Catégorie : véhicules écologiques

  • Japon: des centaines de kWh de batteries en conteneur mobile

    Japon: des centaines de kWh de batteries en conteneur mobile

    MHI-batterie conteneur  Un exemple de stockage local d'énergie électrique: le conteneur mobile imaginé par Misubishi Heavy Industries (MHI). Il est constitué d'un onduleur et de plus de 2000 accumulateurs Li-Ion de plus de 50Ah assemblés en batteries. Ceci représente une énergie globale de 408 kWh avec un rendement charge-décharge global de 90%.

    Cet ensemble est défini pour être installé rapidement dans des zones de travaux ou lors de difficultés rencontrées sur le réseau électrique. Un prototype va être testé en simulant diverses configurations de réseau.

    Remarque: sur la base d'une énergie massique autour des 140 Wh/kg on peut estimer la masse de batterie installée vers les 3 tonnes.

    LIRE le communiqué de MHI sur ce sujet.

     

  • Charmes et possibles limites d’un avion à motorisation hybride

    Charmes et possibles limites d’un avion à motorisation hybride

    Avion hybride  Un aéroplane équipé d'un moteur à essence de type Wankel de chez Austro Engine qui active un générateur de courant à vitesse et puissance constante (30 kW), un système batterie en tampon de chez EADS qui est en charge de fournir les appels de puissance électrique au décollage et à l’atterrissage, un moteur électrique principal de 70 kW de Siemens actionnant l'hélice tel est en grandes lignes le petit avion biplace de chez Diamond Aircraft présenté au Bourget. C'est une version aéro-écolo avec une réduction annoncée des consommations de carburants de 25% environ, un peu plus réaliste que la libellule suisse électrique recouverte de modules photovoltaïques et remplie de batteries dont on peut tout au plus imaginer un dérivé commercial assurant la publicité estivale locale le long des plages atlantiques.

     Peut-on imaginer une version commerciale plus puissante de cet hybride plus crédible? Équipement ou les batteries jouent un rôle majeur dans les phases les plus critiques de décollage et d'atterrissage. C'est l'ensemble batterie, par sa masse et son coût, qui déterminera la faisabilité technique et économique d'un tel concept. Une version bimoteur dans laquelle deux fois 100 kW au moins devraient être fournis pendant une demi-heure, sans alimentation principale, conduit à une grosse batterie de 100 kWh embarquée qui sur la base d'une énergie spécifique de 140 Wh/kg, conduirait à un ensemble batterie de 700 kg. C'est peut-être encore un peu trop lourd et un peu trop cher en comparaison au prix actuel du kérosène…mais les progrès dans le domaine des batteries et dans les prix des carburants pourront-ils peut-être un jour conduire au break-even?

     Pour les lecteurs angoissés qui prédisent la fin du kérosène et des haricots d'ici à deux ou trois décennies, je voudrais leur rappeler qu'on fera, si nécessaire, du kérosène avec du gaz, du charbon, du bois, du sucre, de l'huile et même avec du pétrole conventionnel ou associé aux gaz de schistes diaboliques durant encore plusieurs siècles.

    LIRE le communiqué conjoint des trois partenaires qui ont travaillé sur ce projet.

    Le 25 Juin 2011

  • Aux Etats-Unis la Honda Civic Hybride sera équipée d’une batterie Li-Ion de puissance

    Aux Etats-Unis la Honda Civic Hybride sera équipée d’une batterie Li-Ion de puissance

    Honda Civic Hybrid US 2011  La conversion des batteries pour véhicules hybrides de la technologie Ni-MH vers le Lithium-Ion est définitivement en marche. La batterie de la nouvelle Honda Civic Hybride américaine en est une parfaite illustration. Les avantages de cette évolution technologique sont nombreuses.

    – Elle permet en particulier de définir des batteries plus légères (-29% pour la Honda Civic Hybride à 22kg) et moins volumineuses (-36% pour ce nouveau modèle à 16 litres).

    – Composée de 40 éléments de puissance de 4,7Ah de GS-YUASA, cette batterie va offrir une puissance max de 20 kW pour une énergie de 0,68 kWh. Cette bonne performance qui permet de gérer des courants de 70A assure un meilleur freinage par induction et donc une meilleure récupération de l'énergie cinétique que son homologue au Ni-MH.

    – Enfin l'abandon de la technologie Ni-MH évite au constructeur japonais de voir sa rentabilité dépendre des fluctuations de cours des Terres Rares (La, Ce, Pr, Nd, Sm) et des métaux non ferreux tels que le Nickel et le Cobalt composants essentiels de ces batteries.

    LIRE un papier du Nikkei sur ce sujet.

    Le 20 Mai 2011

  • Toyota présente le nouveau monospace Prius avec une batterie au Lithium

    Toyota présente le nouveau monospace Prius avec une batterie au Lithium

    Prius-monospace  Plus long, plus haut, plus large que la version Prius de base le nouveau monospace hybride de Toyota sera équipé d'une batterie au Lithium. Le faible encombrement de cette dernière permet de la reporter vers l'avant du véhicule, entre passager et conducteur, et de libérer ainsi l'arrière du véhicule qui pourra contenir "quatre sacs de golf" (sic).

     Cette annonce marque probablement la fin des batteries Ni-MH devenues trop chères (nickel, cobalt et terres rares), trop lourdes et trop volumineuses, dans la traction hybride des futurs véhicules japonais.

    LIRE l'info sur le Nikkei.com

    Le 9 Mars 2011

     

  • Monsieur le Maire, demandez vite le même à votre fournisseur de bus!

    Monsieur le Maire, demandez vite le même à votre fournisseur de bus!

    Hyundai-blue-city
     Hyundai annonce qu'il va mettre en test 30 bus hybrides au gaz naturel comprimé avec pour objectif de commercialiser ce véhicule dès 2012. La bestiole munie d'un moteur à combustion interne au gaz naturel possède également un moteur électrique de 60 kW, une batterie au Li-Ion polymère de 3,8 kWh et quelques accessoires pour hybrider les deux tractions. D'après Hyundai ce bus présente avec 5 réservoirs de gaz au lieu de 7 sur la version non hybride, la même autonomie de 340 km. La consommation de gaz est réduite de 24% et il émet 33 tonnes de CO2 par an, soit 35% de moins qu'un bus diesel classique.

     Nul doute, Monsieur le Maire, qu'il y a là le type exact de bus ne consommant pas de pétrole et récupérant l'énergie au freinage, qui roulera demain dans votre agglomération. Demandez exactement le même à votre fournisseur habituel!

    LIRE le bref papier de Hyundai sur le sujet.

    Le 3 Février 2011

  • Panasonic se désengage de la technologie Ni-MH pour les batteries de véhicules hybrides

    Panasonic se désengage de la technologie Ni-MH pour les batteries de véhicules hybrides

    Usine Shonan Energy  La montée des cours des métaux non ferreux que sont le Nickel, le Cobalt et les Terres Rares (La, Ce, Pr, Nd, Sm) qui constituent les éléments de base d'un accumulateur Ni-MH (nickel métal hydrure) handicape lourdement cette technologie utilisée à ce jour dans les petits accumulateurs substituables aux piles ("piles rechargeables") et dans les véhicules hybrides pour Toyota et Honda essentiellement.

     Il n'est pas nécessaire d'être grand clerc pour pronostiquer un départ programmé des acteurs japonais de cette technologie de plus en plus "Old Stylou" et qui peut être avantageusement remplacée par des batteries de types Li-Ion.

     La première étape de ce processus est en passe d'être franchie avec l'annonce par Panasonic de la vente au chinois Hunan Corum New Energy de sa filiale Shonan Energy qui produit des batteries Ni-MH pour les véhicules hybrides de Honda et de Toyota. L'usine japonaise de Chigasaki, Kanagawa Prefecture, (FIG.) sera transférée à la filiale qui sera à son tour cédée au Chinois pour 500 millions de yens. Ce deal faisait partie des demandes exprimées par la Chine pour donner son accord à la fusion de Sanyo avec Panasonic.

     Bien sûr cela ne concerne pas pour l'instant la filiale Panasonic EV Industry dont Toyota possède 80% des parts et qui produit les batteries Ni-MH des véhicules hybrides de Toyota.

    Remarque: les constructeurs européens qui arrivent sur le segment hybride avec plus de dix ans de retard par rapport aux grands constructeurs  japonais vont cependant profiter d'un avantage: démarrer directement avec des batteries Li-Ion. C'est le cas par exemple de la Audi Q5 Hybrid qui sera équipée en 2012 d'un pack batterie 1,3 kWh Sanyo Li-Ion de 266V (72 éléments de 5 Ah en série). La masse totale de la batterie ne sera que de 35 kg pour une masse d'accumulateurs de 18,2 kg. L'ensemble de l'équipement hybride (batterie, moteur électrique, onduleur, chargeur, etc.) présentera une masse totale de 130 kg.

    LIRE l'article du Nikkei.com

    Le 2 Février 2011

  • Doit-on encore rechercher une martingale rationnelle qui permettrait de prévoir les cours du pétrole

    Doit-on encore rechercher une martingale rationnelle qui permettrait de prévoir les cours du pétrole

     L'existence de nombreux marchés dans le monde où se traitent les cours du pétrole et de ses dérivés rend par nature très complexe une analyse des mécanismes qui agissent sur l'établissement des cours et donc sur les prévisions d'évolutions de ces cours à plus ou moins long terme. Là où l'économie classique parle d'offre et de demande, le tradeur vous parlera se son appât du gain ou de sa peur de perdre, de positions "courtes" ou de positions "longues", de marché à terme en "contango" ou "backwardaté". Ce passage intellectuel d'un marché bien réel des échanges physiques et des stocks au monde bien plus complexe des échanges informatiques de "papiers" dérivés multipliant par cent ou plus les volumes échangés et les milliards de dollars en jeu, fait l'objet de nombreuses études et publications rarement convaincantes. Les services en charge de l'analyse des marchés tels que l'EIA américaine, l'IEA de l'OCDE, les bureaux de l'OPEC et diverses officines privées anglo-saxonnes se trompent parfois lourdement et régulièrement dans leurs travaux, ce qui ne les empêche pas de poursuivre leurs activités en faisant passer leurs erreurs de prévisions, actualisées tous les mois, pour de brusques évolutions des marchés physiques. Les trois leaders ne savent toujours pas qu'elle a été l'ampleur des variations de la consommation mondiale de produits pétroliers et autres biocarburants entre 2009 et 2010. Plus 1,4 millions de barils/jour pour l'OPEC, plus 2 millions pour l'EIA et plus 2,5 millions pour l'IEA à Paris. L'ampleur de cette croissance qui mérite encore d'être précisée et dont les causes restent à analyser, n'était absolument pas prévue en Juillet 2009 par les trois officines qui avaient mis le curseur 1 million de barils/jour plus bas (FIG.). Il faut toutefois signaler que ce mouvement de hausse des consommations de 2 millions de barils/jour amène le prélèvement mondial de pétrole en 2010 au niveau de celui atteint en 2006, compte tenu de la part des biocarburants qui s'est accrue et des rendements de raffinage en carburants qui ont progressé aux dépens des fonds de barils.

    Pronostic-accroissement-conso

     Quels sont les paramètres qui à court et moyen terme sont susceptibles d'agir sur l'humeur du marché américain qui oriente encore tous les autres?

     Pour la demande en produit sa croissance réelle ou apparente semble acquise, hors crise économique imprévue style 2009. Dans une analyse de la demande encore faudrait-il quantifier le rôle de formation de stocks stratégiques sur la demande chinoise par exemple. Les USA possèdent 726 millions de barils de stocks stratégiques. La Chine en partant de presque zéro il y a un ou deux ans est en train de constituer les siens. En supposant que son objectif à moyen-terme (5 ans) soit de détenir la moitié des réserves US, ce sont dans les 200 mille barils/jour en moyenne que la Chine amasse et qui apparaissent comme une consommation.

    Biocarburants  Le rôle des biocarburants est également en débat. Partant d'une consommation mondiale de 1,8 million de barils/jour en 2010 dont 1,5 million pour le seul éthanol (FIG.II), leur rôle va apparaître plus ou moins déterminant selon la croissance de ce marché. Nombreux sont ceux qui pensent que l'arrêt des subventions américaines aux mélanges dans les raffineries et l'augmentation des cours du maïs vont stopper leur croissance dans le monde. C'est oublier la montée des prix de l'essence à la pompe qui ont dépassé en cette fin 2010 les 3 dollars le gallon en moyenne aux USA et qui vont évoluer vers les 4 dollars en 2011. De tels prix laissent un boulevard à l'éthanol non subventionné et rentable. C'est oublier également la forte demande européenne qui est en train de passer au mélange E10, que l'alcool de cane brésilien ou les excédents d'alcool américain se feront un plaisir de satisfaire. La demande en biocarburants suivra l'évolution des prix des carburants. Une croissance des volumes consommés de 10 à 15% par an semble raisonnable. Il faut donc imaginer une part croissante et rentable des biocarburants dans l'approvisionnement en carburants dans le monde. Un marché autour des 4 millions de barils/jour en 2015 ou 2016 ne semble pas utopique.

    Residual fuel oil  Les progrès dans le raffinage qui valorisent les fonds de baril par la conversion profonde vont se poursuivre. Pour mémoire les USA consommaient  3 millions de barils/jour de fractions lourdes (residual fuel oil) à la fin des années 70, puis un million dans les années 90 et enfin un demi-million en 2009 (FIG.III). Cette progression qualitative des consommations va se poursuivre dans le monde avec l'arrêt des centrales au fuel et la diesélisation du transport maritime. Ce mouvement est accompagné par la modernisation du raffinage mondial et la fermeture accélérée des unités les moins rentables en temps de crise.

     Il n'est donc pas certain qu'une croissance globale de la demande en produits pétroliers se traduise à moyen terme par un accroissement réel d'extraction de pétrole brut, les progrès en cours dans l'efficacité du raffinage à produire des carburants et l'utilisation en mélanges de biocarburants limitant la demande. Mais les marchés n'analysent pas forcément les choses à un tel niveau de détail. Seule la croissance globale est prise en compte et elle devrait poursuivre son chemin.

     A plus long terme la demande en carburants dans le monde est appelée à se stabiliser puis à décroître en raison des progrès importants qui seront réalisés dans l'efficacité énergétique des transports. L'hybridation des véhicules particuliers, tirée par Toyota et Honda, va se poursuivre et s'accélérer au fur et à mesure de l'arrivée de nouveaux modèles des constructeurs concurrents en retard. C'est l'offre qui patine en particulier en Europe et aux États-Unis. Pour Honda, 23% de ses véhicules à vendre au Japon en 2011-2012 seront hybrides, Toyota veut présenter à la vente avant 2020 un modèle hybride pour tous ses types de véhicules.

    Batteries-prix  L'arrivée de modèles hybrides rechargeables haut de gamme aux Etats-Unis va créer un phénomène de mode qui entraînera peu à peu le marché mondial, les vieux 4X4 obséquieux rejoindront les Musées des horreurs. Quand au véhicule électrique urbain il devrait s'imposer peu à peu en Asie et en Europe. Bien sûr la Chine et ses trafics embouteillés seront probablement les grands débouchés pour ce type de véhicules. Sa démocratisation viendra à la fois de la baisse des prix du kWh de batterie et de la baisse de l'énergie embarquée grâce aux gains d'efficacité énergétique. La Deutsche Bank partant d'un prix des batteries pour EV de 650$ par kWh en 2010, imagine un prix de 450$ en 2012 et de 250$/kWh en 2020. La batterie de 25 kWh de la Leaf qui coûte 16 mille dollars sera remplacée par des batteries de 12 à 17 kWh qui coûteront dans les 4000 dollars en 2020, soit un coût divisé par quatre à attendre d'ici à 10 ans (FIG.IV).

    Remarque: Toyota envisage de proposer pour 2012 une citadine iQ électrique (autonomie 105 km) équipée d'une batterie de 11 kWh ce qui dans le plan de référence utilisé ici ferait un coût de batterie de 450 x 11 ~ 5000 dollars à cette date.

    Conso_Mondiale_2010-2030  Du côté de l'offre nouvelle qu'il faudra mettre en place devant cette demande incertaine qui pourrait passer par un maximum de plus de 90 millions de barils/jour selon la Deutsche Bank, il faut tout d'abord tenir compte de l'épuisement naturel des puits en cours d'exploitation (FIG. V, courbe bleue). Il est de bon ton d'estimer cette vitesse de déplétion naturelle entre 5% à 7% par an en moyenne. Une consommation de produits pétroliers hors biocarburants autour des 90 millions de barils par jour d'ici à 2030 conduit à estimer le besoin de mise en production de nouvelles ressources sur la période 2011- 2030 de 310 millions de barils (FIG.V). De ce volume nouveau à extraire en fonction de diverses hypothèses de productions pays par pays, il apparaît comme évident qu'il va falloir aller exploiter les sables bitumineux canadiens, ce qui nécessite un cours du brut au-dessus des 100 dollars le baril pour motiver les investissements lourds de mise en exploitation. La composante stratégique, vue des États-Unis qui dépendent pour leurs approvisionnements, en concurrence avec la Chine, du bon vouloir des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique, rend encore plus évident le besoin de recourir aux sables bitumineux canadiens.

     A moyen terme le gel de l'exploration et de la mise en exploitation de nouveaux gisements offshore dans le Golfe du Mexique par l'Administration Obama rend encore plus tendue la situation américaine. Une montée des cours à la pompe en 2011 pourrait valoir au Président un peu plus d'impopularité et de renom comme piètre businessman.

    En conclusion l'existence d'une multitude de paramètres objectifs ou non qui peuvent jouer sur le comportement impulsif des opérateurs de marché sur le NYMEX qui détermine les autres marchés dans le monde, rend très périlleuse toute prévision sur les cours. Cependant il semble qu'il y ait depuis près de deux ans plus de paramètres encourageant la recherche du profit sur le pétrole que d'inputs inverses générant la peur de perdre. Le feu vert de l'Arabie Saoudite qui détient une des clés du problème, à une évolution des cours vers les 100 dollars le baril illustre parfaitement ce sentiment des marchés.

     Il est même possible de prévoir dans les décennies à venir une situation où la déplétion des gisements exploités et la gestion patrimoniale prudente des réserves du Moyen-Orient dans un volume global stable ou légèrement décroissant de la demande serait suffisante à expliquer une évolution de l'exploitation pétrolière mondiale vers un schéma économique classique des rendements décroissants. Dans un tel contexte les prix montent au delà des 100 dollars le baril pour assurer la rentabilité des productions marginales lointaines et défavorisées de type offshore profond ou sables bitumineux, alors que ceux qui possèdent de bons gisements (Arabie, Russie) s'en mettent plein les poches.

     Seule une nouvelle crise économique pourrait renverser une telle hypothèse, mais il faut intégrer que les économies de l'OCDE durant la crise précédente de 2009 se sont largement immunisées contre les variations à la hausse des cours du pétrole par une progression irréversible dans l'efficacité énergétique des processus. La prochaine bulle sur les prix des produits pétroliers n'éclatera que pour des cours supérieurs à ceux enregistrés en 2008.

    LIRE l'étude assez exhaustive de la Deutsche Bank sur la question.

    Le 2 Janvier 2011

  • Alliance de General Electric avec l’industrie ferroviaire chinoise dans les projets de TGV américains

    Alliance de General Electric avec l’industrie ferroviaire chinoise dans les projets de TGV américains

     La technologie ferroviaire des trains à grande vitesse issue de célèbres travaux européens (TGV, Pendolino, ICE) a de bonnes chances d'être importée un jour aux Etats-Unis par les industriels chinois!

     En effet GE annonce qu'après avoir signé en 2009 un MOU (Memorandum of Understanding) avec le Ministère des Chemins de Fer chinois, il vient de franchir une nouvelle étape décisive en signant un accord de coopération plus précis dans le but d'établir une JV avec le Groupe chinois CSR, industriel renommé dans les matériels de transport. L'objectif majeur de cette filiale commune sera de fournir les lignes à grande vitesse des corridors américains de Floride et de Californie (FIG. du grand plan électoral d'Obama). Le premier investissement dans cette JV serait de 50 millions de dollars. Elle prendrait en charge les études relatives à ces projets dès 2012.

    USA-high-speed-rail

    Cette filiale ne s'interdit pas par ailleurs, de travailler sur d'autres projets ferroviaires américains plus classiques pour des trains à moyenne vitesse et autres équipements de transit au sein des ensembles urbains.

    En d'autres termes le grand GE va chercher les technologies avancées dans les matériels de transport en Chine. Thomas Edison doit se retourner dans sa tombe.

    Avec la caution de GE, la technologie européenne et les milliards de dollars chinois voilà un adversaire qui sera difficile à contourner lors des appels d'offres.

    LIRE le communiqué de General Electric.

    LIRE les dernières décisions de la High Speed Rail Authority californienne

    Le 8 Décembre 2010

     

  • Des métaux de plus en plus chers ouvrent encore plus la voie pour les plastiques armés et les matériaux composites

    Des métaux de plus en plus chers ouvrent encore plus la voie pour les plastiques armés et les matériaux composites

     Au mois de Septembre, les prix du minerai de fer importé en France ont doublé en un an et ceux des métaux non-ferreux se sont accrus de 70% nous informe l'INSEE. Depuis Janvier 2009, au plus fort de la crise, les prix en euros des matières minérales importées ont été multipliés par 2,6 (FIG.). La raison en est simple c'est la conjonction d'une reprise de l'activité mondiale, de la puissance de l'oligopole des Groupes exploitant les mines de fer dans le monde et des arbitrages des milieux financiers qui se couvrent contre la chute du dollar en se plaçant sur n'importe quelle matière première allant des métaux précieux ou non, aux céréales, au coton, au caoutchouc et au pétrole.

    Prix-mineraux-importes-INSEE

     Bien sûr, tous ces mouvements sont excessifs et nuisent à l'économie mondiale, mais pour l'instant on n'a trouvé rien de mieux que les Marchés pour établir des prix qui puissent envoyer des signaux clairs aux acteurs économiques.

     Pour l'industrie automobile et des poids lourds, grandes consommatrices de matières premières, le signal est parfaitement clair: elle doivent sans cesse alléger leurs véhicules et si possible switcher aux matériaux plastiques ou composites pour s'affranchir le plus possible des fluctuations des cours de l'acier et autres non-ferreux. Dans le cas des poids lourds où le chemin à parcourir est immense, l'aluminium reste encore le métal de choix pour alléger les véhicules. L'accroissement des prix de l'acier et l'impérative nécessité d'optimiser les consommations de carburants va bien entendu accélérer le passage des pièces les plus lourdes à l'aluminium comme le constate Alcoa.

     Dans le cas des véhicules plus petits, l'option des plastiques armés et celle des matériaux composites semblent être les tendances les plus étudiées par les constructeurs. Les options les plus audacieuses constituent l'utilisation des matériaux composites que constructeurs allemands et japonais envisagent de plus en plus avec sérieux. BMW a affirmé qu'il les introduira dans ses Megacity Vehicles électrifiés. Du côté des Japonais, Toray vient d'annoncer, selon le Nikkei, qu'il allait fournir les fibres imprégnées à Toyota avant la fin de l'année pour confection du capot et du toit de sa future Lexus supersport LFA. De même, il doit fournir Fuji Heavy pour équiper de pièces en composites une future Subaru de grand sport.

     Ce ne sont pour l'instant que des séries limitées pour des véhicules hauts de gammes, mais ces nouvelles illustrent la volonté d'innovation de la part des fabricants de fibres de carbone qui veulent voir leur marché s'élargir et s'affranchir un tant soit peu des marchés parfois imprévisibles et souvent en retard de l'aéronautique. Rappelons que le béarnais SOFICAR, filiale de TORAY, après avoir investi en 2008 dans l'accroissement de ses capacités de production, semble vouloir enfin sortir d'une période de chômage technique résultant de la crise et des multiples reports de lancements de productions d'aéronefs (LIRE).

    Le 11 Octobre 2010

  • La querelle sino-japonaise pousse les batteries au lithium vers l’application hybride

    La querelle sino-japonaise pousse les batteries au lithium vers l’application hybride

     Sur fond de querelle sino-japonaise qui menace leurs approvisionnements en terres-rares, les industries japonaises des batteries et des moteurs électriques se préparent à des changements radicaux dans leurs choix technologiques. Contrairement à leur nom générique, les terres-rares ou lanthanides ne sont pas rares sur terre. Des gisements étaient exploités en abondance en Californie et en Australie jusqu'à ce que les productions chinoises à bas coûts entraînent la fermeture de ces exploitations et conduisent la Chine à obtenir un quasi monopole mondial de production des terres rares (97% !! soit 120 mille tonnes sur une production mondiale de 124 mille). Il existe également des gisements de terres-rares associés au minerai d'uranium au Kazakhstan qui ne sont pour l'instant que partiellement exploités et valorisés. Le rationnement annoncé en ressources chinoises va tout naturellement faire grimper les cours de ces métaux et va ainsi réactiver les exploitations non chinoises dans le monde. Le Japon dont les approvisionnements dépendent à  90% des exportations chinoises, aurait réussi à obtenir de la part de la Chine 38000 tonnes de lanthanides en 2009. Il travaille d'autre part très activement avec le Kazakhstan pour compléter ses approvisionnements. L'américain Molycorp envisage pour sa part de reprendre ses exploitations de la Moutain Pass en Californie, sous condition qu'il obtienne certaines aides du Congrès qui attendent décision. En Australie le Groupe Arafura va lever un milliard de dollars australiens pour relancer ses productions avec pour objectif d'atteindre une production de 22 mille tonnes d'oxydes en 2013.

    Accumulateur Toshiba de 60 Ah

    Toshiba-SCiB-60Ah

    Mais la meilleure des parades pour le Japon qui ne voudra pas dépendre pour ses approvisionnements de la Chine, sera de réduire ses consommations en lanthanides dans les moteurs, les batteries et le polissage des verres qui sont les trois applications consommatrices de terres rares.

    – Dans le polissage des verres il utilise dans les 900 tonnes par an d'oxyde de cérium, la pâte de polissage pourrait être éventuellement remplacée par de l'oxyde de zirconium comme le propose certaines expériences en cours chez Kokonoe Electric qui commercialise ces pâtes à polir.

    – Les moteurs à aimant permanent utilisant du néodyme et du dysprosium constituent un important débouché pour les terres rares avec une croissance potentielle importante des véhicules hybrides dont les volumes annuels devraient atteindre les 10 millions d'exemplaires avant 2020. Le NEDO avec l'aide de l'Université d'Hokkaido annonce qu'il sait définir un moteur de 50 kW à base de ferrites tout aussi performant et moins cher que les moteurs à aimant permanent aux lanthanides. Le secret repose sur des ferrites améliorées et un accroissement des électroaimants dans le moteur (LIRE les travaux déjà publiés sur le sujet).

    – Enfin, le plus gros consommateur de terres-rares au Japon constitue l'industrie des batteries du type Ni-MH qui utilisent des alliages très sophistiqués pour former des hydrures métalliques au sein de l'électrode négative lors de la recharge des accumulateurs. Pour s'affranchir de ces alliages la riposte est évidente: limiter ou abandonner la technologie Ni-MH au profit de la technologie Li-Ion pour les applications les plus consommatrices en batteries telles que les véhicules hybrides et autres deux roues plus ou moins électrifiés. Il apparaît alors évident que le succès de la technologie SCiB de Toshiba provient largement de ce désamour du Ni-MH. Cette technologie, grâce à une électrode négative à base de titanate acceptant des charges très rapides, est le substitut idéal à la technologie Ni-MH pour les applications hybrides.

    Toshiba avec d'énormes investissements joue, entre autres, la carte de la substitution des batteries Ni-MH. Il va lancer en production sa nouvelle usine  de Kashiwazaki dont la capacité de production est prévue dans une première étape pour atteindre les 500 mille accumulateurs par mois de capacité typique de 20 Ah. Toshiba qui travaille déjà avec Volkswagen et discute avec Mitsubishi Motors, vient d'annoncer qu'il allait travailler sur un véhicule hybride pour Fiat et sur les poids lourds du futur avec Scania du Groupe VW. Il annonce également le développement d'un accumulateur de 60 Ah (FIG.) pour le stockage d'énergie ou les futurs véhicules électriques de large autonomie annonce le Nikkei Electronics. Ce nouveau produit présenterait une énergie volumique autour des 250 Wh/litre et sur la base d'une densité de l'ordre de 2 pour les accumulateurs au Li-Ion, ceci conduirait à une énergie massique vers les 120 Wh/kg

    LIRE le rôle de Sumitomo dans les relations entre Japon et Kazakhstan.

    LIRE l'info sur le projet Arafura en Australie.

    Le 30 Septembre 2010