L‘intermittence ou l’imprévisibilité des énergies solaires et éoliennes pose cruellement le problème du stockage de l’énergie. La seule réelle application industrielle existante est le pompage d’eau vers l’amont, en heures creuses, dans les usines hydroélectriques. Le stockage de chaleur par des sels fondus fait également l’objet de quelques essais industriels en Espagne dans les centrales solaires thermiques. Le stockage électrochimique est rapidement éliminé par les rendements massiques très faibles des composés électrochimiquement actifs et la complexité des batteries. Le stockage chimique est peut-être une voie possible mais d’une grande complexité industrielle aux rendements peu attrayants. Une autre possibilité consisterait à stocker de l’air sous très haute pression dans des cavernes souterraines comme les mines de sel. Mais se pose le problème du rendement, l’air s’échauffant durant sa compression, cette chaleur et celle des compresseurs doit être récupérée pour être restituée au gaz lors de sa détente. On parle alors de TACAS (Thermal and Compressed Air Storage).
RWE Power et General electric viennent de signer un MOU (Memorandum of Understanding) pour le développement et la validation d’une technologie de stockage d’air appelée « Advanced Adiabatic Compressed Air Energy Storage » ou AA-CAES. Une étude devrait être terminée en 2008 et une usine de démonstration devait être opérationnelle en 2012. Bien sûr plus la quantité d’énergie stockée dans des conditions adiabatiques, c’est à dire isolées de l’extérieur, sera grande et plus la pression de l’air et la quantité de chaleur stockée seront importantes. Afin d’éviter les pertes entropiques proportionnelles à Q/T il faut donc travailler à très haute température (500°C à 700°C ?), avec des compresseurs de longue durée de vie résistant à ces températures extrêmes. Le savoir faire de GE sera le bienvenu dans ce projet passionnant.

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