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  • GE va étudier la faisabilité d’éoliennes de 10 à 15 MW équipées d’aimants supraconducteurs

    GE va étudier la faisabilité d’éoliennes de 10 à 15 MW équipées d’aimants supraconducteurs

    La montée en puissance de très grandes éoliennes, en particulier en offshore où les coûts d’implantation sur site, de montage des équipements et de maintenance sont très onéreux, est la voie de recherche privilégiée pour réduire le prix de revient du MWh d’électricité de cette origine (papier précédent). Cette course au gigantisme est déjà entamée avec pour l’instant un leadership des industries de second rang, à la recherche de parts de marché et proposant des produits techniquement les plus avancés (voir un mémo sur le retard de Vestas dans le domaine).

    Dans cette course de longue haleine vers une électricité non subventionnée et seule économiquement acceptable, GE vient d’annoncer que sa filiale amont GE Global Research avec l’aide financière du DOE américain allait entamer sur une durée de deux ans, une étude de faisabilité d’une éolienne de 10 à 15 MW en technologie direct drive.

    GE-IRM-eolien

    Pour les techniciens de GE l’atteinte de cet objectif nécessitera de faire appel à des aimants supraconducteurs et aux techniques cryogéniques dont ils revendiquent posséder une solide expérience au travers des équipements d’imagerie médicale à résonance magnétique nucléaire (IRM) qui nécessitent des champs magnétiques très puissants pour faire vibrer les atomes d’hydrogène de nos organes. Outre la puissance électrique générée ces technologies dispenseraient les éoliennes de faire appel aux terres rares hors de prix des aimants permanents traditionnels.

    Voici un beau challenge pour la décennie à venir en particulier pour la fiabilité de l’ensemble qui perché très haut au-dessus des flots ne supportera financièrement que de rares et simples actions héliportées de maintenance.

    LIRE le papier de GE sur le sujet.

    Le 31 Août 2011

  • Total doit quitter la France et la Bourse de Paris!

    Total doit quitter la France et la Bourse de Paris!

     En des temps ou la gestion des États fait la renommée des entreprises locales et de leurs officines financières, il est évident qu'une place financière de deuxième rang comme l'est Paris ne peut plus servir de support à certains grands groupes internationaux. Parmi ces grands Groupes figure sans nul doute la pétrolière Total. Mettre en cause les profits "scandaleux" de cette pétrolière sans mettre en balance ses énormes investissements, ne pas insister sur le fait qu'un des derniers points forts de la France par rapport à l'Allemagne est de posséder une entreprise pétrolière de taille moyenne, certes plus petite que les anglo-saxonnes du coin (BP et RD Shell) mais tout de même plus grosse que l'italienne (ENI) ou l'espagnole (Repsol); promouvoir à tout moment une image de pollueur-exploiteur (Erika, Myanmar, gaz de schistes, etc…) sorte d'image d’Épinal nationale démagogique jouée de tous bords politiques, aux relents démagogiques de bas étage; remettre en cause le repli du raffinage local après un Grenelle prêchant à cor et à cri la baisse des consommations de carburants; conspuer l'utilisation d'outils fiscaux d'optimisation (sport national) légaux mais réputés amoraux…voici quelques éléments de la liste insupportable d'une manipulation d'Opinion organisée par quelques officines aux nostalgies égalitaristes du siècle passé.

    Total-cours en baril

      Les dégâts boursiers sur ce champion national sont considérables. Le cours de son action qui valait autour d'un baril de pétrole de Brent dans les années 2006-2007 (entre 50 et 60 euros) ne vaut plus à 32 euros en 2011 que 0,4 baril de brut (FIG., courbe rouge, échelle de droite). Perte de capital qu'aucun actionnaire ne peut avaler sans demander un plan de redressement de l'Entreprise.

     Total, c'est évident, en isolant la distribution française de carburant et en cédant les quelques sites d'exploitations nationaux, prépare son départ vers d'autres cieux boursiers plus cléments et plus réalistes. Il lui aura fallu supporter beaucoup de démagogie de tous bords pour en arriver à cette décision extrême. Le vote inconsistant et précautionneux de nos parlementaires bannissant le mode d'extraction des gaz de schistes et pénalisant de plein fouet le pétrolier national, a joué un rôle déterminant dans cette décision.

     Attention, la France indolente n'a pas les moyens pour se payer la démagogie verte de ses industrieux voisins allemands. Une France trop verte, victime des idéologies du repli, se retrouvera encore plus affaiblie et rapidement dans les choux. Cela se fera comme aujourd'hui, sans tambours ni trompettes, processus au fil de l'eau des choix d'investissements des industriels qui préfèreront promouvoir les sites en dehors de l'hexagone…allez savoir pourquoi?

    Le 28 Août 2011

  • L’accroissement du CO2 dans l’atmosphère est-il la cause ou la conséquence du réchauffement en cours?

    CO2-robinets Voila une question byzantine digne de celle portant sur le sexe des Anges et qui risque de provoquer tout autant, sinon plus, de polémiques. Pour Murry Salby du Sydney Institute il y a peu de doutes: la plus grande majorité du CO2 émis annuellement dans l’atmosphère (96%) est d’origine naturelle dépendant de la circulation générale. Ce sont les conditions de températures et d’humidité qui déterminent la croissance actuelle de la teneur en CO2. Son principal argument repose sur le fait que les variations annuelles de CO2 dans l’atmosphère mesurées depuis des années à Mauna Loa présentent une large variabilité (30% sur les valeurs acquises depuis 1979) et ne sont pas corrélées aux croissances annuelles des émissions de CO2 d’origines anthropiques (FIG.). Le satellite OCO de la NASA devait faire l’inventaire des sources et des puits de CO2 de notre planète. Mais il n’est jamais arrivé à destination dans l’espace et c’est bien dommage.

    Variabilité-CO2-Mauna Loa
    Ces réflexions montrent le faible niveau de compréhension du cycle du carbone par de soi-disant spécialistes dont certains sur la base de travaux de simulation contestés, nous annoncent la punition divine imminente… à moins de faire repentance technologique.

    Ecouter le podcast de Murry Salby sur le sujet.

    Le 22 Août 2011

  • Les cours de l’essence à New York se décident à Londres

    Les cours de l’essence à New York se décident à Londres

     En ces temps imbéciles d'annonces de la fin de la prospérité et des haricots, liée à la volonté des Républicains américains les plus radicaux de faire recaler Obama aux prochaines présidentielles, nos économistes distingués nous annoncent que la consommation de pétrole dans le monde va se réduire et donc que les cours du brut vont tout naturellement se replier. Bien sûr ils oublient le phénomène de déplétion des puits en production qui naturellement voient leurs productions se réduire de 4 à 7% par an et qui oblige les pétroliers à amener chaque année dans les 4 à 5 millions de barils/jour de productions nouvelles ou améliorées (EOR) pour compenser cette réduction naturelle des flux de production. Les quelques centaines de milliers de barils/jour en plus ou en moins liés à une hypothétique conjoncture ne pèsent donc pas lourd par rapport à la demande nouvelle. Les cours du pétrole swinguent lorsque les Bourses plongent, mais je voudrais souligner ici que certaines hiérarchies sont respectées et même amplifiées.

    Marge raffinage et spread

     Le marché du WTI à New York dont on nous rabat sans-cesse les oreilles, est devenu un marché régional largement approvisionné à Cushing, Oklahoma, par les ressources locales et les pipe-lines en provenance du Canada. La référence des cours du pétrole Occidental est maintenant assurée par la cotation du Brent à Londres avec un confortable "mark-up" par rapport aux prix américains. Avec la crise boursière récente cette primauté du Brent sur le WTI s'est encore plus affirmée (FIG., courbe bleue). Depuis le premier Août le WTI a perdu dans les 12 dollars par baril alors que le Brent n'a lâché que 7 dollars. Le spread entre Brent et WTI a atteint les 27 dollars par baril, un plus haut historique.

    Tout naturellement les cours de l'essence à New York qui dépendent des cours des importations marginales d'essence venant d'Europe, s'alignent eux aussi sur les cours du Brent. La marge de raffinage entre essence et WTI atteint ainsi des valeurs supérieures à 35 $/baril (courbe rouge) pour le plus grand plaisir des raffineurs américains…dont les cours de Bourse paradoxalement s'effondrent.

    Il faut donc imaginer des résultats des Valero, Tesoro et autres purs raffineurs américains en forte progression au troisième trimestre par rapport à ceux du second trimestre qui n'étaient pas si mal.

    On le voit malgré la baisse tendancielle des consommations d'essence aux États-Unis les résultats du raffinage américain vont être superbes en 2011 en raison de la prime sur le Brent européen qui traduit mieux en dollars par baril les contraintes géopolitiques (Libye, Syrie, Afrique Noire…) qui s'exercent sur le pétrole mondial. Les cours de l'essence à New York sont déterminés à Londres.

    Le 20 Août 2011

     

  • Le tsunami japonais aura fait perdre trois mois de croissance à l’économie mondiale

    Le tsunami japonais aura fait perdre trois mois de croissance à l’économie mondiale

    Le CPB néerlandais publie mensuellement les données du commerce mondial. Il vient de publier les données du mois de Mai qui affichent une progression de 2,3% en un mois et se retrouvent à l'indice 166,6 (base 100 en 2000) valeur proche de celle du mois de Mars après une chute de 2,2%  en Avril. En tendance sur trois mois la faiblesse des exportations asiatiques fortement impactées par le tsunami japonais, (FIG., courbe bleue, échelle de droite) se traduit par une stagnation du commerce mondial (FIG., courbe rouge, échelle de gauche).

    Cpb-world trade

    Les économistes les yeux braqués sur la consommation à crédit américaine ont tendance à sous-estimer l'impact du tsunami japonais et de ses conséquences sur l'offre, faute de disponibilité de composants de très haute technicité dans toutes les régions du monde. On a vu les fabricants de voitures réduire leurs cadences non seulement au Japon mais aussi en Europe et aux Etats-Unis. Citons par exemple l'impact sur les usines américaines d'assemblage de Honda, Toyota, Mitsubishi et Nissan qui entre Janvier et Juillet ont vu leurs productions décroître de 240 mille véhicules, soit une baisse des volumes de 12% par rapport à la même période de l'année précédente. Ces productions étaient encore en retard de 29% pour le seul mois de Juillet par rapport au même mois de 2010 avec un manque de 77 mille véhicules ce qui montre que la gestion de la pénurie en certains composants japonais est toujours d'actualité. Les arrêts de production des usines dans le Kansai par manque d'énergie électrique, la baisse des exportations japonaises de 3,3% au mois de Juillet par rapport à celles du même mois de l'année précédente confirment cette poursuite de l'effet dévastateur du tsunami.

    Remarque: l'effet tsunami apparaît clairement en cette fin du mois d'Octobre avec les publications de ventes de voitures dans le monde qui reprennent leur progression à partir du mois d'Août (WardsAuto). Les économistes ont de toute évidence sous-estimé ce paramètre en criant au double-deep.

    Ventes-vehicules-monde-2011

    L'Europe a ressenti bien entendu l'impact de la catastrophe japonaise qui a été amplifiée par la décision de la Chancelière Merkel de stopper les centrales nucléaires allemandes les plus âgées. Ce "tsunami écologique" s'est immédiatement traduit par un renchérissement des prix du gaz naturel qui a percuté de plein fouet la rentabilité des grandes Sociétés de l'énergie allemandes.

    Un des meilleurs indicateurs avancés de l'activité européenne est sûrement le niveau des entrées de commandes à l'industrie manufacturière allemande qui détermine les facturations de cette industrie deux mois à l'avance en moyenne. Après les mois de Mars et Avril en retrait par rapport aux commandes de Février, l'industrie allemande a vu ses commandes repartir en Mai et en Juin pour atteindre un plus haut de trois ans à l'indice 119 (FIG.II, courbe rouge). Compte tenu du délai de deux mois, les facturations de l'industrie manufacturière allemande des mois de Juillet et Août seront probablement en hausse.

    Allem-industrie manufacturière

     Le PIB allemand du troisième trimestre profitera de facturations industrielles favorables et pâtira d'importations d'énergie en croissance en volumes.

    Bien que le consensus des économistes dans le monde prévoit une rechute ou une stagnation de l'économie mondiale, rien dans les données objectives ne permet d'affirmer une telle issue. Le repli observé au deuxième trimestre largement imputable aux désordres causés par le tsunami japonais sera-t-il un épiphénomène dans un processus de croissance molle en France, plus dynamique en Allemagne (FIGIII)? Ou bien est-ce l'amorce d'une rechute économique? Bien fort serait celui qui pourrait aujourd'hui trancher entre les deux options…sinon que prévoir le malheur est devenu un mode trivial de pensée apprécié en Occident. L'optimisme niais du scientifique agnostique est devenu une valeur ringuarde. La pensée écolo-religieuse qui doit punir l'homme de ses excès bat son plein. Le tsunami n'est-il pas un signe divin qui est venu punir le peuple japonais de ses excès technologiques?

    PIB-France-Allemagne

    Le 18 Août 2011

  • France:la stagnation du PIB en volumes entre deux trimestres ne traduit que la langueur de la reprise depuis la crise

    France:la stagnation du PIB en volumes entre deux trimestres ne traduit que la langueur de la reprise depuis la crise

     Le PIB à prix courants de la France au deuxième trimestre 2011 nous dit l'INSEE se serait accru de 1,67% en valeur annualisée par rapport à celui du trimestre précédent. En volumes (valeurs chaînées au prix de l'année précédente) ceci se traduit par une variation nulle ce qui émeut au plus profond de leurs certitudes les commentateurs économiques de tous poils et interrompt même les vacances ensoleillées et familiales de notre bien-aimé Président.

    PIB-France

     Et pourtant, pourtant…un simple examen des valeurs absolues de cet indice de richesse nous montre que les valeurs de ce deuxième trimestre, après celles un peu gonflées du premier trimestre par l'effet de fin 2010 des primes à la casse, se situent parfaitement dans la tendance molle de reprise depuis la mi-2009 (FIG., corrélation courbe rouge).

     Depuis deux ans le PIB de la France croît en moyenne en volume de 1,6% par an et de deux fois plus à prix courants. En volume, il n'a pas encore rattrapé le niveau du premier trimestre 2008 qui défiait crânement alors les nuages océaniques menaçants de l'été 2007 des "subprimes" américains.

     Rien aujourd'hui dans ce pays, tant en terme de consommation ou d'investissement des ménages au moral dans les chaussettes, de la consommation ou des investissements des Administrations qui vont devoir se serrer la ceinture, d'une hypothétique reprise des exportations de biens que la France ne produit plus pour cause de globalisation, ne permet de prévoir à court ou moyen terme une reprise de cet indice. Tout au plus peut on espérer qu'une baisse probable de l'activité à venir sera partiellement compensée par une réduction des importations de stupides gadgets électroniques "appleliens" et autres fringues asiatiques à cent sous.

     Mais c'est sur la réduction des dizaines de milliards d'euros d'importations d'énergie que la France doit agir pour réduire sa dépendance vis à vis de l'étranger. Pour cela il faudra qu'elle réduise à activité constante encore et encore ses consommations de gaz et de produits pétroliers et qu'elle fasse tout pour en produire plus localement…même si ces ressources sont enfouies dans les schistes diaboliques.

    ACCÉDER aux données de l'INSEE.

    Le 12 Août 2011

  • Les E-On, RWE,  Groupes de l’énergie allemande en grandes difficultés financières et stratégiques

    Les E-On, RWE, Groupes de l’énergie allemande en grandes difficultés financières et stratégiques

     Les ressources énergétiques japonaises sont sans-dessus-dessous mais la situation est la conséquence du gigantesque tsunami qui a frappé le nord-est de l'île principale au mois de Mars. En Allemagne une Chancelière persuadée que son Parti ne pourrait plus jamais jouer de rôle politique éminent dans son pays si elle ne bannissait pas l'énergie nucléaire, a décidé de provoquer un formidable choc psychologique auprès de son électorat. Aux dépens des autres Nations en Europe et des Groupes allemands de l'énergie elle décida la fermeture immédiate d'une partie des centrales nucléaires et de la totalité à terme.

     L'impact sur les leaders du marché énergétique allemand ne s'est pas fait attendre et les résultats financiers du premier semestre présenté par les Sociétés concernées ressemblent à un Champ de Bataille au soir de la défaite.

     E-On avec un chiffre d'affaire au premier semestre en croissance de 20% voit son résultat opérationnel avant amortissement et dépréciation (EBITDA) se réduire de 45% à 4,3 milliards d'euros. Les décisions politiques sur le nucléaire impactent ce montant de 1,9 milliard, la distribution de gaz devenu trop cher à l'achat fait apparaître un recul de 0,97 milliard et le négoce d'énergie (trading) malmené par les événements fait apparaître un recul d'un milliard d'euros.

    E-On annonce bien sûr des mesures de restructuration parmi lesquelles la suppression de 9000 à 11000 postes de travail au sein du Groupe. Il faut s'attendre aussi à des augmentations de tarifs évidentes dans un tel contexte. Acheter plus cher qu'on ne vend n'est pas très longtemps soutenable.

    Remarque: au mois de Juillet, Destatis annonce que l'inflation allemande avec 2,4% tirée pour une large part par les prix de l'énergie (0,9 point) a affiché son sixième mois consécutif d'inflation supérieur à 2%. Il faut cependant noter que les augmentations sur 12 mois des prix aux ménages du gaz (+4,4%) et de l'électricité (+7,4%) n'ont sûrement pas encore affiché tout le potentiel de hausse que dévoilent ces résultats des entreprises allemandes de l'énergie.

    RWE-nouvelles unités 

     RWE moins impacté mais aux revenus stables voit son EBITDA chuter de 25% seulement à 4,6 milliards d'euros. Son patron le Dr Grossmann qui a trop affiché son désaccord avec les décisions de la Chancelière va y perdre sa place.

     Quoi qu'il en soit comme le montre le planning de création de nouvelles unités à combustion à flamme de RWE, l'utilisation du lignite et du charbon va monter en puissance en Europe (FIG.). On vide le patron mais on garde le programme…c'est de la réal-écologie.

    CONSULTER la présentation semestrielle instructive de E-On et aussi celle de RWE.

    Le 10 Août 2011

  • France: 31 milliards d’euros de pétrole et de gaz sont partis en fumée au premier semestre de cette année

    France: 31 milliards d’euros de pétrole et de gaz sont partis en fumée au premier semestre de cette année

     Avec une réelle frénésie, les Français consomment au-delà de leurs moyens. Aucun de leur dirigeant ou éventuel futur dirigeant n'a expliqué au Bon Peuple que la Fête serait bientôt finie, faute de subsides à emprunter, sous la menace de dégradation imminente de la note financière de notre beau Pays par les cruelles officines anglo-saxonnes ad hoc. Un survol des statistiques douanières, instructif et inimitable inventaire à la Prévert, montre un très long alignement de nombres négatifs dans la rubrique Solde du Commerce Extérieur. On y apprend que sur les douze derniers mois à fin Juin, les Français étaient importateurs nets pour 15,5 milliards d'euros d'ordinateurs, de téléphones portables et autres accessoires électroniques, soient plus de 570 euros avant marge distributeur et impôts, par foyer recensé. De même ils ont importé net 11,4 milliards de fringues et autres godasses de piètre qualité. Les deux postes électroniques et fringues réunis avec 27 milliards d'euros, représentent 1000 euros par foyer et par an avant prise en compte de la marge du distributeur local et autre TVA. En comparaison les exportations d'avions et engins spatiaux n'ont apporté qu'un excédent de 18 milliards sur ces douze derniers mois. Il faudrait accroître de 50% les exportations d'avions pour se payer les multiples fantaisies asiatiques à l'obsolescence parfaitement programmée* par un Marketing grand-public débridé. Une autre alternative plus probable nous indique qu'il faudra revenir à une consommation un peu mieux maîtrisée et réduite d'un tiers par rapport à celle en vigueur.

     Mais c'est le poste énergie et autres métaux qui inspire le plus d'inquiétudes avec un paragraphe pétrole et gaz en rouge de 56 milliards d'euros sur douze mois et de 31 milliards sur les six derniers mois. Les métaux et autres minerais venant s'ajouter pour 5  et 2,9 milliards respectivement à ces montants (TAB.). L'évolution probablement croissante des prix de ces "commodities" ne peut que rendre pessimiste l'observateur avisé sur l'évolution de cette facture.

    Solde commerce exterieur-2011-06 

     L'ensemble du commerce extérieur de notre pays se solde par un déficit de 65 milliards d'euros sur les douze derniers mois et même de 37,5 milliards sur le premier semestre 2011…formidable sortie de cash qui retarde d'autant une saine reprise de l'activité locale, même si les pétro-dollars reviendront un jour partiellement se recycler dans des achats d'armes et de produits de luxe.

     Bien sûr une telle situation comptable ne sera pas soutenable très longtemps par un pays fortement endetté. Il faut donc s'attendre, sous la pression des Agences de Notation, à quelques révisions douloureuses et rapides dans la Politique Économique de notre pays. La plus immédiatement effective sera une réduction de la consommation des 27 millions de ménages par un accroissement des prélèvements fiscaux ou sociaux et une réduction des multiples largesses de l’État.

     Pour rendre ces mesures politiquement acceptables une réduction du train-de-vie de l’État et de ses énarques aux compétences discutables sera la bienvenue. Plus de savants qui ont la connaissance, plus d'investisseurs qui ont la finance, plus d'entrepreneurs qui réunissent les deux précédents, moins de normes et de règles créatrices de rentes, moins de précautionnisme, un État recentré sur ses missions sont les ingrédients indispensables à un sursaut de notre Pays…si sa population veut bien aller un jour vers un "Socialisme de l'Excellence" (Jean-Marc Daniel, François Bourin éditeur, 2011).

    * Remarque: une batterie d'ordinateur portable chinois au phosphate de fer garantie 6 mois présente le plus souvent une durée de vie de quelques semaines au-delà de la garantie. Une batterie Li-Ion de bonne qualité devrait tenir le choc durant 5 à 10 ans pour une telle application peu exigeante. Il y a là un exemple d'obsolescence programmée inacceptable. L'exemple des imprimantes pré-programmées pour se mettre hors service dans les deux ans est tout aussi scandaleux.

    CONSULTER les données des Douanes.

     

  • Faudra-t-il multiplier l’estimation des ressources mondiales de lithium par cinq?

    Faudra-t-il multiplier l’estimation des ressources mondiales de lithium par cinq?

     L’US Geological Survey (USGS) avait estimé en 2010 les ressources mondiales de Lithium à plus de 25 millions de tonnes. Il avait été rendu-compte ici de cette information en rappelant que deux millions de tonnes de Lithium, métal très léger, seraient suffisantes pour construire jusqu’à un milliard de voitures électriques au standard actuel. Depuis l’USGS a revu ses estimations à la hausse en annonçant des ressources qui finalement seraient autour des 33 millions de tonnes. Cet accroissement de 7,5 millions de tonnes (+30%) provient de réévaluation des réserves en Chine, aux États-Unis mais aussi de l’arrivée de nouveaux dans le gratin des pays ayant des ressources d’un million de tonnes et au delà tels que le Brésil, le Congo ou la Serbie (FIG.).

    Lithium-ressources-2011

     Il faut considérer cette estimation comme tout à fait provisoire, en particulier en ce qui concerne le plus grand propriétaire de ces réserves: la Bolivie. Elle n’est, pour l’instant, créditée que de 9 millions de tonnes de réserves par l’USGS. Pour le seul gisement de Salar de Uyuni, la Corporacion Minera de Bolivia responsable de sa future exploitation, estime détenir une ressource exploitable de Lithium de l’ordre de 140 millions de tonnes de Lithium. Même si ces chiffres sont gonflés afin d’attirer d’éventuels associés qui devraient être coréens, il n’en ressort pas moins que les réserves boliviennes semblent être bien supérieures à celles annoncées par l’USGS aujourd’hui.

    De telles perspectives annonçant de larges réserves de Lithium sont de nature à débloquer certains projets à long terme en particulier dans le domaine du stockage de l’énergie électrique à l’aide de batteries.

    LIRE l’estimation à jour de l’USGS.

    LIRE l’argumentaire de la Compagnie bolivienne sur ses réserves de Lithium.

    VOIR la signature d’un MOU entre le coréen POSCO et les Autorités boliviennes pour une future alliance dans l’exploitation de ces énormes réserves.

    Le 1erAoût 2011

     

  • Est-il possible d’extraire économiquement les hydrocarbures des sables bitumineux canadiens avec du propane?

    Est-il possible d’extraire économiquement les hydrocarbures des sables bitumineux canadiens avec du propane?

     L'extraction des huiles lourdes du Bassin de l'Orénoque ou des hydrocarbures des sables bitumineux profonds de l'Alberta nécessite de mettre en œuvre des procédés in-situ qui vont faire décroître la viscosité de ces hydrocarbures et rendre ainsi possible leur extraction du sous-sol par pompage.

      Dans le cas des huiles lourdes du Venezuela les pétroliers injectent des solvants qui dissolvent les huiles lourdes et après extraction, récupèrent dans des unités ad hoc les solvants légers d'une part qui sont recyclés et les hydrocarbures lourds convoités d'autre part.

      Dans le cas des sables bitumineux canadiens c'est par l'injection d'eau chaude (vers les 250°C) sous pression des procédés SAGD (Steam Assisted Gravity Drainage) que ces hydrocarbures lourds sont extraits du sous-sol. Le point faible de cette technologie réside dans l'utilisation d'eau et d'énergie ce qui ulcère les écolo-sensibles au volant de leur 4X4 ou, pour certains, de leur hélicoptère (Ils ont depuis longtemps abandonné la brouette et le vin rouge qui les rendaient si avenants).

    Sables-bitumineux-solvant

     Les procédés d'extraction des bitumes canadiens par solvants se sont avérés jusque là inefficaces à l'exception, peut-être, du procédé N-Solv de John Nenninger qui a breveté en 1998 l'utilisation d'injections de Propane chaud (vers les 50°C) qui permet de faire descendre la viscosité du mélange propane-bitume vers une fraction de centipoise et de rendre extractible une large part de la ressource, les deux-tiers environ, à l'exception des asphaltènes insolubles.

     Les autorités canadiennes viennent d'accorder une aide de 10 millions de dollars canadiens pour la réalisation dans l'Alberta d'une paire de forages de démonstration et de validation du procédé qui devrait extraire dans les 500 barils par jour de mélange.

     Un procédé moins énergivore, ne nécessitant pas d'eau, utilisant du propane qui serait recyclé, il y a là de quoi à séduire bien des industriels. Suncor Energy, allié à Total dans l'extraction à ciel ouvert de ces sables quand ils sont accessibles, est un des sponsors de cette première tentative industrielle.

    CONSULTER une présentation sur le sujet.

    Le 29 Juillet 2011