Étiquette : slider

  • Sur le mode d’Eddie Herring: lettre ouverte à mes enfants.

    Sur le mode d’Eddie Herring: lettre ouverte à mes enfants.

    Jeunes gens en errance  qui passez sur ce Blog,  afin de ne pas vous lasser, je vous recommande chaudement de lire, sur Seeking Alpha,  le papier d’Eddie Herring intitulé « An open letter to my kids. Prepare your future now ». Cette lecture vous dissuadera,  je l’espère,  de faire confiance aux bureaucrates et autres partenaires sociaux pour assurer plus tard les revenus de votre retraite et vous convaincra de préparer dès à présent un capital qui assurera une part de vos revenus plus tard. Son approche, que je vous recommande également, consiste à investir dans des groupes solides distributeurs réguliers de dividendes (Coca Cola ou Mac-Do aux États-Unis qui pourraient être en France: Danone, L’Oréal, Total et autres EDF par exemple) et d’en réinvestir systématiquement les dividendes. Ce papier met en lumière l’attrait du mécanisme des intérêts composés sur une longue période d’épargne (>30 ans).

    Pour vous convaincre de la pertinence du problème posé il suffit d’examiner l’évolution prévisible de la démographie des personnes âgées de notre pays au cours des décennies à venir, vue par les Nations Unies (FIG.)

    On y découvre avec le vieillissement des générations du baby-boom et l’accroissement général de l’espérance de vie que les plus de 65 ans (courbe rouge) en Métropole vont passer entre 2010 et 2040 de 10,6 millions à 18,2 millions, ce qui représente une croissance de 71% en trois décennies.

    Il est évident que devant un tel tsunami démographique nos bureaucrates n’auront à leur disposition que deux paramètres pour maîtriser la facture globale des retraites: soit en diminuer radicalement le montant net moyen (après impôts, prélèvements sociaux et abattement pour réversion, le processus est d’ors et déjà en marche), soit en retarder l’effet dans le temps, soit d’appliquer un mix des deux approches.

    Une tactique à suivre, par exemple, pour maintenir le nombre de retraités en-deçà des 15 millions en métropole serait de dissuader progressivement, entre 2015 et 2040, une large part de la population de quitter toute activité professionnelle avant 70 ans (voir la flèche noire de transition sur la figure).

    Il en résulte que, la mise en place d’une forme de retraite par capitalisation personnelle ou pour ses enfants, sans attendre d’autres incitations officielles, au sein d’un PEA par exemple, me semble à ce jour être une décision  incontournable.

    Persuadé que les cours du pétrole vont poursuivre leur progression sur le moyen et long terme, j’ai personnellement choisi l’action Total comme support de capitalisation. Mais chacun est libre de composer ou de choisir le cocktail qui lui va bien.

    D’autres, malgré les évidences,  peuvent toujours essayer de se convaincre que la retraite collective par répartition est et restera le modèle économique idéal. Je leur souhaite d’avoir raison.

    Le 18 Septembre 2013

  • Un doublement des cours du pétrole durant la prochaine décennie apparaît probable

    Un doublement des cours du pétrole durant la prochaine décennie apparaît probable

    J’entends de-ci, de-là, de fins économistes pronostiquer une baisse imminente des cours du baril de pétrole. Bien sûr,  leurs anticipations semblent être motivées par une abondance relative de la ressource, en particulier  à la suite d’investissements massifs des Groupes pétroliers au cours de ces dernières années et des succès d’acteurs américains dans l’exploitation de gaz non conventionnels dont ils récupèrent les condensats. La non réalisation du catastrophique et imminent « peak oil » annoncé depuis des années par certains participe également à ces prévisions misant sur la baisse des cours du pétrole à venir.

    Il me semble cependant que ces pronostics à la baisse  oublient de prendre en compte deux paramètres importants, l’un relevant de la physique de l’extraction pétrolière, l’autre intégrant les facteurs géopolitiques des régions du Proche et Moyen-Orient.

    Le premier paramètre repose sur la déplétion naturelle des flux d’extraction de pétrole d’un champ pétrolier. En l’absence de tout investissement d’amélioration continue de la production, un champ de pétrole en exploitation verrait son volume de production se réduire d’au moins de 4 à 5% par an (FIG.I présentée par Total lors de l’investors’ day 2013 à Londres). Pour assurer la stabilité du flux de production mondial de pétrole brut, il est nécessaire que les compagnies pétrolières qui extraient 75 millions de barils de brut et autres condensats par jour, investissent lourdement pour combler les 3 à 4 millions de barils par jour naturellement perdus annuellement par déplétion. Ces investissements marginaux, estimés sur la base d’une dépense moyenne de 14 dollars par baril,  atteignent annuellement autour des deux dizaines de milliards de dollars (4x365x14/1000) = 20,4 milliards). Ces investissements  ne sont pas toujours spectaculaires, ils concernent les techniques d’amélioration du taux de récupération du brut (EOR) par injection d’eau ou de CO2 dans les nappes, ils mettent en œuvre, grâce à de nouveaux forages,  l’exploitation de nappes annexes au champ principal, rendue possible par la connaissance de plus en plus fine des structures géologiques du lieu d’exploitation.

    En d’autres termes l’arrêt hypothétique brutal  de ces investissements de progrès par les Groupes pétroliers, en raison par exemple d’une baisse brutale et importante des cours du brut, se traduirait dans l’année qui suit par une baisse des productions de 3 à 4 millions de barils par jour et plongerait immédiatement le marché dans la pénurie de ressource.

    Un autre paramètre quantitatif, bien que secondaire, doit être pris en compte: c’est la croissance mondiale des consommations de produits distillés et autres biocarburants. Elle progresse d’un million de barils par jour sur un total de 91 à 92 millions en 2013. Cette augmentation de la demande, essentiellement asiatique, nécessite d’investir dans de nouveaux outils de raffinage.

    Là aussi, un arrêt des investissements dans le raffinage conduirait rapidement à une pénurie mondiale de produits raffinés.

    L’autre paramètre majeur regarde la géopolitique. Après les conflits civils de la Libye, de l’Égypte et de la Syrie quelles seront les futures zones impliquées par des querelles moyenâgeuses à caractère religieux ou militaires? Luttes « modernes » entre le sabre et les goupillons.

    Qui peut avancer que ces conflits sont de nature à subitement cesser? Les idéologies puissantes d’un autre âge s’affrontent et génèreront probablement d’autres conflits, soyez-en convaincus.

    Enfin qui peut supposer que les deux plus grands exportateurs du moment que sont l’Arabie Saoudite leader de l’OPEP et la Russie ne décideront pas de limiter les flux  de brut sortants, pour proposer en échange des produits raffinés beaucoup plus onéreux et pour eux plus rémunérateurs. La construction en-cours de raffineries utilisant du pétrole lourd en Arabie Saoudite participe à cette évolution.

    Compte tenu des taux des Bons du Trésor américains qui se situent en ce moment pour le 10 ans autour des 3%,  le prix du baril de Brent dans un environnement relativement apaisé devrait se situer entre 90 et 100 dollars. Avec un cours au-dessus des 115 dollars aujourd’hui il est possible d’évaluer la prime géopolitique aux environs de 20 dollars le baril. Qui peut prétendre que cette prime va subitement baisser?

    Une montée des taux du  Bons du Trésor à 10 ans américain vers les 3% à 4% devrait faire baisser les cours du baril de Brent de quelques dollars, baisse qui serait vite effacée par toute nouvelle querelle orientale.

    En résumé une baisse improbable et  importante des cours du brut mettrait en péril les investissements indispensables pour assurer le maintient des productions de pétrole brut  et la croissance des flux de produits raffinés et autres biocarburants. Ceci plongerait rapidement le monde dans la pénurie et se traduirait par une envolée des cours.

    Des prix soutenus du baril sont indispensables pour assurer le flux de production déterminé par la demande mondiale, de plus en plus asiatique. Durant la dernière décennie (FIG.II) le prix du baril de Brent est passé de 30$ en 2003 vers les 115$ en 2013. La permanence des équations physiques et géopolitiques, la progression des consommations asiatiques permettent de pronostiquer raisonnablement une multiplication par deux ou trois des cours, en dollar courant,  durant la décennie à venir.

    La disponibilité de produits pétroliers dans les décennies à venir reposera sur une lente croissance puis un maintient des flux. Ceci nécessitera un accroissement des cours qui permettra d’aller exploiter les ressources naturelles ou synthétiques les plus ingrates. Les acteurs économiques, consommateurs de produits pétroliers, devront s’adapter à cet accroissement des prix de la ressource…ou disparaître. Ce phénomène de sélection naturelle des acteurs économiques en fonction de leur résilience aux prix de l’énergie a déjà  commencé en 2008 lors de la flambée des cours du pétrole.

    Un abaissement provisoire des cours n’entraînerait que pénurie suivie immédiatement par un emballement des cours sous forme d’une nouvelle crise pétrolière mondiale.

    De telles considérations et l’ampleur des marchés du pétrole justifient l’utilisation de ces marchés comme couverture vis à vis de la baisse de certaines monnaies comme le dollar. Elles expliquent le grand nombre de transactions sur ces papiers, que ce soit à New York sur le Nymex (WTI), à Londres sur l’ICE (BRENT) ou à Dubaï (DME) le marché en vogue. La demande croissante de tels papiers participe aussi à l’évolution quadratique des cours du baril.

    Le 5 Septembre 2013

     

     

  • Des projections japonaises soulignent les besoins croissants d’énergie et de pétrole dans le monde d’ici à 2035

    Des projections japonaises soulignent les besoins croissants d’énergie et de pétrole dans le monde d’ici à 2035

    De nombreux organismes (l’AIE de l’OCDE, l’ EIA américaine) ou groupes pétroliers (Exxon Mobil, RDS, BP) publient régulièrement leurs propres projections de consommations d’énergies fossiles ou renouvelables dans le monde pour les décennies à venir. Il me parait cependant important de consulter aussi les prévisions dans ce domaine de l’IEEJ japonais qui apportent une vision asiatique à ces problèmes et qui nous permettent d’oublier, pour un temps, l’incompétence écolo-compatible de ministres socialistes de l’énergie français gaillardement limogés ou fraichement parachutés sur ce poste prestigieux.

    Ce qui ressort de ces études japonaises est tout d’abord une croissance continue de la demande énergétique dans le monde (FIG.I) estimée à 1,6% par an pour une croissance économique mondiale anticipée à 2,9% par an entre 2010 et 2035.

    Dans le mix énergétique, la part mondiale des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon) en légère décroissance  passerait  de 88% en 2010 à 85% en 2020 et le pétrole conserverait sa place de leader au sein du trio.

    Bien entendu, ce sont les consommations asiatiques et celles du Moyen-Orient qui avec une croissance des consommations énergétiques de près de 2,5% par an qui règleraient la musique (FIG.II)

    De ces études japonaises, il ressort que les consommations de produits pétroliers vont poursuivre leur croissance jusqu’en 2035 au moins, (FIG.III), sur un rythme moyen de 1,23% par an et atteindre les 114 millions de barils par jour à cette date. Dans ces chiffres il est possible de retrouver sensiblement la progression annuelle actuelle des consommations de produits pétroliers qui est de l’ordre d’un million de barils par jour.

    Ces accroissements de consommations seront accompagnés d’une augmentation des prix du baril de pétrole brut, en particulier en raison d’une très forte demande asiatique en pétrole du moyen-orient. Il faut bien intégrer pour comprendre les fluctuations à long terme des cours du brut, cette dépendance croissante des approvisionnements des pays asiatiques (Chine, Japon, Corée, Inde et même Indonésie) vis à vis des monarchies pétrolières du Moyen-Orient qui elles-même, consomment de plus en plus de leurs propres ressources et s’intègrent en raffinage.

    En parallèle les consommations mondiales de gaz naturel progresseront de façon encore plus dynamique, de près de 2% par an.

    Une approche mondiale des besoins en énergie dans les décennies à venir montre que les ressources fossiles seront loin d’être marginalisées soit par épuisement de ces ressources soit par une hypothétique réduction de la demande. Au contraire, un accroissement de la demande énergétique asiatique, en particulier vers les ressources du Moyen-Orient, se traduira dans les décennies à venir par un accroissement de la demande mondiale et une tension sur les prix qui sont perceptibles dès aujourd’hui sur les marchés.

    Ceux, obnubilés par la croissance des productions de condensats de gaz américains, et je sais qu’il y en a,  qui espèrent encore une chute des prix du baril de pétrole risquent d’être déçus. Avant de jouer, malgré leur soi-disant expertise proclamée,  je leur conseille amicalement de lire cette étude japonaise de l’IEEJ.

    Le 7 Juillet 2013

     

     

     

  • Les données de l’emploi non agricole américain font grimper les cours du baril de pétrole

    Les données de l’emploi non agricole américain font grimper les cours du baril de pétrole

    Le sentiment de reprise économique aux États-Unis est de plus en plus largement partagé. Les statistiques de productions et de ventes de voitures, la montée des cours du baril WTI à New-York adossée à des productions de condensats locales croissantes,  les données sur l’emploi américain qui dépassent les 1,2 million d’emplois non agricoles créés sur les 6 premiers mois de l’année, confirmant la tendance longue de création de plus de 180 mille postes par mois (FIG.I), bref, toutes ces données vont dans le sens d’une reprise et contrebalancent largement les lamentations de pythies françaises annonçant la fin brutale du libéralisme américain (séquelles de la pensée marxiste du siècle précédent?), sur le point d’être asphyxié par les soi-disant outrances de la FED. Mais voila, l’économie américaine faite de prises de risques, d’innovations, de créativité, d’ample consommation et de larges ressources naturelles et humaines peut, en avançant, supporter bien des avanies provenant d’initiatives financières créatives et parfois en limites de hors-jeu.

    La révolution énergétique américaine faite de gaz non conventionnels et de biocarburants arrive pile au bon moment pour relayer les formidables avancées numériques locales. Ce qui est un large succès là-bas est interdit ou décrié chez nous. Cherchez les failles précautionneuses et écologiques, d’idéologies étouffantes et destructrices qui font florès ici.

    Ce sont ces données américaines et certaines chicanes entre le sabre et le goupillon le long du Canal de Suez qui expliquent les montées récentes du prix du pétrole avec un WTI qui a franchi aujourd’hui les 103 dollars le baril malgré un raffermissement du dollar vis-à-vis des autres monnaies.

    Le 5 Juillet 2013.

     

  • Etats-Unis: un parc autour des 250 millions de véhicules à prévoir pour 2020

    Etats-Unis: un parc autour des 250 millions de véhicules à prévoir pour 2020

    La consommation d’un pays, par le transport routier, de carburants issus du raffinage du pétrole  dépend

    – de l’ampleur du parc de véhicules, hors électriques bien-sûr,

    – du trajet moyen de ces véhicules durant la période considérée,

    – de la consommation nominale moyenne de ce parc,

    -de l’état du réseau routier et de la règlementation routière en vigueur,

    – de la part de biocarburants dans les carburants distribués à la pompe.

    La variation du parc automobile constitue un paramètre déterminant pour évaluer la progression des consommations de carburants.

    Ce parc à l’échelle du monde croit. Cette croissance annuelle tirée par l’Asie dépend des mises sur le marché de nouveaux véhicules et de façon négative des mises à la casse des véhicules hors d’âge.

    Remarque: l’exportation de vieux véhicules vers les pays en développement participe donc au maintien du bilan global.

    Dans ce domaine, Michael Sivak de l’Université du Michigan (UMTRI) vient de publier un papier sur le parc automobile américain intitulé: « Has motorization in the US peaked? »

    Il rapproche en particulier dans cet article l’évolution du parc automobile au cours des années et celle de la population US (individus, ménages, conducteurs). Il en conclut que le parc auto américain, malgré un passage à vide en 2009-2010 qui a enregistré une décroissance totale de 6 millions de véhicules, va poursuivre sa croissance après une progression de 3,4 millions de véhicules en 2011, année pour laquelle le parc a atteint 234 millions d’unités.

    J’ai réalisé un calcul simple partant des volumes de véhicules neufs commercialisés en 2012 (14,44 millions) et de ceux attendus en 2013 (autour des 15 millions) et prenant en compte d’une mise au scrap de 13 millions de véhicules par an (moyenne de 2007 à 2011, représentant 5,5% du parc, soit une vie moyenne de chaque véhicule de 19 ans) qui montre que ce parc devrait croitre respectivement de 1,4 million et de 2 millions de véhicules en 2012 et 2013 (FIG.I).

    A ce rythme là, le parc de véhicules routiers américains (hors poids lourds) devrait atteindre les 250 millions d’unités vers 2020.

    En clair, il apparait peu pertinent d’extrapoler aux années suivantes les baisses de consommations de carburants enregistrées en 2010 et 2011 aux Etats-Unis. Les baisses de consommation nominales des véhicules neufs ne suffiront pas à compenser la croissance prévisible du parc automobile. Les prix à la pompe des carburants qui agissent sur le trajet moyen détermineront pour une part  la trajectoire à venir de ces consommations.

     

  • La dépendance énergétique croissante de l’Europe va-t-elle participer à la destabilisation de certaines démocraties qu’elle héberge?

    La dépendance énergétique croissante de l’Europe va-t-elle participer à la destabilisation de certaines démocraties qu’elle héberge?

    La relation entre politique et économie ne doit pas être traitée avec légèreté. L’histoire nous a montré l’effondrement inattendu de l’empire soviétique gangréné par son idéologie léniniste économiquement inefficace, elle a illustré une reconversion post-maoïste profonde et bienvenue du communisme chinois à l’économie de marché. Elle nous montre les violences inacceptables dans certaines contrées d’Amérique Latine ou de celles touchées par le soi-disant printemps Arabe. Les progrès de toute civilisation reposent sur le bien-être des populations. La pauvreté n’engendre que régression et retour à la violence primitive,  nécessaire aux plus forts pour leur survie et leur bien-être. Celle-ci est incompatible avec les systèmes démocratiques qui vont de pair avec la bonne santé économique des nations.

    C’est la raison pour laquelle les idéologies qui reposent sur un retour à la frugalité sont potentiellement dangereuses. Bien-sûr le baba-cool non-violent à cheveux longs,  revenu aux champs et vivant avec sa famille des aides de la collectivité et d’une douce activité au black ne présente aucun danger pour son entourage. Mais la généralisation de ce type de comportement pose de toute évidence économiquement problème et porte le risque de conduite à des formes politiques perverses des idéologies romantiques qui la soutiennent.

    La primauté de la nature sur l’homme contient en soi les germes d’une répression possible et donc de régression morale. La primauté de l’homme sur la nature, issue des traditions agricoles, de la mécanisation continue de l’agriculture et de la sélection empirique des semences et des espèces, est à la base de nos nations civilisées. Tout repose sur un dosage intelligent et donc soutenable de cette main-mise et des progrès technologiques qu’elle rend nécessaires et qui l’accompagnent.

    Les investissements, accompagnés de démocratisation du savoir-faire, sont nécessaires au développement de l’agriculture mondiale qui va devoir assurer l’alimentation et une part des ressources énergétiques (biocarburants) de populations de plus en plus nombreuses et exigeantes. Les industries agro-alimentaires européennes voient devant elles une formidable opportunité  de développement industriel et commercial basée sur la qualité de leurs ressources et de leurs méthodes industrielles. Le Chinois du futur voudra lui aussi manger un sandwich pain beurre  au jambon de Parme arrosé de vin de Bordeaux. (Le sandwich au gorgonzola et le vin de Bordeaux développent également des synergies que je vous recommande vivement.)

    Parmi les ressources clés des nations figurent les ressources énergétiques. Elles apparaissent, à la suite d’investissements massifs dans l’exploration de la décennie passée et de progrès technologiques, beaucoup moins rares et plus largement réparties dans le monde que ne le prétendaient certains alarmistes mondains adeptes de la théorie du peak oil. Cette théorie repose sur le principe erroné que la consommation de produits pétroliers dans le monde est aujourd’hui déterminée par la production forcément rare, faisant du monde une large Californie assoiffée de pétrole et alimentée par quelques derricks poussifs et bringuebalants.

    L’évidence montre que les marchés du pétrole, du charbon et du gaz naturel sont en concurrence  entre eux,  avec l’énergie de l’atome et celle des biocarburants (mécanismes de substitution compétitive). Ces marchés sont pilotés par la demande mondiale en énergie, elle-même amortie par des prix unitaires croissants, qui  justifient de nets progrès continus dans l’efficacité énergétique des processus. S’il y avait pénurie il y aurait marché noir.

    C’est ainsi que l’AIE dans son dernier Medium Term Oil Market Report 2013 rejoint les conclusions du Belfer Center et assure que l’offre mondiale de pétrole d’ici à 2018 va croître plus rapidement que la demande . Donc rien de bien nouveau dans ce rapport sinon une étude sur la redistribution des cartes dans le raffinage mondial d’ici à 2018 (FIG.I)

    CDU: crude distillation unit

    Il ressort de cette étude prévoyant entre 2012 et 2018 la fermeture de l’équivalent de 4 raffineries de 400 mille barils par jour dans la zone OCDE Europe et l’installation d’une petite trentaine de raffineries de cette taille dans le monde. Ceci conduit à une capacité de raffinage mondial en croissance de près de 10 millions de barils par jour, essentiellement en Asie (FIG.I), au Moyen-Orient et en Amérique Latine aujourd’hui desservie par le raffinage US.

    La conséquence de ces grandes manœuvres énergétiques sera une puissante satisfaction écologique de façade européenne (les raffineries seront au Moyen-Orient: exemple parfait du stupide « carbon leaking »:  on déplace la source polluante en appauvrissant le pays) et une dépendance accrue de l’Europe aux importations de produits raffinés. Situation économiquement ruineuse et stratégiquement dégradante quand on sait que la France par exemple a importé, nous disent les Douanes, sur les douze derniers mois au mois de Mars dernier près de 18 milliards d’euros de produits raffinés du pétrole à comparer aux 36 milliards d’importation de pétrole brut.  Alors dit l’AIE  il faudra faire des stocks onéreux de produits pétroliers….à condition d’en avoir les moyens financiers pourrait-on ajouter.

    Pour éviter ou limiter cet appauvrissement énergétique potentiellement destructeur les pays européens doivent investir dans la recherche de leur compétitivité énergétique. La maîtrise de l’énergie des atomes, l’exploitation des gaz non conventionnels (schistes, houilles, grès), la synthèse de biocarburants sont autant de domaines qui participent à cet objectif sûrement plus important que la réduction des émissions de CO2 prônée par une administration européenne dont l’incompétence évidente dans ce domaine est de plus en plus mise en exergue.

    LIRE le papier de l’IEA et ACCEDER aux graphiques.

     

  • Allemagne: des centrales électriques au charbon comme paquerettes

    Allemagne: des centrales électriques au charbon comme paquerettes

    La  soi-disant « politique énergétique » européenne monomaniaque, axée sur la réduction des émissions de CO2 va se concrétiser dès 2013 par la construction de nombreuses nouvelles centrales allemandes au charbon ou au lignite annonce le BDEW association des producteurs d’énergie allemands (TAB.).

    Pour le moins l’objectif est raté par les incompétents de Bruxelles.  Alors qu’ il est bien connu que la Chine brûle, de son côté, des milliards de tonnes de charbon, cette fantaisie allemande n’apparait pas comme très grave à l’échelle de la planète…mais pour le chantre européen de l’écologie bien-pensante européenne, ceci n’est tout de même pas terrible. Une consolation, ces centrales peu chargées par les droits d’émissions de CO2 (ETS) bradés à vil prix la tonne, produiront une énergie électrique très compétitive pour l’industrie allemande. Les centrales au gaz naturel moins polluantes et plus performantes seront appelées à se mettre en veille…le gaz européen est trop cher.

    Le charbon ressource de base de la transition énergétique allemande.

    CONSULTER la liste, établie par le BDEW,  des diverses centrales électriques allemandes programmées pour les années à venir.

     

  • Le prix du baril de pétrole dans le panier OPEP peut-il durablement stagner au-dessous des 100 dollars?

    Le prix du baril de pétrole dans le panier OPEP peut-il durablement stagner au-dessous des 100 dollars?

    Dans le cadre d’un grand chamboulement mondial des cours des matières premières provoqué par de mauvaises nouvelles sur l’activité chinoise, par des statistiques erronées mais pessimistes sur l’emploi américain, par l’absence d’inflation américaine qui pousse les liquidités vers les bonds,  il est intéressant d’examiner le cas particulier du pétrole.

    Depuis trois jours consécutifs de cotation le prix du baril de pétrole du panier de l’OPEP, constitué d’un mélange savant et pondéré des prix des bruts originaires de divers pays (Algérie, Angola, Équateur, Iran, Irak, Koweït, Libye, Nigeria, Qatar, Arabie, Émirats Arabes Unis et Venezuela), est passé au-dessous des cent dollars le baril (FIG.I). La dernière fois qu’un tel évènement est arrivé sur les cours du pétrole, entre Avril et Juillet 2012, ce n’est pas vieux,  les cours du pétrole OPEP avaient dégringolé de façon quasi-monotone de 117 dollars le baril à 95 dollars en 37 jours de cotation, soit un peu plus de 7 semaines. Ce délai correspond à la durée nécessaire pour que les acheteurs de papiers à terme prennent leur pertes et surtout pour que les divers stocks dans le monde se dégonflent (le pétrole n’est pas aisément stockable et le stocker entraîne des frais importants). La remontée des cours de 95 dollars à 103 dollars s’était réalisée en 24 jours de cotation soit environ 5 semaines. Le déstockage terminé, le marché revient alors aux fournisseurs qui se sont comme par hasard assoupis alors que les acheteurs veulent reconstituer leurs stocks et alimenter le marché. Formidable coup d’accordéon sur la demande instantanée.

    Cette expérience de 2012 nous apprend donc qu’un cycle psycho-accidentel de baisse-remontée des cours du pétrole dure sensiblement un trimestre (7 + 5 = 12 semaines) alors que la demande mondiale de pétrole en 2012 était alors globalement stable.

    En ces temps ou la demande de produits pétroliers semblerait se stabiliser en Asie et donc globalement décroître, avant de pronostiquer une inéluctable et irréversible  baisse des cours du brut, il faut prendre en compte un certain nombre de paramètres qui pourraient agir à contre-courant:

    – la demande asiatique de pétrole n’est pas que chinoise. Les hommes de ces contrées deviennent de plus en plus urbains et certains s’équipent encore de voitures.

    – les statistiques de l’emploi américain étaient globalement bonnes au premier trimestre avec plus de 500 000 emplois créés pour une tendance pluriannuelle de 2 millions d’emplois créés par an. C’est la différence entre Mars et Février publiée et provisoire (88 000) qui a déçu, alors que les créations de Février avaient été superbes et corrigées à la hausse (de 236 à 268 mille). Les publications des variations mensuelles de l’emploi américain par le bls n’ont que peu de sens et le marché prend en compte les différences entre ces variations. Il travaille sur la dérivée seconde d’une donnée quasi instantanée et approximative.

    – une baisse mondiale des cours attirerait dans son sillage une baisse des cours de l’essence américaine ce qui mettrait en péril le business des raffineurs mais aussi le marché du bio-éthanol et la fermeture de nombreuses distilleries. Ce sont alors les agriculteurs de maïs américains qui seraient durement touchés. Il y a là une limite politique à la baisse des prix des carburants américains évidente. Pourquoi mettre de l’alcool dénaturé, non subventionné depuis Janvier 2012, dans l’essence si le prix de revient est plus cher au litre que cette dernière? (FIG.II)

    – intégrons également le rôle croissant que va jouer l’Arabie Saoudite, dès 2014, dans le raffinage mondial. Elle va consommer plus de 300 mille barils de pétrole lourd par jour pour alimenter la raffinerie de Jubail. Ces barils de brut manqueront alors à l’appel vers l’exportation.

    L’ensemble de ces considérations et la prise en compte, bien souvent oubliée par certains que le marché du pétrole est un marché dirigé et contrôlé par un cartel : l’OPEP qui doit même parfois discuter avec le grand exportateur concurrent russe,  me font croire que la baisse des cours du brut ne durera qu’un temps, celui d’épuiser les stocks de pétrole en place… ceci ne prendra braves-gens que quelques semaines, le temps que fleurissent les roses.

    ACCEDER au Site de l’OPEP pour suivre les cours.

    Le 18 Avril 2013

     

  • Le marché américain de la voiture de plus en plus sobre en carburant va de mieux en mieux

    Le marché américain de la voiture de plus en plus sobre en carburant va de mieux en mieux

    Le marché de la voiture et autres small trucks américains confirme sa remise en forme. Pour s’en persuader il suffit d’examiner mois après mois les ventes cumulées de véhicules sur les douze derniers mois. Bien sûr le marché n’a pas encore retrouvé les ventes annuelles enregistrées à fin 2007 qui avaient atteint les 16 millions d’exemplaires, mais il est bien au-dessus des misérables 10 millions d’unités dénombrées à fin 2009 (FIG.I). A fin Mars 2013 ces ventes cumulées sur 12 mois s’élevaient à plus de 14 millions de caisses selon les données publiées par  le site WardsAuto. Pour le mois,  les ventes annualisées correspondaient à 15,2 millions d’exemplaires.

    Mais ces voitures vendues aux US sont de plus en plus sobres en carburants, prix à la pompe et politique commerciale des constructeurs obligent (FIG.II).

    Selon l’UMTRI les consommations moyennes des véhicules neufs vendus au mois de Mars correspondaient à 9,6 litres aux cent kilomètres (traduction européenne d’une autonomie nominale de 24,6 miles par gallon). Cette consommation nominale apparait mois après mois de mieux en mieux maîtrisée. Une extrapolation raisonnable permet d’anticiper un consommation nominale des véhicules neufs autour des 9 litres aux cent kilomètres pour le printemps 2014. De formidables progrès dans la réduction des consommations nominales des véhicules américains sont d’évidence encore possibles.

    Ces données militent pour une croissance maîtrisée des consommations mondiales de produits raffinés et de biocarburants; stables ou en baisse dans la zone OCDE et encore en croissances en Asie et au Moyen-Orient.(FIG.III).

    Dans ce type d’hypothèse il n’apparait  pas nécessaire durant la décennie à venir de faire croître à tout prix les potentiels d’extraction de pétrole, de raffinage et de productions de biocarburants, comme l’avait imaginé en Juin 2012 Leonardo Maugeri du Belfer Center.  C’est la demande en produits raffinés, maîtrisée par les prix à la pompe et l’innovation technologique, qui pilote le flux d’offre en produits pétroliers et autres biocarburants.

    Comprendre aujourd’hui les marchés du pétrole et des biocarburants nécessite de parler de flux et non pas de  pénurie en ressources enfouies durant plus de 5 millions de siècles et encore largement disponibles pour ceux qui investissent.

    Laissons la « finitude du monde » aux sociologues altermondialistes précautionneux, ceux qui  d’après la Constitution de notre pays, devraient décider de ce qui est bon et de ce qui est à proscrire. Telles vont les idéologies de notre  temps. Utopies du déclin bienfaiteur qui nous éviterait l’enfer climatique annoncé … balivernes!

    ACCÉDER aux projections en capacités d’extraction et de raffinage en produits pétroliers pour 2020 de Leonardo Maugeri, papier analytique qui a beaucoup irrité.

    ACCÉDER aux données de l’UMTRI sur les autonomies moyennes des véhicules vendus aux Etats-Unis.

    ACCÉDER au site WardsAuto

    Le 10 Avril 2013

     

     

  • Les anticipations de la Bourse américaine ne sont pas forcément débiles

    Les anticipations de la Bourse américaine ne sont pas forcément débiles

    Les données sur l’emploi sont un indicateur retardé de l’économie d’un pays ou d’une zone de plusieurs nations, puisqu’elles constatent ce qui s’est passé. Les placements financiers en  bourse à l’inverse sont censés anticiper, le joueur anticipe une baisse ou une hausse probable des résultats de l’entreprise ou de l’ensemble des entreprises sur lequel il parie.

    La comparaison des indices boursiers américains (ici le S&P 500) et les emplois non agricoles publiés par le bls américain (FIG.I) illustre clairement ce décalage.


    L’examen de ces deux courbes laisse à penser que les créations d’emploi aux États-Unis devraient se poursuivre durant les mois à venir. Ces créations affichent depuis deux ans une croissance linéaire de 178 mille postes par mois ou plus de deux millions de postes par an, soit une croissance de  1,6% par rapport aux emplois enregistrés en Janvier 2013. Cette tendance est 2,6 fois supérieure à celle de la progression de la population des États-Unis et devrait donc conduire à une réduction du chômage dans ce pays.