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  • Cours du baril de brent et taux de l’argent aux Etats-Unis

    Cours du baril de brent et taux de l’argent aux Etats-Unis

    Depuis le printemps 2009, à la suite des puissantes envolées et dégringolades des cours du pétrole brut dans le monde,  nous avons tous assisté durant quatre ans à une reprise des consommations de produits raffinés, plus ou moins agrémentées de biocarburants tant décriés par certains et pourtant si utiles dans l’échafaudage du bilan mondial des consommations de carburants liquides. Consommations tirées par les appels chinois et plus globalement asiatiques sur fond d’une profonde vague de développement et d’urbanisation de ces régions du monde. Les besoins mondiaux de ces produits sont passés depuis le plus bas de début  2009, de 84 millions de barils par jour à quelques 90 millions de barils par jour en ce début 2013 (Voir les excellentes courbes moyennes publiées par Stuart Staniford qu’il appelle « oil supplies » et qui sont, en bon français, des consommations mondiales de dérivés pétroliers liquides et autres biocarburants). Ces données affichent une croissance moyenne annuelle de 1,5 million de barils par jour avec une tendance à se tasser sous la pression des prix, précieux support à la progression de l’efficacité énergétique des processus (transport terrestre, aérien, maritime, raffinage, chimie, etc.).

    A ces consommations pétrolières en croissance sont à associer de puissants investissements rentables des industries d’exploration et d’extraction de gaz et de pétrole dans le monde. La disponibilité de pétrole n’est pas de nos jours un problème de stock comme on l’a vu avec les découvertes récentes offshore au Brésil ou au large de l’Afrique de l’Ouest, dans le Golfe du Mexique ou dans les gisements de gaz de schistes américains et tout récemment en Afrique de l’Est. C’est un problème de maintien du flux d’extraction, sponsorisé par des prix attrayants du baril qui incitent les industriels à investir dans l’exploration de pétrole et de gaz ou le développement de biocarburants.

    Les prix du pétrole qui obéissent à la loi des rendements décroissants doivent permettre de financer l’exploitation des ressources lointaines les plus ingrates (sables bitumineux canadiens, éthanol de maïs, huiles lourdes de l’Orénoque, offshore profond, etc.) tout en créant une rente pétrolière pour les grands producteurs en place comme la Russie ou l’Arabie Saoudite qui détiennent à deux la clé des cours du brut. Ce sont eux avec un gros quart des extractions totales de pétrole qui assurent la disponibilité mondiale de la ressource et orientent  les ordres de grandeur des prix.

    Mais examinons la croissance de ces prix durant ces quatre dernières années de post-crise  financière puis économique.  Il faut tout d’abord noter le quasi effacement du rôle du WTI américain échangé à Cushing, bled de l’Oklahoma,  saturé en pétrole par les oléoducs y apportant les extractions du Nord du Continent, et coté à New York. Les prix mondiaux du brut ne se font plus aux États-Unis, mais ils se déterminent sur les cours du Brent coté à  l’ICE à Londres. Le Brent est devenu le benchmark des cours mondiaux avec un énorme spread de plus de 20 dollars au baril par rapport au régional WTI américain. Tels en ont décidé les grands acteurs de ces marchés, conférant ainsi aux États-Unis, privés de leur leadership dans l’établissement des cours,  un formidable avantage concurrentiel énergétique par rapport au reste du monde. Les raffineries américaines se procurent le pétrole local ou les condensats de gaz à 20 ou 25 dollars de moins que le pétrole importé au cours mondial. Elles sont devenues de formidables exportatrices  de produits raffinés américains. (Pauvre raffinerie Petroplus française, laminée par une concurrence injuste et donc devenue invendable!).

    Un examen des cours du Brent durant ces dernières années, montre empiriquement qu’ils sont liés pour une part au taux de l’argent aux États-Unis (FIG.I). Ce mécanisme passe par les formidables échanges de pétrole papier suffisamment larges pour servir de couverture des taux de change du dollar. Les possesseurs de liquidités se couvrent en pétrole papier plutôt qu’en Bons du Trésor américains dès que le dollar tend à baisser contre les autres monnaies.

    La droite de corrélation (FIG., ligne en tirets)  du produit des cours du baril de BRENT en dollars par le taux du Bon du Trésor américain à 10 ans élevé à la puissance 0,65 en fonction du temps sur plus de 3 ans est sensiblement horizontale.

    Cette relation entre les cours du Brent et les taux du Bond à 10 ans américain peut donc s’écrire:

    BRENT ($/baril) = 180 / (US 10 year bond)0.65          (Puissance 0.65)

    Elle est représentée graphiquement (FIG.II)

    Entre Mars 2010 où le Brent cotait moins de 80 dollars le baril et Février 2013 ou les cours frisent les 120 dollars les taux du Bon du Trésor américain à 10 ans sont passés de plus de 3,5% à 2% aujourd’hui en suivant en moyenne la tendance de la courbe de la FIG.II.

    Cette courbe montre qu’un afflux de liquidités en dollars, sous l’impact des banques centrales par exemple, pourrait rapidement propulser les cours du BRENT vers les 140 dollars le baril. Inversement une régulation plus rigoureuse des liquidités disponibles qui conduirait le US Bond à 10 ans vers les 2,5% , ramènerait les cours du Brent vers les 100 dollars le baril. Bien sûr, ces hypothèses de variation supposent que les teneurs de marché que sont l’Arabie Saoudite et la Russie conservent leur position bienveillante vis à vis du marché et assurent une bonne disponibilité en pétrole.

    Une volonté subite de leur part de vouloir économiser leurs réserves et de réduire les livraisons se traduirait immédiatement par une flambée des cours. La Russie dispose d’un moyen de régulation simple de ses exportations en volumes: les taxes sur l’exportation de pétrole qu’elle a fortement réduites durant ces dernières années.

    Ces réflexions montrent que d’attendre, à moyen terme, une baisse des cours du pétrole me paraît comme assez illusoire et en contradiction avec les contraintes économiques et géopolitiques du marché. L’exploration et l’extraction de pétrole, sponsorisées par des cours soutenus du baril devraient permettre d’assurer les fournitures en quantité et en qualité du marché durant les décennies à venir. Inversement une baisse trop marquée des cours du baril ne manquerait pas à dissuader certains investissements devenus peu rentables et à conduire le marché vers la raréfaction de la ressource et vers une concentration accrue entre les mains des deux grands acteurs

    Un flux suffisant d’extraction de la ressource (biocarburants et condensats de gaz compris) présuppose des prix suffisamment rémunérateurs pour assurer la rentabilité des opérations les plus ingrates, les plus onéreuses et les plus risquées qui participent au bilan global d’approvisionnement. Aux gros producteurs favorisés par la nature de gérer en « bons pères de famille » leur rente sur le long terme. Un exemple d’application de la Loi des rendements décroissants.

    Le 20 Février 2013

     

     

  • France 2012: une économie plombée par plus de 70 milliards de facture énergétique

    France 2012: une économie plombée par plus de 70 milliards de facture énergétique

    La France et son économie sont durablement handicapées par la facture énergétique. Les données 2012, publiées par les Douanes, confirment encore le poids croissant de ce lourd fardeaux financier qui plombe l’économie de notre pays. Plus de 70 milliards d’euros de solde négatif pour le seul poste énergie en 2012, en croissance de 10,7% par rapport à celui de l’année précédente (TAB.). Bien sûr une part de ces devises gaspillées reviendra dans l’économie française sous forme d’achats d’armements ou de produits et services de luxe…mais une faible part seulement.

    En raison des dysfonctionnements du raffinage et de l’inaptitude de cet outil à  fournir suffisamment  de gazole, le solde des échanges de pétrole brut s’est allégé de 765 millions d’euros, mais celui des produits raffinés s’est accru de près de 5 milliards. Le bilan est globalement très défavorable. La volonté russe et saoudite de s’intégrer en raffinage accentuera dans l’avenir cette tendance d’importation croissante de produits raffinés onéreux aux dépens du pétrole brut devenu rare et cher.

    Quand au solde des échanges de gaz naturel il apparaît en rouge de près de 15 milliards d’euros. Boule-schiste!  comme on dirait outre-atlantique.

    Même notre solde d’échanges d’électricité a faibli, l’Allemagne dénucléarisée a beaucoup brûlé de lignite local et de charbon américain pour secourir notre réseau défaillant par grands froids.

    Ces 70,7 milliards d’euros de solde négatif (ou 2600 euros par foyers en métropole) représentent 86% du solde hors matériel militaire et dépassent les 67 milliards du solde global des échanges de la France avec l’extérieur (TAB.).

    Il n’est pas nécessaire d’être grand économiste pour déceler là un grave problème pour ce pauvre pays.

    Ces données nous orientent vers ce que devrait être l’ossature des futures actions énergétiques en France. Isoler, calfeutrer oui bien sûr. Mais aussi produire plus d’énergie avec le parc nucléaire existant, sinon répartir la pénurie aux heures de pointe (« smart grid »),  rechercher et extraire du gaz naturel non conventionnel de houille, de grès (« tight gas ») ou de schistes sur notre territoire. Mettre en place des importations de gaz liquéfié en provenance des États-Unis et mettre ainsi en concurrence nos fournisseurs traditionnels algériens ou russes. Élaborer une politique nationale de raffinage cohérente avec les besoins du marché local, promouvoir les véhicules hybrides à essence. Promouvoir et aider la production locale par un spécialiste reconnu (suédois ou nippon par exemple?) de pompes à chaleur à échange d’air au CO2 fonctionnant jusqu’à -20°C, compatibles avec les températures de l’Est et du Nord de la France. Suivre et évaluer les difficultés allemandes à mettre en place les énergies intermittentes et éviter de commettre les mêmes erreurs grossières (politique du « nice follower » peu fortuné).

    La maîtrise de la facture des consommations énergétiques de notre pays passera soit par une répartition intelligente et tarifaire de la pénurie évidente, soit par une amélioration des rendements énergétiques. Je préfèrerais que mon pays abrite des industries leaders européennes  des pompes à chaleur et des véhicules hybrides à essence que celles des éoliennes intermittentes subventionnées. Les ordres de grandeurs des enjeux économiques ne sont pas les mêmes.

    Sur les pompes à chaleur au CO2 on pourra lire le très bon papier de MHI 

    Le  7 février 2013.

     

  • Forte révision à la hausse des créations d’emplois non agricoles aux Etats-Unis

    Forte révision à la hausse des créations d’emplois non agricoles aux Etats-Unis

    Les statistiques du BLS américain sur les créations d’emplois dans ce pays ont un caractère provisoire parfois déconcertant. Par exemple les créations d’emplois du mois de Novembre dernier avaient été annoncées initialement à 146 000 unités puis révisées à 161 000 le mois suivant pour finir à 247 000 aujourd’hui. Ce chiffre de 247 000 représente une très forte avancée de l’emploi sur un mois. De même les créations d’emplois du mois de décembre viennent d’être revues (provisoirement) à la hausse de 155 000 à 196 000 postes.
    Il  ressort de ces chiffres incertains, sur longue période, que les créations d’emplois non agricoles aux États-Unis semblent croitre depuis plus de deux ans autour des 178 000 emplois par mois (FIG.).  Ces données sont de nature à justifier a-posteriori la réélection du Président Obama.

    Elles vont  tirer vers le haut les cours du pétrole et des carburants aux États-Unis. Le raffinage américain est une activité très profitable en ce moment nous affirme Exxon dans son dernier rapport trimestriel. Les ventes de voitures et autres 4×4 marchent bien également affirme Ford.

    Pendant ce temps nos Députés cherchent à développer de nouveaux procédés pour extraire les gaz de schistes du sous-sol français.

    Pauvre pays. Il va falloir mettre nos élu(e)s à la paillasse en blouses blanches.

    Le 3 Février 2013

  • La faiblesse du dollar et l’OPEP font monter les prix du pétrole

    La faiblesse du dollar et l’OPEP font monter les prix du pétrole

    Les futurs cours du pétrole ou de ses produits dérivés liquides font bien souvent l’objet de prédictions à la hausse ou à la baisse. Les prédictions les plus naïves se basent sur des variations de demandes, souvent locales, ou des présomptions de pénurie d’offre illustrées par les théories du peak-oil qui ont été à la base de la formation de la mémorable bulle des cours de 2008. Les marchés de ces produits se caractérisent par d’énormes volumes échangés sous forme de papiers alors que les échanges physiques, plus limités,  pâtissent du peu de souplesse et du caractère onéreux de la mise en stock des produits souvent dans des pétroliers à quai ou d’immenses cuves.

    Aujourd’hui les milieux boursiers peu compétents parient sur une baisse des cours, en raison de l’offre abondante de condensats de gaz de schistes aux États-Unis. Un examen  objectif des divers paramètres qui peuvent faire aller dans un sens ou dans l’autre les cours du pétrole montre que la prévision est toujours aussi complexe et que la disponibilité de quelques millions de barils par jour de condensats de gaz de schistes n’est pas à la taille des défis à affronter (défis financiers, géopolitiques, religieux) orchestrés par de gros fournisseurs tels que l’Arabie Saoudite ou la Russie et bientôt l’Irak. Fournisseurs qui limiteront de plus en plus leur offre en pétrole brut au profit de produits pétroliers raffinés localement au sein d’immenses raffineries.

    Pour l’instant ces prévisions des milieux boursiers qui évoquent un prix futur du brut à 60$ le baril, se sont avérées être largement erronées. On assiste en effet avec la faiblesse du dollar  par rapport aux autres monnaies dont l’euro,  à un renchérissement des prix du baril de brut aussi bien aux États-Unis, pour le WTI échangé à Cushing Oklahoma, qu’à Londres pour le Brent de la Mer du Nord. Les détenteurs de dollars se couvrent à terme contre la faiblesse de la devise en achetant du pétrole papier (FIG.).

    Les cours du Brent vers les 115 dollars le baril sont sur la partie haute de la bande de fluctuation (110  + ou – 10 dollars) de ces deux dernières années (FIG.I).

    Cette tendance à une revalorisation des cours du brut est illustrée également par les cours à terme du WTI américain qui sont en contango jusqu’au mois de Juillet (FIG.II) avec un maximum de 99 dollars le baril.

    Le Marché du pétrole papier joue un léger accroissement à venir des cours du brut (1.5$ environ) mais qui n’est pas suffisant pour que les grands acteurs du marché se mettent à jouer sur le pétrole physique. Ce dollar-et-demi n’est pas suffisant pour couvrir les frais de stockage du pétrole vendu à terme jusqu’à l’échéance.

    Rappelons que durant la bulle des cours en 2008, l’amplitude du contango alimentée par la peur du peak-oil, avait mobilisé tous les moyens de stockage possibles de pétrole. C’est le passage de la spéculation du pétrole papier au pétrole physique qui crée la bulle en asséchant le marché spot (FIG.III). Le pétrole stocké et vendu à terme n’est plus disponible. Le terme arrivé, les frais de location croissant,  il le devient et la bulle se dégonfle.

    Les cours du brut se valorisent avec la faiblesse du dollar, soutenus par la demande asiatique et la volonté de l’Arabie Saoudite de limiter ses fortes extractions, record récent synchrone à la réélection du Président Obama. Mais l’amplitude du contango par baril n’est pas suffisante pour amorcer une nouvelle vague importante de stockage et de hausse des prix spots. Le baril de Brent devrait rester à l’intérieur de ses limites de fluctuation tant qu’un évènement belliqueux au Moyen-Orient, impliquant directement l’Arabie ou équivalent, n’est pas encore survenu.

    Mais soyez certains braves gens ce jour viendra, c’est statistiquement évident.

    Le 1er Février 2013

  • Un examen approfondi d’une batterie incertaine

    Un examen approfondi d’une batterie incertaine

    Dans le cadre de l’enquête américaine sur les incidents de batteries ayant perturbé les récents vols du Boeing 787, il est intéressant de consulter l’examen approfondi d’une batterie GS-Yuasa de 8 éléments en série de 75 Ah, publié de façon totalement transparente par le NTSB (National Transportation Safety Board).

    La présence de traces de court-circuit dans un accumulateur (on peut invoquer l’effet d’une dendrite peut-être causée par une impureté passée en solution ?? ) peut expliquer la surcharge intempestive des accumulateurs voisins malgré une tension de charge volontairement faible (32V) pour 8 accumulateurs en série.

    La trop forte capacité de ces accumulateurs nippons, chacun constitué en interne de 3 ensembles spiralés de 25 Ah, assemblés en parallèle, est certainement une des raisons majeures de la gravité et de la répétition des incidents rencontrés en exploitation.

    Le bidouillage  mis en œuvre dans la définition et la réalisation de ces accumulateurs est d’évidence totalement inadapté aux contraintes de sécurité de l’application. Un retour  de Boeing à la technologie Ni-Cd longuement éprouvée me semble être une option sérieuse à envisager par cette prestigieuse compagnie.  Développer une nouvelle batterie au Lithium-Ion supposerait d’utiliser des éléments prismatiques de plus faibles capacités, équipés de coupe-circuit activés en cas de surpression interne,  accumulateurs assemblés en batterie par un montage en Série-Parallèle. Mais quelle entreprise raisonnable osera après ces avanies techniques et médiatiques se lancer dans cette aventure très risquée avec Boeing?

    A SUIVRE!

    CONSULTER  la remarquable publication du NTSB sur le sujet.

    Le 25 Janvier 2013

  • N’écoutez pas les bonimenteurs qui prédisent la fin des importations de pétrole aux Etats-Unis

    N’écoutez pas les bonimenteurs qui prédisent la fin des importations de pétrole aux Etats-Unis

    Les milieux boursiers « bien informés », par analogie avec ce qui s’est passé sur le gaz naturel, nous annoncent parfois avec aplomb la fin prévisible des importations de pétrole par les États-Unis, conséquence du développement des gaz de schistes locaux. En guise de conséquence, ces fins prévisionnistes avancent des hypothèses de prix du baril de pétrole de retour vers les 60 dollars.  A les en croire, le monde occidental nagerait subitement dans les hydrocarbures liquides qui jailliraient de toute part.

    Bien sûr tout ceci n’est que boniments de foire qui reposent sur une large incompréhension des problèmes énergétiques et des ordres de grandeurs en jeu.

    Pour essayer d’éclaircir les idées de certains je les invite cordialement à lire avec application la dernière publication du Department of Energy américain concernant son 2013 Energy Outlook d’où seront issus les données qui vont suivre.

    1) Il est clair que grâce aux gaz de schistes les États-Unis sont sur le chemin d’une certaine indépendance énergétique globale (FIG.I). Cela ne veut pas dire toutefois qu’ils vont cesser d’importer du pétrole.

    Ils vont produire plein de gaz, sûrement en exporter une part, en particulier vers l’Europe et le Japon, ne serait-ce que pour casser le duopole russe-qatari. Ils vont poursuivre et accentuer leurs exportations de charbon trop polluant pour eux qu’ils ne brûlent plus et alimenter ainsi les centrales  électriques allemandes. Mais ils vont rester importateurs nets de pétrole et produits pétroliers (FIG.II).

    2) Il faut rappeler que les cours mondiaux du pétrole ne se font plus à Cushing, Oklahoma, mais se négocient pour une large part sur l’ICE à Londres où est négocié le BRENT. Les besoins croissants de pétrole en Asie, les conflits irrépressibles du Proche et Moyen-Orient, les décisions de production de pétrole des grands acteurs de l’OPEP ou d’exportation des autorités russes, les cours du dollar par rapport aux autres monnaies  prennent le pas sur la réduction de la consommation de l’automobiliste américain dans la détermination des cours du brut. Nouvel ordre mondial qui modifie les règles du jeu et porte les cours du BRENT à 20 dollars par baril au-dessus des cours du WTI américain.

    3) Enfin les États-Unis qui produisent beaucoup de fractions légères à partir des condensats de gaz locaux ont besoin de fractions lourdes importées dans leurs raffineries pour adapter en qualité  leurs productions aux besoins du marché local ou à l’exportation.

    Les consommations mondiales de pétrole croissent sur un rythme annuel d’un million de barils par jour, tirées par les besoins asiatiques qui s’équipent en moyens de transport et s’urbanisent. Les maigres condensats de gaz de schistes sont bien incapables de satisfaire chaque année cette croissance du besoin en combustibles. Alors, seuls les prix du gallon ou du litre d’essence à la pompe sont de nature à limiter cette croissance de la demande.

    Il faut donc imaginer des cours du brut en croissance pour les années futures, au gré des décisions de l’OPEP, de celles des autorités russes et des flambées de violence entre religions au Proche et Moyen-Orient. Le moyen-âge est à nos portes et c’est lui qui détermine les cours du brut.

    Le 23 Janvier 2013

  • Le maquis des tarifs de l’électricité en France échappe même à ses acteurs

    Le maquis des tarifs de l’électricité en France échappe même à ses acteurs

    Illustration de ce que la « nomenclatura polytechnico-énarquienne de droit divin » qui nous dirige peut faire de pire dans notre pays: les tarifs au détail de l’électricité échappent même à leurs auteurs. Lisons par exemple le communiqué récent de la CRE qui est sensé tout expliquer:

    « La CRE rappelle que la décision du conseil d’Etat qui annule le 3ème tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE 3) porte sur la méthodologie qu’elle a retenue pour déterminer la rémunération du capital d’ERDF, gestionnaire du réseau public de distribution, et sur la façon dont elle prenait en compte les caractéristiques spécifiques du régime des concessions de service public.
    La décision du Conseil d’Etat prendra effet au 1er juin 2013. Dans ce délai, une nouvelle version de TURPE 3 ? qui s’appliquera rétroactivement à la période 2009-2013 et se substituera au tarif annulé – pourra être proposée par la CRE et approuvée par les ministres compétents pour couvrir les coûts complets supportés par ERDF.
    La CRE précise qu’il est pour le moment trop tôt pour apprécier l’impact de ce changement de méthode sur le niveau du TURPE.
    La CRE rappelle aussi qu’elle lancera dans les prochaines semaines une consultation sur cette nouvelle version de TURPE 3. Elle tirera également les conséquences de la décision du conseil d’Etat dans l’élaboration, actuellement en cours, du tarif d’électricité destiné à s’appliquer à la période 2013-2017 (TURPE 4). » SIC

    TURPE, c’est limpide, cristal clair!  Jusqu’au premier Juin 2013 tout ira bien, au-delà ce ne sera pas la même chose pour ce qui concerne  la concession de transport d’électricité. En attendant la maison-mère EDF fait d’autre part,  l’avance pour les surcoûts scandaleux des énergies renouvelables au travers d’une CSPE qui n’est pas facturée dans sa globalité aux utilisateurs, politique pudibonde qui fait grossir l’ardoise à crédit, …la  fumisterie de la Grande Palabre à venir sur la soi-disant « transition énergétique », si chère à notre Président bien-aimé,  subitement foudroyé par la grâce écologique, doit se dérouler à tout prix dans un climat apaisé et unanime. Notre Président partage toujours l’avis de ses interlocuteurs, quels qu’ils soient, c’est sa martingale. Les propagandistes de tous poils sont à l’œuvre et  le bon peuple comme à l’accoutumé paiera, affaiblissant ainsi un peu plus la santé économique de notre pays. Moins de nucléaire, plus ou moins de CO2, un chouïa  plus ou moins de chaleur simulée, négligeable en fraction de ppm ou de joule, mais  le tout nettement plus cher sont au menu du banquet énergétique à venir. L’imposture de l’écologisme en vogue est en marche. L’histoire nous a appris qu’on n’arrête pas en Europe les idéologies en « isme ». Une certitude: celle là va nous coûter très cher et n’arrêtera pas pour autant l’Asie infernale de brûler dans l’allégresse toujours plus de charbon… et c’est pourtant là qu’est le vrai problème.

    Le 29 Novembre 2012

     

  • Vestas et MHI avec un projet de 8 MW veulent rejoindre la course aux puissances croissantes des éoliennes offshore

    Vestas et MHI avec un projet de 8 MW veulent rejoindre la course aux puissances croissantes des éoliennes offshore

    Un parc d’éoliennes offshore doit être raccordé électriquement au continent, son installation sur site  nécessite la mise en œuvre de formidables équipements flottants dédiés et onéreux, sa maintenance  fait appel à des équipes héliportées. Toutes ces dépenses associées à chaque unité installée en pleine mer expliquent la course actuelle vers des éoliennes de plus grande puissance, voie indispensable pour répartir les coûts fixes sur un nombre plus importants de MWh générés par chaque équipement. Ainsi, Vestas et le japonais MHI (Mitsubishi Heavy Industries)  annoncent vouloir développer une turbine de 8 MW qui remplacerait les éoliennes de 6MW aujourd’hui proposées par le consortium. Le leader Siemens déclare pour sa part vouloir industrialiser une turbine de 10 MW

    Plusieurs points clés décideront du succès des équipements de future génération:

    – leur prix au MW lié pour partie à la non utilisation de terres rares dans les aimants permanents, un des thèmes majeurs de R&D au Japon, et à la qualité de leur  industrialisation en Europe du Nord ou au Japon,

    – leur fiabilité élément clé de la performance opérationnelle,

    – la maîtrise et l’optimisation de la transmission de la puissance électrique générée vers le continent par une ligne HVDC par exemple,

    -la possibilité de délivrer une puissance électrique de haute qualité grâce à l’utilisation de batteries d’accumulateurs en tampon,

    -la durée de vie garantie du système global qui détermine le prix moyen du MWh sur la durée de vie de l’équipement.

    – la création de larges parcs permettant de rationaliser et d’amortir sur un grand nombre d’unités  les coûts d’équipements de production des éoliennes encombrantes et de leur érection sur site.

    LIRE la dépêche de Bloomberg sur le sujet.

  • L’observatoire européen des marchés de l’énergie dénonce les incohérences politiques et règlementaires européennes

    L’observatoire européen des marchés de l’énergie dénonce les incohérences politiques et règlementaires européennes

    Que penser de dirigeants européens qui à la fois

    – condamnent le nucléaire et veulent réduire les émissions de CO2 (paradoxe merkélien),

    – veulent promouvoir les énergies renouvelables non rentables et en même temps réduisent les ruineuses et irréalistes subventions attachées à leur production qui pompent les ressources des consommateurs et affaiblissent les industries électro-intensives jusqu’à les détruire,

    -veulent remplacer les ressources électriques de base nucléaires amorties, largement disséminées sur le territoire ouest-européen, proches des consommateurs, par des ressources intermittentes localisées près des côtes, nécessitant de revoir à fond tout le réseau électrique ouest-européen (« plaque de cuivre »)

    – décrètent une planification de la pénurie énergétique et de la décadence :

    « Un texte de compromis a été adopté par le Conseil de l’union européenne en juin 2012 selon lequel les fournisseurs d’énergie ont l’obligation de réduire leurs ventes de 1,5% par an à partir de 2014. En cas de non respect de cette mesure, ces entreprises seront pénalisées. » (sic)… Ou comment le gratin des personnages responsables, manipulés par la propagande de l’écologisme ambiant,  peut allègrement programmer le déclin d’acteurs essentiels que sont les « utilities » desquels ont attend tout de même de formidables investissements d’adaptation en Europe évalués par l’Union Européenne avant Fukushima à 1000 milliards d’euros d’ici à 2020.

    Bien-sûr ces grandes entreprises de l’énergie ne pourront pas dégager les ressources financières pour assurer cette soi-disant « Transition énergétique » malgré une explosion programmée des prix au détail du MWh en Europe.

    La baisse des cours du charbon américain concurrencé par le gaz naturel et des droits d’émissions de CO2 déprimés par la crise économique favorisent automatiquement les centrales au charbon européennes et entraîne peu à peu la disparition des centrales au gaz moins polluantes et beaucoup plus flexibles, auxiliaires indispensables aux intermittents générateurs éoliens ou solaires. Une seule option: les subventionner!!!

    Lisez les grandes lignes de cette étude de l’excellente Colette Lewiner, conseillère chez Capgemini et qui mériterait de diriger une grande instance européenne chargée de l’énergie… ceci pourrait éviter à nos dirigeants de raconter trop de bêtises. L’Europe souffre de toute évidence du manque de compétences reconnues au sein de ses institutions. Mais qu’attend-on pour les mettre en place? Il manque de toute évidence un DOE européen.

    Dans ce domaine on lira également l’étude de RTE qui évalue à 35 à 50 milliards d’euros, durant les dix ans à venir, les investissements nécessaires à réaliser dans le réseau électrique français pour l’adapter à la nouvelle donne qui devrait être plus  pauvre en nucléaire…allez savoir pourquoi?

    Le 23 Novembre 2012

     

  • Toyota annonce avoir vendu en quinze ans plus de 4,6 millions de véhicules hybrides

    Toyota annonce avoir vendu en quinze ans plus de 4,6 millions de véhicules hybrides

    Il n’est pas si loin le temps où les équipes de R&D d’un certain constructeur automobile français ne voyaient aucun avantage compétitif décisif dans les produits hybrides de Toyota. Le bon moteur diesel maison faisait aussi bien sinon mieux et à moindre prix. Pour le concepteur de batterie essayant de  convaincre que de récupérer l’énergie au freinage était une superbe idée de judoka, ce dédain initial, heureusement par la suite renié, fut l’objet d’une cuisante déception. Mais qui pouvait s’opposer aux préjugés de ces grands industriels rigidifiés? Même pas l’évidence d’une innovation chamboulant largement les équations énergétiques. C’est vous dire!

    Aujourd’hui la technologie hybride qui est devenu un « must » pour tout véhicule routier  haut-de-gamme et son inventeur, Toyota, conscient de son avance technologique, la démocratise à marche forcée en l’appliquant à des véhicules de faibles cylindrées. Elle permet en cycle urbain de s’affranchir énergétiquement des interminables bouchons est d’assurer les multiples accélérations sans notable dépense énergétique.

    C’est une technologie qui s’allie parfaitement à un moteur à essence, carburant léger de l’avenir dont une part proviendra des condensats peu onéreux de gaz de schistes. Le kérosène et le gasoil plus rares et plus chers, en partie issus des biocarburants, ne devront être utilisés qu’à bon escient.

    Bien entendu rien n’annonce cette irrésistible révolution énergétique sous le ciel de notre beau pays où la technologie diesel, comme en 1950, est toujours sponsorisée par une taxation différentielle des carburants favorable au carburant le plus lourd lourd vendu improprement au litre et non pas au kilogramme.

    Une évolution majeure est toujours attendue par les professionnels du transport: savoir définir et produire un 44 tonnes hybride pour ramener sa consommation vers les 20 litres aux cent kilomètres au lieu des 34 ou 35 litres du moment. C’est dans les bouchons, à l’entrée des agglomérations que le gaspillage énergétique des poids lourds est à son paroxysme.

    Soyez certains que les futurs prix du gasoil rendront ce progrès décisif  indispensable.

    ACCÉDER à la publication détaillée de Toyota.

    Le 10 Novembre 2012