2006, c’était l’Eldorado, on achetait les actions d’un producteur de fuel-ethanol américain et les cours grimpaient. Pacific Ethanol (PEIX) à 10$ en Janvier 2006 passait les 40$ moins de cinq mois après. Mais voilà, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, le cours est revenu depuis à moins de 7$.
Pourquoi une telle variabilité? Ou comment passer dans le rouge en plus que doublant son activité en un an.
En un an les ventes de fuel-ethanol de PEIX sont passées de 23 millions de gallons à 50 mgallons, une croissance annuelle de 120%. Les ventes sont passées de 61 millions de $ à 118 m$, une croissance annuelle de 93%! Formidable, me direz-vous. Et pourtant le résultat opérationnel est passé d’un profit de 1,9 m$ à une perte de 1,16 m$.
Pourquoi ce revirement sur une activité en pleine expansion? La faute à l’accroissement des cours de la matière première, le maïs, de plus de 8% qui sont passés de 4,19 $ par boisseau à 4,54$ et surtout à la baisse des prix de vente de l’éthanol de 2,46$ le gallon à 2,11$, soit une baisse de 14%. Les cours de l’éthanol, pénalisés par la surproduction, évoluent à contre courant de ceux de l’essence (FIG.). Les cours de l’essence, poussés par ceux du brut, sont passés au dessus de ceux de l’éthanol.
Le futur de cette industrie du fuel-ethanol est assez incertain, tout le monde attend que la Californie passe sa spécification de l’essence « reformulée » à 10% d’éthanol, afin de relancer la demande. Si les prix de l’essence restaient durablement au dessus de ceux de l’éthanol, la demande en alcool par les raffineurs, s’en trouverait également confortée.
Attention donc, aux risques financiers pris par l’achat d’actions de ces industries dites « vertes » dont le « business model » n’est pas encore bien étayé.

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