
Arrivé dans les bagages des jardiniers du roi, de retour des nouvelles colonies de l’ouest, celui qu’on appelle communément Acacia, n’est autre qu’un pseudo-acacia ou faux acacia. Il nous vient d’Amérique du Nord, plus précisément du Canada et c’est à Paris, en 1601, sur la place Dauphine qu’on plantera le premier individu. Pas moins de 405 années se sont écoulées depuis et ce premier robinier (robinia pseudoacacia L.) est à présent visible dans les allées du Jardin des Plantes, tandis que des milliers de ses semblables prospèrent dans nos campagnes, ornent parfois nos jardins, choisissent de fleurir entre mai et juin, embaumant alors l’air de son irrésistible parfum délicat et légèrement sucré. C’est évidemment de ses grappes de fleurs blanches que les abeilles tirent un abondant nectar, le fameux miel d’acacia, qui devrait plutôt s’appeler miel de robinier … Certains aiment tremper ses fleurs parfaitement comestibles dans du miel et une pâte à frire pour les consommer en beignets à la manière des préparations avec les fleurs blanches du sureau ! Dans certaines cultures, le faux-acacia est un symbole solaire et d’immortalité.

Le robinier – son nom nous vient des frères Robin, gentils-hommes en charge des jardins du roi Henri IV et qui choyèrent les premiers plants – aime les endroits ensoleillés et se plaît dans un sol relativement bien drainé. Si l’envie vous vient d’en planter un dans votre jardin pour profiter des senteurs “mellifères” qu’il propage dans l’air au gré des alizés ou encore, pour vous assurer une meilleure défense de votre maison grâce à ses épines qu’il darde le long de ses frêles branches, vous pourrez semer ses graines au printemps ou choisir et prélever un jeune pied, découvert sur le bord d’une route, milieu qu’il a colonisé avec l’aide de l’homme. Mieux vaut bien l’arroser la première année. Sa croissance est relativement rapide et le faux-acacia peut atteindre 14 m de hauteur. Quand l’automne s’installe, l’arbre se couvre d’un habit jaune d’or ou jaune paille et sait émerveiller et surprendre les passants qui, quand il est secoué par les vents, distribue ses feuilles telles des pièces d’or sur le sol, tapis de verdure.

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