L’Agence Internationale de L’Energie a un pouvoir considérable: pouvoir rendre officielles ses prévisions de consommations de pétrole 18 mois à l’avance, en sachant que ses publications vont interférer sur les cours du brut, sur les cours des Bourses et sur les politiques d’investissements des acteurs du marché pétrolier. Sa démarche semble être analytique, mais apparaissent de temps en temps des corrections importantes qui montrent les défaillances de la méthode.
Je voudrais illustrer et argumenter ici mes propos.
Tout d’abord l’AIE, qui représente un groupe, l’OCDE, de consommateurs de produits pétroliers, quand elle démarre une série annuelle part de prévisions hautes, ce qui veut dire que, au cours du temps, elle devra, généralement, ajuster ses chiffres à la baisse, sauf corrections importantes et inattendues(FIG.).
Par exemple en Février 2007, la série sur la Chine qui prévoyait un stupide 5,3% de croissance de consommation de pétrole, dans un pays dont le PIB croissait de 10 à 12%, a été revue à la hausse de 200 mille barils. Motif: des raffineries avaient été oubliées. Un autre exemple en Juin 2007 on a corrigé la série 2006 de 300 mille barils, pour la porter au niveau de la valeur du DOE, alors qu’elle n’avait pas cessé de décroître pendant l’année 2006 on peut alors se poser des questions sur la pertinence des annonces mensuelles de 2006. Enfin la série 2008 a démarré à +2,56% de plus que 2007 (+2,2 mbl/jour), on est sûr que ça ne pourra que baisser, la croissance annuelle se situant en moyenne vers 1,3 millions de barils par jour.
Ce travail, d’un grand amateurisme, ne justifierait pas ces critiques s’il n’avait pas un très fort impact sur certaines données économiques. L’AIE devrait avouer que la faible précision de ses prévisions est incompatible avec des publications mensuelles de ses chiffres.

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