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  • A fin Septembre, l’économie allemande avait créé 355 mille emplois en un an

    A fin Septembre, l’économie allemande avait créé 355 mille emplois en un an

     La volonté des grands industriels allemands de rester fidèles à leur pays, l'abnégation des salariés pourtant pas toujours largement rétribués et à la consommation sous contrôle, la conviction partagée que du travail bien fait et innovant découlera la pérennité de la charge de travail, enfin …bref tout ce que nous, Gaulois, avons parfois du mal à comprendre, expliquent pour une large part de dynamisme de l'économie allemande. C'est ainsi que Destatis nous informe qu'à fin Septembre le nombre de personnes employées en Allemagne par rapport au même mois de l'année précédente, avait crû de 355 mille unités, pour atteindre 40,7 millions (FIG.). La progression annuelle du nombre d'emplois chez notre voisin qui est de 0,88% en Septembre, croît de façon continue depuis six mois consécutifs, ce n'est donc pas une surprise.

    Emploi-Allemagne

    LIRE le communiqué de Destatis

    Le 28 Octobre 2010

  • Après deux ans et demi de galère, le commerce mondial va retrouver ses plus hauts du printemps 2008

    Après deux ans et demi de galère, le commerce mondial va retrouver ses plus hauts du printemps 2008

     Les chiffres du commerce mondial du mois d'Août, les bonnes informations du commerce extérieur en provenance du Japon au mois de Septembre, laissent à penser que le commerce mondial devrait retrouver de nouveaux records avant la fin de l'année. Au mois d'Août la tendance sur trois mois mobile (momentum), dépassait l'indice 158 pour une base 100 en l'an 2000 (FIG., courbe rouge) très proche du dernier record d'Avril 2008.

    Commerce-mondial 

     Ce toujours très bon dynamisme du commerce mondial, malgré une certaine relaxation en Asie, est à créditer aux fortes progressions des importations US (courbe violette) et  des exportations de l'Eurozone (courbe bleue) essentiellement allemandes.

     Cette courbe en V presque symétrique illustre le dynamisme retrouvé de l'économie mondiale qui se manifeste dans l'activité de certains grands Groupes industriels. La bonne progression sur les trois derniers trimestres des ventes de gaz industriels d'Air Liquide dans le monde vient, par exemple, confirmer cette tendance à une reprise des investissements dans les activités amont (LIRE).

    CONSULTER les données sur PBL.nl

    Le 26 Octobre 2010

     

  • Le danois Vestas découvre subitement les limites de sa politique de fuite en avant

    Le danois Vestas découvre subitement les limites de sa politique de fuite en avant

     Les performances industrielles et économiques du leader mondial de l'éolien, le danois Vestas, m'ont toujours parues entachées d'une tare majeure: le très grand morcellement de ses unités de production dans le monde s'accompagnant d'une absence totale de gains de productivité, le nombre d'employés progressant au même rythme que celui du nombre de MW d'éoliennes livrées (LIRE). Il n'est pas nécessaire d'être un grand gestionnaire industriel pour pronostiquer qu'une telle démarche est irrémédiablement vouée à l'échec soit à l'occasion d'une baisse de charge, soit en raison de l'arrivée de concurrents plus perspicaces et moins chers. Une activité industrielle en croissance doit être toujours accompagnée d'une puissante progression dans l'efficacité des processus et des produits nouveaux.

    Vestas-effectifs-2010

     Or c'est un peu le scénario catastrophe qui arrive à Vestas avec le ralentissement d'activité liée à la crise de liquidités de 2009 (LIRE), l'arrivée de concurrents agressifs comme GE aux USA ou Siemens dans l'offshore en Europe. Le tout se traduit par une baisse de charge de ses unités européennes et par une forte baisse de la rentabilité des opérations au cours du troisième trimestre. Alors, bien tardivement, Vestas vient de décider de fermer 5 de ses usines européennes dont 4 au Danemark et l'autre en Suède. Il annonce de plus vouloir rationaliser ses activités dans d'autres centres de production et technologiques. L'ensemble des mesures devraient conduire à 3000 licenciements environ (FIG.) qui s'étaleraient sur 2010, 2011 et au-delà. Ce train de mesures permettrait de ramener les effectifs vers le niveau observé en 2009, alors que Vestas prévoit pour 2011 une activité tournant autour des 6000 MW qui était le niveau de celle de 2008. Il y aura donc au mieux une stagnation de la productivité sur quatre ans ce qui n'augure rien de bon pour le futur de ce Groupe.

     A Copenhague, le cours de l'action Vestas à 189 KRD ce matin perdait à nouveau 5% de sa valeur et 40% depuis le début de l'année. Le greenbusiness n'est vraiment pas différent du business ordinaire et ne fait pas de cadeaux aux erreurs de gestion.

    CONSULTER la présentation du dirigeant de cette entreprise.

    Le 26 Octobre 2010

  • Une taxe tonique: la Contribution au Service Public de l’Electricité

    Une taxe tonique: la Contribution au Service Public de l’Electricité

     Les prix de l'électricité et du gaz en France sont encore administrés par la puissance publique. Pour cela elle dispose d'une multitude de règlements confus disposés en couches successives au gré des trains de lois et de décrets sur le sujet, ce qui nécessite pour donner un peu de crédibilité au système complexe, l'intervention d'une autorité administrative réputée indépendante: la Commission de Régulation de l'Energie (CRE). Cette instance a l'obligation de proposer au Ministère ad hoc les tarifs de l'électricité et du gaz à appliquer. Elle détermine en particulier le montant global annuel d'une taxe, assise sur 80% environ de la consommation d'électricité: la Contribution au Service Public de l'Electricité ou CSPE. Cette taxe qui est payée par le consommateur d'électricité, non auto-producteur, s'élève à ce jour à 4,5 euros/MWh. Elle est censée couvrir les surcoûts relatifs aux phénomènes de péréquations tarifaires dans les zones non interconnectées que constituent les îles de la République (Corse, départements d'outremer, Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon, etc.), à la cogénération, à l'achat des diverses énergies renouvelables à des tarifs avantageux, à diverses autres obligations et à financer les frais de fonctionnement de la CRE.

    CSPE-2003-2010
     Le montant global de ces charges, après une stabilisation en 2008 et 2009 lièe à une conjoncture déprimée de l'économie, semble vouloir repartir de plus belle en 2010 (FIG.) avec une forte croissances de la facture des énergies renouvelables éoliennes et photovoltaïques qui représente au tarif d'achat brut une estimation de 933 millions d'euros (813 et 120 Meuros respectivement). La CSPE est provisoirement estimée par la CRE à 2,443 milliards d'euros pour 2010 et à fait l'objet d'un arrêté publié au Journal Officiel le 17 Avril 2010…mais aucun arrêté n'a modifié le tarif applicable de 4,5 euros/MWh. Autrement dit, pour le moment, c'est toujours le Politique et non la CRE qui fixe les tarifs applicables. Ce retard à la mise en conformité des tarifs a déjà coûté à EDF 500 millions d'euros en 2009 et devrait impacter ses comptes 2010 à hauteur de 732 millions.

     C'est pour cela qu'un amendement à la Loi des Finances 2011 en cours de préparation va proposer que ce soit la CRE qui fixe au premier Janvier le tarif applicable par MWh d'électricité. Il semblerait pour essayer de rattraper les deux exercices en retard et actualiser 2011 que cette taxe pourrait être portée à 7,5 euros/MWh soit un saut de 3 euros d'un coup. Sur la base d'une consommation taxée de 375 TWh en 2010, le nouveau tarif aurait représenté une collecte de 2,8 milliards d'euros, c'est ce qu'il faudra en 2011 pour remettre d'équerre les comptes d'EDF sur ce point particulier. Cette collecte profitera par ailleurs de la forte croissance des volumes d'électricité consommés en 2010 qui devrait représenter dans les 40 TWh (LIRE).

     Voila un petit exemple du mode de gestion des Comptes Administrés de la France qui explique la gabegie actuelle et le décalage entre la théorie et une pratique quotidienne bassement politicienne.

    CONSULTER les données sur le site de la CRE.

    Le 25 Octobre 2010

     

  • Adolescents français de 2010: dans vos manifs vous devriez entonner plutôt le Chant du Départ!

    Adolescents français de 2010: dans vos manifs vous devriez entonner plutôt le Chant du Départ!

     Tout le monde a perçu le caractère artificiel et surréaliste de ces protestations d'adolescents, aux manifestations encadrées, défendant leurs lointaines et hypothétiques retraites à l'aide d'arguments mal appris et élaborés dans quelques officines de fonctionnaires du Mammouth. Hors casseurs, le côté festif et débonnaire des défilés faisait plaisir à voir.

    France-population

     Je voudrais cependant ici dire à ces jeunes compatriotes que toutes ces rumeurs n'apporteront rien de bon à leur sort collectif, pour une raison simple: ils ont perdu la guerre démographique et économique contre leurs grands-parents. En 2010 dans la France métropolitaine 23% de la population a plus de 60 ans. Dans 20 ans, en 2030, la population de cette tranche d'âge dépassera les 20 millions d'individus et représentera 30% de la population totale (FIG.). Ceux qui ont quinze ans aujourd'hui en auront alors 35 et seront gouvernés et dirigés, s'ils sont restés en France, par un groupe de hiérarques, de gauche ou de droite, qui tireront à eux les dernières miettes du tapis collectif.

     N'ayez aucune illusion, la gouvernance de notre pays et des entreprises qui y exercent ne sera pas profondément remise en cause dans ce pays où la rente prévaut. Le formidable gâchis du faible emploi des jeunes se poursuivra. Alors plutôt que d'aller faire les pitres dans des manifs d'un autre âge, je recommande vivement aux plus perspicaces de nos adolescents d'apprendre l'Allemand et l'Anglais pour se préparer à aller exercer outre-Rhin ou-bien outre-manche. Pour favoriser leur insertion sociale qu'ils soient également persuadés qu'un métier manuel, acquis sur le tas, est également un formidable outil pour explorer le monde et se qualifier.

     Alors, jeunes et sympathiques adolescents ne faites plus confiance à vos maîtres confits qui vous inciteront pour sauvegarder leur minable fond de commerce, à suivre des parcours scolaires plus ou moins bidons qui ne vous mèneront à rien de bon. Je vous incite plutôt à gaillardement entonner le Chant du Départ: "La victoire en chantant nous ouvre la barrière. La Liberté guide nos pas"… et  à apprendre à vivre éperdument de votre labeur en allant le chercher là où il est disponible dans le monde.

     Plus tard, une fois fortune faite, vous pourrez revenir et investir dans votre pays natal pour vous assurer une retraite dorée, emplie de souvenirs. C'est tout le mal que je vous souhaite.

     France, terre d'émigration!

    Le 24 Octobre 2010

  • La fermeture annoncée de deux raffineries en France permet d’accompagner la baisse observée des consommations de pétrole.

    La fermeture annoncée de deux raffineries en France permet d’accompagner la baisse observée des consommations de pétrole.

     La baisse des consommations de pétrole en France est un impératif économique majeur aux retombées environnementales favorables. En effet le montant de la balance commerciale en pétrole brut et produits raffinés publié par les Douanes, affichait, à fin Août, un déficit de plus de 34 milliards d'euros sur les 12 derniers mois (26,3 pour le pétrole et 8,1 pour les produits raffinés). Ce bilan dépend étroitement des quantités de pétroles et produits raffinés consommés dans notre pays et des cours mondiaux de ces produits. Il n'est pas nécessaire d'être grand clerc pour prévoir que dans les décennies à venir ces prix vont flamber tirés à la fois par une offre de plus en plus difficile à extraire du sol et par une spéculation qui jouera gagnante à coup sûr. La seule alternative économique pour la France est de poursuivre et d'accélérer sa politique de réduction des consommations en produits pétroliers qu'elle a sérieusement entamée depuis 2005.

    FIG.I : Consommations cumulées sur 12 mois mobiles en produits pétroliers (courbe rouge) et cylindrée moyenne des voitures vendues durant l'année précédente (losanges et courbe de tendance).

      Conso-France

     Un examen des consommations de pétrole sur 12 mois glissants montre que la consommation moyenne en produits pétroliers en France est passée d'un maximum à 2050 milliers de barils par jour en 2002 à un palier provisoire situé à 1800 milliers de barils/jour (FIG., courbe rouge). Dans un parc automobile en faible croissance, il faut historiquement attribuer une part de cette baisse de 250 mille barils/jour à la diésélisation du parc automobile. Les ventes de voitures neuves étaient de type diesel à hauteur de 49% en 2000, elles le sont dans 70% des cas aujourd'hui, avec un maximum de 77% observé en 2008. Mais depuis 2005, avec l'augmentation des prix des carburants et des diverses incitations gouvernementales à acheter des véhicules neufs peu polluants, c'est la baisse moyenne des cylindrées des véhicules de tourisme qui semble mener la danse. La baisse des cylindrées moyennes des véhicules neufs immatriculés dans l'année (losanges bleus et courbe de tendance sur la FIG.) accompagne la baisse des consommations.

     Bien sûr d'autres paramètres interviennent dans la baisse des consommations en produits pétroliers comme par exemple le développement de l'usage des biocarburants. La France a produit un milliard de litres de bioéthanol en 2009, ce qui représente 17 mille barils/jour. Elle a également produit 1959 mille tonnes de biodiesel ce qui fait dans les 39 mille barils/jour de carburant. Ces productions de plus de 50 mille barils/jour qui se retrouvent dans les volumes comptabilisés à la sortie des raffineries, sont à ajouter à la baisse décennale des consommations de pétrole.

    FIG.II : Implantation et capacité de production des 12 raffineries de la Métropole

    Raffineries-France

     Il ressort donc qu'en six ans la consommation en produits pétroliers de la France à baissé de plus de 250 mille barils/jour. Si l'on en croit l'UFIP, la capacité de production des 12 raffineries de pétrole implantées sur le territoire métropolitain serait de 98 millions de tonnes par an soit dans les 1970 mille barils par jour (FIG.II, base 7,33 barils/tonne). Cette capacité de production il y a cinq ans, compte tenu des importations de gasoil en provenance de l'ex URSS et des exportations d'essence vers les USA alors gros consommateurs, était compatible avec la demande. Aujourd'hui, les fermetures programmées de la raffinerie de Reichstett par le suisse Petroplus et de cette des Flandres par Total représentent une baisse des capacités de raffinage de 10,7 millions de tonnes par an ou 215 mille barils/jour. Elles vont ainsi permettre de mieux équilibrer l'offre à la demande pour 2010 et 2011.

     Dans les années à venir, la poursuite de la baisse des consommations programmées par l'accroissement de l'efficacité énergétique des véhicules est inéluctable et indispensable. L'effort sur les productions de biocarburants ne va pas se réduire. D'autre part l'arrivée massive de petites cylindrées et de véhicules hybrides va avoir tendance à rééquilibrer la demande vers l'essence et donc à faire baisser les importations françaises de gasoil et les exportations d'essence. Il apparaît alors comme évident qu'un nouvel ajustement quantitatif des capacités de production du raffinage sera à nouveau un jour nécessaire en France.

     Les syndicats ouvriers des raffineries en ont bien sûr le pressentiment, ce qui explique leur agressivité. Mais il n'est pas sûr que les méthodes d'arrêts de travail et de blocages rustiques auxquels ils procèdent soient les meilleurs moyens pour retarder et préparer harmonieusement cette tendance longue à la décroissance contre laquelle ils sont impuissants. Au contraire, de tels mouvements à grand spectacle auxquels nous assistons, ne sont que de nature à inciter les pétroliers à aller raffiner ailleurs et à accélérer ainsi un peu plus le processus d'adaptation à un monde moins gaspilleur d'énergies fossiles. Les faits sont têtus.

    Le 22 Octobre 2010

  • Industrie photovoltaïque: investir pour survivre! Telle est la devise du moment

    Industrie photovoltaïque: investir pour survivre! Telle est la devise du moment

     L'industrie des modules photovoltaïques est une industrie de composant, certes de grandes tailles pouvant atteindre plusieurs m2, mais composant tout de même d'un ensemble plus complexe comprenant des redresseurs, des infrastructures parfois mobiles, des batteries en tampon, une connexion au réseau, plus tard des postes de recharge pour EV, etc. Ce qui caractérise généralement un composant électronique c'est l'existence d'un large marché mondial, l'interchangeabilité fonctionnelle (qui n'est pas la standardisation puisque chacun veut pouvoir personnaliser son produit) et la mise en concurrence des divers fournisseurs. Cet ensemble de conditions conduit, après les défaillances des plus faibles, à l'établissement d'oligopoles comprenant une poignée de fournisseurs face à de nombreux clients. Les exemples sont multiples mais on peut citer comme exemple atypique les batteries Li-Ion pour téléphones cellulaires qui initialement étaient japonaises puis sont devenues de plus en plus coréennes ou chinoises au travers de quelques fournisseurs puissants (BYD, LG, Panasonic).

     Pour illustrer cette évidence du composant électronique, il suffit de se souvenir du fiasco espagnol de 2007 qui voulant développer son industrie photovoltaïque locale avait octroyé de copieux tarifs d'achats d'électricité garantis sur 25 ans. Le résultat fut une arrivée massive de modules allemands, américains et chinois sur le sol espagnol, le tout se soldant par l'absence d'industrie locale et un engagement financier de l'Etat espagnol qui est évalué au bas mot à 126 milliards d'euros…en attendant que le gouvernement Zapatero revienne de façon rétroactive sur sa promesse, en réduisant les 25 ans promis vers 15 ou 18 ans.

    FirstSolar-cents-par-Watt-roadmap

     Les réductions des coûts (FIG.), la poursuite de la baisse attendue des tarifs subventionnés, l'évolution des technologies vont peu à peu ramener la centaine de producteurs mondiaux actuels vers deux ou trois dizaines tout d'abord puis vers une poignée, telles sont les dures lois du marché et de la "destruction créatrice", greenbusiness ou pas.

    Aujourd'hui, pour être dans le coup, une entreprise doit savoir produire des volumes annuels autour du GW. Quatre d'entre elles (Suntech, FirstSolar, JA Solar, Yingli) savent produire ce GW annuel de modules. Trois autres (Trina Solar, Q-Cells et Gintech) savent produire plus de 800 MW et une douzaine d'autres savent produire 500 MW ou plus. C'est dans cette vingtaine d'acteurs auxquels il faut rajouter ceux qui investissent dans la très efficace technologie CIGS (Showa Shell, Saint Gobain-Hyundai Heavy) que se trouvent les futurs grands acteurs mondiaux. Plus de la moitié d'entre eux sont chinois ou taïwanais.

     Demain le pont aux ânes se situera autour des deux GW de capacité de production. Pour l'instant l'américain First Solar avec sa technologie CdS/CdTe est le premier à publier un plan industriel dépassant largement cette borne. Il vient en effet d'annoncer qu'après ses investissements en Malaisie, en Allemagne et en France (Blanquefort) il avait décidé d'investir au Vietnam et aux Etats-Unis pour quasiment doubler sa capacité de production à plus de 2,7 GW en 2012. 

    De son côté le chinois Yingli annonce un accroissement de capacité de production de 600 MW dans le silicium monocristallin de haut de gamme et de 100 MW dans le polycristallin. Il disposera ainsi à mi-2011 d'une capacité de production de 1,7GW.

    Il faut imaginer une telle transformation industrielle avec des prix objectifs par modules autour des 50 cents par Watt et donc des CA pour la seule vente de modules autour du milliard de dollar pour une production de 2 GW (ou 2 milliards de Watts). L'autre business model qui tend à s'imposer auprès de certains grands constructeurs disposant de cash, est de s'intégrer vers l'aval en devenant copropriétaires de centrales photovoltaïques qui utilisent leurs composants et de profiter ainsi des revenus récurrents de la vente d'électricité encore subventionnée. C'est en effet dans la génération de courant que sera réalisé l'essentiel des profits de la filière photovoltaïque.

    LIRE le communiqué de FirstSolar.

    LIRE celui de Yingli.

    Remarque: pour garantir ses approvisionnements en Tellure, sous-produit de l'extraction du Cuivre, FirstSolar serait en cours de négociation pour mettre la main sur le canadien 5N PLUS, premier producteur de tellure dans le monde. Les besoins en tellure pour modules photovoltaïques seraient de l'ordre d'un gramme par pied carré ou 10 Watts (ce qui me semble beaucoup) ce qui conduit à une demande de 100 tonnes pour un GW de modules. Le marché mondial actuel du Tellure serait de l'ordre de 260 tonnes et pourrait grimper très rapidement vers les 500 tonnes. (LIRE)

    Le 19 Octobre 2010

  • Même combat: Etats-Unis et France à la recherche d’une inflation perdue

    Même combat: Etats-Unis et France à la recherche d’une inflation perdue

     L'inflation après la crise, est à l'économie ce que le bicarbonate de sodium est aux lendemains de bringue. Mais naturellement, après des excès de spéculations en tous genres et éclatement des diverses bulles, les acteurs économiques qui marris dénouent en masse leurs engagements hautement risqués, entraînent les économies vers la situation inverse: la déflation. Le Japon par exemple paie encore les excès financiers et immobiliers de la fin du siècle précédent. Dans ce contexte les entreprises qui voient leurs prix et leurs chiffres d'affaires baisser doivent impérativement réduire leurs coûts en licenciant et en délocalisant des activités dans les zones à main d'oeuvre à bas coûts. Elles peuvent alors baisser leurs prix et leurs dettes, et entretenir ainsi le mouvement vers le bas. La déflation japonaise de la décennie passée est une des causes majeures de l'embellie industrielle chinoise qui a profité des larges transferts de know-how des industriels nippons à la recherche de coûts plus bas. Solidarité asiatique.

    Inflation-hors-energie-aliment

     Ce scénario nippon semble vouloir se reproduire aux Etats-Unis. La lenteur de mise en route du plan de relance d'Obama, ses imperfections inéluctables, son application à des projets parfois bidons, incitent les acteurs économiques américains à limiter leurs risques en empruntant moins, en évitant d'embaucher quitte à importer plus en provenance des zones à bas prix. C'est ainsi que l'on voit l'en cours des crédits à la consommation décroître (-157 milliards de dollars depuis le maximum de Juillet 2008, LIRE), le chômage perdurer, les importations mensuelles de produits croître beaucoup plus vite (+36 milliards hors pétrole et services depuis Mai 2009) que les exportations (+22 milliards) et impacter ainsi le PIB américain à la baisse (LIRE). Les industries les plus dynamiques et les plus aidées sont en train d'investir, mais les pleins effets de ces décisions attendront 2012 ou 2013. Un exemple: l'industrie automobile américaine avec les futures productions de VW, de Nissan ou de Toyota destinées à s'affranchir des variations des monnaies, devrait en particulier connaître une future croissance.

    Cette déflation des risques des acteurs économiques qui s'est traduite par une stabilisation de la masse monétaire (LIRE) entraîne tout naturellement une stabilisation des prix (FIG.I). Au mois de Septembre la variation sur 12 mois des prix américains hors alimentation et énergie à 0,8% atteint un plus bas de près de 50 ans. Ce score très faible est atteint malgré une croissance de 3,4% des prix des frais médicaux traditionnellement soutenus aux US (+4% par an en moyenne sur 10 ans).

    Inflation-hors-energie-aliment-US-France
      L'ensemble de ces symptômes américains sont également relevés dans le tableau clinique de la France aggravé par une monnaie, l'euro, qui affiche une sale tendance à s'apprécier par rapport au dollar, ce qui le rapproche du Yen japonais. Pour illustrer cette concordance il est intéressant de superposer à la FIG. précédente l'évolution des prix hors énergie et alimentation de la France depuis 2008 (FIG.II, courbe bleue). On ne peut qu'être surpris par cette quasi concordance des variations de prix de part et d'autre de l'Atlantique, avec des inflations sous-jacentes à la baisse et qui ressortent pour l'instant à 0,8% sur 12 mois.

    La question rouge à laquelle bien peux savent répondre est alors la suivante: ce plongeon des prix va-t-il se poursuivre et allons nous connaître une longue purge à la japonaise ou bien allons nous voir les économies rebondir et derrière suivre les prix pour atteindre à nouveau un niveau bienfaisant d'inflation?

    Ce qui ressort pour l'instant de lectures diverses, c'est l'inefficacité du plan de relance américain. (LIRE par exemple le papier de Deepak Lal publié sur le site de l'Institut Turgot).

    Consulter les chiffres de l'inflation américaine du mois de Septembre.

    Le 16 Octobre 2010

  • Le rythme de la croissance industrielle en France illustre la perte de dynamisme  de notre pays

    Le rythme de la croissance industrielle en France illustre la perte de dynamisme de notre pays

     Dans un article de G. Kaplan, paru sur Causeur.fr, de façon cocasse intitulé "Désindustrialisation? Un bobard" il est montré de façon irréfutable que la France connaît une industrialisation soutenue. En effet en 2009 la valeur ajoutée chainée publiée par l'INSEE était "570% plus élevée qu'en 1949". Mais, me direz-vous, ce blog n'est pas un haut lieu d'analyse de l'économie et il est normal que ses papiers sur le sujet soient assez schématiques afin que le lecteur lambda s'y retrouve. Alors essayons d'aller un peu plus loin dans l'analyse. Dans les faits entre 1949 et 2009 la croissance industrielle de la France a connu une loi de progression sensiblement linéaire, ce qui signifie que la croissance annuelle est allée globalement en régressant durant ces 60 années. Une analyse un peu plus fine (FIG.) permet de distinguer deux grandes périodes: l'une correspondant sensiblement aux trente glorieuses entre 1949 et 1979 où la croissance industrielle obéit à une loi exponentielle avec une progression moyenne annuelle de 5,7%. L'autre période que je nommerai plutôt "les trente foireuses" qui ont connu le triomphe du socialisme et de ses trente cinq heures, le principe de précaution, symbole si peu gaulliste s'il en est, les excès financiers en tous genres, la mondialisation loupée des échanges et l'endettement stupide des finances publiques de notre pays.

    Valeur-ajoutée-industrie-INSEE

      La loi de variation de la croissance industrielle durant cette deuxième phase qui mériterait une analyse détaillée de toutes les stupides décisions prises par nos énarques et autres polytechniciens (Minitel, Plan Calcul, Industrie de l'Aluminium, Eolien, Génie Génétique, etc.), est alors beaucoup plus complexe puisqu'elle se termine par une décroissance de la production industrielle de plus de 12% sur la période 2008-2009.

     Un examen de la "reprise" industrielle comparée entre l'Allemagne et la France à fin Août oblige à être profondément pessimiste pour 2010 et les années à venir (FIG.II). Avec en 2010 un indice 92 base 2005, il faut attendre pour cette année une valeur ajoutée dans l'industrie autour des 226-228 milliards d'euros, bien au-dessous des 250 milliards de 2007. N'en déplaise à G.K.et ses analyses rustiques, la croissance industrielle est mal en point dans notre pays…et c'est bien dommage. Les déconvenues récentes dans le nucléaire et le TGV montent que même les activités prestigieuses sont menacées.

    Prod-industrielle-Allem-France

    VOIR l'article de G.Kaplan cité dans le texte.

    Valeurs EUROSTAT du mois d'Août.

    Le 13 Octobre 2010

     

     

  • General Electric va commercialiser les modules CIGS de Showa Shell dans les grands projets solaires

    General Electric va commercialiser les modules CIGS de Showa Shell dans les grands projets solaires

     Le leader américain Général Electric est bien placé dans l'éolien. Il revendique d'être le deuxième mondial derrière le danois Vestas et le premier aux Etats-Unis. Par contre GE a loupé la marche du photovoltaïque économique qui manque à son offre commerciale pour les larges unités nord-américaines de génération d'énergie verte. Cette situation a incité GE à trouver un partenaire maîtrisant à grande échelle une technologie économique en couches minces, susceptible d'offrir une alternative crédible pour les grands projets américains de centrales photovoltaïques. Ce retard de GE confronté aux ambitions de la filiale japonaise de Shell, Showa Shell Sekuyu, qui dès 2011 va disposer d'une immense unité de production de modules solaires au Japon (LIRE) en technologie CIGS ne pouvait conduire qu'à un accord: GE va proposer ses solutions photovoltaïques pour les grandes infrastructures équipées des modules Solar Frontier, la marque de Showa Shell.

    Solar-frontier-roadmap

     Voila une alliance qui sort des sentiers battus et des innombrables approvisionnements chinois. Elle illustre une conviction: seules les technologies photovoltaïques en couches minces économiques, présentant des taux de conversion potentiels de 14% ou plus (FIG.), seront susceptibles de battre les solutions traditionnelles chinoises au Silicium poly ou mono cristallin. Il faut pour s'en convaincre imaginer un assemblage complexe de cellules avec taux de la main d'oeuvre chinoise payée en yuans qui ira en s'accroissant dans les années à venir, face à une industrie en couches minces largement automatisée et produisant des modules de très grandes surfaces, optimisant les coûts de la pose sur le terrain qui forment, avec le foncier, le poste économique déterminant le coût total d'un projet.

    LIRE le communiqué de GE

    Le 12 Octobre 2010