Les financiers les plus aguerris estiment que les fonds de certains Etats trop riches, appelés « Fonds Souverains », s’élèvent, aujourd’hui, à un montant global compris entre 2000 et 2500 milliards de dollars. Ces fonds autrefois placés en obligations ou en hypothèques américaines ne posaient que peu de problèmes. Mais les « US Bonds » et les « Mortgages », « subprimes » ou non, sont de moins en moins prisés par les gestionnaires de ces riches Etats. Alors ces liquidités importantes cherchent à se placer sur des actifs économiques diversifiés. Les achats d’actions de Sociétés cotées, ou directement de Sociétés non cotées, occidentales sont tout particulièrement appréciés. Bien sûr, à la recherche d’une optimisation financière, se superposent des arrières pensées politiques ou industrielles. Ces fonds sont parfois les bienvenus mais ils sont aussi craints quand ils s’attaquent à des activités stratégiques. Les législateurs cherchent donc à se prémunir de certains raids ou agressions (USA, Allemagne, France). Mais d’où proviennent ces fonds et pourquoi sont-ils en croissance continue?
Ils existent, tout d’abord, en raison des déséquilibres commerciaux compensés par des mouvements de fonds et la création de réserves de change. Certaines Nations sont en déficit commercial quasi chronique, les USA par exemple, tandis que d’autres présentent des excédents commerciaux inexorablement croissants, telle la Chine.
Ils peuvent provenir d’excédents commerciaux très diversifiés comme c’est le cas pour la Chine, de la vente de matières premières (Australie, Brésil, Canada…) ou de la vente de produits pétroliers (Moyen-Orient, Russie, Canada, Venezuela,…). Les leaders industriels mondiaux de l’extraction pétrolière et gazière sont des Sociétés d’Etats. Citons, par exemple, l’ARAMCO (Arabie Saoudite), Gazprom (Russie), la NIOC (Iran), PEMEX (Mexique), PDVSA (Venezuela), StatoilHydro (Norvège), Sonatrach (Algérie), etc. Ils représentent les deux tiers de la production mondiale de pétrole et les quatre cinquièmes de celle du gaz.
Ceci représente des recettes considérables qui, pour un pétrole vendu à 75$/bl, s’élèvent à plus de 1500 milliards de dollars par an. Pour le gaz, vendu vers les 30$ l’équivalent baril, la recette annuelle est estimée à plus de 400 mds$. On peut donc considérer, compte tenu des cours actuels du pétrole et du gaz, que les Groupes Pétroliers étatisés mondiaux réalisent une recette globale annuelle de 2000 mds$.
De cette manne pétrolière, combien va se retrouver dans les réserves financières des Etats producteurs? Tout dépend du caractère dépensier ou économe de chacun des Etats concernés. Certains, très peuplés, ont besoin de la totalité de ces recettes pour assurer le budget de la Nation (Le Mexique, le Venezuela, l’Algérie, l’Iran), les devises sont aussitôt recyclées. Mais d’autres Etats peu peuplés, au pouvoir d’achat élevé, doivent au moins mettre le moitié de ces recettes en réserves (Arabie, Qatar, Koweït, Dubaï, Brunei, etc.) On peut donc estimer que 15% à 20% de ces recettes pétrolières, soit 300 à 400 mds$, seront déversés dans les Fonds Souverains cette année.
Ils s’ajouteront aux 300 ou 400 mds$ chinois qui vont s’investir, cette année, dans la China Investment Corp. Les raids et OPA sur les Sociétés occidentales vont donc se poursuivre. Les Groupes technologiques (EADS ?) et financiers (LSE, banques) devraient être très recherchés.


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