L’Agence Internationale de l’Energie Atomique vient de publier son nième rapport prévisionnel, à l’horizon 2020, de l’énergie électronucléaire dans le monde.
Elle manipule deux hypothèses: la première (H1) fondamentalement antinucléaire, sans évolution notable des mentalités, l’autre (H2) un peu plus traumatisée par le réchauffement climatique et l’accroissement des prix de l’électricité, devant permettre de lancer quelques programmes.
Quels sont les résultats?
Dans le cas de H1 la progression de la puissance électronucléaire installée est de 0,9% par an, dans le cas de H2 elle est de 2,8% par an.
En contrepartie , en raison de l’arrivée d’un milliard de plus d’habitants sur terre et de l’augmentation du niveau de vie des plus pauvres qui attendent l’électrification de leur village, la demande d’électricité augmentera de 1,6% à 3,3% par an.
Donc la faible croissance de l’énergie nucléaire a des chances de ne pas suivre la demande globale. Sa part de marché mondiale devrait décroître, dans le cadre des hypothèses retenues.
Cependant, certains pays vont de toute évidence se « nucléariser » citons en par exemple en mentionnant la part d’électricité nucléaire dans leur pays à fin 2006 : la Chine (1,8%), l’Inde (2,6%), le Pakistan (2,7%), le Brésil (3,1%),les Pays-bas (3,5%), le Mexique (4,9%), l’Argentine (6,9%), la Russie (15,9%), le Royaume-Uni (18,4%), les USA (19,4%), l’Espagne (19,8%), le Japon (30%), l’Allemagne (31,4%).
Il est évident que certains de ces pays sont déjà largement engagés dans des programmes de rattrapage. A fin 2006 il y avait 29 centrales électronucléaires en construction dans le monde, dont 7 en Inde, 5 en Russie, 4 en Chine. D’autres ont clairement décidé de reprendre leurs programmes de développement électronucléaire: les Etats-Unis, Le Royaume-Uni par exemple. Et les derniers, dont l’opinion évolue sensiblement, traumatisée par les rejets croissants de CO2, comme l’Allemagne, qui devrait à l’occasion d’un changement de majorité, relancer des programmes de centrales de nouvelles générations. Enfin il y a des pays qui n’ont pas d’industrie électronucléaire et qui désireront l’acquérir. L’actualité nous a désigné le Maroc et la Libye. Que fera l’Italie dans les années qui viennent?
Le nouveau démarrage des programmes électronucléaires n’en est qu’à ses débuts, son amplification sera la bienvenue pour assurer la fourniture d’électricité à tous dans le monde.

Laisser un commentaire