Catégorie : énergie fossile

  • Royaume-Uni : signes de décomposition

    Royaume-Uni : signes de décomposition

    EcosseLa transformation de la Grande-Bretagne par Margaret Tatcher en état pétrolier et gazier, a montré avec le dernier scrutin, ses limites. En effet, tant que la courbe était ascendante, il n’y eut guère de problème. Aujourd’hui, la courbe de production descend fortement avec des effets fortements délétères sur le Royaume-Uni. Qui n’a plus d’uni, que le nom. En effet, le parti nationaliste SNP remporte 47 siéges au parlement d’Ecosse, sur les 129 à pourvoir, contre 46 aux travaillistes, 17 aux conservateurs et 16 aux libéraux-démocrates.
    En réalité, le clivage n’est pas celui seulement d’un particularisme local, mais aussi de deux modes de développement. L‘Ecosse a choisi de miser tout, et gros sur les énergies renouvelables, a une vision d’avenir et un projet.

    Le reste du Royaume-Uni n’en est guère à ce stade là. Il est au contraire, à peine commencé, mais déjà, l’ensemble de l’économie Britannique souffre de la déplétion pétrolière et gazière, de la déplétion nucléaire, hors l’impopularité personnelle de T.Blair, de l’usure du pouvoir, d’une économie de rente qui s’épuise.
    La percée aussi des nationalistes Gallois est significative (plus 4 sièges sur 60). Ailleurs les pertes travaillistes se comptent par centaines d’élus. Mais il est clair que pour beaucoup d’Ecossais, aujourd’hui, comme hier, une question centrale a dominé : à quoi nous a servi le pétrole et surtout le gaz ? à rien ! Ils n’en ont guère vu la couleur, que sous la forme de retours en subventions, qu’on leur disputait d’ailleurs… Le développement, et un avenir ne se voit que sous une forme décentralisée d’énergies renouvelables, mais pour laquelle, le gouvernement de Londres, n’a strictement aucune responsabilité.

  • Gisement de pétrole chinois

    Gisement de pétrole chinois

    Baril_petroleLa compagnie pétrolière nationale de Chine annonce la découverte d’un gisement de pétrole en mer et sur le littoral de la mer de Chine. Le gisement est estimé à un milliard de tonnes.
    C’est à dire, en réalité, pas grand chose. Un milliard de tonnes, c’est en effet moins de trois ans de consommation chinoise qui se monte à 347 millions de tonnes. Sachant que l’exploitation d’un gisement peut s’étaler sur 40 ans, il suffit de faire le calcul. A son maximum, le gisement rendra 50 millions de tonnes par an…

    On peut comparer ce chiffre à celui des importations (163 millions de tonnes), et de la production chinoise (184 millions de tonnes) qui peine beaucoup à progresser encore. Il y a fort à parier que ce nouveau gisement balancera à peine les pertes de productions des gisements plus anciens.
    Donc, effectivement cette découverte n’augure rien de nouveau. Les nouvelles découvertes couvrent entre 25 et 30 % de la consommation.
    Les "grandes découvertes" actuelles 500 millions de tonnes l’année dernière au Texas, le milliard en Chine, sont des gisements étroits, sans comparaison possible avec les véritables grands gisements du passé, Cantarell, ghawar, etc…

  • Brut : montée de tension

    Brut : montée de tension

    Derrick Le ton monte entre l’AIE et l’opep, à propos d’une demande de l’AIE d’une hausse, à l’horizon 2030 de 9 MBJ (millions de barils jours) de la production Opep.
    Les derricks devraient donc se trouver renvoyés à leur fonction première : faire voir le monde de haut à des jeunes gens remuants et pleins de vie.
    Le directeur de l’AIE Claude Mandol s’alarme du manque d’approvisionnements, du déclin des stocks de brut, et aux USA, des stocks d’essence.

    En réalité, on voit clairement un clivage entre des gens (les producteurs) qui voient leurs stocks REELS, et qui, si effectivement ils prévoient de forer comme ils n’ont jamais foré dans le passé, doute de leur capacité à augmenter la production, et même en sentent l’impossibilité (sinon, ils ne développeraient pas leur production de gaz), et les "experts" de l’AIE qui vivent dans un monde théorique, où ils croient à la véracité des stocks proclamés des états. La vérité, c’est que les états voient clairement qu’ils ont atteint le point culminant de leur courbe de Hubbert, que le simple maintien sera impossible. Les "experts", paradoxalement, en sont encore au seuil de l’incrédulité…
    D’autre part, le succés du pétrole passé ne s’est fait que parce qu’il était trés bon marché. Un pétrole cher, lui, privilégie l’alternative : et les sources de renouvelables sont prêtes.
    Le point détonnant de la crise aux Etats-unis, est le non-investissement des pétroliers dans les raffineries. En effet, ce n’est pas par volonté délibéré qu’ils ont organisé la crise, mais parce que l’investissement ne serait ni plus, ni moins que totalement inutile. Pas de brut, pas besoin de le raffiner…Donc pas d’investissement. La pause de l’investissement dans le raffinage remonte à la fin des années 1970, soit l’époque où les nouvelles découvertes sont devenues rares. On peut dire que les compagnies pétrolières ont vu loin, et juste.

  • – 35 % ou + 100 % ?

    – 35 % ou + 100 % ?

    DerrickNouvelles contradictoires en provenance du moyen-orient et de l’Asie.
    En effet l’Opep réuni à Ryad pense qu’il n’y a pas lieu d’augmenter la production. On lui demande 9 Millions de barils jour de plus pour 2030. Le cartel s’appuie sur… l’incertitude de la demande : "l’inquiétude de l’Opep est qu’ils ne veulent pas investir et se retrouver avec une capacité additionnelle"…pour ne pas répondre, en disant qu’il n’y a pas de problème pour les 80 prochaines années.
    Dans le même temps, on prévoit un doublement de la demande. En réalité, la plupart des pays de l’Opep sont déjà atteint par la déplétion, mais ils savent aussi que l’on peut, trés vite se passer de pétrole. La technologie est prête ou sera prête bientôt.

    On mesure aussi le ridicule de certaines projections : le doublement, donc 170 MBJ. Déjà, l’Opep rechigne pour 9, et il est certain que la production recule pour cause de déplétion pour beaucoup. On voit donc clairement le fossé entre le refus (plus 9 MBJ, et la demande théorique : plus 85 MBJ). Donc déjà divergence profonde entre l’AIE (agence internationale de l’énergie) et l’Opep. Divergences des courbes aussi. Tôt ou tard la simple projection devient absurde, et le décrochage se fait d’abord par une moindre montée, puis par un décrochage franc. D’ailleurs d’autres sources portent la production de pétrole en 2030 à …55 millions de barils jours….(-35%).

    La simple vérité, c’est que les états pétroliers craignent surtout un arrêt du gaspillage. Bien sûr, ils ne peuvent produire plus, mais une situation tendue (donc énergie chère) leur va tout à fait.

    Source AFP Ryad, Rian

  • Chavez fait parler de lui.

    Chavez fait parler de lui.

    Veneuela_iiLe Vénézuela sort de la Banque mondiale et du Fmi. Les situations financières ont beaucoup changé. Endettés dans les années 1980-2000, la plupart des pays sud américains ont pu rembourser leurs dettes. Un redressement dû cours des matières premières, une politique monétaire US trés laxiste, trés créatrice de monnaie, la fabrication à grande échelle de faux dollars US (plus vrais que les vrais).
    Ce qui se passe est un constat que l’on peut voir dans la courbe du dollar ces derniers temps. Trop abondant, il n’inspire plus confiance.

    La sortie du Vénézuela est révélatrice : le dollar sort de son rôle de monnaie de cotation du pétrole. Peu à peu. Caracas (et bien d’autres) préfére désormais traiter avec des pays qui ont des biens réels à proposer, comme la Chine (un oléoduc traversant la Colombie est en construction), et l’importance désormais des réserves de change, DANS TOUS LES PAYS, améne à une déplétion monétaire des gisements de pétrole (pourquoi épuiser les gisements, quand on ne sait quoi faire de l’argent ?).
    Une autre revanche, savoureuse, est dite dans le message : le FMI qui avait imposé des restructurations trés importantes, tombe dans le rouge et peine à payer les salaires de ses employés… Ils devraient faire appel à un "expert" du FMI…

    Source : AFP caracas

  • Bush et UE : contre le réchauffement d’urgence

    Bush et UE : contre le réchauffement d’urgence

    GeorgewbushIl y a de quoi mourir de rire : action "urgente" contre le réchauffement climatique. GW Bush et les dirigeants européens se sont mis d’accord sur la nécessité de cette action. (Pas sur les impératifs, il ne faut rien exagérer).
    Dans le même temps, il n’y a aucun rapport avec les nouvelles de plus en plus graves sur le front de la déplétion pétrolière.
    En effet, la production de pétrole pourrait passer de 2007 à 2020, de 85MBJ à 55… Ce qui reste considérable, mais indique que les techniques utilisées pour faire rendre les gisements les épuisent aussi beaucoup plus vite.
    Toujours à leurs troubles obsessionels compulsifs néolibéraux, ils ont parlé de l’achévement du cycle de Doha, de la libéralisation du transport aérien et d’une intégration économique transatlantique.

    En réalité, comme la mondialisation, et les échanges reposent sur des coûts de transports bas, et une grande concurrence sur ces transports. La déplétion relocalisera beaucoup d’activités, l’avenir du transport aérien sera celui d’hommes d’affaires et de gens riches (on ne sait pas encore faire voler des avions sans kéroséne), avec un nombre réduit de compagnies, des monopoles de fait. Globalement, les compagnies aériennes se portent mal. Les compagnies "low-costs" sont celles qui ont réduit leurs dépenses au minimum, en conséquence, leur chute sera encore plus rapide (ils n’auront pas de frais à tailler), et leur présence est souvent sujette à caution (elles ont abandonnés à leur sort bien des aéroports).
    En réalité, c’est la psychologie des personnes qui est importante. Ils sont tout bonnement incapable de se projeter dans l’avenir, et jugent le monde comme dans leur jeunesse. Une énergie qui fut abondante et bon marché (gaspillée), une superpuissance pétrolière (les USA), la déification d’un défaut (la cupidité) paradoxale parce que naïve : les monnaies sont fiduciaires (elles ne valent rien).

    Source : AFP Washington

  • Rapport du ministére de l’industrie II

    Rapport du ministére de l’industrie II

    Ministre_de_lenvironnementEn réalité le rapport du ministére de l’environnement pêche par un certain nombre de faiblesses.
    Tout d’abord, le nombre d’éoliennes (45 000) est présenté comme important, l’hydraulique comme saturé.
    Or, le premier janvier 1800, la France possédait pas loin de 200 000 moulins à vent, eaux, marées. Les 1700 centrales au fil de l’eau, une bien maigre partie de ce qui existait. Je conseille donc à nos hommes politiques, députés, ministres, sénateurs, un plaisir simple. Celui de la promenade. Ils verront le long des rivières, au sommet des collines, ce qui existait, ce qui ne choquait pas les contemporains, et ce qui ne choquera personne en 2050.
    D’une autre manière, la consommation d’électricité est grevé par le chauffage électrique à effet-joule. Remplacé par des thermodynamiques, y compris les pompes à chaleurs aérothermes, l’économie serait conséquente.

    Le nucléaire, l’Epr deviennent de ce fait, inutiles, pire, nuisibles, car syphonnant des crédits.
    2025 : en produisant par le renouvelable et réduisant la consommation inutile, le nucléaire pourrait être déclassé en totalité. De plus, la consommation des centrales, et notamment du recyclage est loin d’être anodine (4 tranches).
    De plus le rapport part sur une continuation de la tendance : on prend la courbe antérieure, et on prolonge…Il faut voir le monde tel qu’il est : des pays sont passés au post-pétrole et post-énergie, même.
    C’est l’effondrement de l’espérance de vie (donc une baisse de la population en germe) des guerres d’extermination autour des ressources géologiques.
    L’alternative est un futur sauvage à la madmax ou une société ordonnée. les deux sont possibles.

  • Rapport du ministére de l’industrie

    Rapport du ministére de l’industrie

    Rf_2 Le rapport public date un peu (2005), mais sont toujours signe de données importantes.
    La consommation intérieure d’électricité s’est montée à 516 milliards de kwh, 451 ont été fournis par le nuke et le thermique, 65.7 par le renouvelable, et à l’intérieur de celui-ci, 93 % par l’hydraulique, 6 % la biomasse et 1 % le solaire.
    Mais désormais, le ministre ne peut plus changer la donne pour les énergies renouvelables.
    En effet pour produire la même chose, il faudrait 45 000 éoliennes géantes ou 4500 km2 de capteurs.
    Ou un mix des deux 22500 éoliennes et 2250 km2 de capteurs.  Le rapport insiste lourdement sur les défauts.

    Mais, l’essentiel est dit : avec un effort volontariste, en 2025, c’est 45 % de la demande électrique qui pourrait être couverte par les énergies renouvelables. D’une manière décentralisée et diversifiée.
    D’une manière concomittante, la réduction de moitié de la consommation est réalisable (facilement).
    Ce rapport préconise de passer en 2025 à la moitié de la consommation d’énergie produite par des énergies renouvelables. Un plan "25-50" marquerait une vraie rupture de politique économique, une nouvelle révolution industrielle, et un défi moyen…

  • Poutine : sa politique

    Poutine : sa politique

    RussieLa Russie est un état énergétique et minier. On a passé sous silence, l’importance de la déplétion pétrolière alliée au contre-choc pétrolier de 1986 dans l’effondrement de l’Urss.
    Quand à Wladimir Poutine, on savait clairement quelle serait sa politique. Il en avait déjà fait part dans une thése à l’institut des mines de Saint-Petersbourg : la Russie doit utiliser ses réserves à des fins diplomatiques et cela implique de reprendre la main sur le gaz et le pétrole.

    Ce fut relativement facile : il ne fallait plus fermer les yeux sur les agissements des compagnies. Rien que sur les infractions sur l’environnement, il y avait de quoi faire. D’ailleurs, cette politique Russe n’est pas original, la plupart des pays reprennent, renationalisent, redirigent mines et compagnies pétrolières. Si les états-unis, en leur temps ont gagné la guerre froide, la guerre de l’énergie elle, tourne trés défavorablement. D’ailleurs, la vraie fin de la guerre froide, Poutine l’a proposé à l’Europe. Lors de son discours au parlement européen. En échange d’une réelle intégration de la Russie au concert européen, de transfert de technologie visant les économies d’énergies, celle-ci lui assurerait la sécurité énergétique.
    Pour le moment, cette offre n’a guère été prise en considération. Quand la crise énergétique s’aggravera, il y a fort à parier que l’offre pourrait être fort différente. De plus, il n’est pas impossible, qu’à ce moment là, ce soit la Russie et ses énormes réserves énergétiques qui apparaisse comme la seule superpuissance…

  • United airlines : pas d’aplomb.

    United airlines : pas d’aplomb.

    United_airlinesUnited Airlines affiche une perte de 152 millions de $ au premier trimestre.
    United Airlines venait de sortir du  chapitre 11, la loi de protection sur les faillites. On avait dit les compagnies aériennes fragilisées par les attentats du 11 septembre. Ce n’est que partiellement vrai. La vérité est que le transport aérien céde insensiblement du terrain.Un certain nombre de compagnies ont arrêté toute activité, sans être remplacées. Pas encore en terme de nombre global de personnes transportées, mais insensiblement, des lignes sont arrêtées, purement et simplement. Des liaisons sont "allégées" : un peu moins de rotations, on fait passer cela sur des "accords" 

    entre compagnies. Mais la vraie réponse, est la déplétion pétrolière. Et le transport aérien est effectivement le secteur qui peut être le plus simplement sacrifié. Alors, pour le moment, on élague les brindilles. Bientôt viendra le temps des petites branches, puis des grosses. Et puis, on se dira que finalement, ce n’était pas important, du tout.
    On verra donc des problèmes de spécialisation industrielle. Certains pays (je ne cite personne) seront donc plus particulièrement touchés que d’autres.
    La concurrence des compagnies à bas coût, est certes importante, mais ce n’est qu’un "à côté", doté d’appareils économiques, réduisant au maximum les frais, elles survivront donc un peu plus longtemps, mais leur fin devrait être rapide, en effet, le carburant constitue la moitié de leurs frais, et elles sont donc extrêmements sensibles à ce sujet.