Pour comprendre le futur se l’exploration pétrolière, de ses ressources et de notre futur mode de vie il faut lire la thèse de Fredrik Robelius de l’Université d’Uppsala en Suéde. Elle s’intitule :
Giant Oil Fields – The Highway to Oil
Giant Oil Fields and Their Importance for Future Oil Production
Dans ce travail académique il étudie les projections de productions de 507 champs pétroliers géants, contenant plus de 500 millions de barils de pétrole récupérable.
Ces champs en nombre représentent seulement 1% du nombre de champs exploités ou connus. Mais en 2005 ils représentaient 60% de la production pétrolière et 65% des Réserves Ultimes Récupérables (URR). La majorité de ces champs ont été découverts depuis plus de 50 ans et l’on en découvre de moins en moins et de tailles de plus en plus réduites.
L’étude de la déplétion de ces champs, couplée avec des hypothèses de futures découvertes et de l’exploitation des sables bitumineux permettent à l’auteur de bâtir plusieurs scénarios qui prévoient un maximum de production au plus tard en 2018 avec 93 mbl/j. Ce résultat est bien plus en retrait que les conclusions de l’ EIA qui prédisaient un maximum vers 2030 à 123 mbl/j. Robelius attribue cette différence à la sous-estimation par l’EIA de la rapide déplétion des champs géants. Il est en contradiction également avec les travaux analytiques du CERA qui prévoit un potentiel de production de 110 mbl/j en 2015. La confrontation critique des hypothèses de chacun serait captivante.
Le plus important dans cette étude n’est pas la date du maximum, c’est sa faible amplitude à 93 mbl/j. En 2007 le monde consomme 86 mbl/j. L’accroissement de consommation annuel moyen depuis dix ans est de 1,3 mbl/j. Avec les besoins croissants de l’Asie, du Moyen-Orient et de l’Amérique du Sud il n’y a pas de raison que ce rythme se ralentisse, au contraire. Une extrapolation linéaire simple montre que la demande en pétrole devrait atteindre 93 mbl/j dans cinq ans.
Cette prévision montre que nous devrions entrer dans des périodes de réelle pénurie en pétrole dans trois à cinq ans en fonction des contraintes géopolitiques. C’est demain !



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