L‘Alaska, c’est un peu le Clochemerle américain. L’ancien gouverneur républicain Frank Murkowski avait des vues assez ploutocratiques sur la façon de gérer les ressources pétrolières de son Etat. Il discutait directement avec les plus gros (Exxon-Mobil, BP, Conoco-Phillips) et passait des marchés de gré à gré avec eux, au grand dam des organismes locaux et des populations. Vinrent les élections, il fut viré et remplacé par une jeune républicaine de choc: Sarah Palin. Celle-ci commença par annuler tous les accords engagés par son prédécesseur et promulga l’ « Alaska Gasline Inducment Act » ou AGIA lançant un appel d’offre pour l’acheminement et la valorisation des gisements de gaz de la région des North Slope. Cinq groupes ont répondu à l’appel d’offre avant la clôture à fin Novembre. Trois Sociétés locales, un canadien et un chinois: Sinopec. Pour montrer son désappointement Conoco a présenté un projet en dehors de l’appel d’offre qui n’a aucune chance d’aboutir. Les populations de l’Alaska veulent pouvoir apporter de la valeur ajoutée à leurs ressources gazières, c’est pourquoi une usine de liquéfaction de gaz aura la préférence sur un long gazoduc rejoignant le Canada. Cerise sur le gâteau, les taxes sur l’exploitation des ressources et les règles fiscales de détaxation des Sociétés pétrolières ont été, entre temps, revues en défaveur de celles-ci. De dépit, Conoco a annulé un projet de désulfuration dans sa raffinerie locale. Le courant ne passe vraiment pas entre Sarah et Conoco.
Désenclavement des gisements de l’Alaska: un long combat

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