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  • Les énergies renouvelables non compétitives constituent un frein au développement que seules les Nations les plus riches peuvent s’offrir

    Les énergies renouvelables non compétitives constituent un frein au développement que seules les Nations les plus riches peuvent s’offrir

     La séparation dans le nouveau gouvernement Fillon des ministères de l’écologie et de l’énergie vient de faire débat. On a surtout entendu moult écolos crier au scandale annonçant l’arrêt de l’action écologique et un retour au verbiage. Je voudrais montrer ici de façon simple et sans agressivité inutile que certains choix d’énergies renouvelables peuvent devenir de vrais handicaps économiques pour les Nations les moins fortunées dont fait partie la France, et que leur développement mérite parfois d’être sinon limité au moins planifié. Par contre d’autres ressources, alternatives au pétrole, mériteraient d’être allègrement promues dans le monde.

    Le premier exemple concerne la génération d’électricité qui est le poste majeur de consommation d’énergie primaire dans le monde. Le premier constat qu’il est aisé de réaliser est le suivant: les énergies primaires que sont le charbon et depuis peu, le gaz naturel permettent d’obtenir de l’énergie électrique à des prix imbattables.

    Du charbon à 50 dollars la tonne livrée aux centrales thermiques américaines (EIA), cela met le MWh thermique à 7 dollars et le MWh électrique dans une vieille centrale à 35% de rendement à 19 dollars pour le seul combustible. Le même charbon à 109 dollars la tonne dans le port de Newcastle en Australie, livré dans un port européen à 130 dollars la tonne met le MWhe autour des 40 euros pour une centrale allemande amortie depuis des lustres. Tout cela est bien connu mais me direz-vous il faudra bien qu’un jour ces centrales paient pour le CO2 rejeté (externalité, diraient les économistes, qui tourne autour de 0,8 tonne par MWh…mais combien vaut la tonne de ce gaz invisible?).

    Centrale-charbon-gaz

     Soudain, voila que le gaz naturel intervient avec des centrales à cycles combinés dont les rendements énergétiques frisent les 60% et des prix du gaz qui se sont effondrés en raison des immenses ressources potentielles au sein des schistes bitumineux présentes en Amérique du Nord et probablement un peu partout dans le monde. A moins de 4 dollars le MMBTU aux États-Unis le gaz naturel porte le MWh thermique à moins de 14 dollars et le MWh électrique dans une centrale à 58% de rendement à moins de 24 dollars pour le seul combustible. Grâce au gaz naturel, les électriciens américains sauront produire de l’électricité à moins de 50$ le MWhe, amortissements, frais et marges compris et cela TOUT EN DIVISANT PAR DEUX LES QUANTITÉS DE CO2 REJETÉES (FIG. 0,4 , flèche pointillée bleue qui va du charbon au gaz). Il est donc possible aujourd’hui dans certaines parties du monde largement alimentées en gaz naturel de produire de l’électricité en polluant moitié moins et en réduisant la facture énergétique. Demain grâce aux schistes bitumineux ce sera possible presque partout dans le monde, en Chine en particulier.

     Alors, face à un gaz naturel bradé, il n’y a que peu d’espoir pour voir les prix des énergies électriques renouvelables de type éolienne ou photovoltaïques devenir franchement compétitives dans un avenir prévisible. Avec des investissements de l’ordre de 2 Meuros par MWhe en éolien offshore ou de 2 ou 3 euros par Watt dans le solaire et pour des durées d’amortissement raisonnables (5 à 7 ans) exigées des investisseurs privés, on a du mal à descendre au dessous des 80 ou 100 euros/MWhe. La démarche écologique pure et dure en déduit qu’il EST DONC INDISPENSABLE DE FAVORISER FINANCIÈREMENT CES ÉNERGIES et cela pour longtemps encore.

     Plusieurs méthodes d’aides sont possibles citons pour l’Europe les aides tarifaires (ou Feed-in-Tariff), pour les États américains des obligations pour les distributeurs d’électricité d’acheter certains quotas d’énergies renouvelables afin d’obtenir un ratio kg de CO2 par MWhe objectif. Mais quelle que soit la méthode utilisée, la différence de prix entre énergie fossile et renouvelable importante aujourd’hui se retrouve toujours dans la facture du consommateur. C’est donc une taxe déguisée sur la consommation au profit de financiers qui achètent des parcs d’éoliennes ou de modules photovoltaïques. Ces éoliennes sont encore le plus souvent produites en Europe ou aux États-Unis, les modules photovoltaïques sont majoritairement produits en Asie (Chine, Taïwan, Thaïlande, …) en particulier pour ceux à base de Silicium.

    Le surcoût des énergies renouvelables doit être financé par les consommateurs. Il n’est alors pas étonnant que ce soient les États les plus riches comme l’Allemagne, les États-Unis ou la Chine qui s’offrent ces avancées écologiques. Ne faudrait-il pas se poser la question pour les deux grands pollueurs si d’investir dans des centrales thermiques modernes ne serait pas plus efficace pour réduire leur gaspillage énergétique? Pour l’instant ils appliquent un peu la recette du pâté d’alouette, une alouette un cheval, une éolienne une centrale au charbon modèle 1950.

    Pour illustrer ces propos il n’est pas inutile de rappeler les grandes difficultés espagnoles issues de la ruée vers l’or solaire ibérique de tous les grands producteurs de modules photovoltaïques dans le monde, attirés par les grasses subventions proposées sans limite par le gouvernement Zapatero et qui ont installé 2700 MW de modules dans ce pays en 2008. La facture des aides tarifaires a coûté 6,2 milliards d’euros au gouvernement espagnol en 2009, dont 3 milliards pour le seul solaire qui a généré 2% de l’électricité consommée. Alors, après ces excès, les implantations espagnoles de modules ont été drastiquement limitées à 70 MW en 2009 et devraient atteindre un maigre 100 MW en 2010. L’Espagne ne peut plus s’offrir une ruineuse politique solaire débridée qu’elle veut même rétroactivement remettre partiellement en question.

    Le cas de la France est aussi exemplaire. Elle vient de décider à demi-mot une limitation des implantations solaires autour des 500 MW par an. La Chambre des Députés a voté un texte permettant à la CRE d’ajuster sans décret le prix de la CSPE qui inclut la différence des tarifs appliqués. En 2011, il en coûtera 3 euros de plus par MWh ou plus d’un milliard d’euros pour l’ensemble des consommateurs (LIRE).

    L’Italie dispose encore de possibilités d’endettement puisqu’elle prévoit 1000 MW d’installations photovoltaïques cette année. Mais cela durera-t-il? Quand à l’Allemagne, la tante à héritage de la famille Europe, elle devrait s’offrir dans les 7000 MW de photovoltaïque en 2010 (la production mondiale de 2009), rien n’est trop beau pour être vert et pour pouvoir poursuivre en toute impunité la combustion de lignite dans ses centrales.

    Photovoltaïque-monde-2009-2014

     Ces considérations simples permettent de prévoir que l’avenir à court terme des techniques photovoltaïques et éoliennes va globalement dépendre de la richesse des Nations qui vont ajuster le volume des aides tarifaires à l’état de leur fortune et de la pression écologique locale. L’Asie en pleine croissance devrait investir pour tirer ses industries locales, les États-Unis, dont la Californie, devront peut-être faire un jour profil bas s’ils veulent réduire leurs dépenses. Quand à l’Europe la situation financière de nombreux pays est chancelante, même l’Allemagne pour calmer le processus d’emballement a décidé de réduire le montant de ses aides, la profession envisage une baisse des installations photovoltaïques dans ce pays (FIG.II). Seul l’éolien offshore dont Siemens est le leader mondial incontesté, semble être protégé par les autorités allemandes.

     A plus long terme, alors que les prix du charbon et du gaz s’évalueront, il est évident que ces technologies renouvelables monteront en puissance. Mais il est inutile de vouloir aller plus vite que la musique. Il faudra au préalable résoudre les problèmes de la régulation et du stockage de l’énergie produite, ce qui n’est pas une mince affaire. Il sera de plus indispensable de tirer de très onéreuses lignes électriques HVDC à longue distance qui permettront de relier les zones ensoleillées ou venteuses aux métropoles consommatrices. Aucun industriel ne fera tout cela pour des clopinettes. On découvre les limites du grand plan électoral d’Obama par exemple qui annonçait la rénovation du réseau électrique américain.

    Le deuxième exemple est celui du transport terrestre où là, la problématique est totalement différente de la précédente pour une raison simple: la ressource fossile qu’est le pétrole de par sa rareté et de « rendements décroissants » va voir son prix inexorablement s’évaluer avec le formidable effet de levier de la spéculation financière. La consommation mondiale de pétrole dans les transports terrestres va dépendre d’un grand nombre de paramètres dont il faut rappeler les plus importants:

    -la taille du parc mondial: autour des 900 millions de véhicules dans le monde aujourd’hui dont on peut estimer la croissance annuelle autour des 2% à 3% par an (différence entre le flux annuel de nouveaux véhicules produits autour de 8% et la mise à la casse des véhicules anciens qui est autour des 6% dans les pays les plus riches)

    -le trajet moyen: qui va dépendre de l’urbanisation, des prix des carburants à la pompe, de l’existence et de la qualité des transports de masse alternatifs, de l’âge des populations, des structures routières, etc.

    -l’efficacité énergétique des véhicules qui est appelée à faire d’immenses progrès par la diésélisation, l’hybridation, l’allègement des véhicules, la réduction des diverses pertes d’énergie par frottements divers (air, internes, route), l’électrification de la traction avec à terme, les moteurs électriques aux roues des véhicules pour réduire les pertes de transmission et accroître l’autonomie.

    -l’utilisation du gaz naturel comprimé mélangé ou non à du gasoil pour les poids lourds

    -les biocarburants qu’il faut voir comme des substituts au pétrole et non pas comme des remèdes efficaces aux rejets de CO2 dans les transports, même s’ils y participent modestement. Comme remplaçants des produits pétroliers leur rôle est du premier ordre, c’est cela qui est important. Leur succès devrait aller en croissant, la référence pétrole devenant de plus en plus onéreuse et ouvrant ainsi un large champ d’opportunités aux biocarburants.

    L’ensemble des efforts conjugués destinés à améliorer l’efficacité énergétique des véhicules et à développer les biocarburants entraîneront une stabilisation puis une réduction des consommations mondiales de pétrole. Mais il faut bien comprendre que la filière biocarburant est fortement handicapée par la faible énergie volumique des produits de base que sont la canne à sucre, le maïs et autres céréales, les fruits de palme ou les produits lignocellulosiques les plus divers ainsi que par leur large dispersion sur le territoire. Pour des questions de logistique les usines de biocarburants doivent être généralement des usines agricoles, à la taille du canton, qui utiliseront les cultures locales ou les déchets municipaux de la ville voisine. Il n’y aura pas d’immense usine à la taille d’une raffinerie de pétrole par exemple faute de moyens logistiques pour l’alimenter. Même les unités de conversion des huiles et graisses en biodiesel situées dans des ports présentent des tailles raisonnables. Celle de Neste Oil à Rotterdam produira 800 mille tonnes de biocarburant par an soit 16 mille barils/jour (LIRE). C’est le dixième de grand d’une grande raffinerie de pétrole.

    En 2010 on peut estimer la production mondiale de biocarburants aux environs de 1,8 million de barils/jour dont 1,5 million de barils d’éthanol. Ceci représente en volume 2% environ des consommations de produits pétroliers. Cette production au gré:

    -des accroissements de productions des unités existantes comme celles de Poet le premier producteur américain d’alcool de maïs qui va introduire dans chacune de ses usines une boucle cellulosique,

    -d’ouvertures de nouvelles installations aux USA, au Brésil mais aussi en Afrique comme au Ghana où le Brésil va exporter son know-how de la filière canne à sucre,

    -du développement de nouveaux biocarburants pour se substituer en tout ou partie au kérosène dans l’aéronautique,

    va poursuivre sa croissance pour probablement doubler dans les 5 ans à venir (+15% par an) et porter les productions de biocarburants vers les 4 millions de barils/jour en 2015. La cherté croissante du pétrole devrait dispenser ces productions de subventions étatiques.

     En conclusion, contrairement aux idées largement partagées du moment, il apparaît qu’il serait plutôt sage de mettre la pédale douce sur l’éolien et le photovoltaïque sans pour cela compromettre leur avenir brillant à long terme, en particulier en travaillant sur les possibilités de stockage à très grande échelle de l’énergie électrique (le couple Sodium-Soufre semble être le candidat de choix pour les gros systèmes). Par contre la possibilité de produire divers biocarburants à partir de dérivés cellulosiques ou de divers corps gras devrait être largement encouragée. Ils constitueront une part de l’alternative au pétrole très onéreux de demain. La promotion de poids lourds fonctionnant au gaz naturel comprimé ou liquéfié en mélange au gasoil (Volvo Truck) devrait être profondément encouragée en raison de la divergence des prix entre gaz et pétrole qui va aller en s’accroissant. La France importe annuellement 35 milliards d’euros en pétrole et dérivés, elle doit impérativement réduire ses consommations pour maintenir la facture dans des limites raisonnables. Pour cela il faut bâtir une vraie politique énergétique pour notre pays, les retombées écologiques favorables en seront la conséquence naturelle. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, ce qu’ont tenté de faire les divers « Grenelles ».

    Le 17 Novembre 2010

     

     

     

  • Les prévisionnistes des consommations de pétrole réajustent à la hausse leur diagnostic pour…2010

    Les prévisionnistes des consommations de pétrole réajustent à la hausse leur diagnostic pour…2010

     L'opacité sur les consommations mondiales de pétrole ne s'estompe toujours pas. Il est toujours difficile à la sortie des raffineries de faire la part du feu, pays par pays, entre consommation réelle, mise en stock spéculative ou stocks flottants plus ou moins anonymes, sans oublier la part des biocarburants devenue non négligeable et abusivement assimilée à un dérivé du pétrole. Alors les grandes agences de prévision ne savent toujours pas quelles vont être les consommations de produits raffinés pour…2010. Elles n'en auront une bonne connaissance que vers la mi-2011. Faute de transparence et en raison de ces incertitudes, ces Agences appliquent donc une politique d'actualisation mensuelle de leurs chiffres de façon tout à fait décontractée, faisant passer leur ignorance pour des sursauts ou des inflexions économiques. Les marchés vaccinés de longue date contre ces chiffres incertains, ne tiennent plus compte de ces annonces. Les variations du dollar ont depuis longtemps pris le pas sur les variations de la demande en produits pétroliers et sur les stocks pour déterminer les cours du pétrole. Paradoxalement, en raison du contango du marché à terme, où les prix s'évaluent avec l'allongement de l'échéance, un accroissement des stocks physiques indique une position spéculative à la hausse des opérateurs et non un excédent physique involontaire de produit. C'est ainsi que les stocks américains de produits raffinés sont actuellement à leurs plus hauts historiques à 775 millions de barils dans un marché dont les prix sont en hausse.

    FIG. Pour être un prévisionniste respecté, changez votre prévision tous les mois!

    Previsions-pétrole-2010

    Les trois Agences surprises par la consommation soutenue en produits pétroliers dans l'OCDE viennent de revoir à la hausse leurs prévisions pour 2010. L'IEA majore sa prévision de 150 mille barils/jour, l'EIA américaine accroît la sienne de 300 mille barils/jour et l'OPEC participe pour 200 mille barils/jour (FIG.). Compte tenu de ces diverses prévisions il est possible de pronostiquer pour cette année une consommation de produits sortant des raffineries en hausse de 2 millions de barils/jour environ par rapport à 2009, ramenant ainsi les consommations au niveau de celles de 2007 (86,3 million de barils/jour).

    Mais pour mesurer l'impact réel de cette demande supplémentaire sur les appels en pétrole brut, il faut défalquer les 750 mille barils/jour de biocarburants produits en plus en 2010 par rapport à 2007 (1.79 – 1,04 million de baril/jour) et les gains de rendements des raffineries qui tendent à produire plus de produits raffinés avec les fonds de barils. Cela revient grossièrement à diviser par deux l'appel réel de pétrole brut qui va donc être inférieur à celui de 2007.

    Le 14 Novembre 2010

  • Les Français importent et consomment, les Allemands produisent et exportent

    Les Français importent et consomment, les Allemands produisent et exportent

     Formidable complémentarité entre Allemagne et France dont l'union pourrait devenir soutenable si nos amis allemands se résignaient à payer nos charges sociales. Les uns, fourmis, travaillent et exportent, les autres, cigales, importent et consomment. La réunion des deux Nations conduirait à une immense Belgique où ceux du Nord plutôt libéraux travailleraient pour assurer les transferts sociaux vers les peuples francophones socialistes du Sud. Voila un schéma auquel les plus grands idéalistes brouillons qu'à produit notre pays n'auraient jamais osé penser. L'obstacle de la langue viendrait pimenter un peu plus l'incompréhension entre les deux groupes et rendrait l'association explosive. Enfin un objectif à la dimension de notre valeureux Président. Il lui suffirait pour cela de séduire la Chancelière et de l'épouser au Fort de Brégançon pour sceller dans l'allégresse l'Union Franco Germanique (UFG ou DFU)… Fable de Lafontaine (Jean, pas Oscar) qui nous apprend que la fourmi n'est pas prêteuse et que c'est là son moindre défaut.

    FIG. Comparaison des PIB respectifs de l'Allemagne et de la France

    PIB-France-Allemagne

    Le PIB français composé de consommation (84%) et impacté négativement (-4%) par le solde largement déficitaire du commerce extérieur (-49 milliards d'euros sur quatre trimestres) ne suit pas, depuis le printemps 2009, le rythme de la reprise du PIB allemand qui comporte moins de consommation (77%) et se trouve dopé (6%) par un solde amplement positif (155 milliards d'euros sur douze mois) du commerce extérieur.

    Le 13 Novembre 2010

  • Un indicateur clair de reprise économique: les entrées de commandes soutenues chez Siemens

    Un indicateur clair de reprise économique: les entrées de commandes soutenues chez Siemens

     Les entrées de commandes chez Siemens constituent certainement l'un des meilleurs indicateurs de l'activité économique mondiale dans le domaine des investissements et de leur futur impact sur l'activité industrielle en Allemagne et donc en Europe. Durant quatre trimestres consécutifs entre le second trimestre 2009 et le premier trimestre 2010 Siemens avait vu globalement ses entrées de commandes trimestrielles se dégrader et passer entre les 17 et 19 milliards d'euros (FIG.) en raison d'arrêts dans le monde de nombreux investissements dont ceux dans le domaine des centrales électriques à flamme. Bien des régions se retrouvaient avec des capacités de génération d'électricité excédentaires. Depuis, la forte progression des entrées de commandes dans la Division Énergie, au cours des deux derniers trimestres, montre que ce refroidissement des affaires est maintenant passé.

    Siemens-commandes

    En effet les commandes ont atteint au troisième trimestre les 23,4 milliards d'euros, niveau des performances trimestrielles d'avant crise. Cette progression de 25% par rapport aux commandes enregistrées un an auparavant est encore plus marquée dans la Division Énergie où elle affiche une progression de 40% à plus de 9 milliards d'euros.

    La Division Énergies Renouvelables de Siemens, leader mondial dans l'éolien offshore voit elle aussi ses entrées de commandes progresser. Elle possède un carnet de commandes de plusieurs milliards d'euros.

    LIRE l'essentiel des informations publiées par Siemens et LIRE le discours de Peter Löscher.

    Le 11 Novembre 2010.

     

  • Le Groupe Chrysler Fiat opte pour des batteries coréennes pour ses futurs EV

    Le Groupe Chrysler Fiat opte pour des batteries coréennes pour ses futurs EV

     Le Groupe Chrysler Fiat semblait jusque là en grande difficulté pour assurer un approvisionnement de batteries en grandes séries destinées à ses futurs véhicules électriques. Son association 100% américaine avec A123 Systems ne semblait pas de nature à pouvoir assurer de saines livraisons industrielles d'un produit très complexe qu'est une batterie pour véhicule électrique. On apprend finalement que c'est la filiale germano-coréenne SB Limotive qui livrera les batteries pour la Fiat 500 électrique qui devrait sortir de l'usine mexicaine de Chrysler en 2012. Le Groupe Chrysler-Fiat qui a pris beaucoup de retard par rapport à ses concurrents sur ce créneau, rejoint ainsi le pôle Samsung-Bosch-BMW pour ses approvisionnements en batteries (FIG.). Cette nouvelle confirme la primauté des constructeurs asiatiques de batteries dans ce business plein d'avenir. Mais qui pouvait en douter encore?

    Alliances-batteries-22

    LIRE le communiqué de SB Limotive.

    Le 11 Novembre 2010

  • La part du pétrole dans les consommations d’énergies primaires va poursuivre sa décroissance. Mais à quelle vitesse?

    La part du pétrole dans les consommations d’énergies primaires va poursuivre sa décroissance. Mais à quelle vitesse?

     Les futurologues de l'IEA ont ressorti leur boule de cristal pour pronostiquer des consommations de l'énergie dans le monde pour les décennies à venir. L'expérience nous a appris que la précision de l'outil laisse souvent à désirer. Alors plutôt que de répéter bêtement les annonces de cette institution, il paraît plus pertinent de mesurer les incertitudes qui pèsent sur ces prévisions.

    Tout d'abord l'IEA pense que la croissance de la consommation globale d'énergie dans le monde va se poursuivre. Passée de 4,7 milliards de tonnes équivalent pétrole en 1973 à 8,4 milliards en 2008, cet accroissement de 80% en 35 ans correspondait à une croissance moyenne de 1,7% par an. Pour la période 2008 à 2035 l'IEA prévoit une croissance moins dynamique de 36% en 27 ans soit une progression moyenne annuelle de 1,15%. Pour juger de la pertinence de cette prévision il faut intégrer la crise de 2009 qui a ralenti la progression, mais aussi juger des hypothèses des gains de productivité à venir dans l'efficacité énergétique des processus, que ce soit dans la génération d'électricité ou dans les transports. Un paramètre du premier ordre qui déterminera les progrès potentiels réside dans le rapport entre le prix de la BTU charbon (actuellement autour de 100$/tonne en Australie, pour 25 MMBTU par tonne, ce qui conduit à 4$/MMBTU) et celui de la BTU gaz naturel (autour des 4$/MMBTU aux Etats-Unis en ce moment ce qui le met presque à parité avec le charbon local). Les objectifs, pays par pays, de Tonnes de CO2 rejetées par GWh électrique détermineront des choix de types centrales dans les décennies à venir. Bien sûr plus le gaz sera compétitif et plus le choix de centrales à très hauts rendements énergétique (60% en cycle combiné) sera favorisé au détriment de centrales au charbon classiques énergétiquement moins efficaces ou plus chères avec gazéification intégrée. La découverte probable de gaz de schistes en Chine est un paramètre important qui pourrait également infléchir les choix énergétiques chinois vers moins de consommation de charbon d'ici à une décennie.

    En résumé: la montée en puissance du gaz naturel au cours de ce siècle pourrait conduire à une forte progression dans l'efficacité énergétique des moyens de génération d'électricité et limiter ainsi la poursuite de la croissance de consommation d'énergie fossile dans le monde. Les moyens éoliens et photovoltaïques qui s'affranchissent du principe de Carnot vont dans le même sens. Le 1,15% de croissance dans la consommation énergétique choisi par l'IEA qui bien sûr n'intègre aucune crise économique, n'est donc pas gravé dans le marbre.

    IEA-2009-2035-conso

    Pour ce qui concerne la consommation de pétrole, elle représentait 48% de la consommation d'énergie mondiale en 1973, elle pesait en 2008 avec 84 millions de barils/jour hors biocarburants, moins de 42% de la consommation d'énergies primaires. L'IEA prévoit une consommation croissante dans les trois ou quatre années à venir pour atteindre les 88 millions de baril/jour, puis, dépendant du comportement des pays de l'OCDE, une consommation pour 2035 qui pourrait évoluer entre 81 millions de baril/jour (FIG., trait gris continu) et 99 millions selon les scénarios, ce qui correspondrait entre 30% et 36% de l'énergie totale consommée à cet horizon.

    Cette large incertitude de 18 millions de baril/jour qui conduit à un pronostic moyen de 90 + ou – 9 millions de baril/jour à l'horizon 2035 provient des inconnues multiples qui vont déterminer ces consommations.

    Certaines actions semblent bien programmées comme celles touchant aux progrès dans l'efficacité énergétique des transports décidés par les constructeurs de véhicules, mais d'autres dépendant des règlementations en vigueur, de la suppression des aides tarifaires accordées par certains aux produits pétroliers, des améliorations dans les infrastructures routières, des politiques urbaines de transport, des prix TTC des carburants, etc. sont par leur nature politique beaucoup plus imprévisibles .

    Il ressort en particulier (FIG.) que ces consommations vont pour une large part dépendre des décroissances attendues des consommations des pays OCDE qui depuis peu sont enfin prises en compte par les prévisionnistes. Bien sûr ce sont les prix des carburants qui vont agir quantitativement pour une large part sur ces phénomènes de décroissance.

    En résumé: il faut retenir de ces publications que les consommations mondiales de pétrole d'ici à 2035 ne vont guère varier, les croissances des consommations de l'Asie étant compensées par les décroissances de celles des pays OCDE qui résulteront des progrès dans l'efficacité énergétiques des transports et indirectement du vieillissement des populations urbaines les plus riches, moins énergivores.

    CONSULTER les chiches documents mis à disposition gratuitement par l'IEA pour faire connaître ses travaux. Il est profondément anormal qu'une instance financée par des subventions d'Etats et donc par nos impôts, ne mette pas librement en consultation les résultats de ses travaux ou attende un an pour le faire. Elitisme étroit de mauvais goût!

    Le 10 Novembre 2010

  • Il y aura 500 millions de diabétiques dans le monde en 2030

    Il y aura 500 millions de diabétiques dans le monde en 2030

     Les pays en voie de développement comme la Chine et l'Inde payent et vont payer un lourd tribut à leur développement économique et à l'urbanisation de leurs populations sous la forme d'une très forte croissance des cas de diabètes. Une meilleure alimentation, un mode de vie urbain plus sédentaire, une conformation naturelle plus adaptée à la disette qu'à l'abondance vont faire apparaître des taux très élevés de cas de diabètes dans les populations de ces pays qui vont tendre à rejoindre ceux des pays les plus riches. En Inde l'âge moyen de détection d'un diabète est de 42,5 ans ce qui est très jeune, 10 ans plus tôt qu'en Occident, affirme un médecin de New Delhi (LIRE)

     Dans une publication datant de 2009, l'International Diabetes Federation prévoyait pour 2030 une projection de cas de diabètes à hauteur de 438 millions d'individus atteints dans le monde, par rapport à une base 2010 évaluée à 285 millions de cas (FIG.). Ces estimations portaient ainsi le nombre de cas de diabète de 6,6% des 20-79 ans en 2010 à 7,8% en 2030.

    Diabete-2010-2030

     Mais voila, ces chiffres s'avèrent lourdement sous-estimés en raison en particulier d'une nouvelle estimation des cas de diabète en Chine publiée en Juin 2010 dans le New England Journal of Medecine (LIRE) qui revoyait le nombre de cas de diabète dans ce pays à 92,4 millions d'adultes contre 43,2 estimés jusque là. Cette seule correction porte donc l'estimation 2010 à 333 millions de cas et permet de projeter pour 2030 une estimation autour des 500 millions de cas de diabète dans le monde. Alors, 9% de la population adulte des 5,6 milliards des 20-79 ans dans le monde seront diabétiques.

    Bien sûr de tels chiffres qui peuvent être encore révisés à la hausse dans les pays les moins développés, sont de nature à infléchir les statistiques de vieillissement dans le monde en raison de l'importance des décès prématurés qu'une telle maladie occasionne. Les répercussions économiques en raison des invalidités associées et des soins nécessaires seront également importantes.

    Consulter la présentation 2009 de l'IDF qui va devoir être profondément corrigée.

    Le 8 Novembre 2010

  • Pour un détournement partiel dans le pétrole de l’accroissement de la base monétaire programmée par la FED

    Pour un détournement partiel dans le pétrole de l’accroissement de la base monétaire programmée par la FED

     Faute de savoir jouer sur la vélocité de la monnaie qui dépend des divers prêts actuellement en panne, la FED, faute de mieux, vient de décider d'accroître la base monétaire (M1) américaine en programmant d'acheter (ou de racheter) pour plusieurs centaines de milliards de dollars de papiers en espérant ainsi relancer les prix et maintenir les taux longs à leurs bas niveaux actuels. Certains trouvent cette démarche tout à fait raisonnable, d'autres crient au charron en invoquant la reprise attendue d'une hypothétique inflation. Les financiers européens prévoient une nouvelle appréciation de l'euro tout en pronostiquant la débandade en banqueroute de la dette grecque, irlandaise, portugaise ou espagnole, ce qui ne devrait pas conforter l'euro. En fait, comme toujours dans la science économique, une multitude de scénarios sont possibles et seul l'avenir nous dira vers quelle sauce quasi aléatoire cette cuisine évoluera et quels auront été les heureux pronostiqueurs du moment.

     Cependant au sein de ces multiples scénarios certains évènements sont peut-être plus probables. Il en est un qui me semble avoir déjà démarré ces derniers jours: c'est le renchérissement des cours du pétrole et des produits pétroliers tirés par une spéculation largement alimentée en cash et voulant se couvrir contre une baisse du dollar, tout en prenant appui sur une commodité dont l'extraction du sol est appelée à devenir de plus en plus difficile et donc rare. Mais pourquoi le pétrole me direz-vous? Les raisons sont évidentes: les cours n'ont pas varié notablement depuis plus d'un an, au gré de variations cantonnées dans un serpent entre 70$ et 85$ par baril, et seuls les marchés du pétrole, après ceux des changes monétaires, ont la capacité d'engloutir gaillardement des milliards de dollars de cash. Pour un marché physique annuel des produits pétroliers de l'ordre de 3000 milliards de dollars, ont peut estimer un marché "papier" entre 20 et 40 fois ce montant qui peut donc en période spéculative dépasser les cent mille milliards de dollars. On est dans les ordres de grandeurs de la FED.

    Cours-BRENT-USDX 

     Nous avons assisté pour le Brent en début de semaine à un franchissement très rapide de la barre des 85$/baril (FIG., courbe rouge) atteignant des niveaux bien au dessus de la droite de corrélation des cinq derniers mois (pointillés rouges) alors que le cours du dollar contre les autres monnaies représenté par l'USDX côté sur l'ICE, poursuivait tranquillement sa décroissance, sans à coup notable (courbe verte). Cette rupture de symétrie par le haut est sûrement un signal fort pour une relance spéculative sur le pétrole et ses dérivés.

    Federal-funds-10year-bond

     Le maintien pendant trois ans (entre 2002 et 2005) d'une politique laxiste des taux américains administrés (<2%) par le "genious" Greenspan (FIG.II) ont conduit la flambée des cours des commodities puis à la crise financière et économique de 2008-2009. Bernanke commence sa troisième année d'une même politique, attendons nous aux pires vicissitudes et transitoirement à une remontée des spéculations diverses dont celles sur les commodités comme le cuivre ou le pétrole.

     La France à la recherche de recettes, pour essayer de s'immuniser contre les importations de pétrole et produits pétroliers qui la ruinent (34 milliards par an à fin Août) devrait taper encore plus fort sur les taxes pétrolières (TIC) pour pousser les utilisateurs vers encore plus d'économies sur les carburants et les fournisseurs vers l'utilisation de plus de biocarburants, mais ceci ne semble pas intéresser le ministre de tutelle qui contemple sa nouvelle coupe de cheveux.

     Enfin les cours des pétrolières qui n'ont guère brillé en 2010 devraient peu à peu retrouver leur rang au sein de la hiérarchie boursière. Exxon est à son cours de début d'année, Total plombée par ses attaches françaises et sa gestion approximative perd encore 12% par rapport au début de l'année. Ceci est en totale contradiction avec les tendances observées sur les cours des produits pétroliers.

    Le 5 Novembre 2010

  • Du sucre au gasoil ou au kérosène une histoire de biologie synthétique et d’un peu d’hydrogène

    Du sucre au gasoil ou au kérosène une histoire de biologie synthétique et d’un peu d’hydrogène

     L'actualité des biocarburants revient régulièrement sur la jeune Société Amyris fondée en 2003 et dont les activités reposent sur des brevets déposés en 2001 par Jay Keasling sur des procédés industrialisables de transformation du sucre en composés isopenténiques par biologie synthétique. Depuis cette large famille de procédés qui utilise des microorganismes génétiquement modifiés, a divergé soit vers la production d'artémisine, médicament contre la malaria, soit vers la synthèse d'un dérivé terpènique (ou isoprénoïde) insaturé le farnésène qui après hydrogénation conduit au sesquiterpène de base à trois motifs isoprènes, le farnésane (FIG.)

    Terpènes
     Remarque: les terpènes constituent une immense famille de composés organiques (on en recense dans les cinquante mille) qui vont de divers parfums naturels ou synthétiques à l'essence de thérébenthine de votre arrière-grand-mère, en passant par le LSD, le cannabis et le carotène.

     Le farnésane de par son indice de cétane très élevé et de sa bonne énergie volumique peut être incorporé dans le gasoil et peut aussi faire partie des ingrédients d'un kérosène "bio". Alors qu'il est qualifié comme additif au gasoil, Amyris a pour objectif de qualifier avec des motoristes (GE) en des constructeurs d'avions (Embraer) un kérosène "renouvelable" pour 2014 ou 2015 qui sera la solution indispensable à l'aéronautique qui devra faire baisser ses émissions de CO2 (LIRE).

     Cette voie ouverte par Amyris constitue une alternative aux productions de bioéthanol et peut conduire à des biocarburants beaucoup plus valorisants qui seront incorporés par nécessité règlementaire au kérosène par exemple. Elle entre en compétition pour le gasoil avec les procédés de Neste Oil qui permettent de transformer par hydrogénation-isomérisation divers corps gras en iso-paraffines (LIRE).

     Amyris vient tout récemment de conclure un accord d'approvisionnement de farnésène auprès de Tate & Lyle qui produirait sous licence ce produit dans son usine de Decatur dans l'Illinois (LIRE). Un contrat du même type avait été passé au mois de Juin avec Biomin GMBH dans son usine de Piracicaba au Brésil.

     Il n'est pas anodin de savoir que Total qui détient 17% du capital d'Amyris depuis Juin 2010, est associé aux objectifs de développement industriels de cette jeune Société (LIRE) qui dans sa filiale brésilienne développe ses propres moyens de productions en collaboration avec l'industrie sucrière locale.

    CONSULTER un intéressant papier décrivant les activités de cette filiale.

    Le 5 Novembre 2010

     

     

  • En Californie la consommation de carburants reste étale

    En Californie la consommation de carburants reste étale

     Surveiller ce qui se passe en Californie du point de vue énergétique est une chose très instructive puisque les phénomènes observés illustrent pour une grande part le futur immédiat des Etats-Unis. C'est sur la côte Ouest des Etats-Unis que se construisent les grandes évolutions énergétiques et cela malgré des finances publiques californiennes plutôt malmenées par la crise économique et un Gouverneur peut être trop médiatique. La consommation de carburants de cet Etat, source de taxes bienvenues pour l'Administration, y est précisément suivie par une Division Statistiques très pointilleuse et qui permet au mois le mois de suivre les consommations des divers carburants. Malheureusement pour les finances locales, ces consommations qui ont chuté en 2008 et 2009 ne semblent pas vouloir repartir à la hausse (FIG.). Les consommations relevées sur les douze derniers mois à fin Juillet à 1,14 millions de barils/jour étaient totalement en ligne avec celles de 2009.

    Californie-carburants

    Seules les consommations marginales de kérosène qui étaient tombées très bas en 2009, se sont légèrement reprises en 2010. Quand à celles d'essence, elles étaient en baisse au mois de Juillet par rapport à celles de l'année précédente.

    CONSULTER en détail les données du Board of Equalization.

    Le 30 Octobre 2010