Plusieurs blogs et agences ont repris l’information annonçant que l’Emir du Qatar voulait faire développer des aéronefs propulsés par du gaz naturel liquéfié. On ne refuse rien, dans ce milieu, à ce personnage hors du commun. Il voudrait faire aussi des petits avions « commuteurs » électriques. On le voit cet homme a des idées et des moyens. Pour l’instant sa grande réalisation dans le domaine des énergies, est de faire du Qatar un très grand fabricant de combustibles liquides à partir des ressources de gaz naturel avec les projets GTL associant Sasol, Technip et Chevron (Projet Oryx) ou bien Shell.
Mais que penser d’un avion alimenté au gaz naturel?
Du point de vue de l’image, pour le Qatar, grand promoteur de gaz naturel ce serait superbe. Nul ne peut en douter. Par contre le gaz naturel poserait un important problème de volume et sûrement de masse des réservoirs. La densité du méthane liquide (à -162°C) est de 0,42 contre 0,82 pour le kérosène. En d’autres termes le volume embarqué de carburant serait le double de celui du kérosène, et les réservoirs réfrigérés aussi. Quand à la pollution, entre brûler du kérosène ou du GNL, il ne devrait pas y avoir de différence fondamentale. Le Qatar est donc condamné à produire, pendant de nombreuses années, de l’excellent kérosène avec son gaz.
La consommation mondiale de kérosène, dans le transport aérien, était en 2004 de 4,56 millions de barils par jour et elle avait doublé en dix ans. On peut l’estimer en 2007 à environ 5,5 mbl/j soit 6,5% de la consommation mondiale de pétrole et 2,8% de la consommation mondiale en sources primaires carbo-polluantes (pétrole, gaz, charbon). Sa valeur absolue n’est donc pas très élevée, mais ce qui préoccupe, c’est la forte croissance de cette consommation, de l’ordre de 6% à 7% par an, assurant un doublement en dix ans.
L’objectif majeur est donc de réduire, grâce à des aéronefs modernes, la consommation moyenne de carburant par passager et de dissuader, par un juste prix de la pollution créée, les voyages inutiles. La concurrence venant d’autres moyens de transports moins polluants et donc moins taxés (trains rapides), permettra également de supprimer de nombreux vols moyen-courrier, ceux qui polluent le plus en raison de fréquents décollages et atterrissages sur des aéroports saturés.

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