Catégorie : énergie fossile

  • Pendant ce temps-là à Detroit…

    Pendant ce temps-là à Detroit…

    Images_5 Un article de Paul Jorion, paru sur son Blog, hier :
    "En 2006, la General Motors avait obtenu d’un consortium de banques, une ligne de crédit de 4,5 milliards de dollars. Au début de l’année, elle a tiré 1 milliard sur cette ligne. Alors qu’on l’interrogeait en juin si elle avait l’intention d’utiliser le reste de ce prêt, elle répondit non : « Cela ferait mauvaise impression ! ». On apprend ce matin qu’elle s’est ravisée : elle a des besoins immédiats de trésorerie et s’adresser aux marchés de capitaux serait prohibitif, vu le taux qui serait exigé d’elle.
    Il est assez ironique que ç’aura été l’activité spéculative des fonds de pension, fondations, universités américaines, musées et autres, au printemps, qui aura précipité la chute d’un secteur industriel qui fut à une époque le fleuron de la nation : son industrie automobile. Le fait est bien sûr symptomatique de la fragilité acquise par le système financier du fait de sa complexité et des ravages que peuvent exercer des facteurs dont on vante le caractère positif aussi longtemps que tout va bien.
    C’est en effet la hausse du prix du pétrole qui aura achevé Détroit, la ville du Michigan où l’industrie automobile américaine est née dans les premières années du XXe siècle avec Ford et la General Motors. Deux cent cinquante mille Américains sont employés par les constructeurs et l’industrie tout entière, concessionnaires, mécaniciens, pompistes, etc. emploie aux États–Unis cinq millions de personnes.
    Dans un pays à l’habitat très dispersé, les navetteurs parcouraient sans sourciller 100 kilomètres jusqu’à leur lieu de travail en raison du faible prix d’un carburant à peine taxé. L’automobile représentait donc un poste budgétaire que les ménages pouvaient aisément ignorer. L’augmentation du prix de l’essence fit l’effet d’une bombe et les consommateurs se détournèrent rapidement des modèles jusque-là vedettes : les « gas guzzlers », les véhicules « bâfreurs », comme les 4 x 4, ou les « pick-up trucks », les fourgonnettes débâchées au moteur très puissant.
    Les consommateurs se précipitèrent en foule vers les véhicules hybrides et les voitures de petite taille, absents de la gamme US de la General Motors, de Ford et de Chrysler. Leurs ventes tombèrent en un an de plus de 20 %.
    Le prix de revente des véhicules délaissés plongea lui aussi, faisant du jour au lendemain de la formule du « leasing », qui représentait jusque-là 20 % de leurs transactions et constituait pour les constructeurs une activité hautement lucrative, une formule désormais sans avenir, qu’ils délaissèrent aussitôt.
    En 2007, les constructeurs avaient obtenu du Congrès américain, dans le cadre d’un programme global consacré à l’énergie, un accord de principe portant sur des prêts d’un montant total de 25 milliards de dollars, et ceci pour leur permettre de mettre au point – sur un certain nombre d’années – l’automobile « verte » de demain. L’aggravation de la crise les a encouragés à exiger du Congrès un doublement de la somme, prêt dont le coût immédiat pour le contribuable américain serait de 3,75 milliards de dollars. Ils assortissent cette demande d’augmentation, d’une requête que la définition des postes auxquels les sommes empruntées seront affectées, soit rendue plus vague. Cette dernière clause attire bien entendu l’attention sur le fait qu’il ne s’agit plus seulement avec cette demande de fonds de l’« automobile verte », mais plutôt de la survie-même de l’industrie.
    Chrysler est au bord de la faillite (– 36 % de ventes sur l’année écoulée). Ford et General Motors ne sont pas en meilleure forme : l’action de cette dernière a perdu plus de 15 % de sa valeur au cours de la seule séance du 3 juillet pour retomber à son niveau de… septembre 1954, les analystes voient mal en effet comment elle pourrait émerger indemne de l’année 2009 : ses lignes de production continuent de cracher les « bâfreuses » victimes aujourd’hui d’un rejet généralisé.
    La General Motors a déclaré dans un communiqué de presse que ses réserves et ses actifs étaient suffisants pour lui permettre d’atteindre la fin de l’année 2009. Ford, qui mit en gage la plupart de ses avoirs en 2006 pour se refinancer, a préféré garder le silence.

    (*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.  "

    Bien entendu, On peut rappeler la vieille règle des historiens français qui se sont penchés sur les siècles passés.
    Aucune génération n’a vécu comme la précédente. La manière éternelle de vivre n’existe pas.
    Le mode de vie des Yankee était "non-négociable".
    Il était assis sur une consommation de plus en plus importante de pétrole.
    Pour lui, deux pays sont occupés et en guerre, l’Irak et l’Afghanistan.
    Mais ce mode de vie était récent. La gourmandise sans fin avait commencée avec le triomphe du marché en 1980.
    Aujourd’hui, le tournant est pris.
    D’une manière ou d’une autre le mode de vie change et l’industrie automobile américaine finira nationalisée, de manière ouverte ou honteuse.
    Elle voulait mettre tout le monde en camion, et y avait presque réussi.
    Mais pour la majorité des gens, le camion, ce n’est pas franchement utile.
    Detroit, quand à elle, renaitra. Son positionnement est superbe. Mais il correspond à une économie de production, terrestre et non pas ouverte sur l’extérieur.

    Dimanche 21 septembre 2008.

  • Le premier terminal offshore de gaz naturel liquéfié du monde en Mer Adriatique

    Le premier terminal offshore de gaz naturel liquéfié du monde en Mer Adriatique

                        Exxon Mobil (45%), Qatar Petroleum (45%) et la filiale italienne d’EDF, Edison, se sont associés pour installer à 15 km de Porto Levante, sur la mer Adriatique, le premier terminal offshore de gaz naturel liquéfié (GNL) du monde.Gnlterminaladriatique

                   Ce terminal, capable d’accueillir des bateaux de GNL contenant jusqu’à 152000 m3 de gaz liquéfié, avec une fréquence d’environ deux chargements par semaine pourra fournir 10% environ des besoins de gaz de l’Italie en 2009 avec une capacité de regazéification, à bord du terminal, de 8 milliards de m3 de gaz par an. Le GNL proviendra des immenses réserves du North Field du Qatar qui est aussi le gisement de South Pars du côté de l’Iran.

                   Cet exemple montre que la dépendance de l’Europe à l’égard du gaz russe peut-être fortement réduite par des fournitures de GNL provenant d’autres régions, moyennant quelques investissements de terminaux le long des côtes. Rappelons que la Russie ne représente que 20% des productions mondiales de gaz, que l’Iran (3,8%) et le Qatar (2%) ne produisent pas à la hauteur de leurs réserves et que les Etats-Unis devenus quasiment autosuffisants avec leur gaz de schistes (gas shale), ne vont importer que des quantités confidentielles de GNL, laissant ainsi de la disponibilité pour l’Europe ou l’Asie.

                    Le gaz naturel est la ressource énergétique fossile la plus répandue dans le monde. Les 20 premiers producteurs ne produisent que 60% du gaz naturel mondial. L’exploitation plus souple des gisements de gaz isolés de tailles moyennes, ne pouvant pas justifier économiquement l’installation d’un gazoduc ou d’une unité de gazéification, le seront soit par l’utilisation d’hydrate de méthane solide qui se transportera dans des navires frigorifiques soit par la synthèse sur place de DME (diméthyl éther) qui se conditionne comme du propane et qui peut remplacer le gazole.

    Le 21 Septembre 2008.

  • L’Iran annonce vouloir investir en urgence dans le raffinage

    L’Iran annonce vouloir investir en urgence dans le raffinage

    Southpars_3                           L’Iran produit 4 millions de barils de pétrole brut par jour et ne sait en raffiner que 2 millions environ. Ce pays a du mal à alimenter en produits pétroliers les besoins des 70 millions d’Iraniens. On sait également que l’Iran éprouve des difficultés à vendre son pétrole lourd, qu’elle stocke dans des tankers amarrés dans le Golfe Persique quand la demande fléchit. Alors, voulant faire comme le grand saoudien d’en face, l’Iran veut investir 22 milliards de dollars  pour construire 7 nouvelles raffineries qui pourraient produire 1,5 millions de barils par jour de produits pétroliers supplémentaires. Son objectif d’après Aminollah Eskandari, directeur du raffinage iranien, est de voir ces nouvelles unités produire au plus tard en 2012.

                               Réaliser sept raffineries en 4 ans semble être un objectif bien ambitieux et hors d’atteinte pour une nation bien isolée. Retenons donc que l’Iran veut investir dans le raffinage et attendons les appels d’offres.

    Le 19 Septembre 2008.

  • Edf : la confusion.

    Edf : la confusion.

    Images_2 A l’heure où les prix de ventes se réduisent comme peau de chagrin, la reprise de British Energy et de ses infâmes casseroles nucléaires par EDF vire à la confusion.
    Et si EDF s’était aperçu que non seulement BE ne valait rien, mais avait une valeur négative ?
    Les uns annoncent la conclusion, les autres le retrait, enfin, on ne peut que constater une valse hésitation.
    Valse hésitation dont le consommateur/contribuable français ferait bien d’être attentif.
    Dans le contexte actuel, toute reprise est suicidaire pour EDF

    A savoir nous rentrons dans un crédit-crunch et une crise économique qui a engendré une dépression, déjà visible et très forte en Grande-Bretagne.
    EDF voudrait donc investir et conquérir le marché électrique d’un pays qui, à force d’avoir été "l’homme malade" de l’Europe, finit par en mourir.
    Bien sûr, il faut faire l’effort d’oublier toute la propagande et les bêtises qu’on a dit sur le Royaume-Uni.
    C’est un pays en déconfiture et EDF risque d’acquérir "a grands frais, beaucoup de regrets".

    Il faut le répéter, il n’y a rien à attendre de cet "investissement" au moment où devient visible une crise économique de grande ampleur et de longue durée.
    Les augmentations de tarifs outre Manche auront sans doute été le pain blanc des compagnies. Arrivé à un certain point, ce n’est plus des bénéfices que l’on amasse, ce sont des emmerdements qui s’entassent.

    Jeudi 18 septembre 2008.

  • La confiture aux cochons.

    La confiture aux cochons.

    Images_2 "Cinquième exportateur mondial de pétrole et troisième exportateur de gaz naturel, la Norvège, dans une démarche exemplaire de prévoyance pour les générations à venir, verse la quasi-totalité de ses revenus pétroliers dans ce fonds en prévision du jour où ses gisements seront taris, ce qui en fait par exemple le deuxième actionnaire du CAC 40.   "
    Bien entendu, les "générations futures" ont de bonnes chances de ne voir rien du tout de cette "démarche exemplaire".
    Les placements ne sont que des promesses et les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

    On voit, en ces temps de faillites accélérées et d’inflation monstrueuse, bien que cachée, que ces finances trop excédentaires à l’image de l’ile de Nauru seront gaspillées.
    Le dernier rapport de l’OCDE confirme la "Dutch disease", une perte globale de l’efficacité causée par la ressource fossile, qui crée un déficit structurel et un laisser-aller général.
    De toute façon, "le pétrole est là".

    la déconfiture et la dégringolade nous sont présentés sous un jour positif, mais c’est loin d’être le cas.
    Les Pays-bas ont l’avantage, une fois le gaz de Groningue épuisé, de quand même se trouver au centre de l’Europe du Nord.
    La Norvège n’aura pas cette chance, et s’apercevra qu’elle se situe au milieu de nul part.

    Mercredi 17 septembre 2008

  • L’OPEP revoit à la baisse de 120 mille barils/jour la demande de pétrole en 2008

    L’OPEP revoit à la baisse de 120 mille barils/jour la demande de pétrole en 2008

    Aie20082007                   Comme l’Agence Internationale de l’Energie (FIG.) ou l’Energy Administration Information, mais sûrement pas pour les mêmes raisons, l’OPEP minore l’impact de la baisse de la consommation américaine sur la demande mondiale de pétrole en 2008. En effet, afficher une baisse trop importante pèserait sur les prix. Alors l’OPEP comme les autres, égraine chaque mois ces baisses de consommations, ce qu’elle vient de faire à la vue des volumes consommés au mois d’Août par les USA en retrait de 800 mille barils/jour par rapport à il y a un an. L’OPEP annonce une croissance des consommations pour 2008 par rapport à 2007 de 880 mille barils/jour soit 120 mille de moins qu’annoncés le mois précédent. Mais le compte n’y est toujours pas, alors parions qu’elle reverra les mois suivants ces volumes encore à la baisse pour se diriger vers un prévisible 500 mille barils/j de croissance de la consommation en 2008 par rapport à 2007.

                         En raison de bonnes productions des pays NON-OPEP, qu’il faudra tout de même revoir après le passage des ouragans dans le Golfe du Mexique, L’OPEP voit les demandes de pétrole aux membres du cartel baisser de 160 mille barils/jour à 32 millions bl/j et elle anticipe une autre baisse en 2009 pour atteindre 31,3 millions de barils/jour.

                        Ces nouvelles sont de nature à pousser les cours vers le bas. Le baril de WTI sur la nouvelle est allé toucher les 91$/baril et le Brent a franchi à la baisse les 90$ le baril.

    Le 16 Septembre 2008.

  • Guerre du pétrole

    Guerre du pétrole

    Images_2 Le MEND a lancé la guerre du pétrole dans le delta du fleuve Niger.
    La production du Nigéria oscille entre 1.8 et 2 millions de barils/jour, contre 2.6 il y a un an.
    On le voit, la problématique du pic-oil est loin de dépendre uniquement de problèmes géologiques, surtout dans des pays où le reste de l’économie a été ruiné par la ressource pétrolière.
    C’est le cas du Nigéria, où, hors le pétrole, il ne reste rien, surtout dans le delta.
    le gouvernement est pétrolo-dépendant (à 90 %) des recettes du pétrole.
    La guerre du Biafra des années 1960, n’a jamais réellement fini.

    Gagner une guerre s’avère l’opération la plus facile, gagner la paix s’avère nettement plus compliqué.
    Il y a un an, une pareille nouvelle aurait occasionné la flambée des prix du brut, la récession actuelle, la contraction de la demande, rendent ces attaques plus bénines pour les cours du brut.
    L’objectif de 4 millions de barils/ jour pour 2010 ne sera donc jamais atteint, et la formule magique de l’investissement qui résout tous les problèmes d’énergie bute sur la problématique de la corruption sur un fond de pauvreté endémique, dans une région qui fut une des plus riches d’Afrique.

    On peut dire que la production n’atteindra jamais les niveaux voulus tant que ne seront pas résolus les problèmes économiques, politiques et sociaux, causés par une société où les inégalités sont extrêmes, les causes de la révolte existant toujours, si une révolte est écrasée, une autre voit le jour immédiatement.

    Lundi 15 septembre 2008

  • Les consommations du Moyen-Orient en produits pétroliers vont-elles finir par poser problème?

    Les consommations du Moyen-Orient en produits pétroliers vont-elles finir par poser problème?

                     Dans un monde où les consommateurs ont tendance à gérer chichement leur consommation en produits pétroliers, les pays du Moyen-Orient puisent allègrement dans leurs réserves. Moyenorientconso20072012

                          En 2008 les consommations de cette région devraient atteindre 10,86 millions de barils/jour en croissance de 0,25 millions bl/j par rapport à 2007. Cette consommation, largement subventionnée, en particulier en Arabie Saoudite (LIRE) qui en assure 20%, représente plus de la moitié de la consommation des Etats-Unis et une fois et demi celle de la Chine. Il est projeté qu’elle atteigne 11,8 millions de barils/jour à l’horizon 2012 (FIG.) ce qui représentera alors les trois quarts de la consommation américaine.

                          A ce rythme de progression des consommations, de 3,4% par an depuis 2001, cette région de 315 millions d’habitants en 2006 (FIG.), en forte croissance démographique, pourrait devenir en un peu plus d’une décennie la plus grande consommatrice du monde avec une consommation dépassant les 15 millions de barils par jour.Moyenorientpopulation

                          Mais me direz-vous, le Moyen-Orient consomme ce qu’il possède! Effectivement l’Arabie Saoudite confirme son plan de pouvoir produire 12,5 millions de barils/jour à fin 2009. Un demi million de barils provenant des territoires neutres partagés avec le Koweït et exploités pour l’Arabie, par une filiale de Chevron dont le contrat de sous-traitance vient d’être renouvelé jusqu’à 2039. Avec un investissement de 60 milliards de dollars, c’est près de 3 millions de barils par jour de nouvelles extractions qui vont être mises en route.

                          Mais pour une simple question d’image, il serait de bon ton que l’Arabie Saoudite mette fin à ses subventions et que les nations les plus riches de la région essaient de modérer leur gaspillage. Le développement de l’énergie solaire est pour ces pays l’opportunité de réduire leur addiction au pétrole et de recycler les précieux pétrodollars.

    Le 15 Septembre 2008.

  • La consommation mondiale de pétrole doit se stabiliser à 1000 barils par seconde

    La consommation mondiale de pétrole doit se stabiliser à 1000 barils par seconde

                            Un premier objectif de maîtrise de la consommation mondiale de pétrole devrait être exprimé dès aujourd’hui par un postulat très simple: les consommations mondiales de pétrole NE DOIVENT PLUS CROÎTRE, les baisses de consommations des pays riches de l’OCDE compensant la croissance des consommations des pays NON OCDE. Cette consommation mondiale doit être stabilisée à 86 millions de barils par jour (ou a mille barils par seconde!). En effet il est une quasi évidence dans toutes les études prospectives qui paraissent, quelques soient leurs auteurs, institutionnels ou non institutionnels: les consommations en produits pétroliers croissent chaque année. PERSONNE n’a jusqu’à présent "challengé" cette pseudo évidence. Cependant une étude analytique des consommations par grandes zones, la mesure de l’impact de la récente hausse des prix du brut sur les consommations en produits pétroliers, l’ensemble des mesures prises dans le monde pour réduire les consommations de carburants dans les transports, amènent à penser qu’un objectif de stabilisation des consommations mondiales de pétrole est tout à fait réaliste. Les estimations de consommations mondiales du premier trimestre 2008 comparées à celles du même trimestre 2007 publiées par l’Energy Information Administration illustrent parfaitement le réalisme d’un tel objectif (FIG.). Consomonde2008t1

                         Que disent ces chiffres du premier trimestre? Ils montrent tout simplement que les consommations des pays de l’OCDE tirées vers le bas par les Etats-Unis ont baissé de 1,08 millions de baril/jour. Cette baisse de 2,2% des consommations OCDE, compense quasiment la croissance des besoins chinois et asiatiques (+0,45 millions bl/j) et des autres pays NON OCDE (+0,7 millions de bl/jour).

                        Ce résultat montre qu’il n’est pas vrai que la croissance des pays NON OCDE va tirer inéluctablement les consommations mondiales vers le haut, à condition que les pays riches arrêtent leur politique de gaspillage, que les prix du pétrole demeurent supérieurs à 90$ le baril pour maintenir la pression qui lentement oblige les acteurs économiques à trouver des solutions à un pétrole cher, à condition enfin que les subventions à la consommation de pétrole régressent, évaluées par l’UNEP vers les 100  à 150 milliards de dollars dans le monde (LIRE).

                      Il est à noter que durant ce premier trimestre certaines consommations ont été très fortes par rapport à celles de 2007, comme par exemple celles de l’Allemagne qui a consommé beaucoup de fuel (+0,1 millions de bl/j) ou celles du Japon qui a brûlé du pétrole pour produire de l’électricité, en raison de ressources électronucléaires réduites.

                     Les chiffres connus pour l’OCDE au deuxième trimestre permettent de penser que cette stabilité des consommations mondiales de pétrole se poursuivra dans le courant de la première moitié de l’année.

                      Ces chiffres qui n’ont rien de confidentiel, pourraient être exploités par les Administrations pour montrer à leurs citoyens que leurs efforts paient, que la gabegie n’est pas inéluctable et qu’ils doivent poursuivre dans ce sens. Mais pour on ne sait quelles raisons obscures il est de bon ton de ne pas inciter le bon peuple à devenir économe en énergie. Ceci est vrai aux USA mais aussi en Europe où l’on préfère parler indirectement d’émissions de CO2, plutôt que de réduction de consommation d’énergie.

                     La stabilisation des consommations de pétrole dans le monde dans les quinze ans à venir (LIRE) n’est pas une utopie, il est dommage qu’un tel objectif ne soit pas repris par les organismes internationaux se préoccupant de ces sujets.

    Le 14 Septembre 2008.

  • Le gaz iranien est une des clés du succès pour le gazoduc Nabucco

    Le gaz iranien est une des clés du succès pour le gazoduc Nabucco

    Nabuccob1_2                            Le Ministre du pétrole iranien Nozari vient de relancer la Société pétrolière autrichienne OMV qui est un des six actionnaires du consortium (FIG.), pour qu’elle accélère la signature d’un accord avec l’Iran qui fournirait une large partie du gaz naturel au gazoduc Nabucco, pour alimenter les besoins en énergie européens en évitant la Russie. "Tout le monde sait que le Projet Nabucco ne peut pas marcher sans le gaz iranien, on ne peut pas ignorer une nation qui possède 16% des réserves mondiales de gaz dans un tel projet" a déclaré Nozari.

                         

       L’Iran menace de se désengager de ce projet si les affaires traînent trop. Mais s’il est un projet à forte connotation géopolitique c’est bien ce projet Nabucco. La concurrence entre la Russie et l’Iran sur le commerce du gaz naturel est appelée à être de plus en plus rude dans les années à venir. Les productions de gaz iraniennes, avec 3,8% des productions mondiales, ne sont pas à la hauteur des réserves de ce pays. Seuls quelques journalistes naïfs peuvent croire que l’Iran va ouvrir les portes à Gazprom, pour qu’il se serve dans les réserves iraniennes. L’Occident peut jouer cette compétition pour affaiblir les positions énergétiques russes, mais encore faudrait-il que l’Iran compose sur ses velléités guerrières et nucléaires. Quand aux groupes pétroliers il faudra choisir l’un ou l’autre. Total par exemple, a choisi le gaz russe en ce désengageant de South Pars au profit de Shtokman. Nabucco donne des boutons aux dirigeants russes qui feront tout pour le saborder, alors, l’Autriche hésite. A suivre!

    Le 13 Septembre 2008.