Catégorie : énergie fossile

  • Cameco : tout baigne

    Cameco : tout baigne

    Cigarlake Pour Cameco, tout baigne, sa mine de Cigar lake, dont l’inondation a provoqué la flambée du cours de l’uranium, ne pourra plus produire qu’en 2010. Autre broutille : les investissements sont désormais estimés à 508 millions $ contre 330 millions $, initialement prévu.
    Le montant des dépenses déjà engagées se montent à 234 millions de $, 274 sont encore prévus, mais comme d’habitude, sur ce genre d’investissements, ce montant sera allégrement dépassé. Cameco reste néanmoins confiant, et regarde Cigar lake comme la prunelle de ses yeux.

    Trêve de plaisanterie. Cigar lake a littéralement enrichi TOUS les producteurs d’uranium. Le délice. Explications : la flambée des cours a plus enrichi Cameco que si Cameco avait extrait jusqu’au dernier gramme d’uranium.
    Le mécanisme à l’oeuvre dans le pétrole, est aussi à l’oeuvre dans l’uranium : pourquoi désormais produire plus, alors qu’on peut vendre cher une production bridée ?
    Il semblerait, mais c’est uniquement une impression personnelle, qu’on pourrait voir une foultitude "d’accidents", de "procés", de "soucis écologiques", s’abattre sur les mines d’uranium…
    Aprés tout, peu importe la quantité de ce que l’on vend, mais le prix…

  • OIL in the ground is better than dollar in a bank

    OIL in the ground is better than dollar in a bank

    KoweitCette citation koweitienne est devenue un proverbe. Il illustre une tendance générale, la méfiance envers la monnaie, qui se traduit par des achats d’or, et d’autres actifs, qui expliquent la montée du cours des matières premières, entre autre.
    Il est clair qu’en adoptant une politique d’extraction, telle qu’elle se pratique sur le continent nord-américain, on aurait sans doute pu reporter le pic-oil de quelques années, le faire arriver , comme prévu vers 2015-2020.  Mais, désormais, les pays producteurs n’en voient guère  l’utilité,  même  les bons petits soldats, tel la Norvége.

    Souvenez-vous, il y a quelques années, la Norvège était LE pays, raisonnable, bien géré, "préparant l’avenir et les retraites par des économies et des placements". Depuis, alors qu’il fallait 0.80 $ pour faire 1 euro, maintenant, il en faut 1.34. Cela a mis par terre, la politique norvégienne, si prévoyante, si économe, si raisonnable. Car la monnaie fiduciaire, dont sont constituées les réserves norvégiennes, ne sont que de la confiance, tôt ou tard, destinée à être trahie. Raison pour laquelle, la plupart des pays pétroliers inclinent désormais, soit à épargner leurs réserves, soit à investir leurs fonds dans l’économie réelle, soit à constituer de vraies réserves, tels les métaux…
    En 1979, déjà, L’Ayatollah Khomeiny disait que le meilleur des pétroles était celui qui restait sous terre. Depuis, il faut bien avouer, qu’aucun pays n’a l’air désireux de pousser à la hausse. Le pic oil n’est peut-être pas technique, mais politique. Désormais, la logique est : "pourquoi brader ce que l’on peut vendre cher ?"

  • Yellow cake : 113 $ la livre

    Yellow cake : 113 $ la livre

    Table_des_elements_2113 $ la livre de yellow cake, plus 18 $ en quelques jours. Spéculation mais aussi incidents miniers, certains qui se prolongent et s’éternisent, comme cigar lake au Canada, d’autres qui viennent d’arriver, cette fois en Australie. Les rangers mines, suite à des pluies diluviennes, viennent d’être inondées (annonce du 2 avril), la production de 2008 sera inferieur de 25 à 35 % à celle de 2006. Aucune précision n’étant donnée sur la production de cette année, il y a fort à parier que comme dans le cas de cigar lake, la panne sera carabinée. En effet, toute exploitation minière implique un pompage des eaux souterraines. Pour qu’il y

    ait inondation, il faut un afflux brusque qui submerge les capacités des pompes (pourtant, les capacités de celle-ci sont  en général d’un fort beau gabarit), en effet, les inondations dans les mines sont un incident classique, sinon normal, en tout cas, qui ne créent aucune surprise… Cela a toujours été. La relance du nucléaire mondiale, dans un contexte ou la production d’uranium ne produisait plus que 60 % des besoins, puis 40, puis sans doute encore moins cette année, plus un message idéologique que rationnel. En effet, en l’absence de la technologie qui puissent être approvisionnée (thorium, spallation ou surrégénérateur), on peut se demander à quoi serviront ces réacteurs récents, sinon à siphonner les crédits qui auraient été nécessaires aux énergies renouvelables.
    En ce qui concerne l’Australie, ces pluies accélèreront encore la destruction du milieu naturel (la végétation primitive était en effet "hors sol", et captait les pluies qui ne s’infiltrait pas), par l’accélèration de la remontée de la salinité…

  • Opep du gaz : pour un peu plus tard

    Opep du gaz : pour un peu plus tard

    Poutine_2Le cartel du gaz désiré à Moscou prendra sans doute un peu plus de temps à se réaliser que prévu, mais il n’était pas urgent. En effet, comme les prix du gaz sont indexés sur un pétrole (cher), apparemment, pour le moment, l’union sacré du gaz est reporté.
    En effet, pour qu’il y ait Opep du gaz, il faudrait que cette énergie soit dominante. L’état des lieux laisse encore un peu de temps :
    – la Russie premier exportateur et l’Algérie, qui s’y est rallié, y sont favorables,
    – l’Iran, bien que possédant de grosses réserves en importe (d’Asie centrale) ;
    – reste des pays de petites tailles (gazières), ou peu intéressés par l’opep du gaz : ce sont les pays qui font partie de l’Opep (pétrolière). Pour le moment, l’autre opep leur laisse des marges de manoeuvre à utiliser à leur guise. De plus souvent l’intérêt d’agacer en occident est ressenti comme vain.

    Il ne faut pas oublier que l’Opep avait été crée sur un temps assez long, qu’elle n’a été longtemps qu’une structure impuissante, et qu’elle alterne les moments de puissance et de faiblesse extrème.
    Mais, ne sous-estimons en aucune manière les russes, ce sont d’excellents joueurs d’échecs. Ils sont capables de stratégies très longues, trop longues pour beaucoup de chancelleries occidentales à l’heure actuelle. On y a oublié ce que fût la guerre froide…

  • Greenpeace et le nuke

    Greenpeace et le nuke

    GreenpeaceLes prises de position de Greenpeace en ce qui concerne le nucléaire est connu. Tellement connu d’ailleurs que ses prises de positions et informations sont dévaluées par le fait que ce soit Greenpeace qui les divulguent.
    Et pourtant, elles peuvent être parfaitements inquiétantes :
    – des militants escaladent une tour de réfrigération… Mais c’est annoncé au Jt, sans plus. Pourtant cette information est une des plus troublantes : que des trublions montent sur une tour, ce n’est en rien dangereux, soit !Mais, si ce n’avait pas été des écologistes militants ? Mais des gens beaucoup plus dangereux ? C’est ici le syndrome du "désert des tartares" : à force d’attendre l’incident et l’attaque, on est parfaitement dépourvu quand elle arrive…

    – problème de béton trop poreux sur le réacteur EPR Finlandais ? Pourtant, le béton c’est trés facile à réaliser correctement, pour les ouvrages soumis à fortes contraintes, les techniciens ont l’habitude de contrôler la totalité des camions ! Et ils n’ont rien vu ? Ou alors TVO a acheté le béton au supermarché de matériaux du coin ? Ce souci de faire des économies, de faire vite est aussi parfaitement déplacé. On sait qu’industriellement le soudage est un art qui demande des hommes expérimentés (l’expérience en la matière est irremplaçable, au moins pour les contrôles), formés, et même pour le soudage manuel (bannit dans le domaine du nucléaire normalement), il y a plus de 150 procédures et certificats ! Comme on n’a pas construit de centrales nucléaires depuis des lustres en Europe, cette expérience n’existe tout bonnement plus… Non, des financiers ont voulus relancer un programme, dont ils n’ont plus la moindre idée… Toute les grandes entreprises sont désormais dirigés par des financiers, la compétence est l’affaire de sous-traitant, prié de faire vite au moindre coût…

  • Nouvelles de Russie

    Nouvelles de Russie

    RussieLes réserves pétroliéres de Russie ont diminuées de 7.3 milliards de barils entre 1994 et 2005. Les réserves sont évaluées à 75 milliards de barils. De plus la proportion des réserves pouvant être extraites s’effondre de 42 % à 27 %.
    Dans le même laps de temps, les réserves gazières reculent de 2400 milliards de M3 à  47 800. Ces deux nouvelles indiquent un vieillissement des gisements, des découvertes peu nombreuses. En même temps, il est difficile de connaitre le montant de la fraude concernant les réserves. En effet, celle-ci sont des secrets d’état, fort bien gardés et fort bien manipulés dans le sens de l’intérêt des gouvernements, et des états, sinon des peuples. Il n’est pas étranger à ces nouvelles que le développement du nucléaire est envisagé fort sérieusement en Russie (le nucléaire passerait de 15 à 30 % de la consommation d’énergie). Mais si le nucléaire pourrait être développé en Russie, l’exiguïté de ses réserves

    d’uranium rend cette solution difficilement exportable.
    De plus la Russie a la fâcheuse habitude de n’être pas trés économe de ses ressources, en effet, pays neuf, peu peuplé, doté d’abondantes ressources naturelles et minérales, elle n’a rien pour se montrer parcimonieuse, quand une ressource s’épuise, une autre prend le relais, toujours dans le cadre d’une économie miniére. La seule fois où cette spécialisation minière lui a nui, c’est pendant la période 1986-2002. En effet, le prix de toutes les matières premières était bas. Ce phénomène, aujourd’hui révolu, avait joué un grand rôle dans la dislocation de l’Urss.
    La bonne santé de toutes les ressources minérales semble redonner des crocs, du luisant au pelage de l’ours russe.

  • Epr : château de sable

    Epr : château de sable

    EprSi le lancement de l’Epr est en France encore incertain, même si des hommes politiques discrédités ont tendance à vouloir en mettre à tous les carrefours, les  finlandais ont la chance d’en avoir un en construction.
    Pour corser l’amusement, on a noté 700 non conformités et violations des spécifications de sécurité.
    De plus, le béton de sa dalle est trop poreux, et la chemise en acier (coquille intérieure destinée à assurer l’étanchéité et la protection), confiée à une entreprise allemande a été sous traité à un polonais, spécialiste… des chantiers navals et des coques de navires… Et qui livre des aciers non conforme…

    Quelle est la morale de l’histoire ? Ni areva, ni son alter-ego finlandais TVO ne sont capables de mener à bien un tel projet. Perte de compétence, sous traitance à tout va, absence de recherche et de projets pendant 20 ans, disparitions des équipes, en bref, on ne s’improvise pas constructeur de centrale, encore moins de centrale expérimentale. Pour finir le tableau, on peut sans doute dire sans se tromper que le pouvoir dans de multiples firmes est passé des ingénieurs, avec une compétence technique à des financiers complétements ignares en la matière. C’est ce qui est arrivé chez les pétroliers, les gaziers et les charbonniers, le savoir faire passant à la sous traitance.
    Aujourd’hui, le chantier finlandais accuse (officiellement) un an et demi de retard (en réalité trois ans), ce qui donne au minimum un budget doublé. On aurait voulu couler le nucléaire, on ne s’y serait pas mieux pris…
    A propos, dans ce contexte là, vous auriez confiance dans cette centrale ?

  • Charbon : ascension vertigineuse

    Charbon : ascension vertigineuse

    MineLa progression de la production de charbon s’emballe. Alors que l’AIE (agence internationale de l’énergie) prévoyait une hausse somme toute modérée de la production (de l’ordre de 2 % l’an jusqu’en 2030), la hausse constatée de 2003, 2004 et 2005 est de 7, 8 et 5 %. Pour rester à la progression prévue, il faudrait désormais un miracle.
    "Produire de l’électricité et s’affranchir de l’insécurité", tel est le slogan, auquel, on pourrait rajouter facilement "avoir une énergie abondante et inépuisable", toujours la même lubie…
    Cette progression est marquée aux Usa et en Chine, qui possédent de gros stocks.
    Le recours donc au charbon pour produire de l’électricité est donc massif aux Usa, en Chine, plus problèmatique en Europe (fermeture de centrales nucléaires et protocole de Kyoto oblige).

    Cette menace est à la fois une chance aussi. L’Europe et ceux qui le voudront, auront toute latitude, non pas de propulser la production et la consommation au sommet, mais d’enclencher un cercle vertueux d’énergies renouvelables, mixé à une politique forte d’économies d’énergies, condition réelle d’une vraie compétivité industrielle et commerciale.
    Cette possibilité est vraisemblable, mais bute sur le fait que s’il y a bien un lobby pétrolier, un autre gazier, un autre électrique et un dernier charbonnier, il n’existe pour le moment pas de lobby industriel adossé aux énergies renouvelables.
    Ce dernier est visiblement en train de naitre, mais sa maturation sera longue.

  • Cartel du gaz

    Cartel du gaz

    MethaneL’Opep du gaz semble de plus en plus probable à court terme.
    Les principaux pays exportateur de gaz se réunissent lundi et mardi au qatar. Pour le moment, ce n’est qu’une structure informelle ( FPEG : forum des pays exportateurs de gaz), qui regroupe une quinzaine de producteur représentant 42 % de la production et 73 % des réserves. Longtemps déchet du pétrole le gaz naturel, le gaz naturel était une source d’énergie peu améne, car nécessitant de lourds investissements, souvent dans le cadre d’une économie dirigée. Mais peu importe le résultat de la réunion, le cartel du gaz est quasiment réalisé depuis l’accord entre Sonatrach et Gazprom.

    Renforcé par l’appoint de certains pays : Vénézuela, militant pour des prix hauts de l’énergie et les économies d’énergies ; Iran en déplétion pétroliére grave. Ce cartel n’est pas en soi une mauvaise chose : le fait que l’énergie soit chère, propulsera au sommet les énergies renouvelables et les économies. Le mauvais génie des économies occidental est de vouloir trouver, désormais contre toute évidence, la terre des délices où l’énergie est inépuisable et bon marché.

    Désormais, seule l’alternative suivante vous restera pour vous approvisionné en méthane : vous vous brancherez sur des excréments humains. Ce n’est pas une plaisanterie. Cela se fait déjà en Californie, et chez certains exploitants agricoles.

  • Opep : pas d’augmentation

    Opep : pas d’augmentation

    Opep L’Opep ne veut pas augmenter (sa production), en dépit de l’augmentation (des prix). Et pour cause, la plupart de ces pays producteurs de pétrole sont en déplétion !
    Etat des lieux :
    – Moyen-orient, cela va de grave déplétion (Iran) à commencement  de déclin (Arabie Saoudite), en passant par un pays  troublé dans sa production par la guerre (Irak)
    – en Afrique, la Lybie est en déclin depuis longtemps déjà, l’Algérie est plus producteur de gaz que de pétrole, les pays n’ayant pas atteint leur pic de production sont le Nigéria, le Soudan et l’Angola, mais souvent le contexte local est troublé,
    – Indonésie : en déclin depuis 1997,
    – en Amérique du sud, les deux plus gros producteurs, Vénézuela et Equateur, sont partisans de prix élevés.

    Pour résumer la situation, les marges de manoeuvre de l’opep sont forts étroites, certains pays n’arrivant pas à atteindre leurs quotas, et visiblement peu ont une volonté d’augmenter leur production. Soit pour cause d’épuisement, soit parce que militant pour des prix élevés. Il ne faut pas oublier que l’addiction des économies occidentales au pétrole est récente (elle date des années 1960), que l’Iran de Mossadegh avait pu être sanctionné par un blocus, sans retombées pour les pays consommateurs, que cette addiction avait été crée par un bas prix de l’énergie, maintenu par un petit nombre de producteurs (les pays du golfe). En revenant à un prix de l’énergie cher, on revient finalement à une situation antérieure, certains pays producteurs (Vénézuela pour ne pas le citer) ayant d’ailleurs entrepris une politique interne d’économie d’énergie, assez bien acceptée d’ailleurs, mais fort peu courante pour un pays pétrolier, fortement producteur d’autres énergies aussi.