par rapport à il y a un an). Pour les Etats-Unis le tableau est encore contrasté entre le milieu financier globalement sorti de ses difficultés et l'industrie encore mal en point. La consommation d'électricité plongeait encore en fin d'année, signe évident d'un non redémarrage de l'outil de production.

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     Quand à l'europe l'équation est beaucoup plus simple: un an après, la production industrielle ne s'est toujours pas remise du plongeon de l'hiver 2008-2009. Malgré de nombreux plans de soutient, elle semble incapable de se relancer par elle même et tout se passe comme si plus personne dans le monde n'avait besoin de produits européens. Pour illustrer ce marasme il est possible de regarder les indicateurs du commerce mondial publiées par le CPB néerlandais (FIG.I). Alors que le commerce mondial affiche depuis quelques mois une franche reprise (+4,8% en Décembre en volume par rapport au mois précédent (courbe rouge) tiré par le commerce asiatique avec, par exemple, une progression des importations asiatiques de +12% en Décembre, (courbe bleue), mais franchement refroidi par des exportations de la Zone euro en croissance de 2,3% seulement sur ce dernier mois de l'année (courbe verte). Le dynamisme de l'un ne se propage pas pour vaincre l'indolence de l'autre.

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    Plus graves sont les statistiques du fret aérien du mois de Janvier qui constituent un indicateur avancé de l'économie d'une Zone et qui confirment ce manque d'échanges. Alors que les données publiées par l'IATA montrent que le transport de fret aérien dans la Zone Asie-Pacifique confirme avoir retrouvé son niveau et son dynamisme d'il y a deux ans (FIG.II, courbe rouge), celui de l'Europe qui représente un quart du trafic mondial, n'a toujours pas redémarré (courbe violette) et se traîne vers les 14% en dessous du trafic d'il y a deux ans, d'avant la crise économique.

    Ces données ne peuvent que rendre le lecteur pessimiste s'il sait par ailleurs que de nombreux pays européens vont devoir engager des politiques économiques restrictives pour essayer de résorber leurs déficits chroniques et pour assurer les échéances des intérêts d'emprunts.

    Une analyse de la situation en Europe tendant à comprendre ce qui ralentit ou empêche nos nations à échanger entre elles et avec le reste du monde semble urgente. Peut-être faudrait-il reporter les taxes carbone et autres amusements démagogiques à des jours plus sereins. N'est-ce pas Monsieur Borloo!

    LIRE les indicateurs du CPB.

    ACCEDER au dernier point de l'IATA.

    Le 2 Mars 2010

  • L’économie américaine semble avoir terminé son destockage au cours du dernier trimestre 2009

    L’économie américaine semble avoir terminé son destockage au cours du dernier trimestre 2009

     Prise par surprise par la crise financière, l'économie américaine était entrée dans la crise économique avec d'immenses stocks de produits finis ou intermédiaires qu'il a fallu, par la suite, peu à peu éponger. La fugitive prime à la casse du mois d'Août 2009 avait par exemple participé à ce processus dans l'industrie automobile. Durant les trois premiers trimestres 2009 ce sont 360 milliards de valeurs en stocks non agricoles qui ont disparu, 40 milliards de dollars par mois en moyenne indique le BEA du Department of Commerce américain. Au cours du dernier trimestre ce déstockage s'est quasiment tari avec une baisse des stocks de 12 milliards de dollars seulement, soit 10 fois moins rapide qu'auparavant. Cette variation brusque de la vitesse de baisse des stocks apparaît dans le calcul du PIB chaîné américain au quatrième trimestre, comme un processus d'enrichissement de 130 milliards dollars 2005. Ce montant représente plus des 2/3 de la croissance du PIB de 188 milliards de dollars 2005. En d'autres termes dans la croissance annualisée du PIB américain de 5,93% du quatrième trimestre 2009, il y a 4,09 points qui proviennent de cette variation de la vitesse de déstockage non agricole. Il faut donc prendre cette croissance exceptionnelle du PIB comme la fin probable du processus. Il serait une erreur de sur-interpréter cette forte croissance de l'indicateur comme un signal de franche reprise économique (FIG.I, variation entre les deux derniers points).

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     Pour illustrer cette prudence, il est possible de mentionner que la génération nette américaine d'électricité au mois de Novembre 2009 s'est élevée à 283 TWh. Il faut remonter 9 ans en arrière, au mois de Novembre 2001, pour retrouver un chiffre aussi faible. La baisse de génération d'électricité cumulée sur 12 mois glissants, observée depuis Juillet 2008, se poursuivait gaillardement en Novembre (FIG.II). Elle est due à 65% à la baisse des consommations industrielles en énergie électrique, les 35% autres proviennent des consommations individuelles, publiques et commerciales. Ce seul exemple montre que le processus de reprise n'était pas encore enclenché au dernier trimestre 2009.

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    LIRE le communiqué du BEA du Department of Commerce américain

    Le 27 Février 2010
     

  • Le PIB allemand: une illustration de l’état de l’économie en Europe

    Le PIB allemand: une illustration de l’état de l’économie en Europe

     Les Gazettes matinales nous apprennent que le PIB allemand du quatrième trimestre n'a pas varié d'un poil par rapport à celui du trimestre précédent, les progrès accomplis par les exportations allemandes étant compensés par le recul de l'activité économique intérieure. En d'autres termes sur la courbe du PIB chaîné (FIG.) cela veut dire que le dernier point de la courbe se situe au même niveau que l'avant dernier.

    PIB'Allemagne-2006-2009-4

     Sans être un grand spécialiste de la chose économique et en prenant un peu de recul il est aisé de constater que l'économie allemande a fait un plongeon de six points environ au cours de l'hiver 2008-2009 et qu'elle éprouve beaucoup de mal à s'en remettre.

    Cette courbe confirme que l'économie européenne va mal, ce qui vient confirmer les indications convergentes des emplois dans l'industrie, des entrées de commandes et autres indicateurs avancés tel que le fret aérien en Europe. Il est donc possible comme l'a fait Mervyng King, le Gouverneur de la BoE, d'être assez pessimiste sur l'avenir à court terme de l'économie en Europe.

    LIRE les commentaires autour des déclarations de Mervyng King

    GNP allemand au quatrième trimestre 2009

    Le 24 Février 2010

  • Japon: après 15 ans d’arrêt, le réacteur à neutrons rapides de Monju devrait redémarrer

    Japon: après 15 ans d’arrêt, le réacteur à neutrons rapides de Monju devrait redémarrer

    Monju_japan Le réacteur de 280 MW à neutrons rapides de Monju au Japon avait été arrêté en 1995 à la suite d'une fuite de sodium dans son échangeur secondaire durant les tests de montée en puissance. Il semblerait que l'unité depuis réparée soit en attente des dernières et nombreuses autorisations pour pouvoir redémarrer en 2010. WNN qui diffuse cette information rappelle que, pour l'instant, seuls les Russes disposent à ce jour d'une centrale de 560MW à neutrons rapides en production.

     Il est évident que ces technologies qui utilisent de façon beaucoup plus efficace la charge en produits fissiles et peuvent même sous certaines conditions dégrader les déchets radioactifs (actinides) deviendront incontournables avec la raréfaction de la ressource et la volonté de détruire les déchets radioactifs les plus dangereux. Pour le Japon, c'est Mitsubishi Heavy Industries (MHI) qui semble être le plus impliqué aujourd'hui sur ce genre de projets avec le projet Japan Standard Fast Reactor qui serait défini pour "brûler" les actinides à partir d'une charge d'uranium et de plutonium.

     La France qui fut un temps à la pointe avec Superphénix, a jeté l'éponge sur ces sujets et va bien sûr se retrouvée larguée. En attendant le CEA cherche à s'occuper en bidouillant dans les piles et batteries, respectant ainsi à la lettre le Principe constitutionnel qui régit les tardives et précautionneuses avancées de la science et de la technologie de notre pays.

    LIRE l'information de WNN sur le sujet.

    Le 24 Février 2010

  • La France a été importatrice nette d’électricité au mois de Janvier pour la deuxième fois en quelques mois

    La France a été importatrice nette d’électricité au mois de Janvier pour la deuxième fois en quelques mois

     Comme cela était prévisible en raison de la rigueur météorologique du mois de Janvier et du déficit de génération nucléaire, le réseau électrique français a dû faire appel massivement à des importations de puissance électrique en provenance d'Allemagne, de Grande-Bretagne, de Belgique ou d'Espagne. Le solde de ces échanges avec l'ensemble de nos voisins en Europe ressort sur le mois en négatif pour la deuxième fois depuis le mois d'Octobre 2009 (FIG.).

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     Ce résultat assez pitoyable pour un des pays leaders mondiaux de l'énergie électronucléaire, illustre les piètres performances opérationnelles de notre champion électricien national et le déficit d'investissements dans la génération électrique en France en raison d'un manque de compétitivité des tarifs appliqués. Il est beaucoup plus rentable pour un électricien européen d'investir dans la génération électrique en Italie, aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne. C'est ce qu'ont bien compris EDF et ses concurrents immédiats.

     Il manque à la France une capacité de génération souple, de type centrale à gaz à cycle combiné, de 2000 à 4000 MW supplémentaires qui permettrait d'éviter de faire trop appel à nos voisins. Un tel outil participerait à la création de valeur ajoutée de notre pays, il créerait de bons emplois et éviterait à l'Allemagne de brûler du lignite dans ses vielles centrales polluantes. Mais cette opportunité est-elle peut-être trop évidente pour devoir être encouragée.

    LIRE le rapport mensuel détaillé du mois de Janvier de RTE.

    Le 20 Janvier 2010

  • France: les commandes de voitures du mois de Décembre entraînent une poussée des entrées de commandes à l’industrie

    France: les commandes de voitures du mois de Décembre entraînent une poussée des entrées de commandes à l’industrie

     L'effet d'aubaine provoqué par la fin de la prime à la casse plein pot pour les voitures, à fin 2009, avait provoqué un effet d'anticipation des commandes, savamment orchestré par les équipes commerciales de la profession. Ce mouvement se traduit dans les indices INSEE qui voient entre Novembre et Décembre les entrées de commandes à l'industrie automobile progresser de 66%. Ce mouvement pour un secteur qui représente 23% de l'indice, propulse les entrées de commandes à l'industrie manufacturière de l'indice 84 au mois de Novembre, à l'indice 98 au mois de Décembre. Pour essayer d'avoir une vision plus amortie de ce mouvement qui, on le sait se répercutera en négatif sur les entrées de commandes à venir, il est préférable de regarder les évènements moyennés sur les trois derniers mois connus (FIG.).

    Entrées-commandes-France-2009-12

    Il ressort alors un mouvement de remontée du fond du gouffre des entrées de commandes beaucoup plus lent mais sûrement beaucoup plus représentatif de la réalité industrielle du moment. Une telle performance ne peut inciter qu'au pessimisme pour prévoir l'activité industrielle de la France au cours du premier semestre de cette année.

    LIRE la communication de l'INSEE

    Le 19 Février 2010

  • La centrale EDF-Delta au gaz à cycle combiné de Sloe aux Pays-Bas, un exemple de génération moderne d’énergie électrique

    La centrale EDF-Delta au gaz à cycle combiné de Sloe aux Pays-Bas, un exemple de génération moderne d’énergie électrique

     EDF et l'électricien néerlandais Delta, dans une association 50/50, viennent, en présence des huiles locales, d'inaugurer la centrale de Sloe aux Pays-Bas. Cette unité construite et maintenue par Siemens est composée de deux tranches alimentées au gaz et à cycles combinés de 435MW, les gaz de combustion de chaque turbine, par l'intermédiaire d'un échangeur de chaleur alimentent chacune un générateur à vapeur en ligne. Chaque ensemble présente un rendement énergétique de 59%.(37% pour la turbine à gaz et 22% pour la partie vapeur). Cette centrale viendra en support des génératrices éoliennes et assurera les appels de puissance locaux. Elle est prévue pour assurer 250 démarrages par an en étant capable de délivrer de la puissance électrique au réseau en 30 ou 40 minutes après la mise en chauffe. Elle est alimentée par une très grosse conduite de gaz naturel capable d'absorber sans perte de charge les fortes demandes en gaz en pointe. Outre la très grande souplesse de l'ensemble, les émissions de CO2 par MWh seront réduites de moitié par rapport à celles d'une centrale au charbon moderne (FIG.).

    Centrale-charbon-gaz

    LIRE le communiqué de Siemens et la plaquette de présentation de la centrale

    Le 15 Février 2010 

  • La production industrielle allemande ne semble pas vouloir redémarrer, celle de la France se traîne

    La production industrielle allemande ne semble pas vouloir redémarrer, celle de la France se traîne

     L'industrie en Europe est dans un profond marasme, 10% au-dessous de ce qu'elle était en 2005 indique Eurostat. Les entrées de commandes du mois de Novembre qui se trouvaient au niveau de celles enregistrées en 2003 (LIRE), la faiblesse du transport de fret aérien (LIRE) indicateur avancé de l'activité nous ont indiqué que les performances industrielles européennes seront mauvaises au premier trimestre de cette année. Cette prévision semble être confortée par le piètre niveau d'activité dans l'industrie en Europe au mois de Décembre. Les courbes de lente reprise depuis les plus bas du printemps 2009, aussi bien pour l'Allemagne que pour la France (FIG.) ne peuvent que valider cette hypothèse.

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     Ce niveau d'activité qui reporte l'Europe industrielle des décennies en arrière incite à se poser d'importantes questions.

      La première au niveau de la Zone Euro qui connaît une période de récession économique qui va aller en s'amplifiant avec les mesures restrictives que vont devoir prendre la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie, le Royaume-Uni, la France acculés par la montée de leurs dettes et les attaques des spéculateurs sur les spreads de taux. Les exportations de l'Allemagne vers les pays européens vont se replier à nouveau. Combien de temps va durer cette période d'austérité? Une décennie ou plusieurs, nul ne le sait.

    Pacific-rim  La deuxième concerne la position de l'Europe dans le monde. La perte par la France du marché des centrales nucléaires pour les Emirats au profit des concurrents coréens vient de nous montrer de façon schématique que le monde n'a plus besoin de la technologie européenne pour se développer. Il n'est pas sûr que nos voisins allemands l'aient encore bien intégré, mais la faiblesse de leurs exportations hors Europe devrait les inciter à réfléchir. Une offre des technologies les plus élaborées est devenue largement disponible non seulement aux Etats-Unis et au Japon, mais maintenant en Corée et de plus en plus en Chine. Le développement de l'Asie se déroulera dans la Ceinture Pacifique, en ayant peu recours aux technologies dépassées des peuplades reculées européennes aux frontières du monde civilisé tout en haut, à gauche, sur la carte.

    LIRE le communiqué d'Eurostat.

    Le 13 Février 2010

  • L’emploi industriel en France: confirmation par l’INSEE d’une débâcle annoncée

    L’emploi industriel en France: confirmation par l’INSEE d’une débâcle annoncée

     Lors d'un chapitre précédent (LIRE) il avait été montré à partir de données statistiques publiées par l'OCDE combien l'emploi industriel en France était menacé. La perte monotone de 100 millions d'heures de travail dans l'industrie par an entre 1997 et 2008 ne pouvait inciter qu'au pessimisme. Pour 2009, il avait été pronostiqué une aggravation de la dégradation qui pourrait atteindre 300 millions d'heures travaillées. La récente publication de l'INSEE sur le sujet vient malheureusement de confirmer ce pronostic pessimiste puisqu'en fin d'année 2009, avec 3,316 millions d'emplois, elle annonce une perte annuelle de 196 mille postes industriels en France. En replaçant les données de l'INSEE sur une période de 16 ans, il est possible de noter que cette dégradation de l'emploi industriel a débuté en France en 2001 (FIG.), sous le Gouvernement Jospin, allez donc savoir pourquoi?

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     Dans les années 2003 à 2004 les pertes d'emplois en glissement sur quatre trimestres étaient de 70 à 75 mille unités, ce qui est cohérent avec les 100 millions d'heures de l'OCDE, puis en 2005 à 2007 ce rythme s'était ralenti vers les 50 mille postes perdus par an. Depuis l'arrivée de la crise la chute s'est subitement aggravée pour atteindre son point le plus dramatique connu à la fin 2009 avec ses 196 mille emplois perdus en un an et 53 mille sur un trimestre. L'industrie a perdu 5,6% de ses emplois en un an et l'industrie manufacturière en a détruit 6,1% nous précise l'INSEE. Depuis 2001 l'industrie française a détruit 17% des emplois qu'elle offrait à cette date. Il va falloir attendre quelques mois pour connaître la baisse de valeur ajoutée que représente ce recul entre 2008 et 2009 mais la purge risque d'être sévère, dans le prolongement de la tendance dégradée des années 2001-2008 (LIRE).

     Devant la gravité de la situation, il est évident que les mesures fiscales, administratives, règlementaires ou sociales décidées par ceux qui nous gouvernent ne sont pas à la hauteur de la tâche à accomplir. Faute de réaction et d'information objective, notre pays devra-t-il se résigner à voir inexorablement son tissu industriel disparaître?

    LIRE le papier général de l'INSEE et CONSULTER les données détaillées.

    Le 12 Février 2010