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  • Les industries du silicium et des modules photovoltaïques européens dans la Bérézina

    Les industries du silicium et des modules photovoltaïques européens dans la Bérézina

     L'industrie des modules photovoltaïques est une industrie de composant électronique dont l'offre est de plus en plus d'origine chinoise et taïwanaise et dont les débouchés dépendent de subventions de pays le plus souvent trop endettés ou de tarifs électriques imposés hors des prix de marché. Tout est en place pour que ce marché connaisse de formidables coups d'accordéon entre offre et demande entraînant de périlleuses variations de prix artificiellement gonflées en période de pénurie (on a vu du polysilicium à 400$/kg) et complètement déprimées comme aujourd'hui où le silicium est tombé à moins de 40$/kg , le wafer de base à 40 cents/Watt et le module vers les 1,1$/Watt (FIG.).

    REC-Q3-2011

    L'offre de modules à base de Silicium dépasse largement la demande (FIG.). Cette offre devrait dépasser encore plus une demande sans nette croissance en 2012 (FIG.II). A cette offre il faut ajouter celle des technologies concurrentes en couche mince Cd-Te (First Solar et GE) ou CIGS (Showa Shell).

    REC-Q3-2011b

     Sans être grand clerc il faut donc prévoir, pour qu'offre et demande se rééquilibrent, la réduction de taille ou la disparition des industries les plus handicapées par des coûts non adaptés ou par la restriction des marchés traditionnels européens. Bien sûr sur la base de ces deux critères se sont les acteurs européens, en particulier allemands, qui sont les plus concernés par une consolidation du secteur.

     La baisse des prix des modules devrait relancer la demande mais cet effet sera limité en raisons des coûts de pose des modules et autres coûts de raccordement au réseau qui impactent la rentabilité de l'électricité d'origine photovoltaïque. De plus il est nécessaire d'intégrer que la grande disponibilité de gaz naturel à faible prix va stabiliser pour des décennies les prix moyens du MWh électrique dans les grands réseaux électriques mondiaux. Seules les règlementations "climatiques" continueront à supporter cette industrie toujours trop chère…tant que les électeurs voudront payer.

    On a même vu la Chancelière allemande remettre en cause la filière allemande en imaginant un transfert de l'activité vers les territoires grecs. C'est vous dire!

    LIRE la présentation des résultats trimestriels de REC sur ce sujet.

    Le 4 Novembre 2011

     

     

     

  • Vestas: l’éolien un business qui supporte difficilement l’amateurisme

    Vestas: l’éolien un business qui supporte difficilement l’amateurisme

     La façon du danois Vestas de gérer ses affaires dans la réalisation et le commerce d'éoliennes, faite de multiples unités de production et d'une croissance du personnel en ligne avec le chiffre d'affaires, est toujours apparue ici comme d'un grand amateurisme. Cette réputation va être renforcée encore par son dernier profit-warning qui annonce un chiffre d'affaire et une rentabilité 2011 dégradés à la suite de retards pris dans la mise en production de génératrices dans la nouvelle usine allemande de Travemünde. Le chiffre d'affaires 2011 de 7 milliards d'euros initialement prévus ne sera pas tenu. Il devrait atteindre, hors autres avatars d'ici à la fin de l'année, dans les 6,4 milliards d'euros.

    Vestas

     L'annonce de la nouvelle à la Bourse de Copenhague a douché les boursicoteurs avec une perte voisine de 25% de la valeur de l'action dès l'ouverture ce matin.

     Il faut être prudent sur tout pronostic concernant l'avenir de Vestas de plus en plus concurrencé sur les marchés mondiaux par les nouveaux acteurs chinois que sont Sinovel et Goldwind et dominé sur le marché européen offshore par Siemens.

    LIRE l'annonce du profit-warning de Vestas

    Le 31 Octobre 2011

  • Nucléaire: après le tsunami allemand voici la vague belge

    Nucléaire: après le tsunami allemand voici la vague belge

    Contre-coup de Fukushima, l’idéologie antinucléaire européenne semble connaître son paroxysme. La Chancelière allemande a déjà fait fermer 8,3 GW de puissance électronucléaire de base, au grand dam des industriels concernés, ramenant ainsi la puissance opérationnelle du parc électronucléaire allemand de 20,3 GW à 12 GW. Compte tenu des réticences des populations allemandes à accepter de nouvelles centrales à flammes et de nouvelles lignes haute-tension il est fort probable que ces 12 GW restant en place seront là encore pour quelques lustres. Les probables ennuis de l’hiver prochain de disponibilité de puissance en Europe évoqués ici dès Mai 2011 et repris depuis par l’excellente Colette Lewiner de Cap Gemini, vont à coup sûr faire réfléchir les esprits avisés. Imaginez que par manque de puissance il faille arrêter ou ralentir la production des usines VW ou BMW! Katastrophe!

    Centrales nucléaires belgesMais voila qu’avec leurs 6 GW de puissance électronucléaire installée, les dirigeants belges amènent leur contribution au débat. Ils veulent eux aussi arrêter la musique. Le problème est qu’ils ne savent pas quand et avec quelles ressources de base remplacer leurs centrales. Alors il faut imaginer les multiples scribouillards de la Commission Européenne paniqués de ne plus avoir un jour d’électricité. Ils délègueront leur patron qui expliquera en plusieurs langues la complexité du choix.

    Quand aux tractations nucléaires entre la Gauche française et les écolos tiers-mondistes il ne faut voir là que camouflage en trompe l’œil d’un autre débat beaucoup plus important…celui du nombre de postes de Députés accordés et de maroquins octroyés aux Verts après la victoire imminente de Saint François de Tulle. Un troc sur la base d’un député nouveau par centrale nucléaire conservée semble réaliste.

    LIRE le papier de LE VIF.be qui explique très bien la rationalité des non-décisions prises sur le sujet.

  • Echanger du CO2 contre du méthane dans les hydrates…une technologie du futur.

    Echanger du CO2 contre du méthane dans les hydrates…une technologie du futur.

     La créativité des activités humaines n'est pas en panne et le retour à l'état sauvage n'est peut-être pas pour demain. Il est des innovations qui ouvrent de formidables horizons. Les nouveaux modes d'exploitation des gaz de schistes vient en quelques années de rendre caduques bien des prévisions alarmistes annonçant la fin des haricots et du gaz naturel. Mais la vraie révolution viendra peut-être, dans les prochains siècles, de la mise en exploitation des immenses gisements d'hydrates de méthane.

    Méthane hydrate CO2

     C'est en tous les cas le pari que fait le pétrolier Conoco-Phillips qui, avec l'aide du DOE et du JOGMEC (japonais), prévoit au cours du premier trimestre 2012 de réaliser dans les North Slope de l'Alaska un essai consistant à injecter du CO2 dans les gisements de grès contenant des hydrates de méthane dans le but d'échanger le méthane par du CO2 (FIG.). Ce procédé a été imaginé depuis 2003 par une équipe de l'Université de Bergen en Norvège.

     Une autre option qui sera également testée consistera à dépressuriser la zone explorée pour en extraire le gaz.

    LIRE le communiqué du DOE sur le sujet et un papier de Conoco-Phillips.

    LIRE  sur Reuters l'actualisation des recherches à fin Avril 2012.

    Le 26 Octobre 2011

  • La combustion de lignite sera-t-elle l’alternative énergétique écologique incontournable?

    La combustion de lignite sera-t-elle l’alternative énergétique écologique incontournable?

     Décider de stopper la génération électronucléaire d'électricité comme l'a fait la Chancelière Allemande, convaincue de l'urgente nécessité de sacrifier cette technologie pour essayer d'assurer un avenir politique à son parti, n'est pas un geste anodin. Il va nécessiter d'investir dans de nouveaux modes de génération d'électricité de base que seules les centrales à flammes sont à même de produire en larges quantités. Les énergies récupérées à partir des centrales au fil de l'eau ou de la géothermie après fracturation des roches profondes ne conduisant qu'à des quantités d'électricité anecdotiques. Ceci implique de massives importations de gaz naturel (russe), de charbon (australien, africain, américain) ou de consommer l'abondant lignite local afin de sauvegarder la croissance économique du pays.

    MHI-IGCC-lignitec

     Le lignite (brown coal), forme intermédiaire du processus de formation du charbon, est très abondant sur Terre (FIG., part rose des camemberts). L'Europe et l'Australie sont en particulier bien pourvues en cette ressource énergétique. C'est donc une source d'énergie qui va être allègrement consommée dans les décennies à venir et qui, de ce fait, mérite une indispensable optimisation des procédés de mise en oeuvre dans les centrales électriques.

     La voie à privilégier est celle de la gazéification intégrée à cycle combiné (IGCC) qui permet de faire fonctionner des turbines à gaz (H2 +CO2) à très hautes températures (1600°C aujourd'hui et 1700°C dans dix ans) avec des rendements énergétiques par rapport au gaz injecté dépassant les 60%.

    MHI-IGCC-ligniteb

     Les grands de la génération électrique (GE, Siemens, MHI, etc.) travaillent activement sur ce sujet. On pourra LIRE une mise au point récente réalisée par le japonais MHI qui montre qu'il est possible de réduire les émissions de CO2 de 1100 kg de CO2 par MWh d'électricité dans les centrales classiques au lignite (rendement autour des 30%) vers des valeurs de 700 kg de CO2 par MWh par ces procédés élaborés (FIG.III). L'IGCC couplée au lignite doit permettre de pouvoir obtenir des rendements et des émissions de CO2 proches de ceux des centrales modernes au charbon.

    MHI-IGCC-lignite

    Une remarque importante: la France ne dispose pas de très grands gisements de lignite. Précautionneusement hostile au gaz de schistes, en cas de décision politique d'un abandon de la filière nucléaire, il ne lui resterait comme solution économique de base que le biogaz issu de la valorisation des déjections de ses nombreux ruminants pour s'éclairer: un vrai retour à la nature. Pompons!

    LIRE la mise au point de MHI sur le sujet.

    Le 25 Octobre 2011

     

     

     

  • Le Gouvernement Basque décide d’explorer ses ressources en gaz non conventionnel

    Le Gouvernement Basque décide d’explorer ses ressources en gaz non conventionnel

    Shale-gas-europe  Le Peuple Basque imprégné de sentiments passionnés et de courage ne comprend pas le Pétochard Principe de Précaution, retombée ridicule d'un rigorisme écologique d'une certaine Droite française bigote qui prend plaisir à faire passer dans les textes de lois les idées farfelues et irréalistes des tiers-mondialistes attardés de l'autre bord. L'écologisme politique comme vecteur de prise du pouvoir ne semble pas prévaloir au-delà des Pyrénées. Montaigne puis Pascal nous l'ont déjà appris, la Vérité change de bord entre Hendaye et Irùn sur les flots de la Bidassoa. Ce qui est interdit en France est sponsorisé au Pays-Basque dont les autorités investissent dans la recherche de gaz non conventionnels.

    LIRE un papier sur ce sujet.

    Le 15 Octobre 2011

  • Le verbiage à la mode et les faits…un exemple

    Le verbiage à la mode et les faits…un exemple

    Production-industrielle-allemagne-france

     auquel on peut ajouter: alors que l'industrie française poursuivait son inexorable croissance…(courbe bleue).

    Trouvez la faille!

    LIRE le papier de L'Expansion sur les prévisions allemandes 2012…et n'oubliez pas qu'un dirigeant allemand fait généralement profil bas pour établir ses prévisions de croissance. La croissance allemande va être touchée de plein fouet par ses importations d'énergie (électricité, gaz, charbon), raison de plus pour produire plus et exporter plus.

    Le 12 Octobre 2011

  • Les biocarburants de deuxième génération passeront par des plants génétiquement optimisés

    Les biocarburants de deuxième génération passeront par des plants génétiquement optimisés

     Le développement des biocarburants de deuxième génération, utilisant des ressources végétales non utilisées pour l'alimentation des hommes, est pour l'instant un échec retentissant. Les autorités américaines, financièrement les plus impliquées dans cet objectif, découvrent que l'innovation est difficilement planifiable. La raison fondamentale de cet échec réside dans le fait que le bioéthanol obtenu par ces nouveaux procédés est hors de prix du marché en raison des contraintes logistiques de collecte de la ressource végétale, des investissements par m3 d'alcool nécessaires, des coûts des enzymes indispensables à la saccharification, du très faible degré d'alcool dans les bières obtenues qui implique une trop forte dépense d'énergie pour arriver à l'alcool pur. Assez paradoxalement seuls les producteurs de bioéthanol de première génération, comme Poet, vont pouvoir inclure une part de deuxième génération dans leur process en raison d'investissements marginaux et d'obtention par mélange de bières suffisamment concentrées.

    Plants modifiés Cg1

     L'obtention rentable de biocarburants de deuxième génération va donc nécessiter de développer de nouvelles ressources végétales plus riches en sucres ou en amidon qu'il faudra cultiver sur les terres disponibles. Leur culture devra être compétitive par rapport à celles du maïs, de la cane à sucre ou du manioc qui aujourd'hui constituent les ressources de base du bioéthanol industriel. Que la plante soit ressource alimentaire ou non n'a que bien peu d'importance, ce qui est essentiel est le rendement final d'éthanol par hectare cultivé.

     La Science doit donc poursuivre ses recherches pour tenter de développer la ressource végétale idéale qui pousserait sur des sols ingrats et conduirait à des degrés de bières élevés. Un exemple d'optimisation génétique de divers plants (maïs, arabidopsis, brachypodium, switchgrass représentés dans la FIG.) par transfert et sur-expression d'un gène Cg1 du maïs favorisant la formation d'amidon dans la plante est exemplaire pour illustrer cette recherche qui peut-être permettra de détrôner un jour les plants de première génération qui eux aussi progressent.

    LIRE un papier de George Chuck et col. sur ce sujet.

    Le 11 Octobre 2011

  • CNR et Renault se lancent dans la brocante

    CNR et Renault se lancent dans la brocante

      Chinois-moderne  Récupérer des batteries en fin de course pour stocker de façon fiable de l'énergie …un mythe de brocanteur écolo qui se lancerait dans le bidouillage. Ce n'est pas avec de telles "innovations" dignes du Grenelle que notre pays peut espérer s'en sortir. La résolution du problème du stockage de l'énergie électrique mériterait mieux.

    LIRE le papier de Renault sur le sujet

    Le 10 Octobre 2011

  • L’avenir du raffinage en Europe apparaît bien compromis

    L’avenir du raffinage en Europe apparaît bien compromis

     La baisse européenne de la demande en produits pétroliers, les éblouissantes marges de raffinage américaines résultant d'un WTI vendu à prix bradé, la volonté des pays producteurs de pétrole (Moyen-Orient, Russie) de mieux valoriser leurs ressources en s'intégrant vers l'aval, la démocratie d'opinion prévalante devant donner le change à la mystique écologique ambiante en taxant les émissions des raffineries encore actives, incitent à imaginer un avenir morose pour l'industrie du raffinage en Europe. L'European Petroleum Industry Association (Europia) vient de publier un document détaillé sur ce sujet qui prévoit une baisse des consommations de pétrole de 11% (seulement) en Europe entre 2009 et 2030 et une capacité de raffinage qui si elle restait d'ici là en l'état, présenterait alors une surcapacité de production de 25%. En termes clairs il faudra selon ce bureau de lobbying professionnel fermer d'ici à cette date, au bas mot 25 raffineries des 96 unités existantes en 2010 (FIG.).

    Europia 2011 rafineries

    Remarque: une timide baisse des consommations de 11% entre 2009 et 2030 ne représente que 0,6% de baisse de consommation annuelle. Pour l'instant l'EIA entre 2009 et 2012 envisage une baisse des consommations européennes de 0,8% par an. Le paramètre du premier ordre qui déterminera cette vitesse de décroissance sera bien sûr le prix à la pompe des carburants qui minorera la demande et sponsorisera l'offre de biocarburants. On peut imaginer des gouvernements européens à la recherche de recettes de poches taxer gaillardement les carburants dans les années à venir. Quand aux cours du brut à Londres nul ne sait quels sommets ils auront atteint dans 20 ans. Une baisse des consommations de pétrole en Europe autour des 20% d'ici là par rapport à celles de 2009 n'est donc pas impossible.

    LIRE l'étude d'Europia sur le sujet.

    Remarque pour les peak-oilers angoissés: la vue des réserves ultimes figurant dans ce rapport

    Europia 2011 ressources long terme
    et je trouve le petit rectangle vert d'EOR à l'aide d'injections de CO2 vraiment trop étroit. Il faudrait aussi l'actualiser avec les nouvelles connaissances sur les gaz de schistes. Satanas!

    Allez pour les ulcérés par tant de mauvaise foi insupportable, une vision plus récente, celle de Mosconi de Total en 2011…encore un siècle de pétrole ou plus…hi!hi!

    Réserves-2011

    Et la Mer du Nord britannique après avoir produit plus de 40 milliards de barils équivalents pétrole de liquides et de gaz, bande encore (FIG.)! Le plateau continental assure encore la fourniture de 87% du pétrole et 61% du gaz britannique…formidable avantage économique par rapport à la France. La vitesse de déplétion de ces extractions va dépendre des investissements consentis et donc du prix du baril de pétrole…et des taxes britanniques. Mais il en restera encore dans 30 ou 40 ans.

    Réserves UK en 2011

    Le 2 Octobre 2011