Les annonces de projets de CCS (Capture et Stockage de Carbone) fleurissent au gré des dépêches et des chroniques environnementales. Mais les lancements de réalisations sont quasiment inexistants en dehors de quelques pilotes. Par exemple BP vient de jeter au panier les plans d’une centrale électrique CCS dans la région d’Aberdeen pour » assurance inadéquate du support financier du Gouvernement Britannique. » Shell et StatoilHydro viennent également de stopper un projet de centrale électrique au gaz CCS à Tjeldbergodden en Norvège pour « manque de rentabilité en l’absence d’aide gouvernementale ». L’accroissement marginal de production de pétrole par l’injection de CO2 dans un champ pétrolier ne permettait pas d’amortir les importants investissements dans le gazoduc acheminant le CO2 et le forage de puits d’injection du CO2.
Ces deux abandons montrent que ces technologies de capture et de stockage du CO2 sont d’une grande complexité, nécessitent de lourds investissements et génèrent des frais de fonctionnement importants, comme une consommation en énergie accrue de 10% environ. Il faudra donc pour que ces technologies arrivent à leur seuil de rentabilité que les droits d’émissions de CO2, économisés par le CCS, soient plus rémunérateurs. Ils sont actuellement à 23 euros par tonne de CO2. Devront-ils doubler ou tripler?
Mais on voit encore arriver de nouveaux projets, le dernier provient de POWERGEN, filiale d’E-On en Grande-Bretagne. Elle vient de recevoir le feu vert de l’autorité locale, pour la construction d’une centrale au charbon CCS à Medway, dans le Kent. Bien entendu il lui faudra l’accord du gouvernement britannique, ce qui demandera deux ans ou plus, et surmonter l’hostilité de Greenpeace, qui bien sûr est contre. La « Paix Verte » est contre tout ce qui change.
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